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CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE

I.3.1 Présentation du pays

1.3.2 Le système éducatif sénégalais

1.3.2.1 La structure du système éducatif sénégalais

L’organigramme du système éducatif comporte deux types de services : des services centraux et des services décentralisés. Les services centraux, localisés dans la capitale Dakar, sont constitués des directions nationales et des services rattachés au cabinet ministériel. Dans chacune des quatorze régions du pays se trouvent des services déconcentrés représentés par les inspections d’académie (IA). Celles-ci sont chargées de l’administration de l’éducation au niveau intermédiaire. L’Inspection d’académie a sous sa tutelle des Inspection de l’Éducation et de la Formation (IEF), qui sont chargées de la direction administrative des programmes éducatifs au niveau local aussi bien pour le secteur formel que pour celui du non formel (alphabétisation, écoles communautaires de base, etc.) (Anadón, 2006; CONFEMEN et République du Sénégal, 2010, 2010; MEN, 2013; République du Sénégal, 2014, 2015; Singh, 2011).

Sur le plan de la mise en œuvre des programmes d’enseignement, le système éducatif sénégalais est subdivisé en cinq niveaux hiérarchisés, allant du préscolaire au supérieur. Il présente également deux sous-secteurs, celui de l’enseignement formel qui représente le secteur de l’enseignement général et de la formation structurée, et celui de l’éducation non formelle qui constitue une alternative offerte aux jeunes, aux jeunes adultes et aux adultes non scolarisés ou ayant trop tôt quitté du système éducatif, de sortir de l’illettrisme. L’organigramme que nous décrivons subséquemment intègre l’éducation non formelle (figure 3). Cependant, la structuration par niveau n’est pas systématique dans ce sous-secteur de l’éducation au Sénégal.

L’enseignement préscolaire

Le préscolaire accueille les enfants âgés de trois à cinq ans pour trois années d’études réparties en trois sections : la petite section, la moyenne section et la grande section.

L’enseignement préscolaire n’est pas obligatoire, mais les enfants l’ayant suivi ont l’avantage d’être admis à la première année du cycle primaire, le cours d’initiation (CI), à l’âge de six ans s’ils le désirent, au lieu des sept ans exigibles pour les autres Bureau international d’éducation (BIE/UNESCO, 2010).

Figure 3. Structure du système éducatif sénégalais

Adapté de UNESCO-BIE (2010, p.31) : La structure du système éducatif sénégalais L’enseignement élémentaire

Il accueille les enfants de sept à douze ans, sur six années d’études. Il est sanctionné par le certificat de fin d’études élémentaires (CFEE). Le concours de l’entrée en sixième, qui permettait, il y a quelques années, d'accéder à l'école secondaire, n’est plus déterminant dans le passage au cycle moyen, du fait de la fixation de l’âge de fin de scolarité à seize ans.

L’enseignement moyen ou premier cycle du secondaire

Il concerne les élèves admis à l’entrée en sixième avec une moyenne d’âge de 13 ans. Il est dispensé dans les collèges sur une période de quatre années d’études, allant de la sixième à la classe de troisième. Il est couronné par le Brevet de fin d’études moyennes (BFEM) (Anadón,

25 Éduca on préscolaire Pe te sec on Grande sec on Moyenne sec on Enseignement élémentaire Cours d’ini a on Cours élémentaire 1ère

Cours préparatoire Cours élémentaire 2e Cours moyen 2eannée

Cours moyen 1ère

CEFE

Enseignement

moyen QuatrièmeCinquièmeSixième Troisième BFE M FPC FI ESG 2e Tle 1ère EST FPL BAC BTS DEP ET. E. SUP. INS. UNIV S T L&SH MP SJP/SEG F A C U L T É S ACRONYMES CEFE= Cert. Étu. Fin . élémentaire BFEM=Brevet de fin d’ét. Moy. ESG=Enseignement sec, géné EST=Enseig. Second. techniq FPL=Forma on prof. longue FPC-Forma on prof. courte FI= Forma on ins tuteurs SJP/SEG= Sc. Jurid. Pol. Éco… MP=Médecine-pharmacie L&SH=Le res et Sc. Hum. S T=Sc. et technologie INS. UNIV ET. E. SUP

2006; Banque mondiale, 2011; CONFEMEN et République du Sénégal, 2010), qui constitue la passerelle entre le cycle moyen et le cycle secondaire. Ces trois premiers niveaux, à savoir le préscolaire, l’élémentaire et le moyen, constituent le cycle fondamental dans le système éducatif sénégalais qui, complété par le secteur non formel à travers des programmes d’alphabétisation, correspond à l’éducation de base. Le préscolaire n’est pas obligatoire, car en réalité il n’est pas accessible à tous. Le secteur du non formel a, ces dernières années, gagné en importance grâce au Programme d’action national de l’EPT élaboré en mai 1991 (Anadón, 2006; Ollagnier, 2010; Raya, 2012). Toutefois, il ne permet généralement pas aux bénéficiaires d’accéder à des études supérieures.

L’enseignement secondaire et supérieur

L’enseignement secondaire présente deux branches, une branche générale et une branche technique. Il est dispensé dans les lycées d’enseignement général et technique sur trois ans, de la classe de seconde à la classe de terminale. Il trouve à son terme l’examen du baccalauréat, premier diplôme universitaire au Sénégal. À l’issue du baccalauréat, les diplômés s’orientent suivant leur filière vers six facultés d’enseignement supérieur (voir figure 3) (CONFEMEN et République du Sénégal, 2010; MEN, 2015; UNESCO/BREDA, 2010).

L’enseignement supérieur sénégalais connait d’importants changements depuis le début des années 2000 avec la création de nouveaux centres universitaires régionaux publics et l’apparition de nombreux instituts privés d’enseignement supérieur, surtout professionnel. Il y a également l’accroissement des effectifs qui sont passés de 40 000 en 2000 à 91 000 en 2008 et l’évolution des programmes vers le système licence-master-doctorat (LMD) (ADEA et REESOA, 2008; MEN, 2013). La réforme LMD a introduit de nouvelles mesures permettant de modifier le système d’enseignement supérieur pour davantage l’adapter aux standards internationaux (ADEA et REESOA, 2008).

Le système éducatif sénégalais, tel qu’il se présente aujourd’hui, avec toutes ses caractéristiques, d’un point de vue tant quantitatif que qualitatif, au plan structurel, en ce qui concerne son organigramme et ses programmes, est le résultat d’une relativement longue évolution. En effet, depuis la création de la première école française en 1817 à Saint-Louis du Sénégal, pour les colonies françaises d’Afrique de l’Ouest française (AOF), de nombreuses politiques, réformes

et rencontres nationales ont contribué à donner au système éducatif sénégalais son visage actuel. Dans la section qui suit, nous présentons le cadre juridique avec les principales politiques et réformes qui ont marqué l’évolution du système éducatif sénégalais.