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Introduction

On entend souvent dire :" qu’est-ce que c’est la lecture ? »Quel est son impact ? Et pourquoi lire ? Et quoi lire ? Cette action n’est pas une simple activité de décodage ou de déchiffrage, et elle ne se résume pas à ces limites.

Le décodage ou le chiffrage d’un texte ne sont pas une fin en soi, et cette activité si elle ne s'accompagne pas de la compréhension, elle perd tout son sens. Peut-on alors se demander quelle est la place faite à la compréhension, au sens dans l'activité de lecture.

Ce glissement de la lecture dite simple vers une lecture littéraire signifie-t-il comprendre un texte, son sens ? Ou bien d’autres paramètres entrent en jeu ?

La problématique est de ne pas comprendre le tout, mais il faut savoir interpréter le sens que prend un texte, son objectif, et les références auxquelles il fait appel.

L’appréhension ou l’approche d’un texte demande une connaissance plus ou moins approfondie de la part de l’apprenant, car un même texte peut avoir plusieurs sens d’où plusieurs types de lecteurs.

En quoi consiste cette approche ou appréhension ? Elle se repose d’une manière générale sur la réflexion et l’analyse, d’où la présence de deux actions, nous retenons celle qui dépasse l’activité du décodage, ou celle de la compréhension pour en revenir à la réflexion et l’analyse du texte lui-même.

Ce qui nous amène à avancer que le résultat d’une bonne lecture d’un texte par un apprenant ou des apprenants c’est le début d’une interprétation du texte lui-même, soit. les prémisses d’une analyse.

En effet, l'on peut se demander comment nos enseignants « interrogés sur la façon dont ils discriminent la lecture littéraire par rapport à une lecture dite simple (routinière) et comment ils l’abordent.

Là aussi, il faut tenir compte du niveau des apprenants, tout en abordant les objectifs, ou bien si nous revenons à notre lecture “routinière”, là on voit que les enseignants appliquent les programmes officiels (ministériels) sans pour autant appliquer une vraie lecture littéraire.

Sur le même cheminement de notre idée, nous avons constaté beaucoup d’écarts entre recommandations théoriques et les pratiques des enseignants.

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Ces mêmes enseignants appliquent la notion pratique plutôt que la théorie, en d’autres termes et pour certains ; ils prennent ce qu’ils trouvent sous la main, en plus n’arrivent pas à différencier entre lecture et lecture littéraire.

C’est pour cela que nous nous sommes penchés sur les différentes définitions et approches de la lecture littéraire à travers les différents auteurs.

6. 1 — Qu’est-ce que la lecture littéraire ?

Nous ne pouvons donner notre propre définition sur la lecture littéraire, mais on se réfère ici dans cette partie à des didacticiens qui essayent de clarifier cette notion.

En premier lieu Annie Rouxel30, la définit comme suit : « La lecture littéraire est en effet un objet à la fois banal et complexe — banal, car il appartient à l'expérience de chacun, complexe, car il se dérobe aux définitions et qu'il est aujourd’hui sujet de débats et de polémiques. »

De l’autre côté, Catherine Tauveron31, elle peut se définir comme suit : « Je définirais volontiers la littérature comme le lieu textuel d’une “incompréhensibilité programmée” (le mot est de Iser, 1985). Là me semble être sa spécificité par rapport à toutes les autres formes de discours écrits, qui peuvent être incompréhensibles à l’occasion, mais n'ont pas le projet conscient de l'être. »

Et elle ajoute : « Lire de la littérature, c'est produire du sens (et non seulement le recueillir) en collaboration avec le texte, c'est-à-dire dialoguer avec lui, en tenant compte de ce qu'il est ».

À partir de ces deux définitions, on peut avancer que la lecture littéraire n’est pas le fait de lire tout simplement, car elle est alambiquée quand l’apprenant rencontre une ou des difficultés, d’où surgit ce « dialogue » lecteur/lecture.

Lors de la lecture, l’apprenant est souvent confronté à « l’incompréhension » du texte, et ce pour diverses raisons ; vocabulaire complexe, termes recherchés, procédés littéraires stylistiques trop poussés (jeu de mots ou jeu de sens), pour n’en citer que cela, loin de restituer le passage (texte) dans une époque, un contexte socioculturel, tous ces éléments (ou

30Annie Rouxel(2002). Distance, complexité, plaisir. Réflexion sur une didactique de la lecture littéraire. Villeneuve-d’Ascq : Presses universitaires du septentrion.

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barrières) poussent l’apprenant à se limiter uniquement aux décodages ou déchiffrages. À ce propos, Catherine Tauveron32 ajoute dans ce cas-là de textes « lisibles » : « A n’offrir en pâture que des textes “lisibles”, on ne prépare pas les élèves à s’attendre à l’obstacle, à anticiper les moyens de le franchir et, après l’avoir franchi, à se retourner pour goûter la finesse de son dispositif ».

Donc, si on se penche sur la structure et la diversité du texte littéraire on déduit qu’il fait plutôt appel à l’interprétation du lecteur qu’à de la simple lecture, et compréhension.

De ce fait, cette activité ne dépend pas uniquement du lecteur, mais de la combinaison des deux : lecteur/texte comme le note Annie Rouxel33 : « la littérature est un lieu d'interrogation et l'intérêt des textes complexes est précisément d'impulser des démarches interprétatives » et d'ajouter : « le texte littéraire est le lieu d'indéterminations qui vont stimuler l'activité interprétative du lecteur. ». C'est donc bien le texte qui « « impulse », « stimule » l'activité du lecteur.

Contrairement aux autres types de textes tels que (descriptifs, expositifs exhortatifs), le texte littéraire renferme une ambiguïté que lecteur doit démêler cet enchevêtrement de sens et de style.

En quoi consiste l’attitude du lecteur en lisant un texte littéraire, et quelle est sa position en tant que lecteur face au texte littéraire par rapport aux autres types de textes. Comme nous l’avons cité plus haut, le texte littéraire a ses propres caractéristiques qui incitent lecteur à dépasser le stade du déchiffrage, pour aller un peu plus loin dans la profondeur du texte à y trouver les sens, à en formuler d’autres.