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1. Le patrimoine culturel immatériel

1.1 Les Cadiens

Afin de mieux comprendre la tradition du Courir du Mardi gras cadien, telle que mise en œuvre au Courir de Faquetaique, cinq informateurs Cadiens furent questionnés.

Premièrement, l'un des informateurs-clés dans cette recherche est Lucius Fontenot. Natif de Mamou, ville voisine d'Eunice (célèbre pour son Courir du Mardi gras cadien traditionnel), cet artiste professionnel, photographe et artiste visuel, est l'un des instigateurs du Courir du Mardi gras de Faquetaique. Son témoignage et ses réflexions s'avèrent fondamentaux pour discerner les rouages de ce Courir. De plus, il s'implique dans les efforts de conservation de la culture cadienne, dans les domaines communautaire et artistique, par son engagement auprès de diverses organisations.

Le deuxième informateur se nomme Norris Fontenot. Retraité et père de Lucius, originaire de Mamou également, il connaît bien la tradition, ayant déjà participé aux Courirs du Mardi gras cadiens de sa localité. Son témoignage contribue à dégager l'évolution de la tradition et à connaître le point de vue d'un vétéran du Courir du Mardi gras cadien.

93 Ici, il faut être conscient qu'avec le métissage culturel qui s'est produit en Louisiane au cours de son histoire, plusieurs

personnes peuvent aussi bien être d'origine cadienne, créole ou un mélange des deux. Dans le cadre de cette étude, nous avons choisi d'utiliser la détermination principale que les participants se sont eux-mêmes donnés quant à leur origine culturelle.

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Le troisième informateur, Luke Duplechin, est étudiant et travaille sur la ferme familiale. Habitant le voisinage de Châtaigner, limitrophe à celui de Savoy, il connaît le Courir du Mardi gras cadien depuis son enfance. Participer à celui de Faquetaique s'avère, pour lui, un moyen de vivre pleinement sa culture. Son apport met en lumière la perspective d'un jeune Cadien quant à cette tradition.

Le quatrième informateur, Chris Richard, est un journalier de la ville de Scott (à proximité de Lafayette). Musicien à ses heures, il a vécu plusieurs années en Californie avant de revenir en Louisiane depuis peu. Issu d'une famille valorisant la culture cadienne, il découvre un aspect qu'il n'avait jamais expérimenté avec le Courir du Mardi gras cadien. C'est enthousiaste qu'il participât à son premier vrai Courir, à Faquetaique. Son récit contribue à mieux comprendre le parcours d'un individu découvrant une facette de la tradition qu'il méconnaît.

Enfin, la cinquième informatrice cadienne est une jeune professionnelle dans la vingtaine, Rachel DeCuir. Originaire de Lafayette, elle a, surtout, connu les célébrations du Mardi gras de cette ville, sous forme de grandes parades et de fêtes familiales. Impliquée dans le milieu communautaire, elle se démarque pour ses efforts dans la mise en valeur de la culture cadienne, tant aux niveaux local et national, qu'international. Bénéficiant de l'esprit d'inclusion existant à Faquetaique, elle y voit un moyen de vivre et d'honorer sa culture. Elle apporte le point de vue d'une personne chérissant sa culture et désirant le faire encore plus, par une participation au Courir de Faquetaique.

Bref, les participants d'origine culturelle cadienne sondés pour cette recherche offrent un éventail d'éléments pertinents pour l'étude du Courir du Mardi gras de Faquetaique. Certains connaissent bien la tradition tandis que d'autres la découvrent. Les propos véhiculés dans les entrevues seront des indices des particularités de chacun ainsi que de leur perception quant à cette tradition.

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1.2 « I got to be Cajun for a day » : les autres

Pour compléter le tableau des informateurs ayant contribué à cette étude, quatre personnes originaires de l'extérieur de la Louisiane furent également interrogées.

Premièrement, Marie-Claude Bélanger, Québécoise et enseignante d'immersion française, raconte sa participation au Courir de Faquetaique. Résidant en Louisiane depuis une quinzaine d'années, elle s'est intéressée à la culture cadienne dans le cadre d'études à la maîtrise et au doctorat en études francophones, à l'Université de la Louisiane à Lafayette. Amie de certains organisateurs et de plusieurs participants, elle célèbre le Mardi gras au Courir de Faquetaique en leur compagnie. L'interroger permet de connaître la perception d'une personne s'impliquant dans sa culture d'adoption et voulant la découvrir plus profondément, par le Courir du Mardi gras.

Le deuxième intervenant est Herb Roe, artiste-peintre originaire de l'Ohio, qui habite à Lafayette depuis une vingtaine d'années. En plus d'être un peintre et muraliste de renom, il s'investit dans la culture cadienne en réalisant une série de tableaux où figurent des scènes représentant le Courir du Mardi gras cadien. Passionné d'histoire et de culture, il puise son inspiration dans des recherches sur la tradition, dans ses observations de différents Courirs ainsi que dans ses participations à celui de Faquetaique. Son témoignage apporte le point de vue d'un étranger s'intéressant à cette tradition et la mettant en valeur dans ses œuvres.

Troisièmement, Michel Henry, un Acadien retraité originaire du Nouveau-Brunswick et résidant dans la ville de Gatineau, au Québec, a collaboré à cette étude. Joueur de violon ayant été initié à la musique cadienne dans les années 1970, il a à cœur la conservation de la culture. Son premier voyage en Louisiane, en 2012, lui permet de s'immerger dans la culture cadienne par la musique, par la rencontre de nouveaux amis et par une première participation au Courir du Mardi gras de Faquetaique. Cet informateur non-cadien partage toutefois la culture « cousine » acadienne, et apporte donc un autre éclairage à propos de cette tradition qui puise, entre autres, une partie de ses origines en Acadie, mais qui n'y est plus célébrée telle quelle.

Enfin, le dernier informateur est François Roissard, un Français retraité qui habite la Louisiane pour une partie de l'année seulement, mais depuis douze ans. Fervent danseur et amateur de musique cadienne, il s'est lié d'amitié avec les organisateurs du Courir de Faquetaique. Participant à de nombreuses activités culturelles locales, c'est avec joie qu'il découvre le Mardi gras

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cadien et qu'il prend part au Courir. Son témoignage expose le point de vue d'un étranger découvrant cette tradition.

Sonder les participants qui ne sont pas Cadiens contribuera à dégager une perspective globale du Courir du Mardi gras de Faquetaique. La dimension inclusive permet entre autres à ce Courir de se démarquer des autres Courirs dits plus traditionnels. L'ensemble des participants forme, à Faquetaique, un nouveau type de communauté célébrant le Mardi gras : la communauté de Faquetaique.

2 La communauté de Faquetaique

Le groupe prenant part au Courir de Faquetaique se démarque donc par son caractère diversifié. En plus d'être formée de gens n'habitant pas nécessairement dans le voisinage immédiat de Savoy, cette communauté est constituée majoritairement de résidents de l'extérieur de la région, voire de l'état de la Louisiane et même des États-Unis. C’est pourquoi, comme je l’ai mentionné dans la problématique, Ancelet (2009) qualifie cette dernière de « virtuelle » par opposition à la communauté « géographique » typique cadienne se rassemblant pour célébrer le Mardi gras. Il rappelle que les participants au Courir de Faquetaique maintiennent leurs liens d'amitié, entre autres, par Internet et qu'ils se réunissent rarement en dehors du contexte du Courir. Cet auteur y voit une possibilité restreinte pour la tradition d'être transmise « de génération en génération », dans le sens traditionnel du terme.

D'ailleurs, Ancelet (2009) souligne que la tradition du Courir du Mardi gras cadien repose sur les notions de communauté et de voisinage. Il rappelle que les membres des communautés cadiennes ont l'habitude de se réunir pour toutes sortes d'occasions au cours de l'année : coups de main, boucheries, soutien lors d'épreuves, etc. C’est le principe même du voisinage, dans le sens cadien du terme (David 1999). Le Courir du Mardi gras représente, alors, l'opportunité, pour une communauté, de se réunir annuellement, dans un moment festif. Il existe donc, pour Ancelet (2009: 5), un inconvénient quant à la provenance des participants au Courir de Faquetaique. Ceux-ci ne font pas partie, pour la plupart, de la « communauté » de Savoy. Ils sont des amis et des connaissances des organisateurs, appartenant, entre autres, aux milieux culturels et artistiques. Or, Ancelet (2009: 5) qualifie les participants au Courir de Faquetaique de « communauté virtuelle », par opposition aux communautés traditionnelles (géographiques) qui célèbrent le Courir du Mardi gras.

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Cette « communauté de Faquetaique », rappelle-t-il, communique ensemble et maintien des liens d'amitié par courriel ou par le biais des réseaux sociaux, sur Internet. Selon lui, l’aspect transmissible de la tradition (c'est-à-dire de génération en génération) est dilué. Dans ce contexte, le Courir de Faquetaique ne repose plus sur les anciens modes de transmission du Mardi gras, jugés incontournables pour Ancelet. Il le désigne, alors, comme un Courir « hybride », ou, même, comme une « tradition improvisée » (Ancelet 2009: 5-6). Bref, pour Ancelet (2009), le contexte émergent et l'origine des participants du Courir de Faquetaique peuvent constituer des obstacles à la perpétuation de la tradition.

2.1 « Faquetaique, c'est nous la communauté »

Le Courir du Mardi gras de Faquetaique ne présente donc pas l’image traditionnelle d’une communauté cadienne célébrant le Mardi gras. En plus d’accueillir des gens de l’extérieur, le milieu artistique et culturel y semble surreprésenté. De fait, les musiciens, danseurs, peintres, photographes, artistes visuels et intervenants culturels composent une grande partie de la « communauté » de ce Courir. Ces personnes se connaissent, au départ, par d’autres occasions que celles amenées par le voisinage géographique traditionnel cadien, comme par exemple des événements culturels et artistiques. Cette situation n'est pas étonnante puisque la musique et l'art font partie intégrale de la vie de ses instigateurs : Joel Savoy et son frère Wilson gagnent leur vie comme musiciens sur la scène locale et internationale, tandis que Lucius Fontenot s’implique activement dans la valorisation de la culture au sein d'associations cadiennes et artistiques.

DeCuir insiste d’ailleurs, dans son entrevue, sur la composition de cette communauté formée de musiciens, car « la musique est partout » au Courir de Faquetaique. Or, plusieurs autres informateurs interrogés, tels Henry, N. Fontenot, Roe, Roissard font le même constat. Richard est également du même avis, en soulignant que plusieurs participants au Courir n'étant pas Cadiens, mais jouant de la musique cadienne, se considèrent « presque Cadiens ». Ainsi, la majorité des participants à Faquetaique forment une communauté non-géographique, mais qui partage des intérêts communs. Le sentiment d’identification au groupe est important pour les observateurs. Comme le mentionne N. Fontenot, courir le Mardi gras « est une affaire de communauté ».

D'ailleurs, L. Fontenot, qui habite la ville voisine de Mamou, participe de préférence au Courir de Faquetaique, puisque les célébrations du Mardi gras de Mamou sont fréquentées par un grand nombre de gens qu'il ne connaît pas nécessairement. Pour L. Fontenot, donc, participer au

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Courir du Mardi gras dans sa ville d’origine ne correspond pas à l’idée qu’il se fait de la tradition, parce qu’il n’arrive pas à s’identifier au groupe de célébrants. Il préfère célébrer avec « son » groupe d'amis à Faquetaique. De plus, la définition de communauté qu’il préconise puise dans certains éléments traditionnels tout en ouvrant la porte au changement :

Mardi Gras is the continuation of our everyday lives. As a community, we work together, we play with each other, we gather, we eat. We really are that kind of society, that old way, where you can rely on your neighbor. The Mardi Gras is about community, it’s about sharing an experience with people. Some people are traditionalists, and want things to be kept [just as they are]. I’m not one of those. There should be a little improvising and adaptation there.

En conséquence, L. Fontenot et ses acolytes veulent concrétiser le Courir du Mardi gras de Faquetaique selon la vision d’une communauté correspondant à leur image et à leurs valeurs. Celle- ci est représentée par la communauté artistique et culturelle, donc par les gens qu’ils côtoient, avec qui ils travaillent ou ont des liens d’amitié. C’est, ainsi, une vision nouvelle, plus moderne de la communauté cadienne, et plus adaptée à leur style de vie. Interrogé sur la forme virtuelle de cette communauté, avec laquelle il entretient entre autres des liens par Internet, en comparaison à la version plus traditionnelle et géographique d’une communauté cadienne, il répond : « We are all friends. We keep in touch by music festivals, cultural events, Facebook. We know each other very well but we don’t live in the same location. It’s something extremely modern ». Il ajoute que : « to have that much fun with a group of people is special ». Pour L. Fontenot, le Courir de Faquetaique est adapté à la réalité d’aujourd’hui, où les distances et les frontières sont poreuses, où les déplacements et les voyages sont courants. Selon lui, la présence de gens venant de l’extérieur constitue un point positif dans l’actualisation de la tradition. Souvent, insiste-t-il, ces visiteurs vont prendre très au sérieux la mise en œuvre du Courir : « They really want to get it right. They are not compleasant (…) or lazy about the traditions. They really are excited about it. The people here feed off that energy. We are happy to share our culture and make people participate ». Il y voit une occasion positive de partager la tradition du Courir du Mardi gras cadien et, par le fait même, de contribuer à sa pérennité.

De son côté, n'ayant connu auparavant que le Courir de Mamou, N. Fontenot participe désormais également à celui de Faquetaique, car il est organisé par son fils et ses amis. Avouant avoir été autrefois plutôt traditionaliste dans sa vision du Mardi gras cadien, il constate que tous les Courirs changent, même les plus traditionnels (comme celui de Mamou), et qu’ils varient aussi selon

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les lieux où ils se déroulent. C’est que sa perception du Courir, ainsi que celle d'une communauté célébrant le Mardi gras, a évolué à la suite de sa participation à Faquetaique. Pour lui, ce Courir représente une belle adaptation de la tradition ainsi qu'une expérience constructive qui honore cette dernière. Enfin, même si plusieurs participants ne sont pas de la région, ni d’origine cadienne, il trouve plaisant que cette nouvelle communauté comprenne de nombreux jeunes. Le fait qu'ils partagent des liens d'amitié par des moyens virtuels ne représente pas un obstacle, selon lui, à la validité du Courir de Faquetaique comme moyen d'expression de la tradition.

Quant à elle, DeCuir bénéficie de cette vision d’une communauté plus inclusive du Courir de Faquetaique. Puisqu’elle est originaire de Lafayette, où le Courir n’est pas pratiqué, ce dernier ne fait pas partie de ses traditions familiales. Toutefois, elle est reconnaissante de pouvoir vivre cette expérience à Faquetaique : « Je suis tellement attachée à ma culture que je voulais participer à ça. D’avoir la chance de le faire dans quelque part qui était si ouvert est une bonne chose ». Ailleurs, elle n’aurait pas pu participer si facilement au Courir du Mardi gras, n’étant pas membre d’une communauté rurale cadienne. En outre, DeCuir perçoit le Courir de Faquetaique comme un cas intéressant. Contrairement au Courir traditionnel cadien, ce ne sont pas des voisins qui visitent d'autres voisins. C’est un groupe qui se rassemble « au milieu de nulle part », mais qui est accueilli par des voisins, ceux de Joel Savoy. Ces voisins sont en quelque sorte les « voisins d’adoption » du Courir de Faquetaique. Elle définit sa propre vision de la communauté, qui rejoint celle proposée par L. Fontenot :

Et pour Faquetaique, c’est nous la communauté. Ce n’est pas une communauté géographique, c’est plutôt une communauté culturelle. On se connaît tous. Mais c’est aussi quelque part où je peux inviter quelqu’un. Moi, j’ai invité mes voisins qui viennent du Nebraska et de Saint-Louis. Mais pour eux, ils le prenaient au sérieux. Ils ont fait leur costume. Mais eux, ils étaient aussi invités. Ce n’était pas seulement parce que moi je connaissais des gens, mais eux aussi pouvaient venir. Ça, c’est ouvert.

DeCuir précise que la communauté de Faquetaique représente son groupe d'amis, sa communauté. Pour elle, il est naturel que ces gens, qui partagent des affinités communes et dont plusieurs valorisent la conservation de la culture et des traditions cadiennes, se réunissent dans un événement important tel le Courir du Mardi gras. Il n'y a pas d'inconvénient à ce que des étrangers fassent partie de cette communauté, tant qu'ils prennent à cœur la cause, qu'ils participent et qu'ils respectent la tradition.

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Richard et Duplechin, insistent quant à eux sur l'importance du Courir de Faquetaique comme moyen de solidifier cette communauté. Cette occasion est représentative des valeurs de partage et de respect de la tradition qu'ils valorisent. Duplechin explique : « It is more a community thing. Everybody comes together, and we all cook together, we play music together, and we share time ». Pour ces informateurs, courir à Faquetaique, c'est faire partie intégrante de cette communauté qui inclut, notamment, des musiciens et des gens de l'extérieur. Enfin, Richard considère que les moyens de communication virtuels et la composition de la communauté qui en résulte constituent un phénomène inévitable de l’époque actuelle. Toutefois, il n'est pas inquiet que cette situation atténue la mise en œuvre de la tradition.

Les étrangers interrogés pour cette étude ont tous signifié, comme les Cadiens, porter un intérêt marqué pour la culture cadienne et ses traditions. À Faquetaique, ceux-ci viennent chercher une expérience qui se situe au-delà d'une simple participation aux célébrations du Mardi gras cadien. En l'occurrence, ils veulent faire partie d'une communauté qui reflète leurs intérêts, leurs valeurs et qui leur ressemble. Par leur participation, ils veulent s'immerger dans la culture cadienne et dans cette communauté à laquelle ils s'identifient. C'est le cas de Bélanger, Roe et de Roissard qui valident ainsi leur appartenance à leur communauté adoptive. Roissard est heureux de découvrir cet aspect de la culture cadienne. Il apprécie la simplicité de la fête, le côté amical et inclusif du Courir de Faquetaique. Roe réfléchit quant à lui au pouvoir du Courir du Mardi gras de Faquetaique de « construire sa propre communauté ». Selon lui, y participer valide la place d'un individu au sein de cette dernière. Ayant grandi à l'extérieur de cette culture, Roe mentionne qu'il est parfois difficile de s'intégrer à la communauté cadienne. Parce qu’il était considéré comme un étranger, devenir membre de cette dernière lui a pris du temps, car il vient « de si loin ». Il perçoit sa participation à Faquetaique comme un moyen de confirmer sa place dans « sa communauté adoptive ». À d’autres Courirs, il serait considéré comme un touriste. Pour Roe, au Courir de Faquetaique, il se sent « Cadien » : « Mardi gras is one of those days that where they fold you in and (…) I got to be Cajun for a day ». En somme, il tire une grande fierté de prendre part à ce Courir et d'être intégré à une communauté à laquelle il s'identifie.

À ce sujet, Henry est en désaccord avec l'affirmation d'Ancelet (2009) voulant que la communauté réunie au Courir de Faquetaique soit considérée comme « virtuelle ». Il déclare : « C'est sûr qu'à l'origine l'invitation est virtuelle, dans le sens que tu lances des invitations par

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Facebook, par toutes sortes de moyens comme les courriers électroniques (…), mais on n'était pas virtuel, on était là en chair et en os ». Pour lui, à Faquetaique, ce sont de « vraies personnes » qui