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Définition

Prix payés aux producteurs. Pour les produits de l'élevage, les prix des matières premières agricoles sont aussi les prix des intrants (aliment des animaux). Prix aux différents niveaux des filières de transformation et commercialisation.

Rétrospective (1980-2005)

Baisse des prix agricoles depuis le début des années 80, accentuée à partir de 1992 par les modifications apportées au versement des aides PAC : à l'hectare ou à l'animal (hors monogastriques) plutôt qu'en soutien par des prix d'intervention.

La baisse du prix des céréales, et des oléo-protéagineux a provoqué celle du coût de l'aliment distribué aux animaux, répercutée, en marchés concurrentiels, sur le prix des produits, volailles et porc en particulier.

Cette évolution s'est transmise au consommateur, qui consacre une part de plus en plus faible de son budget à ses dépenses d'alimentation. Baisse accentuée par le poids croissant de la grande distribution (seulement 6 centrales d'achat en France) qui fait pression sur ses fournisseurs. Cette baisse peut être masquée par une évolution vers plus de valeur ajoutée au stade final (produits de plus en plus élaborés qui incorporent davantage de services, prêts à consommer…).

Les coûts de production ont évolué de manière diverse. La baisse du prix des produits n'a pas toujours été synonyme de baisse des revenus du fait de la poursuite et de l'accumulation des gains de productivité, de la réduction du coût des intrants et du temps de travail par unité de produit (simplification des travaux culturaux, mécanisation). Toutefois, sur la période récente, les surcoûts générés par de nouvelles contraintes (traitement des rejets, mise aux normes environnementales, bien-être des animaux…) a rendu l'économie des exploitations plus sensibles aux variations des marchés et aux écarts de prix induits.

Dynamique actuelle

Distinguer 3 types de produits, selon le degré de transformation et le stade de commercialisation :

- les matières premières brutes, commercialisées transformée par les IAA (céréales, oléagineux, viandes de

porcs et volailles qualifiées de "minerai" et leurs préparations…). Leur marché est mondial : les produits peuvent venir de n'importe où, dès l'instant qu'ils satisfont aux critères de qualité exigée. Jusqu'à maintenant, le marché européen est protégé par les OCM régissant chacun des produits. Mais les protections tendent à se réduire, avec une très forte interrogation au-delà de 2013 ;

- des produits de valeur ajoutée, de plus en plus élaborés (pièces de découpe secondaire rendues prêtes à

l'emploi chez l'utilisateur en filières industrielles), ou produits sous signes officiels de qualité. Ces derniers peuvent éventuellement faire état d'une liaison au territoire de production : AOP, IGP… ;

- la vente directe au consommateur final, en circuit court. Plus facilement destinée à une clientèle de proximité.

C'est généralement exercer d'autres métiers, ce qui nécessite des investissements spécifiques, qui peuvent être coûteux, des compétences et des qualités relationnelles et commerciales.

Principaux acteurs concernés par ce facteur

Entreprises d'amont et d'aval qui se concentrent pour générer des économies d'échelle (spécialisation et taille) ou qui se constituent en filières verticales par l'intégration de différents métiers et des valeurs ajoutées correspondantes.

Groupements de producteurs (définition du produit, mise en marché et fourniture des services associés au produit ou à l'acte de production) : se regroupent pour atteindre des tailles critiques.

Grande distribution : distinguer l'attitude envers les produits frais (qui valorisent la proximité) et les produits transformés (concurrence, marques distributeurs).

Pouvoir politique : réduction du poids des agriculteurs dans la société. Il devient de plus en plus difficile de soutenir ouvertement le revenu des agriculteurs.

Citoyens et consommateurs (différencier) : effets sur l'environnement et innocuité sanitaire des produits, mise en place de démarches de certification (signes de qualité, agriculture raisonnée…). Différencier toutefois ce que dit le consommateur de "comment il agit" et tester son aptitude à payer le "juste prix" par rapport à ses convictions. Organismes de R et D en agriculture, n'ont pas d'influence sur les marchés et les prix, mais accompagnent les agriculteurs par

o La connaissance et l'analyse économique de leur secteur d'activité (outils ou filières), la mise à disposition d'informations pour aider les agriculteurs à comprendre et anticiper (prospective),

o La mise au point de produits nouveaux et de valeur ajoutée, l'accompagnement de démarches et de filières spécifiques.

Autres facteurs du système étudié avec lequel il est en relation Facteurs qu’il influence directement :

Énergie : fourniture potentielle de biocarburants et autres produits issus de la biomasse Qualité de vie des agriculteurs par l'effet sur le revenu

Cohabitation agriculteurs/citoyens par l'activité induite dans le milieu rural proche (investissements, services…)

Structures des exploitations : arrêts d'activité des plus petites (revenu insuffisant), spécialisations, regroupements…

Innovation technologique : améliorer la productivité et abaisser les coûts de production, fonction de transfert

Contexte industriel amont/aval : appui technique aux producteurs pour améliorer leurs résultats techniques et plus encore économiques

Taxes et cotisations sur les produits : la baisse du prix des produits réduit l'aptitude des producteurs à contribuer

Facteurs qui l’influencent directement :

Energie : coût des intrants (dépenses de carburant, engrais) et parité des produits concurrents rendus (coût des transports)

Politique agricole commune / politiques nationales (re-nationalisation de la PAC après 2013 ?)

Négociations à l'OMC : poids des autres produits (avions, nouvelles technologies) et services dans les économies modernes

Concentration des structures de commercialisation des produits, notamment des GMS Habitudes alimentaires

Professionnalisation du monde agricole : de plus en plus d'entreprises économiquement engagées dans ce qui est une industrie "lourde", pour la durée d'amortissement

Exploration prospective de 2005 à 2015 Tendance lourde :

• Poursuite de la baisse tendancielle des prix agricoles jusqu'à l'horizon 2013 :

o Du fait d'une liaison accrue avec le marché mondial (engagements pris dans le cadre de l'OMC d'annuler progressivement les restitutions sur les principaux produits exportés, céréales notamment).

o Poids croissant des IAA et

o Pouvoir de négociation de la grande distribution

• Au-delà : baisse renforcée par une libéralisation accrue des conditions d'accès des produits concurrents aux marchés européens.

Germes de changement – Incertitudes

Émergence des Marchés à Terme qui permettent de préfixer le prix et de sécuriser un niveau de marge acceptable/acceptée par l'agriculteur (réaction des agriculteurs et des acteurs concernés offrant le service correspondant).

Renchérissement du prix du pétrole qui valorise l'énergie produite dans les matières premières et encourage la production d'énergies de substitution issues de la biomasse agricole.

Développement de la transformation des produits et de la vente directe : limité à l'agriculture périurbaine et dans la limite d'un maillage géographique du territoire (vente dans un rayon de 40 km autour du lieu de production). Re-nationalisation partielle de la politique agricole par pays après 2013. La société oriente le choix des gouvernants et imprime sa vision des rôles et places de l'agriculture dans chacun des pays.

Hypothèses alternatives possibles à l’horizon 2015

Baisse très forte à l'OMC, bien au-delà des évolutions tendancielles. L'agriculture est sacrifiée au profit d'autres secteurs économiques porteurs de développement : services, produits de haute technologie (espace, aviation…). Les marchés européens deviennent complètement libre d'accès aux produits concurrents.

Les utilisations nouvelles des matières premières et produits agricoles (énergie, alimentation…) se généralisent et créent un second marché auquel l'agriculture peine à répondre : la baisse des prix agricoles n'est plus de mise. REDACTEUR : Daniel Daridan