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Les lymphomes malins non hodgkiniens

POUR LESQUELLES IL EXISTE UN DÉPISTAGE INDIVIDUEL :

2.4. AUTRES LOCALISATIONS

2.4.5. Les lymphomes malins non hodgkiniens

Dans la majorité des cas (70,9 %), le diagnostic de lymphome malin non hodgkinien (LMNH) a été établi suite à la découverte par l’in-dividu d’une anomalie clinique. Dans 24,5 % des cas, la découverte a été fortuite et dans 4,6 % des cas, le diagnostic a été fait suite à une surveillance individuelle.

Le mode de découverte des LMNH est indépendant du sexe et du statut matrimonial. En revanche, l’autodétection de signes a été plus fréquente chez les moins de 60  ans, les plus diplômés, ceux qui travaillaient au moment du diagnostic et ceux qui n’avaient pas d’enfant.

tableau 2.13. Gravité au diagnostic selon l’âge – cancer de l’endomètre (ViCAn2 2012)

Total ( %) 52-69 ans ( %) 70-82 ans ( %) p

(1) non évalué ou non calculable.

(2) classification de la fédération internationale des gynécologues et obstétriciens définissant quatre stades de gravité croissante.

ns : non significatif.

Symptôme autodétecté

moDe De DÉcouverTe Des Lmnh seLon Le sexe eT L’Âge (vican2 2012)

tableau 2.14. mode de découverte des LmnH (ViCAn2 2012)

symptômes ressentis ( %) autre mode de découverte ( %) p Âge au diagnostic

*

≤ 60 ans 77,4 22,6

> 60 ans 64,0 36,0

situation familiale

***

avec enfant(s) 67,8 32,2

sans enfant 88,9 11,1

niveau d’études

#*

sans diplôme 60,9 39,1

< baccalauréat 65,0 35,0

≥ baccalauréat 81,3 18,7

non renseigné (< 3 %) 50,0 50,0

situation professionnelle au diagnostic

**

actif(ve) en poste 79,6 20,4

autres situations/non renseigné 65,0 35,0

indice de désavantage social simplifié

ns

faible 63,4 36,6

intermédiaire 76,5 23,5

élevé 67,9 32,1

# p-valeur calculée sur les données renseignées.

* p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; ***p < 0,001 ; ns : non significatif.

Parmi les lymphomes malins non hodgkiniens, plus de la moi-tié étaient des lymphomes agressifs ou de haut grade et 30,7 % des patients présentaient des lymphomes de haut grade à des stades avan-cés de la maladie (tableau 2.15).

tableau 2.15. Gravité au diagnostic - lymphomes malins non hodgkiniens (ViCAn2 2012)

Total ( %) ≤ 60 ans ( %) > 60 ans ( %) p

LMNH agressif (haut grade) 51,5 48,8 54,4

LMNH indolent (bas grade) 43,5 41,4 45,6

non précisé 5,0 9,8

-stade x grade

ns

haut grade stades III-IV 30,7 29,0 32,5

haut grade stades I-II 18,9 18,6 19,3

bas grade stades III-IV 26,9 25,0 29,0

bas grade stades I-II 10,5 11,3 9,6

inclassable (2) 13,0 16,1 9,6

(1) classification de l’atteinte ganglionnaire selon le nombre d’aires ganglionnaires atteintes et leur position par rapport au diaphragme.

(2) renseignements insuffisants.

ns : non significatif.

La découverte d’un lymphome à la suite de l’autodétection de signes cliniques a été significativement plus fréquente dans le cas des lym-phomes de haut grade (77,0 % versus 61,2 % pour les lymlym-phomes de bas grade, p < 0,01).

2.4.6. La vessie

Les analyses ont été réalisées sur un échantillon d’hommes et de femmes appartenant tous à l’échantillon 2 (53-82 ans). La grande majorité des participants (85,6 %) ont déclaré avoir eux-mêmes détecté une anomalie clinique ayant conduit au diagnostic de cancer de la vessie. Dans 8,7 % des cas, la découverte a été fortuite, notamment chez les hommes lors d’un bilan prostatique ou d’une intervention sur la prostate et pour les 5,7 % restants, le diagnostic a été porté à la suite d’une surveillance individuelle. Le mode de découverte est indé-pendant du sexe des participants, de leur statut matrimonial et de leur nombre d’enfants.

Il n’y a pas de relation entre le mode de découverte du cancer de la vessie et la gravité au diagnostic.

tableau 2.16. Gravité au diagnostic – cancers de la vessie (ViCAn2 2012)

Total ( %) 52-69 ans ( %) 70-82 ans ( %) p

atteinte ganglionnaire (n+) 7,2 5,7 9,1 ns

métastases à distance (m+) 0,8 1,4 0 ns

stade Tnm

(1) non précisé ou non calculable.

ns : non significatif.

2.4.7. La thyroïde

Les analyses ont été réalisées sur les patients, hommes et femmes, de l’échantillon 1 (18-52 ans). Dans près de la moitié des cas (49,1 %), le cancer de la thyroïde a été découvert de façon fortuite lors d’une consultation de routine, dans 37,3 % des cas, c’est l’apparition d’un signe clinique qui a alerté les participants et dans les derniers cas (13,6 %), les individus bénéficiaient d’une surveillance individuelle (pour goître ou nodule connu par exemple). Le dépistage individuel a été plus fréquent chez les personnes de 45 ans ou plus que chez les plus jeunes (22,8 % versus 9,0 %, p < 0,05). Les cancers de la thyroïde ont été majoritairement découverts à un stade précoce (tableau 2.17) et il n’y a pas de relation entre la gravité au diagnostic et le mode de découverte de la maladie.

tableau 2.17. Gravité au diagnostic en fonction de l’âge – cancer de la thyroïde (ViCAn2 2012)

Total ( %) 18-44 ans ( %) 45-52 ans ( %) p

atteinte ganglionnaire

ns

N+ 30,8 35,7 21,1

NX 30,2 30,4 29,8

métastases à distance ns

M+ 1,2 0,9 1,8

stade Tnm (1)

***

I 77,5 97,3 38,6

II 4,7 0,9 12,3

III/IVA/IVB 9,5 - 28,1

IVC 0,6 - 1,8

inconnu 7,7 1,8 19,2

(1) chez les moins de 45 ans, le calcul du stade prend en compte l’âge. Les formes métastatiques sont classées en stade ii ce qui explique en partie la différence constatée dans les deux tranches d’âge.

***p < 0,001 ; ns : non significatif.

2.4.8. CONCLUSION

Les gravités au diagnostic telles qu’elles sont présentées dans cette dernière partie ne reflètent pas les données épidémiologiques des dif-férents cancers étudiés, à l’exception du cancer de la thyroïde dont le pronostic à deux ans est très bon(8). Pour les autres localisations, les formes les plus graves sont sous-représentées dans la population étudiée puisque ce sont celles dont l’espérance de vie était la plus mau-vaise au moment du diagnostic(9). Ainsi, dans l’enquête récemment publiée par l’INCa sur les délais de prise en charge des cancers du pou-mon en 2011-2012 dans huit régions françaises [13], près de 80 % des patients avaient un cancer de stade III ou IV au moment du diagnostic et 55 % des métastases d’emblée, alors que cette situation ne concerne respectivement que 49,2 % et 19,3 % des personnes interrogées dans VICAN2. De la même façon, une étude réalisée dans le nord de la France en 2008-2009 retrouvait près de 90 % de stades III et IV d’em-blée chez les patients souffrant d’un cancer de l’hypopharynx [21]. Inversement, les formes les moins graves des lymphomes malins non hodgkiniens sont sous-représentées dans notre étude, car n’ont été incluses que les personnes traitées, alors que pour cette localisation les atteintes à progression lente peuvent bénéficier d’une abstention thérapeutique et d’une simple surveillance pendant plusieurs années.

L’enquête VICAN2  concerne des personnes dont le cancer a été diagnostiqué entre 2009 et 2010. Depuis cette date, il n’y a pas eu de modification concernant les différentes recommandations de dépistage. Néanmoins, depuis la publication en 2011 des résultats de l’étude NLST montrant que le dépistage par scanner faiblement dosé permettait de réduire la mortalité liée au cancer du poumon [22], plu-sieurs pays ont envisagé la mise en place de programmes de dépistage destinés à des populations ciblées, mais des controverses persistent encore sur le rapport coût-efficacité de ce type de mesure [23]. Pour la moitié des localisations cancéreuses étudiées dans ce cha-pitre, l’existence de symptômes cliniques détectés par le patient allait de pair avec une gravité plus grande de la maladie. Deux ans après le diagnostic, la qualité de vie physique des personnes interrogées est significativement moins bonne chez celles dont la maladie était symp-tomatique au diagnostic. Cette relation entre mode de découverte de

(8) Selon les données de la Cnamts, seulement 1 % des patients souffrant d’un cancer de la thyroïde étaient décédés à deux ans du diagnostic dans la population concernée par l’enquête VICAN2 (voir chapitre 1).

(9) Taux de décès à deux ans du diagnostic dans l’enquête VICAN2 : 60 % pour le cancer du poumon, 30 % pour les VADS, 17 % pour la vessie, 12 % pour le corps utérin, 13 % pour les LMNH, données Cnamts (voir chapitre 1).

la maladie et qualité de vie à moyen terme est forcément indirecte, mais reflète la lourdeur des traitements, les séquelles qui les accompa-gnent, ainsi que le risque de rechute qui est accru lorsque la maladie est plus évoluée. Tous ces aspects sur la qualité de vie sont discutés dans le chapitre 7.

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en charge pour les cancers