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Les éléments de comparaison avec l’agriculture mondiale

Dans le document Demain, le territoire (Page 79-82)

principales caractéristiques de l’agriculture de pays emblématiques. La comparaison porte sur un voisin européen : l’Allemagne(§ I), un grand pays industrialisé : les USA(§ II), et un pays émergent : le Brésil(§ III).

(11) Certains élevages sont particulièrement dépendants des aides : 86 % des élevages de bovins viande et 77 % des élevages d’ovins auraient des résultats négatifs en l’absence de subventions.

(12) Source : Résultats économiques de l’agriculture. Résultat des exploitations 2014 : http://agreste.agriculture.gouv.fr.

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§ I

Un voisin européen : l’Allemagne

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– L’impact de la réunification. –L’Allemagne est encore en phase de transition suite à la réunification du début des années 1990. L’ouest du pays est spécialisé dans les productions animales et les bioénergies, tout en exportant des céréales. L’agriculture allemande est inférieure d’environ un tiers à celle de notre pays en terme de surface et de production. Elle repose principalement sur des exploitations pluriactives inférieures à vingt hectares (46 %), mais ne valorisant que 8 % de la surface agricole utile (SAU). À l’inverse, 10 % des exploitations ont une superficie supérieure à 100 hectares mais cultivent plus de 57 % de la SAU allemande. Ces dernières sont majoritairement situées à l’est de l’Allemagne.

– Des productions végétales en difficulté. – Les productions végétales régressent et les importations céréalières sont en forte hausse depuis dix ans. Cette tendance s’explique par le développement de l’élevage et de la production de bioénergies, consommatrices d’espaces agricoles aux dépens des céréales.

– Des productions animales en développement. – Les productions animales font la force de l’agriculture allemande.

Trois exemples sont emblématiques :

1. la production porcine a progressé fortement ces dernières années (14), traduisant à la fois un rattrapage constaté après l’unification du pays, mais aussi une concentration des élevages dans la partie occidentale du pays. Toutefois, un rééquilibrage s’opère vers l’est ;

2. la production laitière allemande est soumise à la concurrence indirecte exercée par le développement des surfaces agricoles destinées à la production de biogaz. Les revenus procurés par cette activité énergétique rendent les exploitations moins vulnérables à la volatilité des prix du lait ;

3. la production de volailles s’essouffle, après avoir connu un important essor. Les avicul- teurs ont bénéficié d’aides importantes pour construire des bâtiments de grande dimen- sion aux normes du bien-être animal. Le Code de l’urbanisme avait en outre facilité pendant des années ces projets de construction. Enfin, la valorisation des effluents en biogaz procure des revenus complémentaires.

– Un avenir incertain. – L’avenir de l’agriculture allemande est incertain. Le modèle de production de grande taille rencontre de plus en plus d’hostilité auprès des consommateurs et le secteur risque d’être confronté à court terme à des problèmes de renouvellement des générations d’éleveurs.

§ II

Un grand pays industriel : les USA

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– Une spécialisation régionale. –L’agriculture américaine dispose du double de la super- ficie de l’Union européenne. Elle est marquée par de fortes spécialisations régionales, notamment en raison des caractéristiques géoclimatiques. À l’ouest, on pratique une agri- culture irriguée et un élevage extensif. Dans les grandes plaines centrales, on cultive les céréales (maïs, blé) en rotation avec le soja. Le long de la frontière sud, le climat est propice

(13) Sources : F. Hénin, Les nouveaux secteurs industriels allemands : www.terre-net.fr, 24 nov. 2014. – Les politiques agricoles à travers le monde, quelques exemples : l’Allemagne : http://agriculture.gouv.fr. (14) Pendant que celle de la France diminuait sensiblement.

(15) Source : Les politiques agricoles à travers le monde, quelques exemples : Les États-Unis : http://agriculture.gouv.fr. 1015 1016 1017 1018 1019 8

à une culture stable de coton, de cacahuètes et de sucre. Le nord-est est traditionnellement dédié à l’élevage laitier (16).

– Une forte productivité. –Avec seulement 2 % d’actifs, l’agriculture américaine est l’une des plus productives de la planète. Elle dégage un solde commercial excédentaire (17). Fortement mécanisée et soutenue par une recherche agronomique de premier rang, elle ne représente toutefois qu’un peu plus de 1 % (1,3 %) du produit intérieur brut des États-Unis.

– Agriculture familiale et fermes géantes. – Les États-Unis comptent 2,1 millions d’exploitations agricoles (18). Leur taille moyenne est de 176 hectares (19). La tendance est à la diminution du nombre d’exploitations et à l’augmentation de la surface : 14 % des exploitations engendrent 85 % de la production agricole américaine totale. L’agriculture y est toutefois essentiellement familiale (87 % des exploitations en 2012) et pratiquée sur des petites et moyennes surfaces : 69 % des exploitations comptent moins de soixante-douze hectares.

– Des organismes génétiquement modifiés (OGM) omniprésents. – Les États-Unis occupent le premier rang mondial des surfaces plantées en OGM (20) et certaines produc- tions sont presque exclusivement OGM (21).

– La prépondérance de l’élevage bovin. – En 2012, les États-Unis comptaient plus de 900 000 exploitations d’élevage bovin (laitier et à viande). Près de la moitié du cheptel bovin (44 %) est élevée dans des exploitations de plus de 1 000 vaches.

– Un secteur agroalimentaire puissant. – En 2013, l’agroalimentaire aux États-Unis représentait un million et demi de salariés et totalisait 30 000 entreprises. Cette industrie est caractérisée par sa capacité d’innovation, en faisant un secteur puissant, en position domi- nante sur le marché mondial.

§ III

Un pays émergent : le Brésil

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– Un nouveau géant mondial. –Le Brésil est un des tous premiers producteurs agricoles au monde. Il s’appuie sur ses ressources naturelles, sa superficie, ses conditions climatiques et ses efforts de modernisation. En 2015, il est le quatrième agroexportateur mondial derrière les USA, les Pays-Bas, l’Allemagne, et juste devant la France (23).

– Une agriculture duale. –À côté de l’agronégoce exportateur assurant l’excédent com- mercial, l’agriculture familiale fournit environ les deux tiers de l’alimentation intérieure. Elle emploie environ quatorze millions de Brésiliens, répartis sur 4 300 000 exploitations. Cette dualité est institutionnalisée par deux ministères distincts.

– Un secteur majeur de l’économie brésilienne. – Le secteur agro-industriel est un élément moteur de l’économie brésilienne. Il représentait près du quart du PIB en 2013 (22,5 %) et un peu moins de la moitié (43 %) des exportations du pays en 2014. Le secteur représente près d’un emploi sur cinq (19 %).

(16) P. Salant, C. Duncant et Ch. Colocousis, Se réinventer ou dépérir : panorama du milieu rural américain : Revue politique américaine 2006, no 6, p. 77 et s.

(17) Plus de dix-sept milliards d’euros en 2014. (18) Cinq fois moins que dans l’Union européenne.

(19) Dix fois supérieur à la moyenne des exploitations de l’Union européenne.

(20) Environ soixante-treize millions d’hectares sur les 181 millions d’hectares au total dans le monde. (21) 93 % des surfaces en maïs, 96 % des surfaces en soja et 96 % des surfaces en coton.

(22) Source : Les politiques agricoles à travers le monde, quelques exemples : Le Brésil : http://agriculture.gouv.fr. (23) En 2013 : 1eren sucre, jus d’orange, café ; 2een éthanol, viande bovine et soja ; 3eproducteur et 1erexpor-

tateur de volailles ; 3eproducteur et 2eexportateur de maïs ; 4een viande porcine, etc.

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– Les difficultés de la répartition du foncier. – La répartition du foncier agricole est très inégalitaire. Un peu plus de 3 % des exploitations occupent près des deux tiers (62,7 %) des surfaces cultivées (24). D’un autre côté, la non-régularisation foncière de nombreux exploitants agricoles familiaux freine leurs investissements. Une grande réforme agraire a permis d’accroître les installations régulières, mais les inégalités et la violence restent très importantes dans le milieu rural. Les invasions de grandes propriétés par des groupements tels que les « sans-terre » réclamant la redistribution des terres ont reculé récemment.

– Les aspects environnementaux. – L’un des principaux problèmes environnementaux est la déforestation de certains territoires spécifiques en Amazonie : les fronts pionniers, constituant des territoires en transition. La déforestation annuelle a fortement diminué : de 27 000 km² en 2004, elle est passée à 4 650 km² en 2012, proche de l’objectif de 2020, fixé à 3 900 km².

– Les organismes génétiquement modifiés (OGM). – Certaines cultures OGM sont autorisées depuis 2005. Sur la campagne 2014-2015, les cultures OGM deviennent majori- taires : maïs (environ 72 %), soja (environ 93 %) (25) et coton (environ 66 %).

Un pays atypique et innovant : le Québec (26)

Le Québec compte environ 42 000 agriculteurs, répartis dans quelque 29 000 entreprises agricoles. Elles sont établies sur les 2 % de la superficie totale du Québec consacrés à l’agriculture. Le territoire agricole est une ressource rare et non renouvelable.

Son originalité se retrouve dans la taille des exploitations : le troupeau moyen de vaches laitières est de soixante-quatre têtes. En Californie, cette moyenne est de 1 056.

Les agriculteurs investissent collectivement et annuellement plus de six milliards de dollars dans la recherche. À cela s’ajoutent les montants investis dans l’adoption de nouvelles pratiques et technologies.

Section III L’évolution de l’espace agricole, unité vivante et complexe

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