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socioécono

L’approche de l’exclusion met l’accent sur la discrimination surtout en lien avec l’âge, le sexe, la race, le statut socioéconomique, etc. En se centrant sur le capitalisme, elle tente d'expliquer l'inégalité dans la distribution des ressources, en combinant des idées sur l’iniquité en matière d’emploi, dans les avantages sociaux et sur l’inégalité de revenu (Freiler, 2001). Dans cette optique, le pouvoir est lié à la race, à l’âge et au statut socioéconomique. Selon Shookner (2002), l’exclusion est un système de contrôle social qui distribue le pouvoir selon une hiérarchie basée sur des identités socialement assignées (personnes immigrées, personnes âgées, personnes d’origine africaine, etc). Le phénomène de l’augmentation de la population du Canada qui se fait notamment par l’immigration et par l’augmentation rapide de la proportion des personnes âgées par rapport aux autres groupes d’âge, augmente la probalilité du recours à ce genre de système (ONU, 2014).

Cette théorie est un outil pour analyser les lois, les politiques, les programmes et les pratiques. Cet outil sert à déterminer si ceux-ci favorisent l'intégration des individus, des familles et des collectivités. La théorie constitue également une nouvelle façon de regarder la racine de vieux problèmes comme la pauvreté, la discrimination, les désavantages sociaux et les handicaps (Shookner, 2002). Ainsi, elle ouvre les esprits sur de nouvelles façons de penser et elle permet de nouvelles solutions pour les anciens problèmes. Enfin, elle offre une nouvelle façon d'encourager le changement amenant une transformation de la société. Selon Podnieks (2006), cette théorie de l’inclusion est conçue pour être utilisée dans la planification d’une intégration adéquate par les décideurs, les gestionnaires de programme et les dirigeants communautaires qui travaillent dans le contexte de l’exclusion sociale et économique, dans tous les secteurs. Elle est également un outil pour les militants dans l’exclusion économique et sociale. Pour Podnieks, l’inclusion est apparue comme un nouveau mode de compréhension de la pauvreté et des désavantages sociaux ainsi que sur leur impact pour la santé et le bien-être de gens, surtout ceux qui sont marginalisés, défavorisés, pauvres ou discriminés.

Par ailleurs, la théorie de l’inclusion permet d’entamer le dialogue avec les groupes exclus, de sensibiliser le public sur les fonctionnements liés à l’exclusion et d’identifier les étapes pour aller vers des politiques, des programmes et des pratiques qui bâtissent des communautés inclusives et solidaires (Freiler, 2001; Murphy, 2010; Shookner, 2002). La Santé Publique du Canada utilise cette théorie afin d’atteindre l’un de ses objectifs

programmes qui abordent les déterminants de la santé et qui favorisent l’intégration sociale et économique (Shookner, 2002).

En étudiant chaque élément, cette théorie peut servir dans une variété de paramètres pour analyser les conditions qui excluent les personnes, les communautés et les populations à participer à des avantages sociaux et économiques de la société au Canada. Des travaux qui ont eu lieu au Canada Atlantique sur l’exclusion et l’inclusion socioéconomique ont déterminé les valeurs à la base de cette théorie afin de guider les utilisateurs. Ces valeurs sont: 1) la justice sociale qui préconise la distribution des ressources économiques et sociales de la société au profit de tous les peuples; 2) la valorisation de la diversité qui recommande la reconnaissance et le respect de la diversité des cultures, races, ethnicité, langues, religions, capacités, l’âge et l’orientation sexuelle, et 3) la valorisation de toutes les contributions pour le social, l’économique et la vitalité culturelle de la société.

C’est l’importance de ces valeurs qui nous a aussi poussé à vouloir nous occuper de l’intégration socioéconomique des PAIA en nous basant sur les éléments qui sont directement connectés au statut socioéconomique ou à la pauvreté de ces personnes. Par exemple, en considérant les éléments de l’inclusion, on peut comprendre facilement que c’est l’accès à l’éducation et à l’emploi qui engendre le revenu, et celui-ci à son tour permet une participation sociale. Quant à l’exclusion les éléments comme le chômage, la discrimination et les disparités de revenu favorisent la pauvreté qui aboutit à son tour à une insatisfaction des besoins. Ainsi, l’analyse de nos données à partir de ce modèle nous permettra de comprendre les sources et l’impact de l’exclusion et de l’inclusion sur la population à l’étude. Cela nous aidera aussi à mieux comprendre qui est exclu, de quoi il est exclu, ainsi que les conséquences de cette exclusion pour notre population. Globalement, ce cadre de l’inclusion et de l’exclusion permet de mieux comprendre les différents concepts de l’étude.

4. Notre modèle théorique : combinaison de ces deux modèles

Dans le modèle d’intégration socioéconomique, les individus occupent un travail stable qui leur procure un revenu permettant des conditions de vie décentes (Mikkonen & Raphael, 2010). À l'inverse une communauté cantonnée à des emplois précaires et mal rémunérés, s’expose à la pauvreté (Shookner, 2002). Selon Mikkonen & Raphael (2010), le déterminant de la pauvreté a une influence sur tous les autres déterminants sociaux de la

santé. Ce modèle d’intégration renvoie au concept d’inclusion socioéconomique dont les éléments clés, qui sont l’éducation, l’occupation et le revenu, sont indispensables pour l’amélioration de la qualité de vie de l’individu (Couton, 2014; Couton & Gaudet, 2008;Elgersma, 2007 Shookner, 2002). Afin de pouvoir déterminer l’influence des éléments de l’exclusion et de l’inclusion sur les autres déterminants sociaux de la santé, nous avons combiné ces deux modèles théoriques (figure 3).

Figure 3 : Modèle de l’impact de l’exclusion sur la santé et sur la qualité de vie

Cette combinaison nous donne une vue d’ensemble sur le rôle que peuvent jouer l’inclusion ou l’exclusion sur la qualité de la vie des immigrants récents en général et des PAIA en particulier. Il y a toujours une influence entre les élements de l’inclusion et ceux de l’exclusion. Par exemple, quand l’accès à l’emploi ainsi que le revenu augmente, le chômage, la pauvreté, les besoins diminuent. En général quand l’inclusion augmente, l’exclusion diminue. La situation inverse est plus complexe. C’est-à-dire que lorsque l’exclusion augmente, l’inclusion diminue, ce qui affecte l’état de santé et le bien-être de ces personnes. L’exclusion et l’inclusion sociale ont une influence sur l’état de santé. Dans ce modèle, seuls les éléments en rapport avec le statut socioéconomiques des PAIA sont visualisés. L’impact négatif de l’exclusion sur l’état de santé peut se traduire par du stress psychologique et/ou physiologique, de la dépression ou même des maladies. Cela a aussi un impact sur la qualité de vie qui diminue. Au contraire, si les éléments de l’exclusion diminuent et que les éléments de l’inclusion augmentent, l’impact sur la santé va être positif. Cet impact se traduira alors par une meilleure santé et par un sentiment de bien- être. Dans ces circonstances, la qualité de vie s’améliore, augmente et devient positive. Les résultats de notre études seront interprétés à partir de ce modèle d’une façon effective et simplifiée. Ce cadre théorique nous aidera aussi dans l’analyse pour voir la cohérence entre ce que vivent les PAIA et les déterminants de la santé, et pour comprendre l’impact

Inclusion -accès à l’emploi -revenu -participation sociale -accès à l’éducation Exclusion -chômage -pauvreté -besoins -discrimination -disparités de revenu

Stress psycho & physio Dépression Maladies État de santé Bonne santé Bien-être Joie de vivre + Qu a lité d e vie -

Chapitre 4 : MÉTHODOLOGIE

Ce chapitre présente, d'une part, la méthodologie retenue, et d’autre part, les considérations éthiques. La méthodologie retenue pour cette étude tient compte de la problématique et des objectifs de recherche. Notre étude consiste à décrire et présenter une forme de compréhension de l’expérience et des besoins en matière d’intégration socioéconomique des PAIA vivant au Manitoba depuis 5 à 10 ans. Notre étude porte spécifiquement sur la ville de Winnipeg qui est la capitale du Manitoba.

Dans cette partie de l’étude, nous présentons le type de recherche que nous avons menée et l’approche d’analyse entreprise. Nous présentons ensuite la population à l'étude, le processus de recrutement des participants, les outils et les procédures pour la collecte de données. Nous abordons les techniques d'analyse des données, les critères de scientificité, et, enfin certaines considérations éthiques.

1. Devis de l’étude

Cette étude déploie une méthodologie qualitative dont le but est de décrire, explorer, et comprendre l’expérience vécue ainsi que les besoins perçus par les PAIA durant leur intégration socioéconomique au Canada. Tout comme Perl & Noldon (2000) l’indiquent, la recherche qualitative analyse les discours individuels et peut être utilisée pour donner la parole aux groupes marginalisés. Ces auteurs soulignent qu’il n’y a pas de réalité « unique », donc que les réalités sont basées sur les perceptions des individus et sur leurs expériences relatives dans diverses situations et contextes donnés.

En outre, la recherche qualitative est utilisée pour explorer les problèmes complexes en donnant la parole directement aux participants et en leur permettant de raconter leurs histoires ou leur vécu. Contrairement aux études quantitatives qui mettent l’accent sur la mesure et sur des tests d’hypothèse, entre autres, la recherche qualitative vise à formuler des compréhensions, interpréter et décrire un sens d’après les histoires partagées par les participants. En ce sens, la recherche qualitative est plus réceptive, ouverte, flexible et diversifiée que la recherche quantitative (Carter & Little, 2007). À cet effet, cette recherche qualitative explore l’expérience vécue des participants en utilisant une approche phénoménologique.