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Approche phénoménologique

1. Le profil des participants

Six PAIA âgées de 56 ans et plus ont participé à cette étude. Tous les participants ont reçu la nationalité canadienne. La majorité de ces participants ont immigré à cause de l’insécurité sociale ou de guerres dans leur pays d’origine. Le tableau qui suit présente les principales données démographiques des participants.

Table 1: principales données démographiques des participants

Nom Âge Sexe État civil Durée

au Canada

Diplôme Profession pays d’origine

Travail Revenu Domi- cile

Janvier 59 F Veuve 7 ans Université Militaire

pédiatre

Sécurité Salaire min.

Loyer

Février 63 H Marié 9 ans Collégial Infirmier Aide-

soignant Temps partiel Loyer

Mars 56 H Divorcé 6 ans Université Ingénieur

civil Taxi (tp) Entretien (tp)

Salaire

min. Loyer

Avril 67 H veuf 8 ans Collégial Anesthé-

siste Chômeur Aide sociale Famille de sa fille

Mai 56 F Mariée 6 ans Université Comptable Chômeur Aucun Famille

de son fils

Juin 62 H Séparé 7 ans Profession

nel Chef- cuisinier Chômeur Aide sociale Loyer

Dans la section suivante nous présentons un bref profil de chaque participant d’après les renseignements qu'ils ont partagés à la suite du questionnaire sociodémographique lors de l’introduction aux entrevues.

Participant 1 : Janvier

Janvier est une femme veuve âgée de 59 ans, détenant un diplôme universitaire de niveau maîtrise en pédiatrie. Elle vit au Canada depuis 7 ans. Janvier était militaire. Elle enseignait à l’école supérieure militaire dans son pays, et travaillait comme pédiatre à l’hôpital général de sa ville. Elle est venue au Canada comme réfugiée. Elle a tenté de continuer sa carrière, mais elle n’a pas pu trouver un emploi dans son domaine professionnel, ni comme enseignante, ni comme pédiatre. Elle nous explique qu’elle a vécu avec la famille de son fils dans un appartement à Winnipeg pendant cinq ans puisqu’elle ne pouvait pas subvenir à ses besoins avec son revenu de l’aide sociale. Pendant ce temps, elle s’occupait de ses petits enfants sans recevoir de compensation financière pour ce travail. Aujourd’hui, elle loue un appartement et elle travaille comme agent de sécurité où elle reçoit le salaire minimum.

Participant 2 : Février

Février est un homme marié, âgé de 63 ans, possédant un diplôme d’études collégiales de son pays d’origine, et un certificat d’études professionnelles du Canada. Avant son déménagement au Canada, il était infirmier et il travaillait dans la gestion des soins dans un hôpital local. Il affirme qu’il a vécu de façon indépendante dans son pays d’origine avant gu’une guerre éclate. Lorsqu’il a immigré au Canada, il y a 9 ans, il n’a pu poursuivre sa carrière d’infirmier. Il dit vivre dans la misère, parce que ni sa femme, ni lui n’ont pu trouver un bon travail puisque son titre d’infirmier n’a pas été reconnu au Canada. Il est retourné aux études pour faire une formation d’aide infirmier. Il travaille à temps partiel dans ce domaine.

Participant 3 : Mars

Mars est un homme divorcé, âgé de 56 ans avec un diplôme universitaire d’ingénieur civil d’une université ukrainienne. Il a travaillé comme ingénieur en construction dans un

ministère de son pays d’origine. Il vit au Canada depuis 6 ans. Il a cherché divers types d’emplois lors de son arrivée au Canada, mais il n’a reçu aucune réponse. Il a immigré au Canada avec sa famille, mais il a divorcé, en grande partie, à cause du déclin de sa situation économique. Il s’occupe de la garde de ses quatre enfants de temps en temps. Il travaille à temps partiel comme chauffeur de taxi et dans une entreprise de nettoyage où on lui paye le salaire minimum.

Participant 4 : Avril

Avril est un veuf âgé de 67 ans, vivant au Canada depuis 8 ans, et détenant un diplôme d’études collégiales. Il dit avoir exercé son travail d’anesthésiste dans différents hôpitaux locaux de son pays d’origine pendant 28 ans avant son départ à la retraite, et avant que n’éclate une guerre civile qui a emporté sa femme. Arrivé à Winnipeg avant l’âge de la retraite exigé au Canada, et malgré des efforts considérables, il n’a pas pu se trouver un travail. Il vit de l’aide sociale et il dépend grandement de ses enfants. Il affirme qu’il n’a pas accès à la prestation de la Sécurité de la vieillesse (SV) malgré le fait qu’il ait dépassé l’âge de 65 ans. En plus, il ne peut plus bénéficier de la retraite de son pays d’origine à cause de l’insécurité sociale. D’ailleurs, la retraite de son lieu d’origine n’aurait pas suffi pour lui venir en aide au Canada à cause de la valeur monétaire de son pays qui est très basse par rapport à la monnaie canadienne.

Participant 5 : Mai

Mai est une femme mariée, âgée de 56 ans, détentrice d’un diplôme de baccalauréat. Elle vit au Canada depuis presque 6 ans. Avec son mari, elle a été parrainée par son fils au Canada lors de son arrivée. Les deux conjoints ont vécu avec la famille de leur fils depuis leur arrivée. Elle a exercé le métier de comptable pendant 25 ans dans son pays d’origine. Elle n’a pas pu se trouver du travail depuis son arrivée. Elle s’occupe de travaux de ménage à la maison de son fils, mais elle n’est pas payée pour ce travail. Elle pensait retourner à l’école, mais elle se sent trop vieille pour apprendre un nouveau métier.

Participant 6 : Juin

Juin est un homme séparé qui vit seul. Il est âgé de 62 ans et est détenteur d’un diplôme d’études professionnelles. Il vit au Canada depuis 7 ans. Il travaillait dans une école secondaire où il a exerçé le métier de chef cuisinier pendant 26 ans avant de prendre sa

retraite et avant que la guerre n’envahisse sa région natale. Il affirme qu’il aimait beaucoup son métier, puisqu’en plus d’être bien payé, ça lui permettait de rencontrer ses collègues et de participer socialement. Il dit vivre dans une extrême pauvreté depuis qu’il est au Canada puisqu’il dépend de l’aide sociale qui ne lui permet qu’un logement modeste. Depuis son arrivée, il a sans cesse cherché du travail, pourtant, il n’arrive pas à se trouver le moindre emploi.