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CHAPITRE V LES FORMATEURS DE LA FONCTION PUBLIQUE AU CAP VERT : ENQUETE DE TERRAIN

1.3 Les choix méthodologiques

On est souvent confronté à choisir entre deux grandes orientations méthodologiques:

l'approche qualitative et l’approche quantitative. Giordano (2003, p.16) oppose ces deux

approches en ce qui concerne le résultat de l’intervention et la nature des informations explorés :

la recherche quantitative, d’un côté, qui est assise sur les « régularités statistiques », et, de

l’autre, la recherche qualitative qui suppose que l’investigation se déroule dans des « conditions

ordinaire et spécifique ».

À ce propos Baumard & Ibert (2014) se livrent à présenter une analyse critique des

différents critères, a savoir, la nature de la donnée, l’orientation de la recherche, le caractère

subjectif ou objectif des résultats obtenus et la flexibilté de la recherche. Tel qu’ils le disent, la

distinction entre le qualitatif et le quantitatif est ambiguë car aucun des critères ne permet une

distinction absolue entre l’approche qualitatif et l’approche quantitatif. Pour eux, Il n’y a pas

une distinction absolue entre les deux approches. Ils remarquent que l’ « une et l’autre ce sont

des manières de représenter la réalité et les connaissances produites et dans les deux cas sont

jugées légitimes ».

Sans entrer dans ce débat notre avons adopté une démarche qualitative que nous

justifions comme suit :

Giordano, (2003, p. 21) renforce l’approche interprétativiste en disant que le chercheur

adopte une posture herméneutique et qu'il est partie intégrante du processus méthodologique.

Baumard & Ibert, (2014) considèrent que le choix entre une approche qualitative et une

approche quantitative apparaît guidé par des critères d’efficience par rapport à l’orientation de

la recherche - construire ou tester. D’après (Baumard & Ibert, 2014) l’approche qualitative

offre plus de garantie sur la validé interne des résultats. D’ailleurs comme le disent Marshal et

Rossman (1989) cité par Baumard & Ibert (2014), « les possibilités d’évaluation d’explications

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chercheur peut mieux procéder à des recoupements entre les données. L’approche qualitatif

accroît l’aptitude du chercheur à décrire un système sociale complexe » , p. 122.

La question de la flexibilité dont dispose le chercheur pour mener à bien son projet de

recherche est un élément crucial dans le choix d’une approche qualitative et quantitative. Ainsi,

d’après ces auteurs, avec l’approche qualitative, le chercheur bénéficie en général d’une grande

flexibilité ; la question de recherche peut être modifiée à mi-parcours afin que les résultats

soient vraiment issues du terrain (Stake, 1995)

99

. D’ailleurs, le chercheur peut également

intégrer des explications alternatives et modifier son recueil de données (Baumard & Ibert,

2014).

Baumard & Ibert, (2014) parlent pourtant de la complémentarité des méthodes

qualitatives et des méthodes quantitatives : « le chercheur peut associer le qualitatif et le

quantitatif par le biais de la triangulation », Baumard & Ibert, (2014), p. 126. Il s’agit de

combiner différents méthodes d’investigation pour mieux tester les variables et mieux cerner

un phénomène. Dans cette perspective en faisant recours à plusieurs sources de données, on

gagne en précision de mesure et on fera une meilleure analyse et description des situations.

Nous avons adopté la démarche qualitative pour analyse de notre terrain de recherche.

Perret et Séville (2003) préconisent le recueil de données qualitatives pour la validité de la

connaissance produite d’exploration interprétativiste. Une propriété spécifique des recherches

qualitatives est qu’ « elles étudient les phénomènes dans leur cadre naturel » Giordano (2003,

p. 16). La recherche qualitative suppose que l’investigation se déroule dans un cadre ordinaire,

s’intéressant cette recherche aux situations naturelles et spécifiques (La ville, 2000)

100

.

Cependant, les auteurs considèrent en tous cas qu’il n’est pas concevable, de faire une

recherche dans une perspective uniquement qualitative ou uniquement quantitative.

99 Cité par (Baumard & Ibert, 2014) in Thiétart. 2014.

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Alors pour (Dachler, 1997)

101

, dans une recherche qualitative, les matériaux recueillis

peuvent être à la fois qualitatifs (des mots, des perceptions) et quantitatif (des fréquences, des

mesures).

Dans les recherches qualitatives, les traitements analytiques ne sont pas principalement

issus de la statistique. S’il existe des chiffres, ces derniers ne serviront pas à un traitement

statistique, mais à différencier des cas, à faire des regroupements. Nous ne prétendons pas

rechercher des « régularités constatés dans les phénomènes sociaux»

102

mais de rechercher des

significations, de comprendre des processus, dans des situations uniques et/ou fortement

contextualisées.

Ainsi, en conjuguant les approches qualitatives et quantitatives, le chercheur pourra plus

facilement, créer un dialogue fécond avec son objet de recherche en trouvant la meilleure

manière de l’analyser.

Bien qu’on ne peut pas assimiler le positivisme et le quantitatif, d’une part et

l’interprétatif et le qualitatif de l’autre, comme le considère Giordano (2003), étant donné

l’approche interprétativiste choisit pour le traitement des données de sujet de recherche, la

méthode qualitative nous semble le plus adéquat. D’ailleurs comme l' affirment (Baumard &

Ibert, 2014), « bien que l’exploration ne présuppose pas le choix a priori d’un dispositif

méthodologique qualitatif ou quantitatif, les méthodologies qualitatives sont plus courantes

pour l’exploration parce que plus efficaces compte tenu de la finalité de la recherche ».

Nous allons procéder à une exploration hybride à travers les allers-retours entre les

observations et les connaissances théoriques tout au long de notre activité de recherche.

« L’exploration hybride est une voie qui permet d’enrichir ou d’approfondir des connaissances

antérieures » Petit & Durieux, (2014). Nous allons contextualiser dans le cadre de cette

101 Idem.

102 C’est la définition de régularité statistique présenté par Joseph Lottin, dans « le concept de loi dans

les régularités statistiques » in Revue philosophique de Lovainannée 1911, Volume 18 Numéro 69 pp.

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recherche les aspects liés à l’identité professionnelle et le rôle des formateurs de la fonction

publique capverdien dans le cadre des transformations du secteur public.