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Le Canada a besoin d’immigrants qualifiés pour faire face à sa pénurie de main-d'œuvre, contribuer à la croissance démographique et afin d’assurer le bien-être économique de sa population. Pourtant les nouveaux arrivants au Canada continuent de connaître un taux de chômage élevé. Chaque année plus de 200,000 personnes venant du monde entier arrivent au Canada avec de grands espoirs et des attentes. Toutefois, après leur arrivée, ils font face à divers défis au niveau de leur installation et de leur intégration dans les communautés d’accueil. Dans une étude menée à Ottawa dans le but de déterminer les besoins des immigrants nouvellement arrivés, Murphy (2010) trouve que leur plus grande déception est le marché du travail. Dans son article qui corrobore les résultats d’Elgersma (2007) et de Kazempur & Halli (2000), Murphy dit que malgré les attentes élevées en terme de qualité de vie des nouveaux arrivants au Canada, ces derniers sont confrontés aux défis du chômage en raison des barrières linguistiques, de la non-reconnaissance des diplômes étrangers et du manque d'expérience sur le marché de travail canadien. Il continue en disant que bien que 51 % des employeurs du secteur privé voient la pénurie de travailleurs qualifiés comme un problème, seulement 15 % considèrent l’embauche de

que la non-reconnaissance des diplômes et des expériences étrangères par les employeurs, par les organismes professionnels et par les instituts de formation peuvent conduire à une sous-utilisation du « capital humain » de beaucoup de nouveaux arrivants qui ont été choisis pour leurs compétences, pour leur expérience de travail et en fonction d’autres caractéristiques sociodémographiques. Ces résultats sont corroborés par Foster (2008), et par Houle & Yssaad, (2010).

Des chercheurs de Toronto ont trouvé que le manque de maîtrise des langues nationales, surtout l’anglais, est l'un des principaux obstacles à l'emploi pour la plupart des immigrants âgés (Alexander, Burleton & Fong, 2012). Plusieurs études corroborent ces résultats en affirmant que dans la perception des immigrants récents, c'est le plus important obstacle au succès sur le marché du travail (Da & Garcia, 2010; Houle & Yssaad, 2010). Ces auteurs disent que quoiqu’une majorité d’immigrants âgés, nouveaux arrivants soient très instruits, beaucoup d’entre eux ne peuvent pas utiliser leurs savoirs et leur expertise en raison de leur faible connaissance de l'anglais. Ils mentionnent également à ce propos que le manque de maîtrise de la langue anglaise peut être interprété comme une mauvaise communication entraînant un échec lors d’entrevues et une limite dans le réseautage social lors de recherche d'emploi. Magro (2008) et Obin & Obin-Coulon (1999) avancent que cela peut conduire à la perte de confiance, à la dépression et au retrait.

Dans leur recherche faite en 2010 sur les problèmes d’acceptabilité des immigrants sur le marché du travail, Houle & Yssaad trouvent qu’en plus de la non-reconnaissance des diplômes étrangers, il est très difficile pour les nouveaux arrivants de trouver et de conserver un emploi en raison de l'absence de maîtrise des langues canadiennes (anglais et français). Selon Statistique Canada (2001), environ 14 % de la population âgée immigrante ne parlait aucune des langues officielles en 2001. Pourtant, d’après eux, la plupart des nouveaux venus apportent des habitudes de travail positives telles que des habitudes de travail intense et de la loyauté envers leur lieu de travail. Selon eux, il peut s’avérer difficile pour ces personnes de maintenir un emploi à cause de malentendus et des différences dans les pratiques et dans la culture d'entreprise comme par exemple : des difficultés dans les relations de travail avec les collègues, le travail en équipe ou une mauvaise communication au travail pour ceux qui ont des difficultés avec les langues officielles. Les résultats d’autres études vont dans le même sens (Da & Garcia 2010; Magro, 2008). D’autres études affirment que l'éducation est un des grands atouts des nouveaux arrivants lorsqu’ils immigrent au Canada, mais que leurs savoirs professionnels

et leur expérience ne sont pas toujours évalués à leur juste valeur (Houle & Yssaad, 2010;

Magro, 2008). L’article de Houle & Yssaad précise qu’en plus de cela, la plupart des institutions de formation n'ont pas de programmes personnalisés pour permettre aux professionnels formés à l'étranger d’améliorer ou de mettre à niveau leurs compétences. Selon Elgersma (2007), la majorité des professionnels formés à l'étranger font face à des défis particuliers dans la recherche d'un emploi dans leur domaine professionnel. Ils arrivent à la conclusion que bon nombre d'entre eux rencontrent des difficultés relativement aux autorisations exigées avant d'être considérés pour un emploi dans leur profession et ils ne peuvent pas obtenir leur permis de travail avant d’avoir de l'expérience au Canada. À ce propos, beaucoup d’autres recherches affirment que la plupart des immigrants adultes sont choisis à cause de leurs compétences transférables, mais, comme plusieurs professions sont fortement règlementées au Canada, les métiers ou les formations étrangères peuvent ne pas être reconnus dans différents secteurs (Foster, 2008; Kazemipur & Halli, 2000). Cela aggrave la situation des travailleurs immigrants parce qu’ils sont parfois embauchés dans des emplois en dessous de leurs qualifications et pour un salaire qui ne correspond pas à celles-ci (Garang, 2012; Mikkonen & Raphael, 2010).

Selon Elgersma (2007), cette situation a de graves conséquences sur le bien-être socioéconomique ainsi que sur la qualité de vie des immigrants âgés. Cette situation oblige les immigrants récemment arrivés à vivre dans la pauvreté, donc de l'aide de dernier recours dont l'aide sociale ou à dépendre de leurs proches. Ces résultats sont confirmés par Angel, et al., (1999), et par Da & Garcia (2010). Pour Statistiques Canada (2015), il est probable qu'une bonne partie de cette population survit avec un revenu annuel équivalant ou en dessous du seuil de la pauvreté.

3. Facteurs de risque à l'intégration socioéconomique des PAIA

Les études recensées affirment que plusieurs facteurs entravent l’accès des personnes âgées immigrantes aux services d’intégration socioéconomique et diminuent l’impact de la majorité des déterminants sociaux de la santé au niveau individuel ou collectif (Agence de la santé publique du Canada, 2008; Mikkonen & Raphael, 2010). De plus, plusieurs recherches montrent que ces facteurs nuisent à la qualité de vie de ces personnes tant sur le plan physique que sur le plan psychique (Chow, 2012;Da & Garcia, 2010). Ces facteurs

peuvent être regroupés en deux grandes catégories: les facteurs personnels, les facteurs sociaux et organisationnels. Toutefois, les recherches répertoriées dans notre revue de littérature abordent peu la situation particulière des PAIA.