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Les activités de conseil aux agriculteurs 37 En 2015, tout le conseil individuel sera facturé aux agriculteurs.

RESULTATS DU QUESTIONNAIRE

4- Les activités de conseil aux agriculteurs 37 En 2015, tout le conseil individuel sera facturé aux agriculteurs.

Cela paraît à beaucoup être une tendance lourde, déjà largement engagée. Mais certains soulignent qu’il restera une part de conseil gratuit, sur des enjeux collectifs, financé par des collectivités locales, ou encore masquée dans de la vente d’intrants.

38. En 2015, les agriculteurs trouveront l’essentiel de l’information qu’ils utiliseront sur internet.

La tendance à l’augmentation de l’utilisation d’Internet semble être une évidence. En revanche, nombreux sont ceux qui soulignent qu’il restera une part d’information écrite et de conseil individuel et personnalisé.

39. En 2015, le conseil individuel sera essentiellement de nature stratégique et organisationnelle.

Là encore, nombreux sont ceux qui pensent que le conseil stratégique et organisationnel va se développer. Mais la majorité souligne qu’il restera une place pour le conseil technique pointu, ou technico-économique. Quelques- uns estiment que le conseil stratégique a du mal à se développer et restera marginal.

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40. En 2015, les ¾ des activités de conseil aux agriculteurs porteront sur la réponse à des demandes « sociétales » (environnement, bien-être, accueil…).

Là encore, les divergences portent plutôt sur la part de ce type d’activité que sur leur existence qui n’est qu’exceptionnellement contestée. Certains jugent que l’évolution sera forte et est inéluctable, d’autres pensent que le conseil « classique » gardera une place prépondérante.

41. En 2015, il n’y aura plus de financement public du développement agricole.

Les avis très partagés s’expliquent par une série de tendances qui tirent dans des directions différentes : - une baisse de l’investissement des pouvoirs publics ;

- une monté en puissance des collectivités territoriales ;

- la nécessité de financer le conseil sur les aspects collectifs (même si certains estiment que la réglementation pourrait suffire pour inciter à l’adaptation des pratiques).

En outre, plusieurs personnes soulignent le fait qu’elles ne souhaitent pas cette évolution.

En résumé, des questions se posent sur le financement des activités de conseil dans un contexte où elles devraient être plus largement facturées aux agriculteurs, où Internet prendra une place croissante mais non exclusive, où les thématiques de conseil resteront diversifiées, et sur la place du conseil en réponse aux attentes sociales. 0 % 2 0 % 4 0 % 6 0 % 8 0 % 1 0 0 % 1

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En conclusion

L’analyse des réponses au questionnaire met en évidence un certain nombre de facteurs d’incertitude, ou de débat qui dessinent différents scénarios pour l’avenir de l’agriculture, des agriculteurs et des organismes qui les accompagnent.

Les citoyens : Nous retenons deux hypothèses suivant le degré de soutien de l’agriculture par l’ensemble de la société : assiste-t-on à une indifférence croissante de la société vis-à-vis de l’agriculture, et donc à une diminution du soutien politique à l’agriculture.

Les consommateurs : Un certain nombre de facteurs concernant la consommation semblent peu sujets à variations importantes : la préférence pour des premiers prix pour la consommation quotidienne et l’achat de produits de qualité supérieure de façon occasionnelle semble une donnée de base. Cependant, les évolutions pourraient aller dans deux sens :

- un modèle que nous avons qualifié « d’anglo-saxon », plutôt orienté vers les produits industriels, qu’ils soient de grande consommation ou destinés à des marchés segmentés ;

- un modèle que nous avons qualifié de « latin », ou la segmentation laisse une place plus importante aux produits de terroirs et de proximité.

L’environnement : Dans tous les cas, les normes et règlements en matière d’environnement sont amenés à se développer. Une première option reprend la tendance actuelle alors qu’une seconde voit un durcissement très rapide et plus important, probablement suite à une série de crises mal gérées (dans le domaine des pesticides ou du partage de l’eau par exemple).

Sciences et techniques : Dans une première hypothèse, les citoyens acceptent les innovations scientifiques (OGM, robotique …), mais plutôt sous contrainte de la compétitivité mondiale. Dans la seconde option, la méfiance vis-à-vis de la science domine.

L’énergie : En ce qui concerne le prix de l’énergie, une option générale a été retenue, de croissance « modérée » . Nous n’excluons pas de notre réflexion une hypothèse de rupture forte, avec un prix du baril de pétrole à 150$, afin d’explorer les enjeux d’une telle rupture, ayant des effets multiples (offre, demande, technologies, pratiques agricoles, …) sur le système étudié.

Les marchés- La PAC : Nous envisageons deux options . Un « libéralisme accéléré, à l’OMC et dans la PAC » , ayant pour conséquence une baisse importante, et dès avant 2013 des soutiens couplés avec une ouverture assez rapide des marchés. Un relatif maintien des niveaux d’aides (érosion mais pas baisse très forte), couplé à des marchés qui ne s’ouvrent pas très vite et à des exigences accrues en matière d’environnement : les aides sont entièrement conditionnées à des règles strictes dans ce domaine.

Pour les coopératives : Dans un contexte de concentration forte, deux comportements sont envisageables. Un comportement proactif des coopératives et négoces permettant de créer quelques groupes de taille mondiale, mais relativement proches culturellement du monde agricole ; un comportement plus réactif où, par défaut d’adaptation à l’échelle des enjeux de la compétition européenne et mondiale sur les marchés des produits agricoles et alimentaires, les acteurs français sont en perte progressive et relative de vitesse par rapport à de grands concurrents

Au niveau des logiques d’organisation des agriculteurs, nous distinguons, d’une part une logique professionnelle collective proactive, avec le développement de normes professionnelles comme les chartes ou l’agriculture raisonnée, et d’autre part une logique individuelle par l’inscription des agriculteurs dans des normes industrielles pilotées par les entreprises et un recul voire une disparition des normes collectives.

Au niveau des modèles d’agriculteurs promus par la profession et les pouvoirs publics deux options se distinguent qui ne sont pas antinomiques : un modèle d’entreprises, avec salariés ; un modèle plus associatif et familial.

La représentation professionnelle nous semble pouvoir être unitaire avec un accord sur les grands principes à défendre ou une majorité claire ; ou encore éclatée, sans majorité et/ou avec des divergences très forte dans les modèles promus et les actions mises en place.

Pour le monde de la recherche nous envisageons deux alternatives : un INRA qui se tourne très fortement vers les activités de recherche fondamentale et les questions sociétales ; ou un INRA qui garde une partie de ses activités vers les domaines appliqués et le développement, et garde un regard « agricole » sur les évolutions.

Pour le conseil : Les deux options qui se dessinent sont un conseil marchand très majoritaire ; une organisation collective du conseil qui se maintient.

Ces alternatives ont servi de base à la formalisation de scénarios contrastés, au sein desquels nous avons analysé les perspectives d’évolution des agriculteurs et des organismes de recherche et de développement. La description des profils d’agriculteurs et des scénarios d’avenir font l’objet de documents distincts.

Anne-Charlotte Dockès, Sylvain Gallot, Philippe Augeard, Christèle Couzy, Daniel Daridan, Pascale Magdelaine, Etienne Pilorgé, François Raymond, Jean-Marie Vinatier.

Avec l’appui méthodologique de Pierre Chapuy

Les transformations du métier d’agriculteur

conséquences pour la recherche développement

Annexe 4 : Cinq scénarios d’avenir pour l’agriculture,

les agriculteurs et les organismes qui les accompagnent