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Le secteur de l’agriculture au Maroc

Dans le document NOTE D’INFORMATION (Page 80-83)

M. Saïd BENHADDOU, Directeur Administratif

5.1.2 Le secteur de l’agriculture au Maroc

a. Le poids du secteur agricole dans l’économie marocaine

De par sa contribution significative au PNB, à l’emploi, et à la sécurité alimentaire, l’agriculture demeure un secteur stratégique pour le Maroc.

En 2006, le Produit Intérieur Brut Agricole (PIBA) marocain s’est établi en 2006, à plus de 80 Milliards de dirhams contre 63 Milliards de dirhams en 2005, soit une contribution dans la formation du Revenu National Brut de 12,9%, (contre 11% en 2005). Cette amélioration du PIBA dans la formation du Revenu National s’explique essentiellement par les bons résultats de la campagne agricole 2005/2006. En effet, le Produit Intérieur Brut propre à l’activité agricole a progressé, en prix courants, de 31,6% entre 2005 (56,46 milliards de dirhams) et 2006 (74,31 milliards de dirhams). La composante « pêche » du PIBA a, par contre, vu son produit reculer de 0,3%.

Sur la période 2002-2006, le taux moyen de contribution du PIBA dans la formation du Revenu National Brut s’établit à 13,2 %. L’année 2003 ayant enregistré la plus forte contribution, avec un taux de 14,6%.

Le tableau suivant présente l’évolution de la contribution du PIBA et des autres branches d’activité dans le Revenu National Brut Disponible (nouveau système comptable ayant comme base 1998).

* Industrie extractive, industrie hors raffinage, raffinage du pétrole et autres produits d’énergie, électricité et eau, Bâtiment et travaux publics.

** Commerce, hôtels et restaurants, transports, postes et télécommunications, autres services (activités financières et assurances, services rendus aux entreprises et services personnels, éducation, santé et action sociale, branche fictive), administration publique générale et sécurité.

La contribution du PIBA (prix courants) dans le taux de croissance du PIB en 2006, est évaluée à 3,4% contre -2,2 % en 2005. La part du Produit Intérieur Brut Non Agricole (PIBNA) dans le taux

de croissance 2006 est restée du même niveau que celle de l’année 2005, soit 6,7%. La sensibilité du PIB marocain à la variabilité du PIBA est donc très forte.

c. Contraintes du secteur agricole marocain

Au Maroc, le secteur agricole reste confronté à un certain nombre de contraintes qui entravent son développement. Il s’agit principalement de:

¾ La rareté de la terre et du morcellement des exploitations

Le secteur agricole compte 1 496 349 exploitations agricoles, couvrant une SAU totale de 8 732 223 ha dont 1 251 451 ha irrigués (soit 14,3%) répartis sur 548 351 Exploitations (soit 36,6%).

Ainsi, 22% des exploitations ont moins d’un ha et ne disposent que de 2% de la Surface Agricole Utile (SAU) totale. Les exploitations ayant plus de 50 ha représentent moins de 1% et disposent de 15 % de la SAU totale. Par ailleurs, 70% des exploitations ont moins de 5 ha et cumulent 24%

de la SAU. Celles de 5 à 20 ha avoisinent les 25% des effectifs et exploitent plus de 43% de la SAU.

Source : Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime

¾ La dualité de l’agriculture

La grande disparité entre les plantations irriguées (grande irrigation, petite et moyenne hydraulique) et l'agriculture pluviale ainsi que l’insuffisance de l’outil de production sont à l’origine des divergences d’ordre technique et de rendement entre les différentes exploitations. Cette situation engendre une dualité au sein du secteur agricole marocain où l’irrigation demeure peu utilisée. En effet, l’irrigation est encore peu utilisée en raison des coûts très élevés et de la rareté des ressources en eau.

Par ailleurs, le Maroc, important exportateur de primeurs et d'agrumes, reste structurellement déficitaire en produits de base comme les céréales, le sucre et les produits oléagineux.

¾ La faible valorisation du capital foncier en raison de la complexité du statut juridique des terres

Le régime foncier au Maroc se caractérise par une diversité de Statuts, à savoir :

• Les terres "melk" appartenant à une ou plusieurs personnes ayant pleine jouissance. Ces terres relèvent du domaine privé ;

• Les terres collectives appartenant aux communautés ethniques. Ces terres sont inaliénables, mais peuvent être affectées (partagées en parts attribuées à des ayant droits) ou non affectées (exploitées pour le compte de toute la communauté) ;

1 Il s’agit d’agriculteurs qui n’ont pas ou plus de terres et qui ne peuvent en acquérir. Il s’agit d’agriculteurs sans

• Les terres "guich" sont des terres de l'Etat, distribuées en contrepartie de services militaires rendus ;

• Les terres "habous" sont des terres léguées par une personne à une fondation religieuse ;

• Les domaines d'état sont des terres à vocation agricole, propriétés de l'état. La tutelle de cette terre est assurée directement par les services du Domaine ou confiée à d'autres organismes d'état.

Cette situation génère de nombreuses difficultés quand à l’exploitation du foncier agricole.

¾ Le manque de main-d’œuvre qualifiée en milieu rural

Le secteur agricole marocain souffre d’un manque de main d’oeuvre qualifiée en raison notamment, du retard enregistré dans l'enseignement et dans la formation professionnelle dans le monde rural. Il en résulte une incapacité de la main-d'œuvre agricole à suivre le progrès technique et à assimiler les bienfaits des fertilisants.

¾ Les difficultés en matière d'accès au crédit

Le risque inhérent à la petite exploitation agricole (manque de garanties, complexité des Statuts juridiques des terres, etc.) empêche de nombreux agriculteurs d’accéder aux crédits auprès des institutions financières classiques. Ce qui limite leur pouvoir d’achat, notamment en terme d’approvisionnement en engrais.

d. Stratégie de développement sectorielle de l’agriculture marocaine

Depuis son indépendance, le Maroc a porté le secteur agricole en priorité nationale, au vu de son rôle de catalyseur du développement économique et social. Aujourd’hui ce secteur est appelé à répondre à de nouveaux défis de compétitivité, d'ouverture au niveau mondial et de réduction des disparités. La stratégie agricole du Maroc est basée sur la volonté de créer un espace agricole et rural performant dans le but de répondre aux besoins sans cesse croissants de la population et de promouvoir une agriculture durable, capable de relever les défis de la concurrence sur les marchés internationaux.

La stratégie agricole marocaine s'articule ainsi, autour de deux principaux axes1 :

1- Le développement d’une agriculture à haute valeur ajoutée et à haute productivité tournée principalement vers l’exportation. Il sera ainsi procédé au lancement de 700 à 900 projets répartis entre 400 000 exploitations ciblées pour un investissement de l’ordre de 121,2 milliards de dirhams ;

2- La mise à niveau solidaire du tissu de production au profit de 600 000 à 800 000 exploitants ciblées à travers 300 à 400 projets pour un investissement de l’ordre de 19,25 milliards de dirhams.

Cette stratégie vise également, à travers la coordination entre les différents départements ministériels, la diversification des activités économiques génératrices d'emploi, l'intensification des efforts visant l'équipement du monde rural ainsi que la mise en place de structures de base de proximité et d'un réseau d'études et de recherche sur le développement rural. Ceci, à travers le ciblage faisant valoir la promotion de la formation professionnelle, l'introduction des nouvelles technologies, la mécanisation de l'agriculture et une restructuration profonde de l'économie agricole.

C’est dans cette optique que le plan Maroc vert a été mis en œuvre afin de relancer la dynamique de croissance du secteur et de capitaliser sur les réussites existantes. Le but étant, notamment, la création d’un million d’entreprises agricoles, d’un PIB agricole supplémentaire de 70 à 100

milliards de dirhams, le déclenchement d’une nouvelle vague d’investissement au niveau national avec un objectif de 10 milliards de dirhams annuellement autour de 1.000 à 1.500 projets sur l’ensemble du territoire.

5. 5 .2 2. . L L E E M MA AR RC CH É D DE ES S E EN NG GR RA AI IS S

La présentation suivante porte sur le marché des engrais. Lorsque les statistiques n’ont pas été disponibles, l’étude a porté sur le marché des éléments nutritionnels constitutifs des engrais, marché qui peut être assimilable à celui des engrais.

Dans le document NOTE D’INFORMATION (Page 80-83)