• Aucun résultat trouvé

125

Introduction

Le projet didactique est réparti en trois séquences, la première est intitulée « Organiser le récit chronologiquement », l’apprenant est alors amené à dégager les passages du récit, ceux du discours et ceux de la description.

Le discours est un échange de propos qui se fait oralement entre deux ou plusieurs interlocuteurs. Lorsque le discours est transcrit pour être publié, il comporte certaines caractéristiques qui le distinguent d’autres types d’écrits. Dans un récit, le discours est introduit pour rendre vivants les personnages.

Le discours se fait toujours autour d’un thème, d’un sujet précis. Tout au long des répliques, nous retrouvons des termes qui renvoient à ce sujet. Ces termes peuvent être des synonymes ou des mots faisant partie du même domaine : c’est ce que l’on appelle un champ lexical.

Lors de nos déplacements dans les établissements du secondaire aux lycées de la ville de Tiaret, nous avons remarqué que grand nombre d’enseignants travaillaient avec des supports personnels, les textes abordés c’étaient des textes qui ne se trouvaient pas dans le manuel scolaire, mais qui ont le même objectif que ceux du manuel. Parmi ces textes en voici un texte qui est un extrait de « La gardienne du feu sacré » d’A. Metref, le texte est intitulé « une scène bouleversante » et la notion du discours est clairement identifiée 52

Il est clair que ce texte est une alternance de récit et de discours, les passages du discours sont caractérisés par la typographie et la ponctuation, le discours n’est pas présenté dans ce texte en paragraphe, mais sous forme de répliques précédées de tirets et de guillemets qui annoncent le changement d’interlocuteur.

Dans le discours écrit, la ponctuation joue un rôle important. C’est par elle que l’auteur traduit les intonations et le rythme de la phrase orale. Ainsi dans cet extrait, nous avons :

52

126

Le point d’exclamation traduit selon ce contexte, l’étonnement, la surprise et la peur.

Les points de suspension marquent une pause, un silence ou une hésitation.

Dans ce texte, nous remarquons également comme dans la réalité, des phrases courtes, parfois inachevées ou coupées par l’un des personnages.

Quant au contenu thématique de ce discours, il est évident que les évènements du texte tournent autour d’une dispute familiale.

2.1 Le discours rapporté dans le récit

Quand on veut faire savoir ce qu’un autre a dit ou a écrit, on rapporte ses paroles : c’est ce qu’on appelle le discours rapporté. Dans un récit, les propos d’un personnage sont rapportés par le personnage ou par le narrateur lui-même. Les paroles rapportées sont intégrées à ce que dit l’émetteur. Elles sont précédées par un verbe introducteur suivi d’une conjonction de subordination : dire que, demander si, répondre que…

Le texte de Camus présent dans le manuel scolaire de première année ancien programme, sert toujours de support pour les enseignants afin d’introduire le discours rapporté en voici l’extrait du texte53

Ce texte n’apparaît pas dans le manuel scolaire du secondaire, mais les enseignants font appel à cet extrait de l’œuvre de Camus, son choix est donc en fonction de l’objectif visé. Ce texte est utilisé pour travailler le discours rapporté, il est un modèle clair pour apprendre aux élèves qu’est-ce que le discours rapporté.

2.2 La nouvelle fantastique dans le projet didactique

« Le fantastique est un genre littéraire que l’on peut décrire comme l’intrusion du surnaturel dans le cadre réaliste d’un récit, autrement dit l’apparition de faits inexpliqués et théoriquement inexplicables dans un contexte connu du lecteur, ressemblant au merveilleux, mais différent tout de même. »54

53

Voir texte le texte est intitulé « un personnage peu ambitieux » en annexe page 368.

54

127

Selon le théoricien de la littérature Tzvetan Todorov55 (1978), le fantastique ne serait présent que dans l’hésitation entre l’acceptation du surnaturel en tant que tel et une tentative d’explication rationnelle. En cela, le fantastique est situé entre le genre du merveilleux dans lequel le surnaturel est accepté et justifié, car le cadre est imaginaire et irréaliste. Dans le fantastique, le héros, comme le lecteur, a presque une réaction de refus des faits surnaturels qui surviennent. Cette réaction de refus peut être mêlée de doute, de rejet et/ou de peur.

La nouvelle fantastique est présente dans le programme de la réforme du système éducatif algérien pour les troisièmes années et les premières années filière sciences de la technologie. (Il est à signaler qu’en première année secondaire, il existe deux manuels l’un pour les lettres et sciences humaines et l’autre pour les scientifiques).

Ce projet apparaît à la fin du programme, pour les premières années, ce projet est réparti en deux séquences, la première c’est le fait divers quant à la deuxième c’est la nouvelle, l’objectif de cette séquence est l’organisation chronologique du récit.

Pour les troisièmes années, le projet est réparti en trois séquences : Introduire le fantastique dans un cadre réaliste.

Exprimer son imaginaire dans une nouvelle fantastique. Comprendre l’enjeu de la nouvelle fantastique.

En feuilletant le manuel de troisième année, nous avons été surpris, le premier texte proposé est intitulé le nez, l’auteur de ce texte est N.Gogol, cet auteur est inconnu par les lycéens d’aujourd’hui, alors est-ce que cela motivera ou non nos apprenants ? Voilà le texte proposé par le manuel et dont la plupart des enseignants éprouvent de difficultés à l’enseigner :

Ce texte présente la situation initiale de la nouvelle intitulée « Le Nez ». Il illustre une caractéristique du récit fantastique.56

55

TODOROV T. (1978), Les genres du discours, Paris/Seuil.

56

128

Synthèse

Tout au long de ce chapitre, nous avons parlé du choix du texte à exploiter. Nous

avons remarqué que les textes présents dans les manuels de première ou de troisième année sont soit des textes traduits soit des textes d’auteurs peu connus ou même ignorés par l’enseignant lui-même si nous citons l’exemple de N. Gogol.

Selon Abdelkader GHELLAL57(2005), le texte traduit présente des inconvénients, car le traducteur ne peut pas traduire la pensée de l’auteur, ce dernier encore peut utiliser des structures grammaticales pas tout à fait françaises parce qu’il aura des difficultés à rendre un passage cohérent. Il sera obligé de faire une traduction mot à mot ce qui ne correspond pas aux normes de la langue française.

Il sera donc préférable d’utiliser un texte d’un auteur algérien, ce dernier est plus abordable qu’un auteur français. L’utilisation des textes algériens ne pose pas de problèmes au niveau culturel. Si nous citons l’exemple de l’extrait du texte d’A.METREF « une scène bouleversante », l’apprenant comprendra vite le problème traité par l’auteur qu’est la dispute et finira par retrouver le champ lexical de la dispute, de la violence… Un auteur algérien peut même introduire dans son discours des expressions traduites de l’arabe par exemple : « c’est ça oui, c’est ça… c’est ce que tu enseignes à tes élèves » (extrait du texte une scène bouleversante)

Nous allons voir dans le chapitre suivant, comment est abordé le texte littéraire en classe de langue.

57

129

CHAPITRE 3

Comment est abordé un texte littéraire en classe de