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RESULTATS DU QUESTIONNAIRE

2- Les agriculteurs en

17. D’ici 2015, le nombre d’exploitations agricoles aura été divisé par deux

La tendance à une diminution rapide du nombre d’exploitations agricoles fait consensus. C’est la poursuite d’un mouvement ancien qui semble inéluctable. Un certain nombre de points permettent néanmoins de nuancer cette appréciation :

- certains estiment que le chiffre de 50% est trop élevé et que la diminution sera moins rapide ; - d’autres distinguent plusieurs types d’exploitations :

o celles qui sont orientées essentiellement vers le marché et les filières. La diminution de leur nombre devrait être rapide, accompagnée d’une augmentation forte de la productivité du travail o celles qui sont orientées vers les territoires, ou qui sont pluri-actives, ou encore les

exploitations « de survie » ou « autarcique », permettant de compléter un RMI. Selon certains la diminution de ces trois profils d’exploitation ne devrait pas être aussi rapide. D’autres pensent à l’inverse que les exploitations « non professionnelles », c’est à dire de très petite dimension économique, devraient voire leur nombre diminuer très rapidement (ce qui est la tendance actuelle).

18. En 2015, la plupart des exploitations emploieront 4 actifs ou plus (exploitants et salariés). Et 19. En 2015, la main d’œuvre salariée représentera plus de la moitié de la main d’œuvre agricole.

Deux questions qui suscitent des avis très partagés.

Une nette majorité des personnes interrogées pensent qu’il va y avoir un développement du salariat et du nombre de travailleurs par exploitation. La demande de temps libre des agriculteurs, les regroupements ou l’agrandissement des structures poussent dans ce sens. Mais ces évolutions tendancielles suscitent également de nombreux freins et notamment :

- la difficulté de trouver de la main d’œuvre salariée et les réticences de nombreux agriculteurs vis à vis de cette solution. Les formules de Gaec seront la solution pour certains, mais pas pour tous ;

- la mécanisation, la robotisation, les entreprises de travaux, les regroupements d’assolement constituent également des moyens de permettre l’agrandissement des exploitations sans surcroît de main d’œuvre.

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Différentes situations sont à distinguer :

- un développement du salariat dans les exploitations de grandes structures notamment porcines ; - une évolution plutôt vers des associations dans les exploitations de ruminants accompagnée d’une

petite progression du salariat ;

- peu de changement dans la viticulture ou le maraîchage, qui emploient déjà beaucoup de main d’œuvre. 20- En 2015, des capitaux extérieurs seront souvent impliqués dans la reprise des exploitations.

Les avis sont assez favorables à cette évolution. Certains soulignent la nécessité d’investissements extérieurs étant donnés les niveaux de capital nécessaire. Les personnes qui ont un avis partagé à négatif doutent de la rentabilité du secteur pour les investisseurs, sauf pour les exploitations de plaine, intégrées dans des filières. Certains soulignent la nécessité de concevoir des produits financiers novateurs, et soutenus au plan fiscal si l’on souhaite soutenir cette arrivée de capitaux.

21. En 2015 la plupart des agriculteurs auront souscrit une assurance « gestion des risques de production » (récolte, chiffre d’affaire …).

Une très nette majorité se dégage en faveur de cette opinion. Les personnes ayant répondu favorablement imaginent un système soutenu par les pouvoirs publics, européens et nationaux. Ils précisent que ce type de système est actuellement en cours de réflexion et répond à une demande professionnelle. Les personnes ayant un avis négatif soulignent son manque de rentabilité économique.

22. En 2015, la quasi totalité des exploitations sera engagée dans des démarches volontaires sur la protection de l’environnement, l’entretien de l’espace ou la préservation des paysages.

Là encore, une nette majorité se dégage, d’autant plus que les commentaires des personnes ayant un avis partagé à négatif se rapprochent de ceux des autres. Le plus grand nombre d’exploitations sera impliqué dans

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une démarche intégrant des contraintes environnementales, ne serait-ce qu’à cause de la conditionnalité des aides PAC.

En revanche, ces actions ne seront pas toujours volontaires, et les aides qui y seront associées constitueront une motivation essentielle. Bref, les personnes interrogées ne pensent pas que la motivation des agriculteurs sera d’abord l’environnement, mais qu’ils s’impliqueront dans des démarches ou des pratiques allant dans ce sens. 23. En 2015, au moins le tiers des exploitations pratiquera l’accueil de public ou la vente directe de produits

ou de services

Cette affirmation suscite à première vue des avis très partagées, mais les commentaires montrent plutôt un consensus. Il y aura des exploitations pratiquant l’accueil du public et la vente directe, plutôt plus en proportion qu’aujourd’hui. Mais leur proportion sera très variable selon les secteurs. Elle restera en moyenne inférieure à 1/3.

24. En 2015, les agriculteurs travailleront en moyenne 35 h /semaine. 25. En 2015, les agriculteurs prendront 5 semaines de vacances par an.

Il est intéressant de comparer les réponses à ces deux questions : elles suscitent toutes les deux des réactions négatives, mais c’est la durée du travail à 35h par semaine qui semble la moins probable.

Sur cet aspect de la durée du travail, si certains jugent cette évolution souhaitable, la plupart des personnes interrogées la jugent complètement utopique, pour les agriculteurs, comme pour le reste de la population d’ailleurs ! Ceci dit, en système céréalier, l’évolution semble moins improbable, d’autant plus qu’un certain nombre d’agriculteurs auraient déjà atteint voire largement dépassé cet objectif. Certains soulignent néanmoins que la durée du travail n’est pas facile à comptabiliser en agriculture, où le travail est largement imbriqué dans les activités familiales et de loisirs.

Pour ce qui concerne les vacances. Beaucoup soulignent qu’il s’agit d’une très forte aspiration sociale, des familles des agriculteurs tout au moins. Si le chiffre de 5 semaine semble excessif, en élevage et pour ceux qui se vivent comme des entrepreneurs, 2, 3, 4 semaines semblent plus probables à nos « experts ».

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26. En 2015 la double activité des chefs d’exploitation aura très significativement augmenté

27. En 2015, les ¾ au moins des jeunes agriculteurs qui s’installeront auront fait des études supérieures. 28. En 2015, un tiers au moins des jeunes agriculteurs qui s’installeront n’auront pas de parents agriculteurs.

Ces trois questions décrivent un profil sociologique des agriculteurs en évolutions, ils seraient moins systématiquement issus du milieu agricole, plus formés et plutôt plus souvent double-actifs. Ceci dit, les débats portent sur le niveau de ces évolutions :

- Une part des exploitations agricoles va continuer à se spécialiser, se professionnaliser, et toutes ne deviendront pas double actives. On retrouve l’idée d’une agriculture duale, avec de grandes exploitations spécialisées et d’autres, plus tournées vers la multifonctionnalité, de taille plus modeste, et avec plus de pluri-activité. D’autres soulignent que la pluri-activité au niveau des familles agricoles est acquise et se poursuivra ;

- Le niveau d’étude va certainement augmenter, mais certains s’interrogent sur la part d’agriculteurs qui feront effectivement des études supérieures ;

- Le métier d’agriculteur va s’ouvrir à plus de jeunes issus d’autres milieux, mais dans des proportions qui sont très discutées par les personnes qui ont répondu à l’enquête. Les principaux freins étant le coût du capital et le manque d’attractivité du métier. L’attractivité du métier est pourtant citée comme une motivation à l’installation avec les difficultés économiques que traversent d’autres secteurs.

En résumé sur les agriculteurs :

Une tendance lourde semble se dégager : à la professionnalisation et l’agrandissement des exploitations, à l’amélioration du niveau de formation des agriculteurs, à la prise en compte d’exigences environnementales, au recours aux assurances individuelles revenu …

Néanmoins, à côté de ces entreprises spécialisées, on envisage volontiers dans certaines régions au moins, le maintien voire le développement de structures plus diversifiées, tournées vers la réponse aux différentes attentes de la société, la transformation et ou l’accueil.

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