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POUR LESQUELLES IL EXISTE UN DÉPISTAGE INDIVIDUEL :

2.3.2. Le col utérin

score de gleason (2)

ns

(1) non évalué ou non calculable.

(2) score reposant sur une classification prenant en compte l’architecture des cellules cancéreuses et le degré de différenciation de la tumeur (examen anatomopathologique). il est côté de 2 à 10 (de bien différencié à peu différencié).

* p < 0,05 ; ns : non significatif.

Il n’y a aucune relation entre le mode de découverte du cancer de la prostate et la gravité au diagnostic.

2.3.2. Le col utérin

Pour la majorité des femmes interrogées (60,6 %), le cancer du col utérin a été diagnostiqué après la découverte de signes cliniques.

Dans 18,1 % des cas, le diagnostic a été fait à la suite d’un dépistage individuel et dans 21,3 % des cas de façon fortuite, lors d’une consul-tation de routine. Dans la tranche d’âge pour laquelle il existe une recommandation de dépistage, seulement 19,8 % des femmes ont été diagnostiquées à la suite d’un dépistage individuel ; pour 57,3 % d’entre elles ce sont des signes cliniques qui ont permis de faire le dia-gnostic de cancer du col. L’autodécouverte est encore plus fréquente chez les femmes de plus de 65 ans (79,2 % des cas) pour lesquelles la surveillance par frottis cervicovaginal tous les trois ans n’est plus recommandée.

Dans la tranche d’âge des 25-65 ans, le dépistage individuel est signi-ficativement plus fréquent chez les femmes ayant un niveau d’études égal ou supérieur au bac que chez les autres (28,4 % versus 8,3 % des femmes sans diplôme et 11,8 % de celles ayant un niveau inférieur au

bac, p < 0,05). Il n’y a aucune autre relation entre mode de découverte et caractéristiques des participantes.

Les tumeurs du col uté-rin ont majoritairement été diagnostiquées à un stade précoce quel que soit l’âge des patientes (tableau 2.7). Les tumeurs découvertes à l’oc-casion d’un dépistage ou lors d’une consultation de routine étaient moins graves que celles ayant été diagnostiquées à la suite de l’apparition de signes cliniques (78,6 % de stades I versus 57,4 %, p < 0,05).

0 %

moDe De DÉcouverTe Du cancer Du coL uTÉrin seLon L’Âge (vican2 2012)

tableau 2.7. Gravité au diagnostic selon l’âge - cancer du col utérin (ViCAn2 2012)

Total ( %) 25 – 65 ans ( %) 66 - 82 ans ( %) p Taille de la tumeur

ns

métastases à distance ns

(1) non évalué ou non calculable.

(2) classification de la fédération internationale des gynécologues et obstétriciens définissant quatre stades de gravité croissante.

*p < 0,05 ; ns : non significatif.

2.3.3. Le mélanome

Dans plus de deux tiers des cas (68,3 %), l’anomalie ou la modification cutanée a été découverte par la personne elle-même ou par son entou-rage. Le diagnostic a été fait de façon fortuite lors d’une consultation de routine dans 25,2 % des cas et à l’occasion d’un dépistage individuel dans 6,5 % des cas seulement.

Le mode de découverte des méla-nomes est indépendant du sexe et de l’âge des participants. La localisation de la lésion est, en revanche, liée au mode de décou-verte : les lésions situées sur les jambes, le tronc ou la tête ont plus souvent été détectées par le patient ou son entourage que les lésions situées sur le visage ou les bras (72,9 % des cas versus 53,3 %, p < 0,05). Le dépistage individuel a été plus fréquent chez les par-ticipants non diplômés (18,8 % versus 1,9 % chez les participants de niveau inférieur au bac et 8,8 % chez les participants de

niveau bac et plus, p < 0,05). De la même façon, les participants ayant des antécédents personnels de cancers cutanés ont été plus souvent diagnostiqués à l’occasion d’un dépistage individuel que les autres (33,3 % versus 5,9 %, p < 0,01) mais l’existence d’antécédents familiaux de cancers cutanés ou de mélanome n’a pas eu d’impact sur le mode de découverte de la pathologie. Il n’y a aucune relation entre le mode de découverte du mélanome et les autres caractéristiques socioécono-miques des participants.

Près de la moitié des mélanomes étaient des mélanomes superficiels extensifs (SSM). Dans la majorité des cas, le diagnostic a été fait à des stades localisés (I ou II), voire au stade in situ (6,9 %) (tableau 2.8).

Le stade au diagnostic était significativement moins grave chez les patients plus jeunes (74,5 % de stades 0 ou I chez les 18-52 ans versus 57,7 % chez les 53-82 ans, p < 0,01). En revanche, il n’existe pas de relation entre la gravité au diagnostic et le mode de découverte de la maladie. Anomalie détectée par vous-même ou votre entourage

Découverte fortuite lors d'une consultation de routine Dépistage

individuel

FiGuRe 2.8.

moDe De DÉcouverTe Des mÉLanomes seLon Le sexe eT L’Âge (vican2 2012)

2.3.4. Conclusion

Bien qu’il n’existe aucune recommandation en ce sens, le dépistage individuel du cancer de la prostate est largement pratiqué dans la population masculine de plus de 50 ans. Les auteurs du Baromètre cancer 2010 rapportent que la majorité des hommes de 50 ans et plus interrogés ont déclaré avoir déjà fait un dépistage du cancer de la prostate [4]. Dans VICAN2, le dépistage individuel a été le mode de découverte le plus fréquent des cancers de la prostate, et ceci quel que soit l’âge des participants. L’absence de recommandations concernant le dépistage est en partie liée au manque de consensus scientifique sur la prise en charge des cancers détectés à des stades précoces, les marqueurs biologiques existants étant insuffisants pour différencier les cancers localisés indolents de ceux qui sont potentiellement agres-sifs [5]. Cette situation pourrait évoluer avec l’utilisation de marqueurs génétiques dont l’intérêt pronostique est encore à l’étude [18,19]. En ce qui concerne le mélanome, le diagnostic a été rarement fait à l’occa-sion d’un dépistage individuel, c’est le plus souvent la découverte ou la modification d’une anomalie cutanée détectée par la personne elle-même ou par son entourage qui ont conduit à consulter.

Pour ces deux localisations qui sont dites « de bon pronostic », la répartition des stades au diagnostic retrouvée dans l’enquête est compa-rable à celle des données épidémiologiques de gravité au diagnostic [2]. Ce n’est pas le cas pour le cancer du col de l’utérus, dont le pronos-tic est considéré comme intermédiaire. Dans notre échantillon, le pourcentage de patientes ayant des tumeurs de faible gravité est très supérieur à ce qui est habituellement décrit (65,8 % de stades FIGO I versus 28 à 34 %) [2]. Selon les femmes interrogées dans le dernier Baromètre cancer, 80 % des personnes concernées par les

recomman-tableau 2.8. Gravité au diagnostic selon l’âge – mélanomes (ViCAn2 2012)

Total ( %) 18-52 ans ( %) 53- 82 ans ( %) p

(1) non évalué ou non calculable.

* p < 0,05 ; *** p < 0,001.

dations de dépistage ont affirmé avoir fait un frottis cervical dans les trois ans [4]. En dépit de cette couverture relativement élevée, le dépistage par frottis cervical a permis de faire le diagnostic de seu-lement 20 % des cancers du col utérin de la population étudiée dans VICAN2, cette proportion étant encore plus faible chez les femmes peu ou non diplômées. Le manque de sensibilité du frottis, la pos-sible découverte de cancers de l’intervalle, la réalisation de frottis trop espacés dans le temps [20] peuvent partiellement expliquer ces diffé-rences. Ce constat suggère néanmoins qu’une partie de la population féminine, notamment la plus défavorisée, ne bénéficie pas d’un suivi gynécologique régulier.