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L’imprimerie digitale et la virtualisation du système typographique

La réforme intellectuelle

2.3. L’imprimerie digitale et la virtualisation du système typographique

Avec la troisième génération, les techniques de photocomposition ont permis d’exploiter les lettres stockées sous forme numérique au moyen d'un dispositif à écran cathodique assurant leur exposition photographique. C’était le début de la composition programmée qui faisait usage des outils informatiques de l’époque pour des compositions rudimentaires (comparées à celles d’aujourd’hui). Cette troisième phase fut également marquée par l’introduction sur le marché d’une machine qui allait bouleverser l’imprimerie programmée sur plus d’un aspect : un mini-ordinateur que la société DEC (Digital Equipment Corporation) en 1965 pour contrôler, de façon intégrée, tous les éléments et en particulier les opérations du système de composition. Cette méthode apportait le principe de la modularité dans les systèmes d’imprimerie qui permettait de contrôler à la fois les claviers de saisie, les terminaux à écran cathodique, les imprimantes et les photocomposeuses de façon autonome et sans distinction des marques de fabrication. Les premières générations de systèmes électroniques en réseaux distribués qui allaient ensuite permettre que se généralise le principe de la dématérialisation de la lettre d’imprimerie. Par dématérialisation de la lettre d’imprimerie, nous entendons le remplacement, depuis les années 1970, des photomatrices « classiques » par les « bitmaps » définis selon des algorithmes et des pixels qui permettent de décrire avec précision les traits des caractères et de les manier avec des moyens informatiques. Avec la typographie numérique, le caractère est totalement dématérialisé, ce qui préfigure le développement, vingt ans plus tard, de la PAO (Publication assistée par Ordinateur).

255L’appellation fait référence au photon qui est une particule élémentaire de la lumière. Le photon transmet l'interaction électromagnétique, et donc la lumière en sa qualité d'onde électromagnétique.

Chapitre 3 : la galaxie de l’imprimerie

Parmi les premières machines de la troisième génération, la Digiset, commercialisée en 1967 par la société Hell, traitait toute la chaîne d’impression (y compris le flashage256) par des moyens entièrement numériques. Elle décomposait « chaque caractère en une série de traits juxtaposés qui pouvaient être ensuite tracés par le faisceau lumineux d'un écran cathodique pour restituer le caractère entier. Les points de départ et d'arrivée de chaque trait étaient stockés en mémoire par la méthode de codage dite « de parcours » (Wallis et al., 1994). La seule contrainte qui consistait à faire saisir les données par des clavistes, a été rapidement dépassée dès que la photocomposeuse est devenue un simple périphérique dans un système d’impression informatique entièrement automatisé.

Parmi les améliorations des photocomposeuses de troisième génération, figurent aussi les modalités de l’affichage visuel des différentes étapes de la composition avant même l’opération de flashage. Des écrans de visualisation ont été introduits dès 1968 dans les photocomposeuses des sociétés Cossor en Grande-Bretagne et Hendrix aux États-Unis. 2.3.1. Le laser et l’imprimerie sans impact

La quatrième génération des photocomposeuses était marquée par le remplacement de l’écran cathodique et des systèmes optiques traditionnels des photocomposeuses xérographiques (technique des photocopieuses257) par un faisceau laser commandé par ordinateur pour imprimer les lettres stockées sous forme numérique. C’est l’entrée en scène des « photocopieuses intelligentes » et des imprimantes laser, conçues depuis 1975 comme des périphériques informatiques, rapidement intégrées dans les différents secteurs de l’activité économique et administrative. La qualité première du laser est l’impression sans impact (NIP : Non-Impact Printing) qui s’effectue sans pression sur la feuille de papier (cf. note 251). L’impression sans impact constitue alors la meilleure alternative pour l'impression sur demande et les petits tirages. Situées au carrefour de l’informatique et de la bureautique, les technologies NIP étaient supposées rivaliser avec les procédés d'impression classiques à grand tirage comme l’offset ou les rotatives. Mais la pratique montre que les deux techniques se complètent, même si parfois elles se chevauchent sans entrer clairement en concurrence. L’impression laser est une excellente technologie de support matériel « potentiel » dans l’impression à la demande que permet le système numérique. Elle représente un moment important dans le passage de la presse productiviste de masse (période de l’édition industrielle de masse) à l’impression numérique à la demande, à l’« autoédition » et à

l'e-procurement (la gestion des approvisionnements en ligne). Nous aborderons ces concepts dans

le point suivant relatif aux impacts de l’imprimerie sur l’activité éditoriale.

La première photocomposeuse laser de quatrième génération, la Lasercomp de la société Monotype, était équipée d'un générateur d'images tramées plus connu sous l’acronyme RIP (Raster Image Processor) qui permettait de traiter sans distinction les textes et les images numérisés. David Hedgeland, auteur de la technique de tramage, définit le RIP comme « un dispositif qui crée une description symbolique d'une page, avec le type, la taille et la forme des points [c.-à-d. pixels], et qui arrange cette description dans une organisation de lignes à scanner en sortie par un dispositif de tramage »258. Selon (Wallis et al., 1994), « La fonction

256 Le flashage est le fait de réaliser un film à partir d’un fichier informatique. Le dictionnaire Larousse en ligne, éd. 2009, définit le terme flashage en rapport avec la publication assistée par ordinateur en tant que « production, par une photocomposeuse, de films et de bromures de textes composés et mis en pages ».

257 La xérographie est un procédé d'impression électrostatique qui permet de reproduire à sec des données (texte, images) sur n'importe quel support grâce à une poudre spéciale qui remplace l'encre.

258 Original de la citation « a device which created a symbolic description of a page, with type, point size, shapes and pictures, and processes that description into an organization of scan lines for output by raster device"

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du RIP était de réorganiser les données en provenance de la photocomposeuse (texte) et du scanner (image) afin qu'elles puissent être restituées, ou flashées, au moyen d'un laser balayant le support photographique ». Par cette technique, le texte n’est plus traité comme une chaîne de caractères, mais comme une image composée de points (pixels) avec des coordonnées d’adressage à deux dimensions. La description se fait alors par page entière et non plus par ligne, et encore moins par caractère. C’est la technique de codage connue sous le nom d’« image bitmap ». Le Bitmap est l’un des nombreux langages de description des pages numérisées qui permettent aux ordinateurs de coder l’information sur les types de polices, leur taille et positionnement, la rotation de l'écran, le positionnement requis pour les éléments graphiques, etc. Une telle description du contenu de la page peut alors être calculée par le processeur de tramage afin de produire l’image requise. Le PostScript d’Adobe Systems est l’un des nombreux langages de description de page qui a « démocratisé » la technique de la typographie numérique, réservée à ses débuts aux systèmes spécialisés de photocomposition. Il a été introduit en 1984 pour devenir très rapidement le standard de l'industrie de l’édition numérique.

Grâce à la généralisation de la micro-informatique, la typographie numérique est désormais à la portée de tous. Depuis les débuts de la micro-informatique des années 1970, le microprocesseur Intel a été intégré dans la photocomposeuse Ultracomp de la société Automix. En 1977, la société Xenotron a aussi intégré des microprocesseurs de la société DEC dans ses postes d'édition. Les gros systèmes de composition ont de leur côté opté pour le Personal Computer d'IBM dès sa mise en vente en 1981, et la société Linotype a choisi d’incorporer à ses postes d’édition le processeur de l’Apple II. Conséquence de ces innovations technologiques dans les domaines de la micro-informatique et de l’impression numérique, l’imprimerie allait connaître un bond en avant dans la convergence des techniques et la démocratisation des usages. La quasi-totalité des procédés d’impression sont aujourd'hui numériques et, de ce fait, peu importe l’instrument employé : imprimante, photocopieur ou presse.

2.3.2. L’impression numérique entre la rupture et la continuité du paradigme typographique

Le terme « impression numérique » inclut toute méthode qui utilise des fichiers électroniques pour produire un document imprimé à partir des points d'encre, de toner ou de teinture. Son application dans les processus d'impression a éliminé la plupart des étapes manuelles impliquées dans les mécanismes d'impression traditionnels. Nous l’aborderons ici successivement selon deux types d’usages : industrie de la presse ou bureautique. Les techniques du digital ont rapproché les deux univers vers des usages, des spécificités et des résultats très similaires. Une presse numérique fonctionne à bien des égards comme une imprimante d'ordinateur (ou une photocopieuse) plutôt que comme une presse d'imprimerie classique. Mais elle est conçue pour produire de grandes quantités de documents et à des vitesses beaucoup plus rapides que la plupart des imprimantes d'ordinateur ou des copieurs. Un grand nombre de presses numériques existent sur le marché, offrant de nombreuses opportunités non disponibles avec l'impression offset.

Les presses numériques peuvent être classées en deux catégories principales définies selon deux techniques d’impression différentes : par l’utilisation d’une imagerie directe ou d’une imagerie variable.

La première catégorie (imagerie directe), apparue au début des années 1990, utilise des fichiers électroniques pour créer des films ou des plaques pour impression. Elle se subdivise

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elle-même en deux sous catégories : une technique d’impression par flashage et une autre par plaque.

La première sous-catégorie implique la préparation électronique d'une application d'impression qui inclut le processus de conception et la production d’un film à partir d'un dispositif de photocomposition ou « flasheuse ». Le film est ensuite utilisé pour créer une image sur des plaques d'impression qui sont montées sur une presse conventionnelle afin de produire des documents imprimés. Cette technique d'imagerie est de moins en moins utilisée car les imprimantes sont contrôlées par des processus entièrement automatiques.

La deuxième sous-catégorie de l’imagerie directe est celle d’une impression d’ordinateur à plaque (Computer-to-Plate) qui se subdivise elle-même en deux groupes : « ordinateur à plaque » et « ordinateurs à plaque sur presse ». Aussi connue comme une technique d’exposition (insolation) numérique, la production de plaques d'impression directement à partir de l'ordinateur comprend la conception électronique et l'imagerie directe des plaques d'impression à partir des fichiers informatiques. Après la phase d’imagerie numérique, les plaques sont montées sur des presses classiques pour impression contrairement au process d’impression dit « ordinateur à plaque sur presse » dans lequel l'image est transférée directement à partir des fichiers numériques vers le support d'image déjà monté sur une presse. Selon cette typologie, une presse offset est considérée comme une presse d'imagerie directe, c.-à-d. un peu comme une presse offset conventionnelle sauf que le support de l'image (plaque) peut être recomposé pour chaque tirage, éliminant ainsi, dans le processus d’impression conventionnelle, l'étape du changement manuel des différentes plaques pour chaque type de tirage.

La deuxième catégorie d’impression numérique, arrivée avec les premières presses électro-photographiques en 1993, est celle de l’imprimerie numérique à imagerie variable, également connue comme une impression d’ordinateur à imprimante « Computer-to-Print ». Il s’agit d’un processus entièrement numérique qui couvre aussi bien le processus de conception que les fonctions de prépresse et d'impression. Ce système, utilisé par les presses numériques, utilise un moteur d'impression qui permet au support d'image d’être régénéré à chaque tour de presse pour chaque page imprimée, permettant ainsi de produire des applications d'impression personnalisée dans lesquelles chaque page est imprimée différemment de l’autre. C’est un des principes partagés avec les imprimantes bureautiques. Soulignons ici la continuité de la filiation historique des techniques d’impression, une technoculture qui évolue sans interruption depuis Gutenberg. Les techniques et les méthodes d’imprimerie ont souvent muté, laissant entrevoir des formes de rupture dans les procédés de composition et dans la nature structurelle des produits (nous aborderons ces formes de rupture dans les séquences suivantes). Mais ces techniques et méthodes ont toujours agi sous l’influence de principes fondamentaux qui se sont réadaptés et régénérés sur la durée (par adoption ou par rupture) sur les acquis des expériences précédentes. L’impression numérique est, de ce fait, l’un des paradigmes technologiques qui évolue dans le même chaînage technoculturel englobant. Pourtant, la mutation technique du numérique par rapport au poinçon et à la presse typographique ne l’isole pas du principe fondateur de l’imprimerie, celui de la systématisation du processus de reproduction de l’écrit par des procédés non manuscrits (mécaniques, techniques et technologiques). En distinguant quatre filières différentes d’imprimerie numérique : le « Computer-to-Print (CTPrint) et le Computer-to-Press (CTPress) de même que l'impression classique distingue le Computer-to-Film (CTFilm) du

Computer-to-Plate (CTP) », (Rousset, Rouis, & Sohn, 2001) observent la réduction progressive

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quatre filières sont reliées à un dénominateur commun et à un paradigme unique, celui du « ripage » (cf. note 258) ou tramage graphique des données (Figure 20).

Figure 20 : Les quatre variantes de la chaîne graphique (Source : Rousset et al. 2001)

2.3.3. L’impression bureautique et la convergence numérique

Les imprimantes pour la bureautique héritent amplement des caractéristiques des presses numériques et partagent avec elles des techniques et des procédures communes, toutes issues des technologies numériques.

L’impression numérique bureautique se décline normalement en deux sortes de produits : des documents imprimés sur un support dur, généralement du papier, et l’impression sur un périphérique d’affichage électronique (écran d’ordinateur, vidéoprojecteur, tableau électroniques, iPad, liseuse électronique). L’un et l’autre font respectivement la distinction entre deux modes de publication : la PAO (Publication Assistée par Ordinateur) et la PréAO (Présentation Assistée par Ordinateur).

Dans le cas d’une impression sur un support solide (papier), contrairement aux imprimantes traditionnelles dont le (ou les) jeu(x) de caractères et (ou sont) composé(s) de façon mécanique par un système de marteaux (machine à écrire mécanique, imprimante à boule, imprimante à « marguerite »), les imprimantes numériques utilisent des jeux de caractères formés à partir d'une matrice de points. Désormais, la notion de type de caractères se virtualise totalement. À aucun moment de la composition numérique, une forme matérielle palpable du caractère n’est disponible avant son impression/affichage final(e), alors que dans tous les anciens procédés (du poinçon au flan de l’offset ou au film de la photocomposition), une silhouette compacte du caractère (en relief, creuse ou plane) était préalablement fixée sur un support intermédiaire d’impression (forme, flan, film). Depuis les premières imprimantes

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à aiguilles (imprimantes matricielles) jusqu'aux imprimantes laser en passant par celles à jet d'encre, le principe clé consiste à reproduire la forme des caractères par une impression de points comme phase ultime du processus. Pour y parvenir, le périphérique d’impression (imprimante ou écran) dispose de tables de codes numériques qui définissent une représentation en mode « bitmap » d’un ou de plusieurs jeux de caractères d’impression259. Pour imprimer/afficher, le périphérique interprète le code numérique du caractère concerné et agit en conséquence pour reproduire sa forme sur le support utilisé (papier ou écran) selon la technique utilisée (impact, jet d’encre ou faisceau laser)260. Comment alors, en l’absence d’une forme préalable à reproduire, les machines numériques appréhendent-elles la forme des caractères et la disposition du texte à imprimer ou à afficher ?

Dans le cas d’une impression sur un support papier, les imprimantes numériques sont dotées d’un langage particulier qui « explique » à l'imprimante ce qu'elle est censée faire par rapport à la police de caractères et à leur taille, au format du papier employé, aux valeurs d’interlignage, etc. Chaque fabricant d’imprimantes utilise un langage PDL (Page de Description de Langage) dont le rôle est de permettre la communication entre l’ordinateur et le périphérique d’impression. Après le langage binaire employé par les imprimantes matricielles à aiguilles, la société Hewlett-Packard a mis au point le langage HP-GL (Graphic Language), puis HP-GL II, un langage graphique interprété et structuré en commandes. Le langage PCL (Printer Command

Language), un langage indépendant des fabricants, vint ensuite prendre place sur les

imprimantes laser et jet d’encre. Son principal inconvénient était sa non-conformité avec la majorité des environnements Apple, une contrainte à laquelle le langage Postscript apportera une réponse unanimement adoptée par toutes les applications graphiques multiplateformes. Il s’agit d’un langage d’impression qui fait appel à des collections de formes géométriques (formes vectorielles) plutôt qu’à des matrices bitmap. « Contrairement à PCL, le langage PS est indépendant du périphérique. Ceci signifie que le PS constitue toutes les données relatives à l’impression et ne se base pas sur l’imprimante pour décrire les données. Cela lui permet d’avoir une sortie cohérente et égale lorsque le job [tache d’impression] est imprimé sur plusieurs périphériques de sortie. Plus précisément, nous pouvons dire que les objets graphiques seront compatibles et, dans certains cas, de meilleure qualité qu’avec PCL. Toutes les imprimantes PS contiennent un interpréteur qui exécute les instructions Postscript » (Cornaz, 2010). Techniquement, « le PostScript assure l'interface entre les logiciels de traitement de texte ou de mise en page et les logiciels graphiques. Il permet de produire page par page des ensembles comportant caractères et images. Les caractères sont définis non pas point par point (procédé bitmap) – qui oblige à dessiner des polices différentes, selon le corps – mais de façon vectorielle, par les courbes (dites de Bézier) ; leur forme est recalculée au moment de l'impression pour un corps donné. Les calculs effectués par les programmes PostScript permettent d’obtenir la meilleure sortie possible, en fonction du corps choisi et de la résolution de l'imprimante » (Jacques Anis, 1998). Aujourd’hui, le langage PostScript s’est imposé comme un standard incontournable de l’impression numérique. Il est adapté d’emblée aux capacités techniques des imprimantes laser.

L'impression numérique commence avec la création du fichier du document à produire (le texte et les images à imprimer). Indépendamment du programme utilisé pour créer le fichier

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Ce qui est important de retenir en revanche, c'est qu'en ce qui concerne le contenu du message à imprimer, il doit exister un code qui définisse parfaitement l'ensemble des caractères de l'alphabet d'une (ou de plusieurs) langue(s) donnée(s). Ce code, dans le cas de systèmes communicants, comme c'est le cas sur l'Internet, doit être adopté par toutes les parties qui décident de communiquer entre elles ; faute de quoi, il apparaîtra des aberrations dans les textes imprimés (Caleca, 2005).

260 Certains caractères dans une table de codes ne sont pas destinés à l’impression. Il s’agit de caractères de commande qui gèrent, entre autres, la disposition du texte dont les retours à la ligne, le saut de ligne, etc.

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ou pour l’imprimer, le fichier est converti par une technique dite RIP (Raster Image Processing) en une trame d’image (cf. note 258). Une trame est une grille de coordonnées en x et y sur un espace d'affichage. Le fichier d'une image tramée identifie les coordonnées qui seront activées. Une image tramée est parfois appelée une image bitmap car elle contient des éléments d’information directement associés à la grille d'affichage. Les formats de fichier BMP, TIFF, GIF et JPEG sont tous des exemples de types de fichier d’images tramées. Afin de les préparer pour l'impression numérique, les fichiers doivent être « ripés » pour créer le

bitmap qui guidera le dispositif d'imagerie (généralement laser ou jet d'encre) pour imprimer

les points au bon endroit. Les appareils d'impression numérique utilisent une variété de technologies pour créer l'image : toner sec ou humide, jet d'encre, systèmes à base de colorants ou de pigments. Les plus fréquemment utilisées sont des imprimantes à jet d'encre et à toner sec.

Une imprimante jet d'encre utilise des gouttelettes d’encre extrêmement fines pour créer l'image sur le papier. Les gouttelettes d'encre sont contrôlées par des signaux numériques qui utilisent une méthode spécifique – flux continu, thermique goutte à la demande, piézoélectrique goutte à la demande – pour forcer l'encre liquide hors des cartouches et la pulvériser sur le papier. Les gouttelettes d'encre font généralement entre 50 et 60 microns, elles sont plus petites qu'un cheveu humain (70 microns) mais plus grandes qu'une particule