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2. CADRE CONCEPTUEL

3.3. Le recrutement des participants

3.3.2. Les jeunes

Parmi les onze cas, on compte quatre cas de réussite scolaire, quatre vulnérables et trois cas de décrochage (tableau 4). Selon Yin (2003) et Gagnon (2005), les cas doivent être le plus informatifs que possible. Plus ils sont différents, plus riche sera l’analyse qui dégagera à la fois la singularité et la spécificité du parcours et les éventuelles similarités. Dans notre plan de recrutement idéal, nous souhaitions rejoindre des élèves des deux sexes et des deux générations d’immigration (première et deuxième) à l’intérieur de chaque catégorie de trajectoire (réussite, vulnérable, décrocheur). Nous voulions par ailleurs favoriser la variabilité des profils sociofamiliaux (famille monoparentale/biparentale, taille de la fratrie, niveau de formation des parents, etc.). Le premier objectif n’a pu être entièrement atteint en raison des désistements évoqués précédemment et aussi d’une plus grande facilité à rejoindre les garçons, qui sont plus nombreux à fréquenter les organismes communautaires par rapport aux filles.

Les critères (genre, génération) sont équilibrés dans les trajectoires de réussite et de décrochage, mais pas dans les trajectoires vulnérables où les garçons sont plus nombreux (3/4) et la première génération absente. Chacun des cas présentés n’en demeure pas moins pertinent pour l’analyse (Tableau 4). Des pseudonymes ont été attribués aux participants.

Tableau 4 : Profil des participants

Jeune Classe Âge Génération

d’immigrée

Personnes significatives référées par le jeune Total

participants par cas Trajectoires de réussite

Olivier 5e secondaire 17 ans 1ère génération • Mère : diplôme universitaire/préposée aux

bénéficiaires/séparée du père

• Enseignant de français 2e secondaire, 16 ans d’expérience,

origine haïtienne

• 2 Intervenants de maison de jeunes, 1) diplôme d’études collégiales (DEC), 22 ans d’expérience, origine haïtienne 2) DEC, 5 ans d’expérience, origine québécoise.

5

Gaëlle 4e secondaire 17 ans 1ère génération • Mère : secondaire inachevé/manutentionnaire/en couple avec le père

• Enseignant de français de classe d’accueil au secondaire, 8 ans d’expérience, origine québécoise

3

Germain 4e secondaire 15 ans 2e génération

• Mère monoparentale : diplôme universitaire/éducatrice

• Enseignant de mathématiques de 2e secondaire, 12 ans

d’expérience, origine haïtienne

3

Laura 3e secondaire 14 ans 2e génération

• Mère : études secondaires en cours/préposée aux

bénéficiaires et beau-père : diplôme universitaire/emplois temporaires

• Enseignant de français de 2e secondaire, 16 ans

d’expérience, origine haïtienne

• Intervenant organisme d’aide aux devoirs, diplôme universitaire, 8 ans d’expérience, origine haïtienne

Trajectoires vulnérables

Vanessa 3e secondaire 15 ans 2e génération • Mère : diplôme d’études secondaires/mère au foyer/en couple avec le père

• Enseignante de français de 2e secondaire,

orthopédagogue, 9 ans d’expérience, origine québécoise

3

Julien 4e secondaire 17 ans 2e génération • Mère monoparentale : DES/emplois temporaires

• Enseignante de musique 1ere à 4e secondaire, 15 ans

d’expérience, origine québécoise

• Intervenant d’organisme d’aide aux devoirs, DEC, 17 ans d’expérience, origine haïtienne

4

Patrice IFP3 17 ans 2e génération

• Mère monoparentale : DEC/infirmière

• Surveillant d’élèves, 5 ans d’expérience, origine haïtienne

3

Andy FMS 2 17 ans 2e génération • Mère monoparentale : secondaire inachevé/au foyer

• Enseignante de mathématiques, orthopédagogue, 4 ans d’expérience, origine haïtienne

• Intervenante maison de jeunes, DEC, 6 ans d’expérience, origine latino-américaine

4

Trajectoires de décrochage

Dernière classe

fréquentée

Jimmy 5e secondaire 26 ans 2e génération

• Mère : secondaire inachevé/manutentionnaire, en couple avec le père

• Intervenant de maison de jeunes, DEC, 22 ans d’expérience, origine haïtienne

• Surveillant d’élèves, DES, 11 ans d’expérience, origine haïtienne

4

Philippe 4e secondaire 19 ans 1ère génération • Surveillant d’élèves, DES, 11 ans d’expérience, origine

haïtienne 2

Laurence 4e secondaire 19 ans 1ère génération • Aucune personne référée 1

Nous avons écarté les élèves en début de secondaire parce que nous souhaitions que les participants aient une expérience assez significative au secondaire pour envisager plus clairement (ou de manière plus rapprochée) le postsecondaire et leur avenir socioprofessionnel.

Dans les cas de réussite scolaire, les participants sont en troisième, quatrième et cinquième secondaire. Ils ont généralement des performances supérieures ou égales à la moyenne requise dans la plupart des matières et notamment dans les matières de base 18 (français, mathématiques, sciences, anglais). À l’opposé, les cas vulnérables regroupent des élèves dont la trajectoire scolaire est marquée par de faibles performances dans les matières de base, des redoublements et orientations en classes spéciales. En ce qui concerne les cas de décrochage, les trois participants sont une fille de 19 ans et deux garçons de 19 et 26 ans. Au départ, nous ne souhaitions pas recruter des jeunes ayant décroché depuis plus de 3 ans et âgés de plus de 21 ans. Cependant, le participant de 26 ans est le seul de deuxième génération à avoir immédiatement accepté de participer à la recherche. Son profil nous a paru intéressant pour mettre en relief la diversité des parcours.

La recherche ne porte pas spécifiquement sur le décrochage scolaire et les entretiens avec les jeunes en rupture scolaire n’ont pas cherché à approfondir cette problématique. Nous avons voulu explorer le rapport à l’école, aux savoirs et aux apprentissages de quelques jeunes qui ont quitté le système scolaire afin de mettre en perspective le parcours de ceux qui le fréquentent encore. Il s’agit, par exemple, de faire ressortir d’éventuelles similarités entre le rapport aux savoirs des jeunes en difficulté ou en échec scolaire et ceux qui ont décroché. Les entretiens avec les trois décrocheurs permettent d’enrichir et de renforcer l’analyse.

18 En considérant en particulier ces matières dites « de base », nous reprenons la catégorisation hiérarchisée des savoirs scolaires évoquée dans le cadre conceptuel. Cependant, il est difficile de faire fi de cette catégorisation instituée dans le repérage des élèves qui pourraient participer à la recherche.