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1.2 L’identité en sociologie

1.2.1 Identité sociale et identité personnelle

1.2.1.1 Le nom, premier attribut identitaire, synonyme de dés-identification

Le nom fait partie des données qui permettent d’identifier l’individu, il fait partie à la fois des référents psychosociaux, matériels et historiques qui définissent l’identité psychosociologique de l’individu, comme l’indique A. Mucchielli60. Par conséquent, il peut dépasser la simple vocation désignative, il est un vecteur de sens dans la mesure où il fait référence à une origine (ethnique, religieuse, culturelle) et, partant, fait appel à une distinction profonde qui détermine non seulement le comportement de celui qui le porte, mais aussi celui d’autrui. Ainsi, comme nous le verrons dans le cas du récit d’Outremer, l’attitude du narrateur est soumise à la représentation que ce dernier se fait de son nom. Néanmoins, le malaise et les commentaires que lui valent ses divers noms ne viennent pas du nom lui-même, mais des manipulations et changements apportés par la mère, et qui créent une instabilité référentielle. Elle pousse ainsi les autres à l’interrogation qui, à son tour, indispose le fils qui doit se justifier, et le jette dans l’incompréhension, car il se considère comme étant différent des autres. Dans ce cas, l’enjeu du nom est important dans la représentation de soi et de la définition de l’identité. En effet, le premier élément qui donne l’identité de la personne est le nom patronymique, et, à lui seul, il peut se suffire comme première identité, parce qu’il porte en lui les trois référents déjà cités.

Dans certaines traditions ou cultures religieuses, le nom est le premier don que l’individu reçoit et qui lui donne sa première identité. De ce fait, on consacre des rites et des

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cérémonies à son acquisition. C. Crocker cite cette tradition chez les Bororo61 au Brésil, où l’enfant ne commence à exister qu’après la cérémonie du nom qui survient vers l’âge de six ou sept ans, après que l’enfant ait surmonté tous les dangers. Autrement dit, s’il meurt avant d’être nommé, il est enterré en présence de ses seuls parents : il est considéré comme l’un de leurs animaux. Ainsi, ne lui refuse-t-on pas seulement l’individuation, mais son existence même en tant que partie de l’espèce humaine. Il peut alors être comparé à un animal comme il peut l’être à une chose insignifiante. Mais « pourvu d’un nom, l’enfant possède la personnalité sociale ou en langage Bororo une âme ou aroe, laquelle constitue une identité telle que s’il venait à mourir, les funérailles complètes seraient nécessaires62

». Le patrimoine que transmet le père est d’abord le nom ou la lignée qui définit le rang, le rôle ou la place de la famille dans la société. L’absence de nom ou même sa présence « empruntée » marque l’absence d’un élément sécurisant qui tient parmi d’autres référents comme lien et repère. Par conséquent, la personne se sent menacée dans sa stabilité et sa permanence, son identité onomastique est précaire, elle est incertaine.

Si nous prenons, par exemple, le roman Ébauche du père, nous remarquons que le nom63 n’est pas ce qui tourmente le plus le narrateur-personnage Jean, bien qu’il fasse allusion à cet acte de nomination : « Et le Père me nommera » (EDP, p. 89). Le patronyme Sénac que le personnage acquiert après le mariage de sa mère ne lui procure pas une identité solide, il se considère toujours comme un bâtard. Jean désire être reconnu comme fils, il réclame au père un statut social. D’ailleurs, cette quête de statut dépasse le cadre restreint et personnel de la famille pour devenir une revendication d’intégration au sein d’un groupe, d’une société. Ainsi, trouvons-nous une profusion de noms historiques qui appartiennent à ce pays qu’il chérit, comme Jugurtha, Abd-el-Kader, Mokrani, Krim Belkacem, ou Didouche. Il se revendique de ces « Pères Historiques », symboles de la lutte et de la révolution algérienne, et s’érige une « légende ». D’autres pères sont sollicités, ce sont « les pères spirituels ». Ils peuvent être des écrivains et ou des poètes tels : Char, Roblès, Grenier et Roy ou Camus. Il semble bien que le narrateur recherche un modèle ou un référent auquel il puisse se comparer. Néanmoins, l’acquisition, dans ce cas précis, d’un nom, même celui d’un autre, est un premier pas vers l’acquisition de l’identité, car le nom fait partie de ce que P. Ricœur appelle les

61 Christopher Crocker, « Les réflexions du soi », dans Claude Lévi-Strauss, L’identité, PUF, 1987, 2e éd, p. 162.

62 Ibid.

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Christiane Chaulet-Achour, « "Mes syllabes de vérité" : étude d’Ébauche du père », dans Jamel-Eddine Bencheikh et Christiane Chaulet-Achour, Jean Sénac : clandestin des deux rives, Paris, Séguier, 1999, p. 83-92.

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. La perte du nom ou sa non-possession signifie une discontinuité de soi ou une rupture de sa continuité dans le temps. Ce qui renforce cette instabilité de la personne est la non-reconnaissance par autrui. Or l’individu ne se conçoit qu’en rapport avec le sentiment d’une certaine continuité liée en partie à des identifications comme l’âge, le sexe, le nom et à la reconnaissance de son soi par les autres.

Dans Outremer, la question de la dénomination est posée de manière différente et revêt un caractère insistant. Aussi allons-nous nous attarder sur ce texte. Pour le narrateur-personnage (Morgan), le nom est une problématique en soi parce qu’il ne sait comment s’en défaire. Le narrateur vit dans le déni dirigé par la mère contre son nom. Elle pratique sur le nom du fils ce que G. Maurand appelle « dé-nomination » ou « masquage nominatif » 65 en multipliant les noms. Le personnage le vit comme il vivra, par la suite, cet exil forcé de la terre natale, comme une expulsion : « maman […] cherchât à m’expulser de mon NOM » (OU, p.18). Cette expulsion se fait par une « sur-identification »66 qui brouille l’identité onomastique du fils, notamment par un processus de transformation du nom patronymique que le narrateur-personnage qualifie de « métamorphoses caméléonesques ». L’entreprise de délogement du nom est décrite ainsi :

Ce patronyme sonnait trop juif et afin, disons, de le christianiser, maman, quand en discutant elle le prononçait, en supprimait parfois – et selon sa fantaisie du moment – le préfixe ou bien le suffixe, qu’elle ne lui restituait que, pour bientôt l’abolir, l’attifant à certains moments d’une épenthétique lettre qui se baladait au début, à la fin du mot, pour tout à coup s’amuïr, on ne savait trop pourquoi, quand un beau jour, à l’espèce de tronçon, de moignon dérisoire qu’il en restait, elle accola son nom à elle, « bien français », lequel – tel ce fœtus, dit-on, dévorant dans l’œuf maternel son jumeau – commencerait à gagner du terrain sur l’autre, et l’absorberait bientôt tout à fait : va et vient de deux armées ennemies sur un champ de bataille labouré, dévasté, ensanglanté, qui n’était autre que moi-même, l’innommé. (OU, p. 32)

Nous constatons que le nom n’est plus ce désignateur rigide, gardien d’une certaine identité constante. La mère s’attaque à ce qu’il y a de plus immuable et symbolique à la fois de l’identité du fils. En d’autres termes, si nous reprenons cette notion de P. Ricœur, c’est l’identité « mêmeté » qui est menacée. Ce geste montre l’ampleur de l’acte maternel, mais aussi la toute-puissance de celle-ci, étant donné qu’elle s’arroge le droit de manipulation sur

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Paul Ricœur, Soi-même comme un autre, op. cit., p. 40.

65 Georges Maurand, « Le personnage : du nommé à l’innommé », dans Le personnage en question, Actes du IV colloque du S.E.L :Toulouse 1-3 décembre 1983, Éd. Service des Publications U.T.M., coll. « Travaux de l’université de Toulouse-Le Mirail », 1984, Série A,Tome 29, p. 78.

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autrui. La manœuvre qui s’acheminait vers une désagrégation de l’identité, un « éclatement identitaire »67, est freinée par la propre désintégration de la mère. En effet, la folie de la mère qui ne cesse de s’accroitre à l’approche de l’indépendance de l’Algérie et le départ forcé vers la France mettront fin à ses lubies.

Les manipulations de la mère sur le nom mettent le fils dans l’embarras face aux autres, car il ne sait comment se présenter devant eux et sous quel nom. Ces derniers, non plus, ne savent comment le nommer. Paradoxalement, le seul legs que le fils reçoit du père est bien son nom (ou ses noms). Le narrateur affirme avoir découvert ces autres prénoms bien plus tard. Ces divers prénoms ne lui créent pas d’embarras parce qu’ils sont des noms secondaires, et le père n’a pas essayé de les imposer comme le fait la mère. Par conséquent, le fils s’en accommode aisément et peut même en revendiquer la possession.

La sur-identification adoptée par le père de Mo s’est faite dans un but de rattachement à un lignage. En effet, comme le père a voulu encrer ses enfants dans une lignée, une terre et une origine qu’il savait précaires, il a donné plusieurs noms à son fils, celui-ci s’appelle Morgan, Olivier, Warnier, Armor. Face à cette pléthore de prénoms, le narrateur s’improvise « onomaturge », il fait de son prénom le lieu où se résument et se condensent la relation parentale et son propre destin. Il part ainsi en exploration des noms. Selon lui, le prénom « Morgan » réunit l’or et la mort. Si nous considérons que l’or est rare et précieux et qu’il représente ce qui est beau et ce qui fait rêver, il s’opposerait dans ce cas à la mort qui suscite la peur, l’inquiétude et l’angoisse. Le narrateur analyse même les sons des lettres et des syllabes qui composent ce nom, s’attachant à mettre en évidence les diverses oppositions parentales qui se réunissent dans le seul nom de Morgan. Nous pouvons ajouter, pour notre part, que « Morgan » réunit deux syllabes où Mor signifie, en breton, mer, et gan signifie né. « Morgan » serait celui qui est né de la mer (mère). Le narrateur omet cependant cette précision non sans la suggérer en évoquant la fée Morgane qui fait référence à l’origine bretonne de la mère. D’un autre côté, le narrateur cherche à trouver une signification, ou du moins une motivation à ses divers prénoms comme celui, par exemple, d’« Olivier » qu’il explique par le désir paternel de le rattacher à la terre, celle de l’olivier et du monde rural. En résumé, c’est l’opposition entre la terre et la mer. De plus, cet arbre fut planté l’année de sa naissance dans le domaine paternel du Warnier. Ces deux prénoms, « Morgan » et « Olivier », évoquent l’opposition des deux univers parentaux, car si Morgan fait référence au monde et

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origine maritimes de la mère, Olivier fait incontestablement référence à la terre et à l’attachement du père à celle-ci. Le nom, en fin de compte, ne sert plus seulement à désigner, il renferme en plus un sens métaphorique qui résume la vie. Il est le miroir réfléchissant des relations qui se tissent entre certains personnages du récit, car, et comme nous le verrons plus loin, le nom est le lieu de méprise de la mère sur la personne du père. Le récit sert dans ce cas à se construire une certaine identité narrative qui s’articule autour du nom, entre les changements qui l’affectent et les surnoms qui lui sont juxtaposés.

Outre la gêne provoquée par les changements effectués sur le nom, ces manipulations68 engendrent chez le fils un sentiment d’angoisse et de souffrance lié au regard des autres. Le narrateur livre ainsi ses appréhensions :

Mais ce qui m’était le plus douloureux, c’était surtout ces cartes de visite que, selon les aléas de mon appellation non contrôlée, maman collait et décollait, les remplaçant sans cesse, sur la boite aux lettres […] J’en souffrais : vis-à-vis des voisins, surtout cette petite blonde […] qui devait se demander […] quelle espèce de spectre – innommable – je pouvais bien être. (OU, p. 33-34)

À l’école, Morgan attend aussi avec une grande anxiété d’être appelé par son nom :

La tête posée sur mon pupitre, enfouie dans mes bras croisés, j’entendais l’instituteur prononcer les noms de mes camarades, appréhendant le moment où, au terme de ce compte à rebours, claquerait le mien : tel un coup de fouet, une balle me frappant en plein cœur. (OU, p. 33)

Comme nous l’avons souligné plus haut, le sentiment d’être sous le regard de l’autre et celui d’être jugé sur le seul nom engendre un malaise chez le personnage. Ce supplice est dû aux manipulations qui attirent l’attention des autres. Le narrateur rapporte leurs interrogations en ces termes : « Mais à la fin, m’interpellait-on (un instituteur ou un pion), comment vous appelez-vous ? » (OU, p. 33).

La sur-identification du personnage témoigne de la non-cohésion et de l’instabilité qui entourent l’univers référentiel alors même que, selon les mots de G. Kleiber, « la dénomination équivaut à l’instauration d’un lien référentiel constant69

». Pour Morgan, elle ne garantit plus l’anonymat des Jean-Paul et Jean-Pierre « imbus de leur anonyme homonymie » (OU, p. 33).

68 Nous soulignons toutefois ici que si le narrateur dénonce les manipulations de la mère sur son nom patronymique, il ne livre pas une analyse semblable à celle qu’il fait subir au prénom qui lui vient d’elle.

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Face à l’entreprise de la mère, le narrateur adoptera une démarche de vengeance, tout au long du récit, en faisant subir au nom même de la mère de multiples manipulations allant jusqu’à faire de celui-ci un nom commun, de telle manière qu’il peut le soumettre à la dérivation. Nous pouvons trouver ainsi, des adjectifs comme « rolandique », « rolandien », « rolandienne », « paranoïco-rolandienne », « rolando-moyenâgiques », ou des adverbes comme « rolandiennement ». Le nom de Rolande s’investit des propriétés du nom commun et se charge d’un contenu sémantique propre à évoquer le monde, les pratiques, les méthodes et les pensées de Rolande. Le narrateur s’amuse à manipuler le nom de la mère pour en dériver de nouveaux mots et composer d’autres de telle sorte que celui-ci, comme une toile d’araignée, se déploie pour mieux emprisonner sa proie. L’espace textuel est ainsi infesté du seul prénom de la mère, il en est étouffé, comme le fils l’est par celle-ci.

Quand le narrateur parle de sa mère en disant « ma Rolande de mère », il est évident que « Rolande » fait référence à un type en soi de mère et non au désignateur de l’individu. Le narrateur lui octroie une charge sémantique qui à elle seule résume tout le trait caractéristique du personnage de la mère. Ailleurs, le prénom de la mère est précédé de l’article défini « la » qui, comme l’affirme F. Zonabend, relève d’une « forme populaire de désignation70 ». Au vu du contexte, nous supposons que le but de l’usage de cette désignation est la dérision. Nous pouvons le constater dans ce passage : « Mais la Rolande, elle se laisse pas apitoyer, "de l’air, de l’air !". Elle cogne sa valise mappemonde contre le globe énorme du ventre paternel, entrechoc géant de deux mondes, de deux planètes trismégistes, joutes astrales d’épouvante » (OM. p. 141).

Lorsque le prénom maternel ne subit pas ces transformations, le narrateur inflige à la mère d’autres désignations et d’autres surnoms pour railler ses « pseudos » visions, courages ou autres vertus qu’il remet en cause. Il l’appellera : Jeanne d’Arc, Dulcinée du Toboso, Yseult, Mélisande, Priam, Hélène, Shéhérazade, Sainte Vierge, Saint Michel, Marie-vison, Richard Cœur de Lionne, Rutebeuf, Théroulde, Céline, Charles Martel, ou Isabelle la Catholique. Ces désignateurs signalent le ridicule, la démesure ou le despotisme exagéré de la mère. Le narrateur a ainsi recours à l’emphase ou, au contraire, à l’antiphrase pour décrit le personnage et ses gestes.

Si nous revenons aux manipulations de la mère sur les noms, nous constatons qu’elles dépassent celui du fils. Le père est également sa victime, puisqu’elle entreprend à son

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encontre un refus absolu de la dénomination. Elle le jette dans l’anonymat en le dépossédant de son prénom, elle parle de lui en utilisant le pronom indéfini « autre » (précédé de l’article défini « le »), lui refusant ainsi son identité nominale et sociale, et exprimant même le mépris à son égard. En outre, elle le nomme par le référent hyperonyme « le juif », terme à connotation négative puisque la mère considère les Juifs comme une race inférieure et usurpatrice. En refusant de le nommer, elle lui refuse aussi la singularité et l’existence même en tant qu’individualité différente des autres. Elle le confond dans une identité collective quand elle ne lui reconnait pas tout simplement une existence individuelle. En effet, « l’autre » est l’« indéfini », l’« inidentifiable », il est celui qui existe en dehors du narcissique et égocentrique moi. D’un autre côté, nous pouvons arguer que cette désignation qui réduit le père à l’anonymat a une « valeur prédicative »71

, puisque le père disparait très vite dans le texte et rejoint ainsi l’anonymat éternel.

Finalement, si le nom est un élément essentiel dans l’acquisition de l’identité, il est ici le lieu et le moyen qui résume les relations entre les personnages, il dénonce le regard des uns porté sur les autres. En d’autres termes, il peut servir d’élément d’accès à la pensée de celui qui désigne, auteur de la dénomination, comme Rolande dans Outremer, qui multiplie les noms, les déforme ou les efface tout simplement.

Au-delà de la personne de la mère et du rejet qu’elle témoigne à l’égard des autres et du père en particulier, la question soulevée par la dénomination renvoie non seulement à un malaise personnel tel qu’il peut se poser dans Ébauche du père et tel que le vit Morgan dans Outremer, mais à une période sombre de l’Histoire. Celle où les Juifs, traqués par un antisémitisme virulent, se dépouillaient de leur identité en changeant de nom espérant ainsi échapper aux exactions qui les guettaient de toutes parts. Cependant, dans Outremer, cette volonté de changer de nom n’émane pas du Juif lui-même mais de son bourreau, la mère. Le changement ne s’effectue pas dans le but de protéger le premier, mais pour le simple contentement du second qui refuse toute composante identitaire différente de la sienne. Le résultat est, nous l’avons constaté, le désarroi du fils et sa perplexité ainsi que l’interrogation suscitée chez les autres. Les divers questionnements du narrateur-personnage lui révèlent, en effet, l’absurdité de sa condition et celle de l’union de ses parents, ce « couple antithétique » (OU, p. 18) dont lui, son frère et sa sœur sont le résultat monstrueux. Leur union contre nature et leur histoire sont comparables à une « Légende » où les héros parentaux ne sont autres que

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Michel Erman, Poétique du personnage de roman, Paris, Ellipses, 2006, p. 42. L’auteur consacre un chapitre au nom (patronymes, prénoms, pseudonymes, surnoms), à ses valeurs et à ses motivations.

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« Minos » et « Pasiphaé ». Le narrateur use et abuse de ce terme pour souligner le non-sens qui entoure la relation qui a pu exister entre son père et sa mère.

Nous nous heurtons, une seconde fois, à cette question de la dénomination lorsqu’il s’agit de retrouver Alger sur la carte de France. Certes, il est davantage question de la géographie du pays, mais la question de l’identité se pose néanmoins quand il n’y a pas