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Les distorsions de perception

Dans le document Compétences sociales (Page 72-77)

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2.1 Perception et évaluation

2.1.1 Les distorsions de perception

Des distorsions ont lieu dans la perception des individus et influencent nos relations avec ces personnes. Dans la vie professionnelle, nous travaillons aussi avec des personnes que nous n’avons pas choisies volontairement. Si nous ne voulons pas entraver le quotidien professionnel par de fausses hypothèses concernant les collaborateurs, clients, collègues, patrons, nous devrions prendre conscience de certaines erreurs ou distorsions de perception.

L‘effet mon semblable / « Similar-to-Me »

Nous apprécions les gens qui nous ressemblent. Cet effet explique la tendance à voir sous une lumière plus favorable les personnes qui semblent nous ressembler dans différents domaines. Le facteur décisif n'est alors pas la performance, mais la similitude supposée. Nous sommes plus compréhensifs et plus tolérants envers eux qu’envers les personnes avec qui nous n’avons que peu en commun.

L'effet de primauté = la première impression

Nous développons, au cours des premières secondes et minutes d’une rencontre, une image de notre interlocuteur. Certaines personnes supposent que cette première impression est

particulièrement la bonne. Or, cela n'est pas prouvé de manière empirique. Mais cette impression est très stable et durable et façonne ainsi notre manière d'interagir avec les autres.

La première impression agit comme un filtre et empêche la personne d’adopter une attitude ouverte.

Cela peut nous arriver nous- même passivement, lorsque nous donnons une première impression de nous-même au cours, par exemple, d’une conférence, d’une entrevue, lors de la soirée d’intégration d’étudiants de premières années ou de la visite d’un nouveau client. Cela nous arrive également de manière active quand nous rencontrons une personne et décidons si nous voulons rester en contact, si nous sommes curieux de mieux la connaître, si nous voulons nous investir dans cette relation.

Projections: nous nous voyons dans l’autre

Certaines personnes éveillent en nous des souvenirs de personnes qui, dans le passé, ont eu un effet positif ou négatif sur nous. Il peut par exemple arriver que l'apparence d'une personne ou sa voix, ou la manière par laquelle elle ramène du café aux membres de l’équipe, fasse ressurgir des images inconscientes de notre enfance. Cela éveille des sentiments et des modèles d'actions que nous avons alors ressentis et les transpose au moment présent. Et parce que cette personne éveille en moi ces sentiments, je m'attends à un comportement similaire à celui qui m’a jadis plu ou déplu.

De même, il peut arriver que je reconnaisse mon propre manque d’organisation de travail chez un de mes collègues. Les plus petites choses me dérangeront alors. Le reproche de manque

d'organisation du travail n’est pas forcément valable en ce qui le concerne, mais je me vois en lui et critique un comportement que je n'aime pas chez moi-même. C’est pourquoi, j’évalue ce

comportement de manière particulièrement négative et ne discerne plus de comportement positif.

72 Préjugés: nous renonçons à de propres expériences

Les préjugés sont la tendance à cataloguer d'autres personnes. Etant donné qu’il est impossible de saisir, séance tenante, une personne dans toute sa personnalité, la catégorisation se fera selon un nombre réduit de critères essentiels. Il peut s’agir de la nationalité, la taille, la religion, la couleur de peau, etc. En fait, cela devrait être un jugement préalable au jugement réel, mais cela procure une tendance de stabilité tout en empêchant une vision globale et impartiale de la personne.

L'effet de halo: nous laissons un effet répandre ses rayons sur tout le reste

L'effet de halo est la tendance à voir de fortes corrélations entre des caractéristiques qui peuvent être indépendantes les unes des autres. C’est ainsi, par exemple, qu’il n’existe pas nécessairement une corrélation entre de bonnes notes obtenues au secondaire et la réussite d’une carrière en tant que conseiller clientèle dans une banque. Ici, des informations telles que l’amabilité envers la clientèle, les compétences en communication, l'esprit d'équipe, etc. seront négligées et inversement, il n’y a pas nécessairement de lien entre un apprentissage interrompu et la réussite d'une seconde formation. L'effet de halo éclipse, pour ainsi dire, d'autres aspects qui ne sont alors plus perçus.

Nous savons une chose et déduisons le reste.

L’effet de sympathie et d’antipathie

Celui qui est tombé amoureux connaît l’impact de l’effet de sympathie dans sa forme la plus forte.

Tout ce que fait la personne aimée est vu de façon positive et complète une image idéalisée. Ce n’est qu’une fois que l'engouement s'estompe que nos yeux s’ouvrent à nouveau aux qualités et

comportements qui ne cadrent pas vraiment dans cette image.

Qu’est ce qui conditionne la sympathie ou l'antipathie?

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La sympathie mobilise avant tout : adaptation

L’antipathie mobilise avant tout : résistance

nervosité

manque de confiance en soi aspiration à dominer/ au pouvoir contrôle (manque de liberté) aspect repoussant

tension

Figure. 2: Sympathie et antipathie

Hesse et Schrader 2002

Comment puis-je contrôler l’effet de sympathie ou d’antipathie

Il n'y a pas d'interrupteur à travers lequelle cet effet peut être désactivé. La sympathie et l'antipathie surviennent tout simplement. Ce n’est que si elles forment un filtre perceptuel lors des relations interpersonnelles que cela devient problématique. Les erreurs de personnes paraissant

sympathiques sont alors plus facilement excusées, alors que des performances positives de personnes paraissant antipathiques ne sont même pas perçues.

Le comportement professionnel évite cet effet par l'observation accrue de détails et des

comparaisons avec d’autres. Une dose de sain scepticisme est également appropriée chaque fois qu’il apparaît clair que quelqu'un est particulièrement sympathique ou antipathique.

«La prophétie auto-réalisatrice» est la tendance qui consiste à influencer le comportement des individus avec les attentes au sujet de ces comportements.

L'effet Pygmalion est une variation positive de la prophétie auto-réalisatrice. Des attentes élevées envers les autres suscitent des performances individuelles élevées.

L'effet Golem est la version négative de la prophétie auto-réalisatrice. De faibles attentes conduisent à une baisse des performances individuelles.

Exemple

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Nous confions à un collègue un travail difficile. Nous sommes convaincus que le collègue réussira à le faire. Grâce à ce capital de confiance, nous augmentons la probabilité qu'il honore cette confiance. Il fera des efforts particuliers et fournira une très bonne performance. Cette tendance apparaît clairement dans le sport. Ce mécanisme peut être utilisé de manière positive, notamment dans les relations de leadership, afin de pousser une personne à fournir de bonnes performances. Et cela, même en prenant le risque qu’un collaborateur ne puisse réellement satisfaire aux exigences.

Un bon comportement de communication commence donc par la perception consciente.

Les erreurs de perception peuvent être réduites en séparant la perception et l'interprétation.

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2.2 Le tour de table de présentation Plan

2.2.1 L’effet du langage du corps

2.2.2 La conduite stratégique des relations

Le séminaire va bientôt commencé. Anne sait que de tels événements commencent généralement par un tour de table pour se présenter. C'est bien, dans la mesure où cela permet d’apprendre un peu plus que juste le nom des autres participants, mais c’est aussi toujours un peu désagréable de parler de soi. C’est pourquoi Anne observe très exactement la manière par laquelle l'enseignante Dr Ka se présente. Anne écoute et constate: «elle paraît maîtriser la situation, elle est claire et sûre d’elle. Je le pourrai également, mais à quoi devrai-je faire attention ? »

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