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Le tout harcèlement

CHAPITRE 4 : LA DÉFINITION SUBJECTIVE DU HARCÈLEMENT MORAL

4.3. UN HARCÈLEMENT DIFFUS

4.3.4. Le tout harcèlement

Lorsque j’évoquais mon sujet de recherche, il était tout naturel que mon interlocuteur me parlât de son expérience vécue de harcèlement moral au travail. Curieusement, cela ne s’arrêtait pas à cette problématique. Maintes fois, on me confiait des cas de harcèlement dépassant la sphère professionnelle. Je me souviens d’un ancien voisin, ingénieur à la retraite, qui me parla de ses parents, « harcelés par le fisc » et « assassinés par l’Etat », d’une étudiante d’hypokhâgne qui me confia avoir été « harcelée » par son professeur, qui a tout fait pour qu’elle abandonne la prépa car elle n’avait pas le niveau. Alors même que mes interlocuteurs connaissaient les délimitations de mon champ d’investigation, le terme « harcèlement moral » les renvoyait à d’autres univers que celui de l’entreprise.

Arnaud se dit harcelé par sa voisine, qui vient le voir, parfois plus de trois fois par jour, pour lui demander de l’argent. Ce qu’il ne supporte pas par-dessus tout, c’est le fait qu’elle se pose en victime : « Je peux le voir à son regard. C’est très violent ! (…). Elle cherche à me culpabiliser, et j’ai horreur de ça !».

Après un long silence, Clélia définit ainsi le harcèlement moral : « Euh… c’est une manipulation psychologique de dépersonnalisation et de culpabilisation ». Quelques instants après, elle ajoute : « On parle du harcèlement moral dans le travail, mais il y a aussi du harcèlement moral dans le couple. J’ai quitté chez moi très tôt, à 18 ans, et j’ai vécu sept ans avec un mec qui m’a harcelée moralement ». Ce sont les insultes quotidiennes qu’elle a subies, et le sentiment de dépersonnalisation qu’elle a ressenti qui l’invitent à faire un tel diagnostic : « Je n’étais plus moi-même, quand c’est ton premier amour, t’as envie de lui plaire, et t’es plus toi-même ».

Dans le cas d’Aline, les harceleurs sont légion. Lors de la campagne politique où elle a été harcelée par son « harceleur numéro 1 », elle a également été harcelée par les « harceleur numéro 2 » et « numéro 3 », ces derniers ayant reçu une « délégation de pouvoir » du « pervers narcissique », harceleur principal. Enfant, elle a été « harcelée » par son père, grand séducteur pervers coureur de jupons. Sa mère a été elle-même « harcelée », mais elle ne pouvait se séparer de son mari pour cause financière. L’ex-compagnon d’Aline s’est remarié, et, selon ses dires, a été « harcelé » par son employeur et sa seconde femme. Aline l’a accueilli chez elle pendant quelque temps, mais comme elle était en souffrance à ce moment- là, elle n’a pas pu être disponible et l’aider comme elle voulait. Son ex-mari s’est suicidé, et elle s’en sent en partie responsable.

Sarah, 64 ans, aujourd’hui à la retraite, a été agent administratif en Afrique du nord. Francophone, elle a entendu parler du « harcèlement moral » par mon biais. Bientôt, elle me dit qu’elle a été harcelée moralement au travail, et qu’elle subit le même harcèlement de la part de son mari et de ses enfants. Lorsque je m’enquiers des détails de ce harcèlement, elle m’explique que son chef l’a « embêtée », « il voulait me rapetisser », dit-elle. Ce dernier l’a accusée à tort d’avoir perdu un dossier, et la changeait tout le temps de service. A la question, « Pourquoi il t’a prise en grippe ? », elle répond qu’elle n’appartenait pas aux réseaux « mafieux » de l’administration, elle était donc une cible toute trouvée. « Ca m’a beaucoup affectée. Je suis tombée malade à cause de ça ». Le harcèlement ne s’arrête pas à la sphère professionnelle : « Mon mari m’insulte tous les jours, il n’y a pas de respect », « Mes enfants ne m’aiment pas comme je les aime. C’est l’agressivité, les attaques. Moi je suis passive, je n’aime pas blesser les autres. Ils ne sont pas affectueux ». Le clou de l’histoire est que la fille de Sarah se plaint, de son côté, d’être « harcelée moralement » par sa mère : « Elle est envahissante ».

Ainsi, le harcèlement moral est une grille de lecture que l’on s’approprie dans le domaine des relations professionnelles, mais aussi dans celui des relations amoureuses, des relations parents / enfants ou des relations de voisinage.

On s’approprie le harcèlement moral dans les situations les plus insoupçonnables. Qui aurait pu penser un seul instant qu’une jeune femme de 29 ans serait « harcelée moralement » par l’enfant de cinq ans qu’elle garde ? C’est pourtant le cas de Sirine, étudiante étrangère en sciences sociales. Pour financer ses études, elle fait du baby-sitting en échange d’un logement. Léo, le petit garçon qu’elle garde, lui en fait voir de toutes les couleurs du haut de ses cinq ans, au point qu’elle se dit « harcelée ». Un jour où elle l’emmène au cinéma à une heure de grande cohue, elle insiste pour lui prendre la main. S’en suivent une pluie d’injures, un torrent de larmes, des cris, et ce devant tout le monde. Ne sachant comment contenir cette explosion de rage, Sirine se met à pleurer. Le père demande à Léo de s’excuser auprès de sa baby-sitter. L’enfant demande pardon, mais il recommence son harcèlement dès qu’il le peut : insultes, coups, et menaces. A table, alors que Léo refuse obstinément de terminer sa pizza, Sirine perd patience et lui pince le nez. Ce dernier jette une fourchette au visage de sa sœur, puis il menace Sirine avec un couteau. La baby-sitter est malade à la simple idée de le revoir et de devoir le garder pendant toute une semaine de vacances. Elle aimerait bien changer de travail, mais elle est bloquée par le fait qu’elle est hébergée chez eux, et que cette situation lui convient. D’ailleurs bien conscients de cette dépendance, ses employeurs en profitent pour faire pression sur elle : surcharge horaire, demande de nouveaux petits services « Ce serait bien que vous mettiez la table du petit déjeuner avant de partir le soir… », ou alors « Léo a besoin de cours particuliers en anglais. Vous maîtrisez l’anglais, n’est-ce pas ? ». A cela s’ajoute le harcèlement sexuel. Son employeur traite prétendument Sirine « comme sa fille », puisqu’elle fait désormais partie de la famille. Mais pour la baby-sitter, la main insistante sur l’épaule et le bras glissé subrepticement autour de la taille n’ont rien de marques d’affection paternelle. Elle évite systématiquement de se retrouver seule avec lui.

L’on ne peut clore cette partie sur le « tout harcèlement » sans évoquer les témoignages indirects de harcèlement moral. Lorsque la personne n’a pas elle-même subi du harcèlement, il y a de très fortes chances qu’elle en ait été témoin, soit dans son entreprise, soit dans ses relations familiales ou amicales. Nous allons illustrer cette dimension à travers trois cas, celui de Rania, Marie-Anne et Kelly.

Rania, âgée de 29 ans, est analyste médicale dans une société de conseil spécialisée dans la recherche sur le cancer. Elle est accompagnée de son mari, manager dans une SSII :

Tu devrais venir dans ma boîte, il y a des gens qui auraient beaucoup à dire sur le harcèlement moral.

- Ah oui, pourquoi ?

- On a un boss argentin, c’est un chien. Il insulte, il crie. - Sur tout le monde ?

- Surtout sur les femmes célibataires de plus de 35 ans. Il leur dit : « Vous n’avez pas de mari, de petit ami, d’enfant, alors vous allez venir travailler le samedi ! ». Il a dit à une Marocaine, célibataire aussi, qu’il fallait qu’elle passe une semaine par mois aux Etats-Unis. Elle lui a répondu qu’elle ne pouvait pas. Il lui a dit : « De toute façon, tu es arabe, tu n’as pas le choix ! ». Dans chaque phrase qu’il dit, il y a le mot « fuck ». Des fois, tu ne sais pas si l’insulte est en espagnol, en anglais ou en français ! (rire). Il fait du chantage…

- Son mari : Il y en a beaucoup, qui utilisent le chantage...

- Une fois, je lui ai remis un rapport en personne, il y avait une belle reliure, je voulais que ce soit présentable. Il a dit : « J’ai baisé beaucoup de femmes dans ma vie… et l’intérieur n’est pas comme l’extérieur » (elle ouvre grand la bouche, pour mimer la stupeur qui rend muet). J’ai rien pu répondre. C’est deux jours après que j’ai pu le dire à mon mari.

- Pourquoi personne ne lui dit rien ?

- C’est une petite entreprise (100 salariés), les gens sont habitués à lui. Et puis au fond, c’est une bonne personne, qui peut être généreuse. Moi j’essaye de l’éviter. Chaque fois que je dois lui rendre quelque chose, je le remets à sa secrétaire. Comme ça j’ai la paix.

- Son mari : Il faudrait enregistrer ce qu’il dit, et aller chez un avocat, pour se faire du fric. (…)

- Je cherche un boulot en ce moment, parce que l’entreprise va être vendue bientôt, et on ne sait pas si les effectifs vont augmenter ou diminuer. De toute façon, je n’ai pas d’avenir dans cette boîte, à cause du boss, et de la structure.

- Son mari : Dès que j’ai vu le boss, je lui ai dit de changer de boîte !

Le « boss », âgé d’environ 55 ans, est loin d’être facile dans ses relations avec ses collaborateurs. Créateur, propriétaire et directeur de la société, il bénéficie sans conteste d’une forte légitimité. Les soirées d’entreprise qu’il organise sont apparemment une occasion pour lui de repérer les salariées de plus de 35 ans encore célibataires, qui deviennent ainsi des proies privilégiées de sa grossièreté et de sa muflerie.

Marie-Anne, 21 ans, est étudiante en master de sociologie. Son père, âgé de 61 ans, et sa mère, de 57 ans, ont travaillé ensemble comme chefs d’entreprise d’une PME qui a fait faillite. Son père, qui avait l’âge de la retraite, en a profité. Comme Marie-Anne est étudiante, sa mère a été obligée de retrouver un travail.

Mais c’est difficile, à son âge, de trouver un bon boulot, bien payé. Elle a trouvé un boulot bien payé, mais elle est harcelée moralement par son patron, qui est un fou, un malade. Il l’insulte, il lui demande de l’accompagner à des rendez-vous à l’extérieur, ça lui prend du temps, elle ne peut pas faire d’autres choses. Il lui reproche alors de ne pas les faire. Le soir,

elle revient au boulot, même s’il lui faut rester jusqu’à 2 h du matin, elle le fait quand même. Dernièrement j’ai quitté un cours en catastrophe parce qu’elle avait fait un malaise. Je lui ai dit il n’y a rien à faire, il faut aller voir le médecin. Là, elle est en arrêt maladie. Le patron harcèle tout le monde. Quand ma mère est venue, tout le monde l’a appréciée, parce qu’elle travaille bien. Elle était chef d’entreprise, elle a une forte conscience professionnelle. Elle fait tout, le commercial, la compta… Elle souffre beaucoup du dos, mais comme le moral ne suit pas… Pourtant, d’habitude, elle est vive et dynamique.

Kelly, 32 ans, est américaine. Son CV est riche et diversifié, et, ce qui n’est pas pour déplaire au chercheur, elle a des compétences en sociologie qui augmentent sa capacité réflexive. Après quatre années d’études en économie et en sociologie à l’université de Chicago, elle travaille pendant un an comme « assistante publique pour les enfants battus », et deux années dans un « think tank », un centre de réflexion sur la politique sociale à Washington. Elle complète sa formation par un MPA (Master of Public Administration) à Harvard, équivalent en administration publique du MBA, plus connu. Le diplôme en poche, elle intègre une banque d’investissement à New York, avant de s’installer en France pour travailler pendant deux ans et demi dans une association à but humanitaire. C’est là où elle a été témoin, dit-elle, de cas de harcèlement moral : « j’ai noté quand même qu’il y a des tactiques du directeur d’utiliser des façons très inappropriées de gérer les gens ».

Elle se souvient d’une Américaine qui avait quitté les Etats-Unis pour travailler dans l’association, et à qui on avait fait miroiter un poste qui s’est révélé au final très différent de la mission qu’on lui a effectivement confiée. On lui a demandé « d’être gestionnaire de 30 000 choses à la fois, et c’est un personnalité qui sait bien faire des choses, mais beaucoup plus lentement ». Pour s’en débarrasser, le directeur a utilisé le harcèlement moral :

C’était au bout de quelques mois que le directeur n’était pas du tout content, et c’était par des moyens de dire que c’était vraiment… j’ai pas les mots qu’il lui disait… mais c’était clair que c’étaient des choses dans le genre : « Tu fais pas bien ton travail, tu n’es pas à la hauteur », mais de façon beaucoup plus… suffisamment méchant que ça la marque de façon assez fort psychologiquement, et que après un an… après un an de ce… elle a travaillé pendant un an pour cette organisation… un peu plus d’un an… un an plus quelques mois pour le préavis quand on fait beaucoup moins de choses normalement… sauf moi, malheureusement…

(rire)… Et elle… elle était tellement traumatisée qu’elle pouvait rien faire pendant un certain

période. Ca c’est clair.

Deux autres femmes qui étaient « beaucoup plus clairement compétentes dans leur domaine, mais qui s’opposaient à lui », ont subi le même sort. Kelly a un quatrième exemple en tête, mais elle a du mal à faire la part des choses, car « elle était un peu folle ». Le directeur a donc pour habitude de faire sortir les indésirables « par un type de harcèlement moral », en les traitant « vraiment de façon horrible ». Lorsqu’il a quelqu’un « dans le collimateur », il use

de différentes tactiques, en accord avec le proverbe : « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ». Entre allégations mensongères (« dire que les gens sont… sont bêtes, qu’ils savent pas ce qu’ils font, des choses comme ça, quand effectivement c’était même pas vrai »), manipulations (« Il a pu arriver à former des réputations des gens comme pas bien » en distillant de fausses informations sur eux, et attaques « sous la ceinture » (alors que lui-même faisait des fautes de frappe partout, il avait le don de les monter en épingle chez les autres : « par exemple un rapport annuel, où il y a 30 000 choses à regarder, au lieu de faire un commentaire sur le fond, il va dire : “Attention à la faute de frappe p. 17”, copié tout le monde, de façon de la faire montrer comme un imbécile »)). Les nouveaux outils de communication sont une pièce maîtresse de cette mécanique bien huilée à l’aide de laquelle « il a fait partir plein de gens »:

Est-ce qu’il insultait les gens ?

- Il disait clairement que les gens étaient stupides, et des choses comme ça dans des e-mails à plusieurs.

- Mais pas directement, c’est-à-dire qu’il ne le disait pas…

- Non non non, il peut dire ça dans un e-mail où toi et d’autres personnes sont en copie. Donc c’était très… c’était frontal dans ce sens-là. Mais pour… afin de… de former l’image du président de ces autres personnes, ce qu’il a fait c’est censurer la communication pour que le président qui ait une copie cachée juste des communications d’un sens ne voie que ce que le directeur dit. Par exemple, peut-être la personne a dit : « Vous m’avez donné des indications dans trois sens différents, je pourrai pas continuer avec ce travail ». D’accord ? Par exemple. Le directeur va répondre à cet e-mail, peut-être enlever les parties qui lui donnent un mauvais… qui sont pas flatteurs pour lui, mais il va répondre : « Je suis insatisfait avec votre incapacité de faire évoluer ce projet », mettre le président en copie, donc tout ce que le président va savoir c’est que le projet se déroule pas correctement et que le directeur n’est pas content. Ce qu’il va pas voir, c’est la communication dans l’autre sens qui dit « C’est impossible de travailler, comme vous m’avez donné trois directions différentes tous les jours »… Donc… donc c’est ce type de tactique-là où il pouvait faire une communication soit pour le président dans ce sens-là avec des e-mails cachés, qu’il fait tout le temps… et c’est très clair parce que ces e-mails… euh… on peut voir la composition d’un e-mail beaucoup plus élaboré, donc on sait qu’il a bien réfléchi derrière. Donc quand on fait, on devient beaucoup plus conscient. Donc, avec le président, il y avait cette communication, et en fait, comme j’avais dit, comme les autres souvent devaient passer par lui pour travailler avec quelqu’un d’autre, c’était plus difficile pour d’autres personnes de former un opinion sur le travail de l’autre parce qu’ils ne connaissaient que la version du directeur qui peut dire un peu n’importe quoi. Et je sais… je sais qu’il mentait, je sais qu’il fabriquait des choses, c’était très très clair, je sais exactement ce qu’il faisait, donc moi j’avais… j’étais assez horrifiée, mais ça m’a pas… ça n’a pas eu un impact direct sur mon travail quotidien, et c’est pour ça que j’ai pu rester aussi longtemps.

C’est un fin manipulateur, et Kelly le nomme « The Talented Mr Ripley », personnage incarné par Alain Delon dans le film de René Clément, Plein soleil. Pour elle, « c’est un horrible menteur, qui n’est pas intelligent, mais qui sait vendre et qui sait faire semblant

suffisamment bien pour convaincre des hommes français de bonne renommée ». Ce qui, ajoute-t-elle, la déçoit assez profondément sur la nature humaine.

Je l’ai… je l’ai comparé au Talented… Talented Mr Ripley, parce qu’en fait il a un très fort capacité…. c’est quelqu’un qui a fait des études très banales, qui n’est pas… qui sait vendre, et qui sait séduire. Ca c’est ses grandes forces. Mais vraiment ses études sont nulles, et ses compétences sont nulles, et… mais il arrive à convaincre les gens parce qu’il a une… il a une…

- Un charisme ?

- Un charisme, une façon de séducteur, et en fait… - Physiquement, tu veux dire ?

- Euh… ouais, il peut perdre quelque poids (rire), mais… c’est vrai que sa façon d’approcher les gens, ça donne l’enthousiasme, donc il arrive à convaincre pas mal de gens de travailler avec l’association, euh… en leur promettant plein de choses et en fait rien n’est comme prévu, mais c’est trop tard parce que les gens ils ont déjà quitté leurs autres boulots ou quelque chose, ils sont déjà là. Euh… mais dans sa vie privée, il essaye de sortir avec des grands personnages de sociétés, et il faisait même une croisière dans l’Adriatique avec quelqu’un de quelques années son junior mais qui était d’une grande famille très riche française pour passer ses vacances. Et pour moi, tu vois, ça m’a étonnée qu’il n’a pas tué l’autre type et pris son bateau parce que c’est vraiment… C’est quelqu’un qui mentait tellement souvent que même pour sortir… on avait une réunion dans un bâtiment. Pour sortir, l’agent de sécurité a demandé : « Est-ce que vous travaillez pour le bâtiment ? », et il a dit : « Oui ! ». Juste parce qu’il pensait que ça va arranger le départ et la personne a dit : « Ah ben, dans ce cas, il faut signer ici ». Et