• Aucun résultat trouvé

Le machinisme et l’imprimerie productiviste

La réforme intellectuelle

2.2. Le machinisme et l’imprimerie productiviste

Mais malgré les incantations « épiques » des nostalgiques de l’imprimerie, l’avancée du machinisme au XIXe

siècle s’avèrera irréversible.

2.2. Le machinisme et l’imprimerie productiviste

La typographie a régné sur le monde de l’imprimerie pendant plus de 400 ans grâce aux caractères mobiles en plomb et en relief pour les textes et la xylographie pour l’illustration. À partir du XVIIIe

siècle de nouvelles techniques de composition apparaissent, impulsées par les besoins d’une industrialisation naissante qui recherche des gains en qualité et de temps. Les systèmes progressent également. On passe de la presse à bras242 à la presse à platine243

puis à la presse à cylindre244 conférant à l’imprimerie un statut d’activité industrielle majeure245. Des améliorations sensibles se sont également manifestées pour l’impression des illustrations qui étaient jusque-là réalisées par gravure sur bois et sur cuivre. La gravure sur bois (bois de fil, ou de bout) était préférée à celle sur cuivre parce que ce dernier procédé imprimait en « creux » alors que le bois imprimait en « relief » et pouvait donc coexister dans le composteur avec les types. Pour la gravure sur le métal, il faudra attendre l’émergence des procédés photomécaniques (photogravure en particulier) qui permettront la mécanisation des techniques typographiques en attendant l’offset puis la photocomposition avant une virtualisation de la typo qui conduira de façon naturelle au numérique.

2.2.1. La lithographie à l’origine de la mutation photo-typographique

Avec la mécanisation de la composition, tout le travail manuel d’assemblage et de justification des lignes se faisait à l’aide de machines composeuses-fondeuses. Parmi les premières innovations techniques de l’imprimerie, l’invention de la lithographie par l’allemand Aloys Senefelder en 1796 est celle qui améliore considérablement les procédés de création et de reproduction à de multiples exemplaires des couleurs dans les illustrations, les affiches et les estampes. L’innovation technique de la lithographie consiste à utiliser une surface en pierre sur laquelle sont déposées des marques (texte ou image) à l’aide d’une encre grasse hydrophobe. La pierre est ensuite mouillée avec de l’eau. Un deuxième passage à l’encre permet à celle-ci d’adhérer exclusivement aux marques grasses qui sont ensuite

241

Extrait d’un document anonyme « la typographie ». http://www.perreyonstylos.com/images/Typographie.pdf

242 Les premières presses à bras imprimaient depuis le XVe siècle entre deux surfaces planes. « Un mouvement horizontal amène le berceau qui porte le marbre sur lequel repose la forme à imprimer ».

243

Avec les presses à platine, « la feuille est posée sur une platine qui viendra en contact de la forme, placée sur un marbre plat. Le marbre, généralement vertical, est fixe ; seule la platine est mobile et s’ouvre sous un angle de 45° »

244

« En octobre 1811, Kœnig et Bauer remplacent la platine par un cylindre. Grâce à ce système, on a pu augmenter le format du tirage. La feuille de papier est prise par les pinces d’un cylindre qui tourne en contact avec la forme placée sur un marbre plan animé d’un mouvement de va-et-vient horizontal ».

245

Dreyfus & Richaudeau (1977), classifient les produits de l’imprimerie en trois grandes catégories, à savoir la Presse, le Labeur (livres, catalogues, formulaires administratifs, etc.) et les Travaux de ville (plaquettes, factures, cartes de visite, etc.).

Chapitre 3 : la galaxie de l’imprimerie

transférées sur une surface imprimable (papier). Le processus a été amélioré vers les années 1850 en introduisant la photographie dans la fabrication de plaques lithographiques. Dans les années 1870 le processus de lithographie offset est inventé. L’invention de Senefelder deviendra, vers la fin du XXe

siècle, un « standard » d’impression. Pour en savoir davantage sur la découverte de l’art de la lithographie, nous renvoyons le lecteur à l’œuvre traduite en français de Senefelder (1819) ou à celle de Peignot (1819).

Le XIXe

siècle a offert un contexte favorable aux découvertes scientifiques et techniques lesquelles ont entraîné à leur tour un accroissement considérable de la production scientifique imprimée. L’imprimerie se devait de suivre le rythme non seulement de l’information scientifique et des savoirs techniques liés à ces découvertes, mais aussi, ne l’oublions pas, du développement comme phénomène de masse de la presse d’opinion, de la réclame, de l’édition sous la forme de feuilleton de très nombreux œuvres d’auteurs comme Dumas, Balzac, et tant d’autres. Cette profusion de textes générait une fabuleuse quantité de textes imprimés éphémères. Il fallait donc trouver une alternative mécanique à la composition manuelle des textes et des images. L’apparition de la linotype en 1886 par Ottmar Mergenthaler, a modifié en profondeur les rouages du système d’impression manuelle (Thompson, 1948). Il s’agit d’une machine qui réalise trois opérations successives : la composition, la fonte et la distribution. Elle est équipée d’un clavier qui permet à un « linotypiste » de composer des lignes de caractères sur une matrice qui vient se ranger dans un assembleur réglé selon la longueur de la ligne prévue. Le plomb est ensuite fondu pour produire le bloc de ligne dans le composteur. Les blocs de lignes sont ensuite transférés dans une galée246 pour former une page. L’usage de la Linotype se poursuivra dans le monde de la presse jusqu’à l’apparition de la photocomposition durant les années 1980.

En 1887, Tolbert Lanston, un avocat américain améliore, lui, le mécanisme de la Linotype grâce à une nouvelle machine, la Monotype, composée de deux machines distinctes et autonomes : un clavier et une fondeuse. Les deux composantes communiquent par l’intermédiaire d’un procédé qui permet, par la frappe d’un clavier, de délivrer une bande de papier perforé, dont le décodage par une machine fondeuse permet de fabriquer des lettres séparées assemblées ligne par ligne. Les composeuses-fondeuses Monotype produisaient selon les corps, entre 5 000 et 9 000 signes à l’heure, contre 1 000 à 1 400 en composition manuelle (Encyclopédie Axis, 1996).

La Monotype est un exemple concret d’emprunts entre plusieurs paradigmes techniques de l’information et de la communication. Elle concrétise une étape charnière dans la continuité ininterrompue de la filière technique de l’impression jusqu’à nos jours. Le concept de la bande perforée, et celui de son décodage par la fondeuse, sont une adaptation de l’invention du métier à tisser de Jacquard (1820) et du télégraphe de Morse (1844). Le premier (cf. note 342) est célèbre grâce à son système de cartes perforées, le grand succès du second (cf. note 347) est dû à l’utilisation d’une technique de transmission en deux phases, une saisie de texte codé suivi de l’envoi automatique du message.

L’originalité de la Monotype est décrite par Lanson en personne dans le texte de la patente qu’il a déposée en Grande Bretagne et aux États-Unis le 7 juin 1887 : « Mon invention se démarque largement des méthodes précédentes et procède selon un principe que je crois être radicalement nouveau. Au lieu de produire une ligne de composition, puis de la justifier, je

246

En composition de plomb, la galée est « un plateau en métal fermé sur eux ou trois côtés par des rebords à l'équerre, sur lequel on range les lignes de texte au fur et à mesure qu'elles sont composées. En photocomposition, on emploie le terme ‘sortie en galée’ pour indiquer un texte flashé en continu dans la justification voulue avant sa mise en page » (Martin, 2008).

Chapitre 3 : la galaxie de l’imprimerie

- 174 -

Mokhtar BEN HENDA. Interopérabilité normative globalisée des systèmes d’information et de communication. Mémoire HDR, Volume 1. Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, 2012

crée mes caractères pour une ligne donnée de manière à ce qu’ils forment, une fois assemblés, une ligne entière, justifiée et prête pour l'impression directe ou pour faire une impression à des fins de stéréotype ou électrotype sans autre manipulation »247.

Figure 16: Linotype

(Source : http://cerig.efpg.inpg.fr/dossier/impression-numerique/page01.htm)

Dans les deux cas de la Linotype et de la Monotype, le clavier, inspiré lui aussi du piano mécanique développé durant la deuxième moitié du XIXe

siècle248, est l’élément clé de la saisie. Comparé aux 50 touches d’un clavier de machine à écrire, un clavier de Monotype avoisine les 300 touches. Ce nombre de caractères reste limité cependant par rapport aux casses typographiques d'autrefois avec lesquelles il était toujours possible d'ajouter des casseaux (André, 2002). Dans la première moitié du XXe

siècle, la Linotype et la Monotype ont introduit de nombreux caractères qui continuent, même dans le monde numérique d’aujourd’hui, d’être amplement utilisés par l’industrie de l’imprimerie. La majorité de ces caractères utilisés est héritée de polices anciennes utilisées par des imprimeurs d’antan comme Manuce, Plantin, Baskerville et Bodoni, mais la Monotype et la Linotype ont également produit des caractères entièrement nouveaux, les plus connus étant le « Monotype », le « Gill Sans » et le « Times New Roman » (Eliot & Rose, 2011).

Sur le plan de l’illustration, dès le début du XIXe

siècle, la lithographie n’était plus satisfaisante. Avec les progrès scientifiques et techniques accumulés durant la révolution industrielle, particulièrement dans les domaines du travail des métaux et surtout de l’énergie électrique, apparaissait de nouveaux procédés photomécaniques. La lumière électrique donne lieu à deux techniques fondamentales utilisées dans l'imprimerie moderne : la photographie et la photogravure. Dès 1986, les progrès de la technique photographique ont stimulé les recherches qui visaient à remplacer le caractère en plomb par son image sur un film ou un papier photographique grâce à des substances photosensibles. De son côté, la photogravure a pu procurer, grâce à un appareil photographique appelé « banc de reproduction », un film

247

Texte original de la citation : "My invention is a wide departure from the previous methods and proceeds upon a principle, which I believe to be radically new. Instead of producing a line of composition and then justifying it I form my types for a given line in such manner as to cause them when assembled, to form a complete justified line ready for printing direct or for making an impression for stereotype or electrotype purposes without further manipulation ».

248 L’un des premiers modèles était le « pianista » d’Henri Fourneaux développé en 1863, mais le plus connu était le « pianola » de l’américain Edwin Scott Votey créé en 1895.

Chapitre 3 : la galaxie de l’imprimerie

négatif où les traits du document à reproduire apparaissent en transparence sur un fond opaque. La photogravure conventionnelle a été utilisée jusqu’aux années 1980-1982, moment qui marque le déclin de la typographie. Mais déjà vers le milieu des années 1950, étaient apparus les scanners de photogravure électronique.

L’atout majeur des deux techniques de la photographie et de la photogravure tenait au fait que l’on pouvait substituer aux lignes de caractères en plomb, des lignes de caractères sur film en imprimant une pellicule transparente (ou une feuille de papier couché) avant de la photographier. Gérard Martin dit de ces deux techniques :

« [Elles ont] considérablement accéléré la production et abaissé son coût, mais [sans avoir] modifié l'organisation existante, jusqu'au moment – les environs de l'année 1950 – où l'offset et l'héliogravure, ayant pris leur essor, ont imposé la méthode de travail en deux temps, qui est devenue universelle : le premier temps est l'élaboration, à l'aide des équipements et des techniques de la photographie, de films transparents portant les textes et les illustrations mis en forme et mis en place dans des pages (ou des doubles pages ou toutes autres surfaces) prêtes à l'impression ; le second temps est la préparation, à l'aide des équipements et des techniques de la photogravure, de films transparents portant les pages (ou les doubles pages ou les autres surfaces) prêtes à l'impression, associées dans le nombre convenant au format des presses » (Martin, 2008).

2.2.2. La presse à cylindre : de la rotative à l’offset

Pendant très longtemps, la presse a peu évolué sur un aspect particulier, celui de l’impression à plat entre le marbre et la platine. L’invention de Kœnig et Bauer en 1811 d’une presse à cylindres allait constituer un tournant technique majeur. À part le fait qu’elle réalise toutes les opérations de façon mécanique (de l’encrage à l’impression et à l’éjection de la feuille), la presse à cylindre allait rompre radicalement avec la platine traditionnelle. Le cylindre présente l’avantage d’exercer une plus forte pression sur la forme typographique (restée plane) et sur le papier pour donner une meilleure qualité d’impression249. Une fois actionnée à la vapeur (en 1814) puis par des moteurs électriques, la presse à cylindres s’est pleinement intégrée à l'ère industrielle. Pendant le XIXe

siècle et la première moitié du XXe

, plusieurs fabricants proposaient déjà leurs propres prototypes. L’industrie du livre et de l’édition des journaux s’en étaient alors emparées rapidement jusqu’à ce que la rotative, attribuée en 1847 à l'américain Richard M. Hoe, domine la scène mondiale des grands tirages et de l’impression en masse, d’où l’importance de l’essor de la presse au XIXe

siècle.

La presse à cylindre de Kœnig soufrait d’un défaut technique important : sa forme typographique plane en plomb engendrait un mouvement de va-et-vient qui ralentissait le processus, causait des vibrations et occasionnait des pertes d'énergie. La rotative, tout en étant une presse à cylindre, corrige ce défaut en adaptant la forme typographique à celle du cylindre rotatif. Techniquement, l’opération consiste à effectuer une composition traditionnelle lettre à lettre en caractères mobiles qui sert à produire une sorte de feuille en carton plastifié sur laquelle seront moulues en bloc les empreintes d'une forme typographique plane. En jargon d’imprimeur on appelle cela un « flan », sorte de xylographie pour réaliser le relief qui va permettre d’imprimer une page. Le flan sert donc de moule pour créer une forme typographique en plomb cintrée qui s'adapte au cylindre de la rotative. En donnant au flan

249

Les presses à platine ne pouvaient augmenter leur surface d’impression, car elles nécessitent une pression élevée, évaluée à 20 kg/cm2, soit près de 12,5 tonnes pour une feuille A4 (21 x 29,7). Enroulée sur un cylindre, la même feuille n’entrera en contact, successif et continu, avec les caractères que sur une ligne tangentielle exigeant une pression environ 60 fois inférieure (Encyclopédie Axis, 1996).

Chapitre 3 : la galaxie de l’imprimerie

- 176 -

Mokhtar BEN HENDA. Interopérabilité normative globalisée des systèmes d’information et de communication. Mémoire HDR, Volume 1. Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, 2012

une forme courbe pour adhérer à la forme du cylindre, le mouvement d’impression devient rotatif (d'où le nom de « rotative »), il génère moins de vibrations et consomme moins d’énergie. L’innovation introduite par William Bullock, en remplaçant les feuilles séparées par des bobines de papier250, rendra l’impression par rotative plus fluide, rapide et continue. Avec les rotatives on a compris que le système technique de l’imprimerie pouvait dissocier différentes phases du processus d’impression (surtout de pré-impression : composition, relecture et correction). Le flan de l’impression dans la technologie rotative pouvait aussi être imprimé à plat, notamment pour faire quelques tirages d’essai permettant de relire le texte après une première lecture lors de sa composition.

Les rotatives qui représentent un investissement très lourd resteront un paradigme récurrent du système d’imprimerie traduisant une sorte d’appropriation technoculturelle de savoir-faire indispensables à la gestion d’un ensemble technique complexe et massif, à sa rentabilisation, à la négociation avec les ouvriers, avec les syndicats « de la presse », etc. Le processus de gestion des rotatives est si différent qu’il sera techniquement et « syndicalement » distinct de la « presse du labeur » qui édite plus artisanalement des catalogues, des formulaires administratifs, des pamphlets et des livres (sauf ceux à grand tirage). Aujourd’hui presque tout s’imprime sur des rotatives alors qu’autrefois, mis à part les livres de poche, la totalité des livres s’imprimaient à la « page coupé ou non coupé ». Aujourd’hui, certains livres d’art, par exemple, s’éditent encore à la page. Mais les rotatives qui impriment des journaux à la cadence de 30 000 tours à l’heure, pliés, comptés, mis en paquets ficelés, sont encore utilisées par la majorité des journaux à grand tirage malgré l’émergence de la photocomposition et de l’imprimerie numérique.

250 La presse rotative utilise une très grosse bobine de papier produite au sortir d’un banc de fabrication en continu de l’usine à papier et qui arrive directement en train et en bateau jusqu'à l’imprimerie.

Chapitre 3 : la galaxie de l’imprimerie

Figure 18 : Principe de l’offset à 3 cylindres Source : Universalis

Parallèlement à la technique des rotatives, l'industrie graphique s'est dotée, dès le début du XXe

siècle, d'autres techniques d’impression dont l’offset, une forme évoluée de la lithographie. En fait, l’origine de l’offset remonte à 1875, quand Robert Barclay a conçu sa méthode lithographique d'impression sur fer-blanc selon laquelle l'impression est obtenue par un report de l’image depuis la pierre vers le métal par l’intermédiaire d'un cylindre couvert de carton (Le Ray, 1995). Cette particularité technique de l’offset allait inspirer plus tard les imprimantes laser et les photocopieuses pour remplacer l’impression directe par un report d'encre (toner) sur un tambour photosensible avant de la fixer sur un support papier251. Mais l’offset n’a pris de l’ampleur qu'à partir de 1904 quand Ira Rubel, un lithographe newyorkais, met au point une presse offset capable d’imprimer sur du papier. L'impression offset avait trouvé ainsi sa voie vers les grands tirages d’ateliers, notamment les travaux en couleur. Elle reste toutefois limitée à un nombre réduit de domaines, particulièrement artistiques, jusqu’à l’arrivée, dans les années 1960, de la photocomposition qui la libèrera de l'incompatibilité de la composition au plomb avec les méthodes photographiques. En effet, si la méthode offset de Rubel s’était inscrite dans la lignée des techniques de la photographie et de la photogravure, c’était essentiellement grâce à trois éléments clés. Primo, le procédé offset exploitait l'action de la lumière sur des produits photosensibles afin de distinguer les zones imprimables des non imprimables. Secundo, il utilisait des feuilles métalliques souples enroulées autour d'un cylindre à la place des pierres lithographiques. Tertio, il supprimerait le contact direct entre

251

Contrairement à une imprimante matricielle qui injecte l’encre directement sur la surface d’impression, le processus électro-photographique (imprimante laser ou photocopieuse) procède par le report du toner (poudre d’encre) sur un tambour photosensible chargé électro statiquement. Une image électrique de l'original est créée sur le tambour photoconducteur qui est ensuite recouvert de particules de toner. Le toner, chargé négativement, est attiré par les parties chargées positivement du tambour. En tournant, celui-ci dépose le toner sur le papier. Pour définitivement fixer le toner, le papier passe par une unité de fusion qui comprend habituellement deux rouleaux enduits de caoutchouc de silicone : le rouleau de fusion et le rouleau de pression. Les silicones sont utilisées dans divers degrés de dureté pour assurer une surface de contact suffisamment grande et une période définie de contact entre le toner et l'unité de fusion. La poudre de toner est chauffée à des températures de plus de 120°C pour être portée à un état de fusion. Dans cet état fluide, elle pénètre dans la couche supérieure du papier. Quand il refroidit, le toner est fixé en permanence sur le papier.

Chapitre 3 : la galaxie de l’imprimerie

- 178 -

Mokhtar BEN HENDA. Interopérabilité normative globalisée des systèmes d’information et de communication. Mémoire HDR, Volume 1. Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, 2012

les formes imprimables et le papier (d’où son nom de offset voulant dire en anglais décalque ou report)252. Le développement technologique qu’a connu la période après la deuxième guerre mondiale a rapidement conduit à d’autres évolutions dans les procédés techniques de l’imprimerie. Pendant cette période, le monde avait d’importants besoins en imprimés pour lesquels les techniques du moment (la photogravure surtout) ne s’avéraient plus suffisamment performantes, surtout en termes de cadence de production.

2.2.3. La photocomposition et les débuts de l’imprimerie programmée

Dès les années 1940, les systèmes d’imprimerie fondés sur le plomb tombent en désuétude. Ils répondaient de plus en plus difficilement aux besoins d’une productivité rapide et croissante à cause de la lenteur mécanique et des délais relativement longs nécessaires au refroidissement de l'alliage du métal utilisé dans la fonte des caractères. La composition en plomb devenait de plus en plus handicapante face au perfectionnement des méthodes photographiques et à l'essor de la publicité et de la presse périodique. L’offset en était