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Le côlon-rectum

et gravité au diagnostic

2.2. LOCALISATIONS POUR LESQUELLES IL EXISTE

2.2.2. Le côlon-rectum

Pour près de la moitié des participants et plus des trois quarts des moins de 50 ans, le diagnostic a été fait à la suite de l’apparition de signes cliniques. Le dépistage qu’il soit organisé ou individuel n’a concerné qu’un tiers de l’ensemble des individus, mais 41,9 % des hommes de 50 à 74 ans et 38,1 % des femmes de la même tranche d’âge. Plus d’un quart (27,8 %) des participants de 50 à 74 ans ont été diagnostiqués à l’occasion d’un dépistage organisé (29,3 % des hommes et 25,9 % des femmes) (figure 2.4).

Pour les groupes ne bénéficiant pas du programme de dépistage, les moins de 50 ans et les 75-82 ans, il n’existe aucune relation entre le mode de découverte du cancer du côlon et les caractéristiques socio-démographiques des individus.

Symptôme ressenti/anomalie détectée par vous-même

Découverte fortuite lors d'une consultation de routine Dépistage organisé

sTaDe Tnm Des cancers Du sein au DiagnosTic seLon Le moDe De DÉcouverTe

cheZ Les parTicipanTes De 50 à 74 ans (vican2 2012)

Symptôme ressenti/anomalie détectée par vous-même

Découverte fortuite lors d'une consultation de routine Dépistage individuel

sTaDe Tnm Des cancers Du sein au DiagnosTic seLon Le moDe De DÉcouverTe cheZ Les parTicipanTes De 18 à 49 ans (vican2 2012)

Symptôme ressenti/anomalie détectée par vous-même

Découverte fortuite lors d'une consultation de routine

Dépistage individuel 18-49 ans Femmes

18-49 ans Hommes 50-74 ans Femmes

50-74 ans Hommes 75-82 ans Femmes

75-82 ans Total Dépistage organisé

FiGuRe 2.4 .

moDe De DÉcouverTe Du cancer Du côLon seLon L’Âge eT Le sexe (vican2 2012)

Pour les 50-74 ans qui sont la cible du dépistage organisé, le mode de découverte est détaillé dans le tableau 2.3. Les participants les plus jeunes et les actifs au moment du diagnostic, ainsi que les personnes ayant un cancer touchant exclusivement le rectum ont été moins souvent diagnostiqués via un dépistage organisé et plus souvent à l’occasion de l’apparition de signes cliniques que les participants appartenant aux autres catégories. Les plus diplômés et ceux qui avaient les revenus les plus élevés ont quant à eux fait moins souvent un dépistage organisé au profit d’un dépistage individuel.

Après ajustement sur le sexe et la localisation anatomique du cancer, le diagnostic via un dépistage organisé a été significativement plus fréquent chez les personnes de 60 à 74 ans, et les personnes ayant un niveau de revenus faible. En revanche, les patients ayant un niveau d’étude égal ou supérieur au baccalauréat ont moins souvent été dia-gnostiqués à l’occasion d’un dépistage organisé.

tableau 2.3. mode de découverte du cancer du côlon chez les 50-74 ans (ViCAn2 2012) symptômes

ressentis ( %) consultation

de routine ( %) Dépistage

50-59 ans 63,3 12,7 12,7 11,3

60-74 ans 37,3 15,7 34,3 12,7

sexe

< baccalauréat 44,2 11,5 37,4 6,9

≥ baccalauréat 43,8 22,5 12,4 21,3

situation professionnelle au diagnostic

***

actif(ve) en poste 76,2 9,5 4,8 9,5

autres situations/non renseigné 33,7 16,6 36,0 13,7

revenu du foyer par unité de consommation au diagnostic

***

faible 34,1 18,2 38,6 9,1

intermédiaire 47,0 7,0 32,2 13,8

élevé 44,4 27,8 9,3 18,5

inconnu 56,6 13,0 30,4

-Type de commune de résidence

ns

espace à dominante urbaine 46,8 12,6 28,0 12,6

espace à dominante rurale 39,3 21,4 26,8 12,5

indice de désavantage social simplifié

ns

faible 51,0 7,5 28,3 13,2

intermédiaire 37,1 21,8 29,0 12,1

-** p < 0,01 ; -*** p < 0,001 ; ns : non significatif.

tableau 2.4. Facteurs associés au fait d’avoir été diagnostiqué à l’occasion d’un dépistage organisé – participants de 50 à 74 ans cancer du côlon (ViCAn2 2012)

or ajusté ic 95 % p

< baccalauréat (réf.)

-1-■

≥ baccalauréat 0,33 [0,1–0,7] **

Localisation

côlon + rectum 2,3 [0,6–8,0] ns

revenu du foyer par unité de consommation au diagnostic

faible 3,6 [1,1–12,0] *

intermédiaire 2,9 [0,9–8,6] ns

élevé (ref.)

-1-■

inconnu 1,8 [0,4–7,2] ns

**p < 0,01 ; ns : non significatif.

Pour plus de la moitié des participants, la tumeur colorectale a été diagnostiquée à un stade localisé (stade TNM I ou II), dans 26,7 % des cas le diagnostic a été fait au stade III (envahissement locorégio-nal) et dans 10,5 % des cas au stade IV (métastases d’emblée). Chez les participants de moins de 50 ans, les tumeurs étaient à des stades plus avancés au diagnostic (48,6 % de stades III ou IV) (tableau 2.5).

tableau 2.5. Gravité au diagnostic des cancers colorectaux selon l’âge des participants (ViCAn2 2012) Total ( %) 18-49 ans ( %) 50-74 ans ( %) 75-82 ans ( %) p Taille de la tumeur

*

(1) non renseigné ou non calculable.

* p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; ns : non significatif.

Chez les personnes de 50  à 74  ans, 40,9 % des cancers colorectaux découverts à l’oc-casion d’un dépistage organisé et seulement 17,9 % de ceux qui ont été découverts à la suite d’une anomalie clinique autodétectée ont été diag-nostiqués à un stade précoce (stades TNM  0  ou I). Les différences constatées sont statistiquement significatives (p < 0,05) (figure 2.5).

Chez les patients de 75 ans et plus, les cancers colorectaux découverts à l’occasion d’un dépistage individuel étaient de taille plus petite que lorsque le diag-nostic a été consécutif à un signe clinique ou à une découverte fortuite (36,4 % de T1 versus 10,0 %, p = 0,04). Il n’y avait, en revanche, aucun lien entre mode de découverte et gravité initiale chez les participants de moins de 50 ans.

2.2.3. discussion

Le bon pronostic du cancer du sein, confirmé par les 3 % de décès à deux ans constatés dans l’enquête VICAN2, rend ces résultats sur les modes de découverte et la gravité du cancer du sein comparables aux données d’enquêtes réalisées au moment du diagnostic [13]. Pour envi-ron 90 % des femmes, le diagnostic est intervenu à un stade précoce de la maladie. La gravité est très liée au mode de découverte, le dépistage organisé ou individuel permettant des diagnostics beaucoup plus précoces que lorsque les femmes découvrent elles-mêmes des anoma-lies cliniques (boule au niveau du sein, écoulement du mamelon…).

Le bénéfice du dépistage du cancer du sein est largement reconnu [14]

même si la détection de pathologies au stade infraclinique peut être à l’origine de surdiagnostics [15]. En France, les taux de participation au dépistage organisé restent modérés et très variables selon les dépar-tements, allant de 37 à 65 % [12]. Dans notre échantillon, seulement 40,4 % des femmes concernées par le dépistage organisé ont été diag-nostiquées grâce à ce dispositif de dépistage. Chez les femmes de plus de 74 ans, qui ne sont plus sollicitées pour bénéficier d’un dépistage organisé, les tumeurs étaient plus grosses et souvent découvertes devant des signes cliniques, le dépistage individuel ne représentant

Symptôme ressenti/anomalie détectée par vous-même

Découverte fortuite lors d'une consultation de routine

Dépistage individuel

sTaDe Tnm au DiagnosTic seLon Le moDe De DÉcouverTe cheZ Les parTicipanTs

De 50 à 74 ans - cancer coLorecTaL (vican2 2012)

le mode principal de découverte du cancer du sein que chez celles qui avaient un revenu élevé. Une meilleure information des populations âgées les plus défavorisées et une sensibilisation de leurs médecins traitants à la persistance des risques de développer un cancer du sein au-delà de 75 ans pourraient probablement permettre des diagnostics plus précoces dans cette tranche d’âge.

En ce qui concerne le cancer colorectal, les résultats de VICAN2 ne reflètent pas les modes de découverte et la gravité des cancers colorec-taux en général puisqu’environ 17 % des personnes diagnostiquées deux ans auparavant étaient déjà décédées au moment de l’enquête (données Cnamts). Le mauvais pronostic à court terme des formes d’emblée métastatiques explique leur moindre représentation dans notre échantillon d’étude par rapport aux données épidémiologi-ques françaises et internationales (10,6 % versus 20 à 25 % de formes métastatiques d’emblée) [2]. Dans VICAN2, la proportion de cancers colorectaux diagnostiqués suite à un dépistage organisé représente environ 30 % de la population ciblée par ce mode de dépistage. Ceci est très supérieur aux proportions retrouvées dans l’enquête de l’INCa sur les délais de prise en charge des cancers du côlon en 2011-2012 dans 11 régions françaises où seulement 11 % des cancers des 50-74 ans avaient été découverts dans le cadre d’un dépistage orga-nisé [13]. Dans VICAN2, le diagnostic via le dépistage organisé a été plus fréquent chez les personnes de 60-74 ans que chez les 50-59 ans.

Les études s’intéressant aux pratiques de dépistage colorectal retrou-vent la même relation entre l’âge et la participation au dépistage [4]. Les résultats de VICAN2 montrent que de façon très significative le dépistage organisé permet de détecter des cancers à des stades plus précoces que lorsque le diagnostic fait suite à des manifestations cliniques, ce qui confirme l’intérêt majeur du dispositif de dépistage organisé du cancer colorectal [1]. La proportion très élevée de parti-cipants qui ont été diagnostiqués suite à la découverte d’anomalies cliniques souligne également la nécessité d’améliorer la participation au dépistage. Le remplacement progressif du test au gaiac, encore très utilisé en France, par le test immunologique qui semble mieux accepté par la population, devrait permettre d’aller dans ce sens [16,17].

2.3. LOCALISATIONS

POUR LESQUELLES IL EXISTE