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Annie : « Le harcèlement moral ben, c’est enquiquiner les gens, jusqu'à tant qu’ils

CHAPITRE 4 : LA DÉFINITION SUBJECTIVE DU HARCÈLEMENT MORAL

4.2.1. Annie : « Le harcèlement moral ben, c’est enquiquiner les gens, jusqu'à tant qu’ils

LES HUMILIATIONS

Annie, 26 ans, a un BTS hôtellerie et restauration. Son père, titulaire d’un CAP, est technicien supérieur chez un avionneur. Sa mère n’a pas fait d’études. Elle garde des enfants chez elle.

Après un parcours assez chaotique, que nous préférons détailler ultérieurement, la dérogation à la règle du respect de l’ordre chronologique des évènements ayant ici une visée heuristique, Annie travaille depuis peu en cuisine au centre d’action sociale d’une mairie. En période d’essai avant sa titularisation, elle dit avoir été « harcelée par (s)on chef qui est homo, misogyne, et qui s’en prend toujours aux stagiaires ». Elle revient sur les humiliations qu’elle a vécues en cuisine.

Ben, c’était toujours des… quoique je fasse, même si c’était bien, j’avais toujours des réflexions. Donc, par exemple, je faisais une sauce, c’était : « On n’est pas chez Bocuse, c’est pas la peine d’en faire autant », ça, encore c’était bien, quoi… Et… enfin… faut que je donne des exemples précis, parce que pour… ?

- Oui, des exemples, oui oui.

- Donc, par exemple… on avait une garden party à faire, tu sais, c’est dans les jardins, là, tu sais, et je voulais faire cuire les œufs durs, tu vois, c’est pas dur, donc je prends les œufs dans le frigo, et je vois qu’ils sont périmés depuis quatre jours. Donc je lui fais… je lui dis : « Ils sont périmés, qu’est-ce que je fais ? ». Et puis, il fait : « Pff… même pas capable de faire cuire des œufs durs ! », alors qu’ils étaient périmés, tu vois.

- Il voulait que tu cuises des œufs périmés…

- Voilà, mais au lieu de me dire directement les choses, en disant c’est pas grave, on les cuit quand même…

- Oui, il va pas te le dire comme ça !

- Voilà, c’est des… Oui, voilà. C’est des… c’est des petites humiliations comme ça.

LA SOUFFRANCE ÉTHIQUE

Selon C. Dejours, fondateur de la psychodynamique du travail, les salariés ont deux souffrances. La première est engendrée par la soumission à la menace de licenciement. Par ailleurs, le renoncement au travail bien fait a un coût psychologique. C’est la deuxième souffrance, que C. Dejours appelle la « souffrance éthique » (1998, p. 87), et qui apparaît en filigrane chez Annie.

Il y a plein de choses qu’on nous apprend, qui servent finalement à rien. Et encore maintenant, tout ce qui est formation et tout en théorie, tu t’aperçois que ça sert à rien du tout au travail ! Comme moi, j’ai eu des formations à l’hygiène, et tu sais très bien que c’est pas applicable. - Tu as un exemple en tête ? Quelque chose que tu as appris en cours et qui n’est pas du tout

applicable dans le terrain, en pratique ?

- Euh… je peux te dire par rapport aux formations que j’ai actuellement. Au niveau des études, je sais plus, hein.

- Oui oui, par rapport à ce que tu as actuellement.

- Par exemple… par exemple, maintenir des entrées, si tu veux… on fabrique des entrées, après, il faut les maintenir directement, ou faut que le produit descende par exemple en… - La chaîne du froid, là ?

- Oui voilà. Il faut, par exemple, que le produit, en une heure de temps, il soit descendu de tant de degrés. Mais on n’a pas de chambre froide, donc c’est impossible, tu vois. Ou, par exemple, on doit faire cuire un poulet, euh… il faudrait le faire refroidir très rapidement, pour ensuite le faire réchauffer très rapidement. Donc nous, on peut pas faire ça, puisqu’on n’a pas le matériel adéquat. Donc, ce qu’on fait, c’est qu’on fait cuire, et puis on laisse tiédir dans un coin. On met chaud dans un frigo, alors que t’as pas à mettre un truc chaud dans le frigo, tu imagines tu fais ça chez toi ! Voilà, et t’as pas le choix ! T’as pas le choix. Ce qu’il faudrait, c’est le garder au feu tout le temps, mais dans ce cas-là, tu peux pas le couvrir, parce que tu te brûles les mains, tu vois. Ouais, c’est ce genre de choses. Tu vois, c’est…

- Et comment tu le vis, ça ?

- Je m’en fous complètement ! (rires). Ben disons que moi, je reste en dehors des choses parce que je me dis ils le savent, et moi je suis pas responsable, quoi. Donc, si eux ils font du baratin en formation et qu’ils sont pas capables, après, de suivre, ils vont pas dire : « Ah ben on n’était pas au courant », hein !

Malgré ses dénégations (« Je m’en fous ! »), on voit bien que ces entorses au travail bien fait ne la laissent pas indifférentes. Elle veut appliquer la formation qu’elle a suivie, ne pas rompre la chaîne du froid, jeter les œufs périmés pour respecter les clients, mais ce n’est pas elle qui décide. Le salarié en proie à la dégradation de la qualité et du sens du travail a le sentiment de bâcler son travail, ce qu’il vit sur le mode de l’indignité personnelle.

L’ÉVÉNEMENT DÉCLENCHEUR

Comme souvent dans les histoires de harcèlement moral, il existe un moment clé où tout bascule. Dans le cas d’Annie, c’est lorsqu’elle a commencé à ne pas faire comme tout le monde que ses problèmes relationnels ont apparu.

Les trois premières semaines se sont bien passées ?

- Oui ; oui, je pense, oui.

- Et qu’est-ce qui a fait qu’au bout de trois semaines, il a commencé… - Ah ça ché pas !

- … à avoir ce comportement ? - Je sais pas.

- Est-ce qu’il y a eu une dispute, est-ce que tu lui as dit quelque chose ?

- Non, à un moment, je pense que lui a dû avoir des pressions d’au-dessus, parce qu’il y avait une histoire de pause, de petits déjeuners qui ne sont pas autorisés, que la direction tolère, en fait, un quart d’heure. Et en fait, l’équipe en salle prenait sa pause, et restait une heure. Donc nous, quand on arrivait tous les deux ensemble, la directrice nous avait dit… euh… bon, on compte sur vous pour rétablir ça, pour qu’il y ait qu’un quart d’heure de pause. Et nous, on avait tellement de travail… parce que, si tu veux, on n’avait même pas le temps d’aller en pause… de prendre la pause avec les autres. Et lui, déjà, dès le départ, il critiquait tout le monde : « Oui, t’as vu machin… la directrice, c’est une connasse, machin, lui c’est un con… ». Voilà. Donc, à mon avis, il avait un problème lui-même pour gérer l’équipe, quoi. Et ce qui s’est passé, c’est qu’au bout d’un moment, lui qui prenait jamais ses pauses, hein, avec les autres, il a commencé à les prendre, et moi je continuais à pas en prendre. Et où ça s’est accentué, c’est qu’on est venu me reprocher que moi je les prenais pas, et que je faisais bande à part, machin… Donc, c’était toujours des critiques sur mon travail… Un jour, c’était au mois de décembre, donc ça faisait au moins six mois… euh… tu sais, on devait s’arranger pour les vacances… les vacances de Noël. Et je lui avais dit… plusieurs fois, je lui avais demandé… je lui ai dit : « Bon, tu prends quoi, comme semaine ? », « J’en sais rien ! Je sais pas ». Donc, au bout d’un moment, je lui ai dit : « Moi, je prendrai bien telle semaine ». « Mais pour qui tu te prends ? Tu viens d’arriver, tu poses tes jours comme ça ! ». On a commencé à s’embrouiller là-dessus. Et, petit à petit, il a commencé à monter tout le monde contre moi. Donc, pour ces histoires de pause, machin et tout. Et un nain, un trisomique, à la plonge, je voyais qu’il faisait rien. Et en fait, mon rôle à moi, c’est quand même de le remplacer quand il est pas là, donc je peux donner des ordres aussi, quoi. Je voyais qu’il faisait rien, je lui fais : « Tu viens… tu viens (…), tu viens m’aider ». Et là, pareil : « Pour qui tu te prends ? C’est moi le chef ici ! », machin. Moi, j’ai rien dit, parce que si tu veux… je répondais pas à tout ça parce que j’étais pas… j’étais pas titulaire. Je me suis dit : « Tant qu’il va pas voir la direction, si je m’en prends plein la figure, et qu’il va pas à la direction, moi je n’en ai rien à foutre, quoi. Et donc c’est remonté jusqu’au bureau comme quoi je faisais bande à part, que je m’isolais, alors que c’était lui qui faisait tout pour m’isoler, quoi. Voilà. Donc j’ai eu des problèmes à partir de ce moment-là. Et… donc moi, j’ai répondu à ma directrice de toute façon que ça m’intéressait pas d’aller en pause avec des gens qui critiquaient tout le monde derrière le dos, et… c’est un moment que j’ai du mal à me souvenir…

- Et quels étaient tes rapports avec les collègues de travail ? - Ben mal, depuis… depuis ce moment-là, quoi.

- Depuis qu’il a commencé à avoir un comportement humiliant par rapport à toi ? Les

- Oui, voilà, voilà. Mais… je ne sais plus ce que je voulais dire… C’était… en fait, il me critiquait ouvertement même devant… devant moi presque, tu vois. Par exemple, moi j’étais là, je faisais un truc, eux ils étaient là, eh ben ils discutaient tous les deux ensemble, « Ouais, ceci… cela… ».

Parce qu’elle décide de ne pas partager les pauses avec les collègues, Annie est considérée comme faisant bande à part. Son chef monte les autres contre elle, et elle se retrouve isolée dans le collectif de travail. Annie interprète cette situation en terme de harcèlement moral. Il sera néanmoins impossible de reconstituer les étapes de l’appropriation de cette grille de lecture. La réflexivité est une capacité inégalement distribuée chez les interviewés.

Quand est-ce que tu as entendu parler du harcèlement moral la première fois ?

- Ah, j’en sais rien.

- Ché pas… c’était peut-être une émission à la télé… une revue… quelqu’un t’en a parlé… ?

Tu t’en souviens plus ?

- Non.

- Et quand est-ce que tu t’es dit : « Voilà, ça c’est du harcèlement moral » ? Quand est-ce que

tu as nommé la chose ? Tu t’es dit : « Ce mec, il me harcèle » ?

- Oui.

- Quand est-ce que tu t’en es rendu compte ?

- (Long silence). Ca, je peux pas dire non plus. Peut-être au milieu, quoi, parce que... Oui, peut-être…

- Si tu avais une petite définition à donner du harcèlement moral, comment tu le définirais ? - Ben… enquiquiner les gens jusqu’à temps qu’ils partent.

- Tu penses que c’était son objectif, de te faire partir ? - Oui oui, c’est sûr !

- Il te l’a dit ?

- Ben, quand il me dit : « Soit c’est toi qui part, soit c’est moi », c’est clair, quoi.

L’ACCALMIE… ET C’EST PARTI POUR UN TOUR…

Pour stopper le harcèlement moral, Annie fait d’abord appel à sa directrice, qui lui accorde un entretien. Le jour J, c’est l’adjointe de cette dernière qui la reçoit, et Annie lui fait part de ses problèmes relationnels avec son chef.

Ca a duré combien de temps, cette situation ?

- Donc de (…) jusqu’à… ça explose au mois de (…) quoi. Sept mois. - Qu’est-ce que tu veux dire par « explose » ?

- Justement, cette histoire-là, où moi j’ai vidé mon sac en disant que ça allait pas du tout… - A qui tu l’as vidé ?

- A la directrice, et plus haut à la mairie, quoi. Alors que j’avais vu la dame… si tu veux, on est… on est… tous les trois mois on est convoqué pour… pour la note, quoi.

- Voilà, oui. Et je l’avais vue quinze jours avant, et puis je lui avais dit que tout allait bien. Donc forcément… je l’ai rappelée quinze jours après pour lui dire que je voulais la voir, ça se faisait pas, quoi. Donc, selon la directrice, il fallait mettre de l’eau dans notre vin tous les deux, machin… et la directrice m’a prise aussi un peu pour une conne, quoi.

- Qu’est-ce qu’elle t’a dit ? Enfin, qu’est-ce que tu lui as dit, déjà, et qu’est-ce qu’elle t’a

répondu ?

- Ben, déjà, donc il y avait son adjointe. - Ca c’était en (…), donc ?

- Oui.

- En (…), tu demandes un entretien avec la directrice du centre ?

- Non. Ce qui s’est passé, donc, il y a eu cette fameuse histoire où j’ai appelé le plongeur pour qu’il vienne bouffer, qu’ils ont raconté que je m’intégrais pas, et tout. Donc ça a fait boule de neige, machin et tout. Donc, après, ils avaient décidé, comme la directrice était pas là ce jour- là, c’était son adjointe, elle a convoqué lui, et après moi. Donc lui a exposé sa version des faits avant, alors qu’elle aurait dû, pour moi, convoquer tous les deux en même temps. Donc… elle m’a demandé… pour plaisanter, hein, parce que soi-disant que… attends… ouais, que j’étais… alors lui disait que j’étais un robot, que je communiquais pas, machin… Et puis, pour plaisanter, parce qu’on avait un autiste, tu vois, qui est en stage, puis elle me fait : « Vous êtes pas autiste, au moins ? ». C’était vraiment… On voyait bien le camp, quoi. Donc, pour moi, j’avais rien fait, et qu’elle me dise de mettre de l’eau dans mon vin, ça… donc, moi, je lui ai dit… à part, après, je lui ai dit : « Mais c’est à la limite du harcèlement moral ». « Mais attention avec ça », machin, et… ah oui, donc, elle m’a mis la pression aussi parce qu’en disant que si ça s’arrangeait pas, il y en aura un de nous qui partirait, quoi. Et même à la fin, elle m’a dit si jamais il avait pas été… si jamais il avait été titulaire, en fait, qu’il était pas dans son poste qu’il était, s’il avait été titulaire, ils ne m’auraient pas gardée, quoi. Donc ils se sont mis quand même de son côté, quoi. (…). Et puis, moi, la directrice, elle me prenait aussi de haut en me disant (elle prend une voix mielleuse) : « Vous êtes heureuse, au travail ? », comme si j’étais vraiment une golio, et je lui répondais : « Mais non, elle n’est pas heureuse » (rires). Tu vois le truc ? Tu vois le truc. Et puis toi t’es là, tu sais même pas quoi répondre parce que ça te passe au-dessus, tu te dis : « Mais c’est quoi, ça ? C’est quoi, ça ? ». Complètement…

Annie est déçue suite au manque de soutien de sa hiérarchie (« On voyait bien le camp, quoi », « ils se sont mis quand même de son côté »). Si son chef avait été titulaire, lui dit-on, on l’aurait sacrifiée. Mais Annie dispose de ressources : elle sait que la loi sur le harcèlement moral représente un risque pénal menaçant pour l’employeur : « Mais attention avec ça ». Et puis elle ne s’arrête pas là. Elle a recours à la haute hiérarchie.

Et après la directrice, tu as vu qui ?

- Ben à la mairie, c’est la chef de section du (…).

- Et comment ça s’est passé, l’entretien ? Qu’est-ce que tu lui as dit, qu’est-ce qu’elle t’a

répondu ?

- Pff… je ne me rappelle plus… je ne me rappelle plus… - Toujours au mois de (…), ça ?

- Oui, ça c’est celui d’après… parce qu’on a été convoqués tous les deux. Ben tiens, je vais te montrer une lettre.

- Ah, c’est la lettre…

- Qu’il m’a fait dans mon dos, ouais. - Tu as été la récupérer ?

- Non, mais… alors il avait fait une lettre, qu’il n’a pas adressée à moi, mais qu’il a adressée à la chef de section.

- D’accord.

- Donc qui est quand même dans mon dossier. Au lieu de me dire les choses clairement. Donc, que des tissus de mensonges. Voilà, donc tu vois : « Mlle (…) », même pas datée… euh… « Les préparations… »… alors, déjà, il me vouvoie, alors qu’il me tutoie. Donc… « Les préparations des entrées, fromages et desserts sont des étapes très à risque en matière d’hygiène et de sécurité alimentaire en restauration collective (cf. procédures préparations froides dans le Guide des bonnes pratiques d’hygiène). Lors de cette étape, votre manque de rigueur entraîne des risques de rupture de chaîne du froid… »… alors il utilise des mots bien précis, c’est débile, quoi… « et donc la contamination et la prolifération microbiennes ainsi que des problèmes d’organisation au niveau de la gestion de la production du jour. Je compte sur vous pour appliquer et respecter les procédures en vigueur et ainsi participer à la bonne marche de l’organisation générale et de la cohésion d’équipe. De plus, pour répondre à l’attente des usagers, les cuisiniers s’engagent à fournir une cuisine de qualité. Votre prestation apparaît non satisfaisante régulièrement. Par exemple, le 30 septembre, les pâtes ont été servies froides… »… et il était même pas là, tu vois ! euh… « les viandes sont souvent pas assez cuites. En plus du respect des règles de l’hygiène, vos fiches de paye vous demandaient une aptitude au travail d’équipe, une rigueur et une organisation dans le travail, dynamisme, convivialité, disponibilité, mais votre attitude actuelle ne correspond pas à ces demandes, et peut nuire gravement à la cohésion du groupe et à la satisfaction des clients ». Voilà, donc... - Il l’a écrite quand, cette lettre ?

- Le (…) novembre 2002. Tu vois… donc, moi, j’avais dit à la chef de section que c’étaient des bobards. Et elle m’avait dit : « Ben écoutez, ce que vous faites, ben puisqu’il a fait une lettre, vous en refaites une aussi ». Et après, j’en ai… j’en ai parlé à la directrice, et puis : « On va faire une réunion, et tout… ». Et puis je fais : « Ben je lui ferai une… je ferai une lettre ». « Ah ben, c’est pas la peine, ça va encore aggraver les choses ! ». Donc du coup, j’ai pas fait de lettre, quoi. Si j’avais su…

- Quand est-ce que ça s’est arrangé, la situation ? - Janvier.

- De quelle année ? 2003 ?

- Oui, voilà. Tout de suite après le mois de décembre, quoi, en fait. Quand on a été convoqués tous les deux.

- Donc après avoir vu la chef de section, ça s’est arrangé. Il t’a plus…

- Oui. Il a dû avoir un entretien, parce que… il nous donnait déjà… attends, comment ça s’est passé… ? On a été convoqués tous les deux là-bas, moi une première fois toute seule, lui une première fois tout seul, et après, tous les deux. Et comme par hasard, ce jour-là, il s’était passé quinze jours entre ça, et… et… et cet entretien… et comme par hasard, ben tout allait bien tout à coup. J’avais fait des progrès, machin…

- A ton avis, pourquoi il a changé d’attitude ?

- Ben, à mon avis, ils lui ont dit quelque chose, quoi. A mon avis, il a eu d’autres problèmes ailleurs, c’est pas possible. Pour qu’il ait un raisonnement comme ça. Et c’était vraiment… c’était vraiment un malade, quoi. Euh… et donc après, je lui ai dit : « Alors, comme ça, on