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Les débuts de l’économie post-industrielle

2 La métropolisation Introduction :

2.2 La métropolisation comme nouveau régime d’urbanisation

2.2.2 Les débuts de l’économie post-industrielle

L’industrie est importante dans toutes les économies, même si cette affirmation n’est plus valable pour les villes ou l’industrie ne domine plus. L’économie postindustrielle émerge plus visiblement dans les métropoles assurant la fonction de coordination.

• La révolution des technologies d’information.

Les coûts de transportation des biens continuent à baisser, et les coûts directs restent élevés, alors que les coûts d’échange de l’information ont chuté grâce aux avancées des technologies de communication. Le progrès des technologies de l’information et de communication est comparable à la révolution industrielle du XVII0 siècle37 ou même à l’invention de l’écriture, et donne le rôle dominant et stratégique à toute sorte d’activités économiques. Pourtant, le rôle stratégique de l’information n’est pas nouveau. Ce qui est nouveau, c’est son extension et sa domination. On est alors passé d’une économie industrielle, où le rôle stratégique était joué par l’énergie et les matières premières, vers une économie où la capacité de traitement de l’information devient la force productive la plus importante38 .D’autant plus que

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Manuel Castells, « The Rise of the Network Society” 1996

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Ibid.

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R.Guillain ET J-M Huriot, “The Local Dimension of Information Spillovers. A Critical Review of Empirical

Evidence in the Case of Innovation”, 2001.

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l’information elle-même est une partie de processus cumulatif où l’information influence les technologies et les technologies influencent l’information. On a observé partout que la complémentarité entre l’information tacite, et l’information codifiée, difflusée par les technologies informationnelles, donne naissance aux nouveaux comportements, nouvelles interactions et nouveaux besoins de l’information39. L’information n’est plus qu’une composante de génération des activités économiques, dorénavant, l’information génère l’information. Plus généralement, la société d’information se distingue en ce que la connaissance agisse sur la connaissance elle-même40. Il faut noter que la chute des coûts d’échange de l’information ne concerne que les coûts marginaux. Malgré le fait que les infrastructures de communication soient assez chères, elles apportent les rendements croissants. Ceci change carrément la forme d’une nouvelle métropole. En ce qui concerne les contacts directs tête-à-tête, ils sont loin de disparaître et se développent comme résultat des nouvelles technologies41.

• Les changements dans la structure et le processus de la production La production devient de plus en plus intangible, et les services prennent la place centrale dans les activités économiques. Dans les activités manufacturières, les services sont comparés à la production directe des biens même dans l’agriculture et l’échange de l’information. Si les services sont présents dans les villes depuis des siècles on assiste de nos jours à la hausse de la production des services de haut niveau42 .

La production devient plus personnalisée aussi bien dans l’industrie avec la croissance de la diversité des produits, que dans le secteur des services contrastant ainsi avec ce qui se passait pendant l’époque fordiste. La diversification entraîne la production plus complexe et renforce le besoin en coordination causé par la hausse

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R.Guillain et J-M Huriot, “The Local Dimension of Information Spillovers. A Critical Review of Empirical

Evidence in the Case of Innovation” 2001.

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des services avancés. La forte diversification et la spécialisation de ces services exigent la co-production et la coordination.

La production prend le caractère global, dû au : • processus de l’expansion des marchés,

• la chute des coûts de transport et de communication, • l’ouverture des frontières avec la dérégulation,

• la nouvelle division de travail.

La globalisation est fabriquée par les nouvelles technologies, et comme résultat ceci demande les moyens spécifiques de coordination, dont la composante irréductible est l’information. Actuellement, la globalisation implique la dispersion mondiale de la production c’est un autre facteur de la complexité et du besoin de coordination. Les sièges sociaux et d’autres institutions qui contrôlent les usines dans un nombre croissant de pays distants, avec la diversité des cultures et des loi, ont besoin de plus d’information et de producteurs de services spécialisés. L’économie globale est différente de l’économie mondiale. Il ne s’agit pas juste de la généralisation des «économies-mondes» définis par Braudel à l’époque de l’économie préindustrielle, ni de l’économie internationale de la première partie du XX° siècle. Grâce aux

technologies d’information, l’économie globale opère en temps réel à l’échelle planétaire43. Toutes ces tendances renforcent le développement et le rôle stratégique des activités de coordination qui sont intensives en main-d’oeuvre fortement qualifiée, ainsi qu’en information, ce qui va renouveler et reformer les métropoles.

2.3 Métropoles/métropolisation :

Et bien, une « métropole », selon les définitions produites par les experts internationaux, nous renvoie à « une ville » avec certains attributs et propriétés. Alors que la « métropolisation » renvoie à un mouvement global, à un processus de transformation. Par la relativisation des choses toutes les deux sont des phénomènes dynamiques, juste la première, la « métropole » est une finalité la deuxième, la « métropolisation » est un moyen qui fait une entité urbaine parvenir à

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cette finalité. La communauté scientifique internationale est presque unanime pour considérer la métropolisation comme un ensemble des processus dynamiques qui transforme une ville en métropole.

C’est à la fois un moment de la croissance urbaine ou une phase du développement urbain pas nécessairement la dernière d’ailleurs et un concept original permettant de reconsidérer les problèmes de la ville sous un angle nouveau. Mais, là encore, la perception du phénomène varie selon les aires culturelles. Ainsi le concept de métropolisation serait assez fortement européo-centré et même, semble-t-il, d’un usage plus répandu en France que partout ailleurs44.