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Définition :

Il s’agit des attentes du citoyen en terme d'environnement :

Eau : Qualité et aussi limitation des volumes pour l’irrigation air, climat, biodiversité et préservation de la nature

gestion des déchets issus des activités agricoles et des activités non agricoles : effluents d'élevage, produits phytos, boues des stations d'épurations, déchets verts, …

mais également mise en évidence des aménités : paysage, Aménagement du territoire etc. Rétrospective :

L'agriculture comme tous les secteurs d'activités humaines entraînent :

des perturbations sur l'environnement : eau, air, climat, biodiversité et protection de la nature

et génère des déchets : effluents d'élevage, effluents de caves, emballages des produits phytos, fonds de cuve de traitement, etc

On assiste depuis plus de 20 ans à une dégradation et continue de l’environnement qui a conduit à la montée des attentes actuelles de la société.

On peut dater le début de la prise de conscience du rapport HENIN en 1979

Les atteintes aux "biens publics" par l'agriculture "intensive" sont de plus en plus mal supportées par les citoyens qui n'hésitent plus à manifester leur désaccord : conflit de voisinage (installation des ateliers porcins, destruction de parcelle d'expérimentation OGM, …), vote, boycott de certains produits, …

Ces attentes sont traduites dans la réglementation, les normes, le développement de démarches volontaires contractualisées

Dynamique actuelle :

Depuis la conférence de Rio en 1992 les menaces sur l'environnement sont posées à l'échelle planétaire. Le gaspillage des ressources naturelles et une mauvaise protection de l'environnement coûtent beaucoup plus cher à la collectivité que la prévention.

L’éco conditionnalité marque le lien entre la prévention et la sanction économique imposée au producteur. L’environnement participe aux craintes sur l’avenir, c’est un engrenage

Evolution :

C’est une tendance lourde qui ne fléchira pas.

L’influence des associations environnementales ira croissant.

Les jeunes générations d’agriculteurs considèrent ces attentes comme légitimes Nouveaux critères pour lé réglementation et la conditionnalité

Une meilleure acceptation des exigences, ça rentre dans le métier

L’objectif sera d’améliorer le relationnel avec la société en mettant en avant les externalités positives de l’agriculture

Depuis une quinzaine d’années, les agriculteurs savent que les attentes de la société sont variées et complexes, et que leur image est ambiguë. La rupture est très profonde avec la période précédente, et souvent mal vécue par les agriculteurs qui se sentent remis en question.

La première demande qu’ils ont ressentie a été celle d’un environnement préservé (qualité de l’eau surtout, puis paysages) et qualité de l’air. Ils certains considèrent qu’ils sont aussi concernés par le bien être animal, l’emploi en milieu rural...

La demande en produits de qualité est également perçue depuis plusieurs décennies. Longtemps les agriculteurs livrant des produits de qualité identifiée se sont surtout sentis concernés. Aujourd’hui la demande d’une qualité minimum, en particulier dans le domaine de la sécurité alimentaire est très fortement ressentie (qualité hygiénique, mais aussi risques liés à l’industrialisation des filières de production). Elle s’est exprimée notamment à l’occasion des crises nombreuses et récentes touchant l’alimentation (ESB, dioxine, OGM...). Les agriculteurs ont souvent l’impression, à juste titre d’avoir fait de gros efforts et de gros progrès dans le domaine de la qualité des produits, mais que leurs efforts ne sont pas reconnus des consommateurs qui sont de plus en plus inquiets

Ruptures

Elles sont de deux ordres : 1. Ruptures techniques

Exigences des résultats par rapport aux mesures déjà prises de protection des eaux

Attaques judiciaires contre les fournisseurs d’eau et l’Etat qui resserrera sa pression législative

Mise en cause de modes de production comme l’irrigation avec demande de quota et payement au volume Mise en cause de culture comme le maïs

2. Rupture sociologique

Les agriculteurs estiment souvent qu’ils sont considérés comme des acteurs importants, voire incontournables du milieu rural, non seulement parce qu’ils entretiennent l’espace, mais aussi pour leurs capacités d’accueil, leurs demandes et leur offre de service et leur implication dans les structures politiques ou associatives locales. Ils ont souvent l’impression d’être mis en accusation par l’ensemble de la société, pour celles de leurs pratiques, ou plus généralement leurs choix de systèmes qui préserveraient mal la nature ou la qualité des aliments.

Le métier d’agriculteur fonctionnera ainsi selon des normes définies de l’extérieur et non plus selon des valeurs internes à la profession.

Voir la note technique de sociologie exposant les approches de Dubet, Dubar et Kaufmann :

Une profession se caractérise par un ensemble de valeurs endogènes qui régit son fonctionnement et la régulation du groupe.

Un métier se caractérise par des normes définies en dehors de lui-même, par la société ou par les clients.

On a assisté à la transformation de professions en métiers : Les médecins, les enseignants, qui doivent fonctionner de plus en plus selon des exigences de clients qui peuvent contester telle ou telle pratique, parfois devant la justice dans le cas des médecins.

Les agriculteurs n’échappent pas à ce mouvement : on exige de la sécurité alimentaire et un environnement propre en imposant des normes et règlements.

On rencontre alors plusieurs attitudes face à cette transformation :

un rejet des accusations, avec des réactions virulentes contre les « écologistes » ; un repli sur soi ;

une prise en compte, une appropriation voir même une anticipation des attentes sociétales, et la mise en place de pratiques et de systèmes plus respectueux de l’environnement, et des agriculteurs acteurs du développement local.

Des combinaisons, des nuances existent entre ces différentes attitudes, ainsi beaucoup d’agriculteurs sont prêts à corriger les principaux excès des périodes précédentes (fertilisation), sans remettre en cause les systèmes de production intensifs. D’autres réalisent des changements beaucoup plus radicaux.

Mais la relation se complique dans la représentation que la société se fait de ses paysans.

Considérés comme des travailleurs de la terre, porteurs de valeurs simples, nobles et de symboles forts (le pain et le vin) on les accuse parfois d’avoir trahi en entrant dans la modernité. Un reste de pétainisme n’est pas exclu.