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Le Système national de certification du Cap Vert

CHAPITRE III LA SITUATION DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DES FORMATEURS AU CAP

2. Les réglementations et les acteurs de la formation

2.2 Le Système national de certification du Cap Vert

Dans une étude concernant les systèmes nationaux de certification, l´OCDE (1995)

montre l’influence de la qualité de la formation sur les apprentissages formels et informels dans

différents pays.

Le Décret-loi n. 37/2003 qui établit le système national de qualifications, actualisé en

2010 par le D-L 20/2010, résulte de la nécessité de renforcer la compétitivité du pays à travers

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l’amélioration de la productivité des entreprises. C’est dans cette perspective que s’inscrit

également la volonté de l’État de créer un système d’éducation, de formation et d’emploi stable

et flexible capable de répondre à la demande du marché du travail. À cette fin, le gouvernement

a établit, en 2010, le Système National de Certification, un ensemble d’outils et d’actions

destinés à promouvoir, développer et structurer l’offre de formation. Ce système est supposé

résoudre le problème de certification qui prédominait jusque-là en raison de l’absence d’un

cadre juridique à même de réglementer les activités de formation. Souvent réalisées de façon

ponctuelle, ces actions n’ont pu produire les qualifications et les compétences nécessitées par

le marché du travail, d’autant plus qu’elles concernaient des domaines secondaires.

En vue de combler les lacunes antérieures de l’appareil de formation, le Système

national de certification vise à :

- Améliorer le niveau de formation des Capverdiens à travers une offre élargie de

formation ;

- Structurer la formation technique et professionnelle pour mieux les articuler avec le

marché du travail ;

- Garantir une certification scolaire et professionnelle des formations inscrites dans la

Catalogue National de Qualifications ;

- Promouvoir l’offre de formations diversifiées et l’apprentissage tout au long de la vie ;

- Encourager l’entreprenariat ;

- Mettre en place le système de certification de compétences ;

- Promouvoir la transparence et la comparabilité des qualifications au niveau

international, ce qui permet la transmissibilité et la portabilité des crédits ;

- Améliorer l’image de la formation technique et professionnelle.

Le SNC fonctionne en partenariat avec le Conseil national de l’emploi et de la formation

professionnelle (CNEF), un organe consultatif de composition tripartite, créé en 1994, et

constitué de représentants de l’État et de partenaires sociaux impliqués dans la formation. Les

responsables du système collaborent également dans une équipe appelé l’Unité de

Développement du Programme constitué d’acteurs d’organisations comme l’Institut

d’Emploi et de la Formation Professionnelle (IEFP), la Direction de l’Enseignement Secondaire

Technique (DEST), le Responsable du Répertoire National de Certification et des Modules de

Formation. Hormis ces organismes, il existe un partenariat avec la Commission d’accréditation

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des centres de formation professionnelle, et la commission nationale des équivalences

professionnelles pour la reconnaissance des qualifications acquises à l’étranger.

Le fonctionnement du Système national de certification professionnelle repose sur

plusieurs mécanismes, dont le Cadre National de Certification (CNC). Créé en 2009, ce cadre

hiérarchisée permet de classifier les qualifications, et les compétences qui leur sont associées

en fonction de certains critères. Le CNC vise à coordonner les sous-systèmes de l’éducation et

de la formation professionnelle afin de faciliter l’accès à la formation et d’en renforcer la

transparence, le développement et l’adéquation au marché du travail. Ce dispositif inclut tous

les niveaux d’enseignement (primaire, secondaire et supérieur) et de formation ainsi que la

certification des compétences obtenues en dehors du système formel.

Le CNC est structuré en huit niveaux de qualification qui spécifient les compétences

obtenues par différents types d'apprentissage (voir tableaux 11).

Chaque niveau de qualification est défini selon ces trois critères :

1) Les connaissances, entendues comme l’assimilation, par l’apprentissage, d’un ensemble

de faits, de principes, de théories, et de pratiques liés à un domaine d’études ;

2) L’habileté, c’est-à-dire la capacité d’un individu à appliquer des connaissances pour

finaliser une tâche et résoudre un problème ;

3) La responsabilité et l’autonomie, autrement dit, la capacité d’un individu à appliquer

des connaissances, et à mobiliser ses compétences personnelles, sociales et

méthodologiques dans des situations académiques ou professionnelles.

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Niveaux de qualifications et accréditation des qualifications

Niveau diplôme

1 Diplôme de scolarité de base

2 Diplôme d'éducation de base des adultes avec un parcours de double certification qui correspond la certification professionnelle de niveau 2 3 Certfication de l'enseignement secondaire 10ème année de scolarité -

niveau 3

4

Diplôme d'enseignement secondaire (12ème année de la voie générale); diplôme d'études decondaires (12ème année voie technique) avec un double parcours de certification. Certificat de qualification professionnelle niveau 4

5 Diplôme d'etudes supérieurs professionnalisants - qualification professionnelle niveau 5

6 Licence 7 Master 8 Doctorat

Tableau 11 - Structure du Cadre National des Qualifications.

Associé au CNC depuis 2010 le Répertoire national de certification Professionnelle

(RNCP), un dispositif placé sous le contrôle du Conseil National de l’Emploi et de la Formation

Professionnelle (organe consultatif) classe les qualifications en familles professionnelles selon

les niveaux de qualification et les normes fixées. Régi par le Décret-Loi 66/2010 du 27

décembre, il s’agit, en effet, d’un outil dynamique de gestion stratégique de qualifications,

destiné notamment à stimuler l´économie et visant à définir les profils professionnels et à

garantir la qualité de l´évaluation des compétences. Le RNCP est également un instrument

important pour établir des liens solides entre les citoyens, les entreprises, les établissements de

formation et l´État. Son objectif est, en effet, de satisfaire les entreprises et les employés en

matière de formation, d’harmoniser le marché du travail en favorisant la mobilité

professionnelle, de construire des compétences plus cohérentes et transparentes, et de permettre

la comparabilité des qualifications au niveau national et international. Comme le CNCP, le

RNCP vise également à adapter la formation aux besoins du marché du travail et à promouvoir

l’apprentissage tout au long de la vie en certifiant les compétences obtenues dans différents

contextes.

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En outre, le RNCP établit un répertoire modulaire de formation technique et

professionnelle qui constitue un référentiel commun aux deux enseignements. De cette manière,

le CNFTP prétend atteindre les exigences de formation imposées aux entreprises. Il définit, par

ailleurs, les conditions d’accès (notamment les prérequis académiques) à chaque niveau de

formation, comme l’obligation d’avoir obtenu le diplôme de scolarité de base pour accéder à

une formation de niveau 3, et le diplôme d’études secondaires pour le niveau 5. Le RNCP

prévoit, dans certaines situations, des épreuves d’admission pour évaluer la capacité du candidat

à suivre la formation demandée. Certaines catégories, comme les candidats ayant déjà acquis,

dans un autre domaine, un niveau de qualification équivalent à celui de la formation souhaitée,

sont néanmoins dispensés de ces tests. Les étudiants salariés ont le droit de bénéficier de

régimes spéciaux dans l’accès à différents niveaux de formation.