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Les logiciels de cartographie utilisés ˆ l'école élémentaire

PRÉSENCES DE LA CARTE EN

6. Carte de France comme une île La très grande majorité des cartes de France cesse de représenter le phénomène cartographié au-delà des

2.6. Les autres supports cartographiques

2.6.1.1. Les logiciels de cartographie utilisés ˆ l'école élémentaire

Les logiciels de cartographie utilisés à l'école élémentaire sont aujourd'hui encore fort rares. L'équipement initial du "Plan informatique pour tous" ne permettait pas de faire tourner des logiciels performants.

Sur les "nanoréseaux" fournis aux écoles élémentaires des logiciels proposent des questionnaires à choix multiples. Après affichage d'une carte, l’élève doit choisir le nom : « Est-ce le lac Onega, le lac Ladoga ou Ryblinsk ... ? »

Bien sûr, ceci peut inviter à utiliser judicieusement un atlas, mais l'informatique n'apporte pas grand chose de neuf par rapport à un questionnaire à choix multiples sur papier ou une "carte électrique" construite avec pile et ampoules. Néanmoins il ajoute sa "convivialité", musique, couleur, compliments en cas de réussite, validation immédiate des réponses. Voici, par exemple, l’exercice sur les régions, tel que le présente le manuel du logiciel La France, l’Europe, le Monde (édité par Cedic -Nathan).

Figure 45. Un logiciel de cartographie pour nanoréseau La France, l’Europe, le Monde Cedic – Nathan éditeur.

Extrait du Manuel de l’utilisateur

Plus ambitieuse, la première version du logiciel Cartax163 édité par Nathan bénéficiait grâce à Roberto Gimeno, à Marie-Françoise Durand et aux recherches du laboratoire de cartographie de l'E.H.E.S.S. Il permet de choisir ses modes de discrétisation, ses nombres de classes, voire de réaliser de nouveaux fonds de cartes. En pratique il s'est avéré peu utilisé dans les classes. La première raison étant probablement la méconnaissance par la majorité des instituteurs des enjeux de la cartographie. La seconde étant que ces logiciels actifs de cartographie nécessitent une mémoire importante dans l'ordinateur. Cartax en était réduit sur les nanoréseaux à ne produire que de petites cartes et surtout très très lentement. De quoi décourager nombre d'adultes, alors avec des élèves, même une demi- classe !

Par ailleurs il est difficile d'assimiler les activités géométriques utilisant le langage logo pour tracer des itinéraires à de la géographie164. Pourtant, comme le souligne Marie- Germaine Pêcheux, nombre de logiciels de jeu sont basés sur des labyrinthes, des courses

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Loudenot C., « Sport et Cartax : au tableau ! », Journal des Instituteurs, n°6, Nathan, février 1989, pp. 59- 62.

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poursuites et contribuent ainsi à développer la pensée de l'organisation spatiale de l'enfant (Pêcheux, 1990).

Pour terminer sur une note plus optimiste, nous savons que le Ministère de l'Éducation Nationale a changé de politique en matière d’équipement informatique, suivant en cela des initiatives de quelques écoles pionnières. Le choix de s'équiper maintenant en ordinateurs plus puissants, permettra de faire tourner des logiciels plus performants.

C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la récente sortie d’une version française de

PC Globe fonctionnant sur de petits compatibles PC de 512 ko de mémoire. Il permet en

cliquant sur un endroit du globe de faire apparaître le nom du pays, sa carte avec villes et éléments de relief, ainsi que des données chiffrées sous forme de tableaux ou d’histogrammes, et en plus il joue l’hymne national. En sens inverse, on entre le nom d’une ville et le logiciel la localise sur la carte, ou bien, on pointe deux villes sur l’écran et l’ordinateur affiche leur distance. Les tableaux de chiffres, les histogrammes et les cartes affichés à l’écran peuvent être « sortis » via une imprimante. Présentant cet outil dans le

Journal des Instituteurs, Jean Clément propose des utilisations de ce logiciel à l’école

élémentaire pour les élèves du cycle 3165. Cet atlas électronique permet d’explorer le monde, par contre, il n’offre pas de cartographie détaillée de la France.

Les logiciels qui utilisent des cartes nécessitent des mémoires plus puissantes que celles des ordinateurs qui ont été fournis aux écoles dans le cadre du plan Informatique pour

tous166.

Ceux-ci pourraient être purement didactiques, mais aussi ludiques. Le jeu Carmen

Monde, qui fonctionne sur Macintosh et où les joueurs poursuivent des voleurs à travers le

monde, est un logiciel qui invite à lire des cartes. Pour attraper les coupables, les joueurs doivent identifier les destinations grâce à des indices, puis cliquer dessus sur un planisphère qui apparaît à l’écran. Le niveau actuel du jeu concerne plutôt les collégiens, mais une version plus simple pourrait s'adresser à des écoliers.

Dans les jeux comme PC Globe, on interroge un atlas, on peut parfois éditer certaines cartes, mais on ne fabrique pas de carte. L’ordinateur atlas n’est pas un ordinateur cartographe.

Fournir un outil de cartographie était l’objectif des concepteurs de Cartax. On peut raisonnablement penser que d’ici quelques années des enfants de l’école élémentaire auront accès à des logiciels du type de Cartographie 2D sur Macintosh ou Logicarte sur IBM PC ou compatible. Logiciels simplifiés, encore plus conviviaux, mais nécessitant pour cela des processeurs plus rapides et encore plus de mémoire dans l’ordinateur.

Après un constat peu enthousiaste sur l'apprentissage, aujourd’hui de la géographie et des cartes avec l'ordinateur à l’école aujourd'hui, on peut raisonnablement penser que l'avenir verra ce développement de l'ensemble de la micro-informatique.

Cet essor devra combiner deux aspects :

- L’atlas électronique qui présente des images, des cartes sur lesquelles on agit ;

- Le logiciel de cartographie, qui aide mathématiquement et graphiquement à réaliser des cartes.

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Clément J., « Un atlas électronique », Journal des Instituteurs, n°5, janvier 1992, p. 9.

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