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1. L’adoption et l’adaptation du journaliste aux nouveaux outils de diffusion

1.4. Les journalistes intègrent-ils les tablettes à leurs pratiques?

Avec son écran plus grand et son clavier moins contraignant, le iPad est-il la prochaine panacée des journalistes? Le répondant 2 : « Le clavier est plus facile parce qu’il est plus grand. C’est un écran qui est plus grand tout simplement. À la limite, si on se place comme il faut, on peut y aller presqu’avec le doigté de clavier régulier. » Cela dit, les limitations du iPad sont le manque de logiciel de traitement de texte. Ce journaliste a toujours peur de perdre ses notes puisqu’il n’y a pas de sauvegarde manuelle. En fait, il pourrait complètement se passer de tablette sans voir la différence dans l’organisation et la complétion de ses tâches quotidiennes.

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D’autres pensent, au contraire, que le iPad pourrait devenir l’unique appareil au travail. Dans ce cas-ci, bien que le journaliste garde un ordinateur fixe à la maison, il a déjà remplacé l’ordinateur portable. Le répondant 5 : « Je n’ai plus de portable et je n’en aurais plus. C'est fini parce que le iPad fait ça pour moi et c’est plus portatif. Je ne suis pas obligé de loader 56 affaires. Le iPad fait bien plus que ce que je veux. Alors je ne trainerai plus de portable. Je vois dans les aéroports que je ne suis pas le seul à être arrivé à la même conclusion. » Si la tablette est de plus en plus populaire, va-t-elle pour autant remplacer l’ordinateur portable? Ces outils peuvent-ils plutôt devenir complémentaires?

Sans nécessairement remplacer l’ordinateur portable, ce journaliste-ci apprécie cette complémentarité à ses autres outils. Le répondant 6 : « Au début, on a été faire le choix en fonction de ses capacités comme il n’y a pas de clé USB. Je pouvais donc mettre en mémoire beaucoup. Moi ce que je voulais c’était pouvoir travailler sur Internet quand je suis en mouvement et quand il n’y a pas de wifi. Parce que j’ai le wifi avec le portable, mais des fois aussi, des journées où je n’ai pas à écrire, c’est un peu lourd à traîner donc avec le iPad c’est beaucoup plus convivial pour ça. » Il semble ici que l’attrait principal du iPad soit son poids puisque le clavier tactile, bien qu’il soit plus grand que celui du iPhone, pose encore problème.

Ce premier journaliste n’a pas ce problème d’écriture avec le iPad puisqu’il s’est procuré un clavier. Le répondant 5 : « Je me suis acheté un clavier parce que je n’étais pas très bon avec leur clavier virtuel mais pour 77 $ je me suis ramassé avec un ordinateur portable qui fait tout pour moi. » D’autres ont plus de difficulté à s’adapter à la rédaction sur iPad même avec un clavier portatif. Le répondant 6 : « L’autre fois, j’étais en auto, je devais écrire en chemin. […] J’étais branchée sur mon clavier et j’écrivais en chemin mais bon, c’est un petit clavier, il faut faire double touche pour les accents alors à un moment donné, t’oublies là, il faut tout le temps que tu t’en rappelles. » Ce journaliste utilise donc le iPad lorsqu’il n’a pas d’ordinateur à portée de mains, mais il ne s’agit pas de son appareil d’écriture de prédilection.

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Bien sûr, en ce qui concerne le iPad, l’avantage noté par plusieurs journalistes, c’est celui de la plus grande mobilité et de son format pratique autant pour ce qui est du contenant que du contenu. Le répondant 5 : « Je dirais que dans ces trois objets là (le BlackBerry, l’ordinateur de bureau et le iPad) celui qui a le plus amélioré mon mode de fonctionnement c’est certainement le iPad à cause de sa portabilité, à cause du fait que maintenant je peux me brancher dans Internet, dans un parc, assis sur un banc, dans un restaurant. Je ne suis plus à la merci du wifi de Pierre- Jean-Jacques ou du Second Cup. » Le format de l’appareil semble aussi plus pratique que celui d’un ordinateur. Le répondant 6 : « Il y a des journaux maintenant, Le Devoir et La Presse, je les lis sur le iPad, ça c’est mieux que sur l’ordi et en déjeunant, c’est mieux. C’est parce que c’est facile à mettre de côté, on ne met pas de miettes de toast dans notre clavier d’ordinateur, pas de danger qu’on y échappe notre café, bref c’est plus convivial aussi pour lire, c’est vraiment comme si on lisait le journal. »

La facilité d’utilisation pour la lecture de journaux est effectivement un argument qui revient quelques fois. Le répondant 5 : « Avant je les lisais sur mon ordinateur mais maintenant comme je peux amener mon iPad dans mon lit, je peux le lire sur le sofa, je peux lire sur la table, systématiquement je lis sur le iPad. » Ce journaliste lit notamment des applications de journaux sur son iPad. Il a même annulé ses abonnements papier à cause de ses nombreux déplacements. « Je n’en lis plus un seul sur papier, parce que je ne suis pas assez chez nous pour avoir un abonnement papier, il va traîner trop souvent sur le pas de la porte et en plus il arrivait trop tard. »

A contrario, cet autre journaliste demeure quelque peu réfractaire, notamment en ce qui concerne la lecture de journaux. Le répondant 2 : « Moi je ne vois pas l’utilité d’avoir ça. Quand j’ai le temps de lire le journal [papier], c’est parce que j’ai le temps de l’avoir avec moi là, comme si je voyage, par exemple. Je vais aller acheter un journal. Je vais certainement y arriver comme tout le monde à un moment donné. La seule chose que je vois qui pourrait m’être vraiment utile c’est pour les livres. Quand je voyage oui, parce que ça fait du poids de moins. » C’est encore une fois le poids qui vient faire l’avantage de l’outil avant les fonctions qui lui sont propres.

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Ce journaliste-ci s’en sert comme aide-mémoire. Le répondant 6 : « Si je fais un téléchargement sur mon iPad, c’est comme aide-mémoire. Pour me le mettre là et j’arrive à la maison, ok j’avais un document, je voulais le conserver, souvent je vais le laisser dans le iPad mais je vais le prendre en note et je vais aller le rechercher pour le mettre dans mon ordi. » Un des seuls aspects que cet autre journaliste trouve potentiellement intéressants pour un usage professionnel serait ses possibilités d’organisation du travail. Le répondant 2 : « Je pense que ça peut devenir aussi un outil de classement intéressant. Que tu as tout le temps avec toi et qui est gros comme ça et qui ne pèse pas lourd. Tu peux avoir tous tes fichiers là, tu peux avoir l’équivalent d’un classeur au complet là-dedans. Ça peut être utile pour faire des recoupements par exemple ou faire de la recherche. » Il mentionne les avantages de pouvoir tout regrouper sur un seul appareil.