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3 Discussion

2.2 Les séances collectives

3.2.2 Posture et accompagnement

Les interventions psychomotrices auront aussi pour fonction « l’intégration au cours du mouvement de quatre paradoxes » que développe Olivier Robert (2004, p. 187). En effet, ces 4 principes retrouvés chez l’athlète peuvent aussi être repéré dans la performance motrice des joueurs de football.

« Il s’agit d’abord de favoriser un projet d’intensification de l’effort […] tout en préservant mon adresse. » Ce paradoxe est pris en considération dans l’accompagnement individuel des joueurs qui a pour but de les aider à moduler leur vitesse d’exécution pour en trouver une adéquation avec l’adresse et la précision du mouvement.

« Maintenir sa vitesse tout en changeant l’orientation du grand axe du corps » sera une des corrections posturales les plus importantes, leur permettant d’exécuter une coordination complexe de manière adaptée tout en étant disponible à la prise d’informations extéroceptives.

Nous pouvons prendre l’exemple d’une conduite de balle à haute intensité sur un des couloir (débordement) suivi d’un centre. L’information visuelle ne peut être détectée que si le contrôle postural du joueur est adapté. De plus, dans cette situation, un schéma corporel finement intégré sera obligatoire pour permettre une adaptation posturale et instrumentale afin d’exécuter un centre efficace.

« Exécuter une pression plus forte au sol tout en réduisant autant que possible la durée de l’appui » sera envisagée en développant les qualités d’équilibration des joueurs. Les appuis et leurs reprises étant un facteur important dans l’équilibration il s’agira de contextualiser le

65 déséquilibre. L’accompagnement visera alors à discriminer des phases statiques où l’appui sera plutôt sur toute la partie inférieure du pied et des phases dynamiques « d’aller vers » durant lesquelles l’appui se fera plutôt sur la pointe de pied permettant l’explosivité.

Enfin, « maintenir un équilibre d’alignement tout en organisant un déséquilibre d’orientation » rejoint les points précédents et axe l’accompagnement vers le contrôle postural et le schéma corporel.

Notre accompagnement et notre posture auprès des jeunes devront être individuels pour saisir les spécificités psychomotrices de chacun. En effet, dans nos interactions, il s’agira d’accompagner la correction posturale, favoriser l’équilibre et la répartition adaptée tonique entre les zones effectrices du mouvement et les zones stabilisatrices, favoriser la gestion émotionnelle et développer les capacités cognitives inhérentes à la pratique du football. Ces dernières permettront au joueur une prise d’informations et de décisions complexes dans un laps de temps court. Nous pouvons voir à travers ces objectifs qui découlent de l’amélioration des fonctions psychomotrices développées en amont, l’importance de la Boucle Sensori-Psycho-Motrice et ces 3 versants qui doivent être envisagé.

Les ateliers psychomoteurs créés permettent des stimulations psychomotrices de diverses natures. Le but sera de placer le joueur dans une configuration d’apprentissage et d’expérimentation de ses capacités psychomotrices. Par ailleurs, si nous reprenons les facteurs de maîtrise corporelle décrits par Le Boulch en 1995, proposer de nouvelles habiletés motrices, lorsqu’elles sont automatisées, enrichirait le panel de stéréotypes moteurs. A partir de ce point, le but sera axé sur la généralisation et la décontextualisation de l’habileté acquise en variant les conditions d’apparition. Il s’agira alors de favoriser « la plasticité opposée à la persévération » qui signe le principe même de l’adaptation. Pour se faire, la stimulation des processus sensoriels sera de mise pour analyser différents signaux extéroceptifs.

De plus, notre accompagnement aura pour but d’interroger les ressentis corporels des joueurs favorisant ainsi leur conscience corporelle.

66 3.2.3 Apport de la conscience corporelle

« La conscience corporelle est la clé de l’amélioration. » (Pes, 2017, p229). Différentes thérapies sont développées autour de ce postulat. On peut notamment citer la thérapie Feldenkrais. Mais dans le cadre de cette étude, la conscience corporelle se montre surtout comme un moyen intéressant d’accompagner l’amélioration des performances des futurs sportifs de haut niveau. Notre but sera, appuyé par la relation, de guider et d’accompagner la prise de conscience corporelle des joueurs.

« Par prise de conscience, Feldenkrais entendait la capacité humaine de pouvoir aussi diriger son attention à l’intérieur, sur soi-même. » (Association Suisse Feldenkrais, 2016, p.6). Il s’agira alors de permettre à l’enfant de placer et porter son attention à ses différentes afférences sensorielles. De plus, « la prise de conscience relie notre « moi » avec le monde alentour, notre monde extérieur avec notre monde intérieur ». Ce qui nous intéressera ici, c’est la conscientisation de l’impact de l’environnement sur nos sensations et actions et inversement.

Également, cet accompagnement permet d’ancrer les joueurs dans une écoute individuelle et subjective. Ces joueurs, sans arrêts placés et ordonnés dans un système collectif, se retrouve alors enfin dans une unicité corporelle. « L’expérience n’est alors plus vécue comme une comparaison entre le résultat attendu et le résultat effectif de l’action (assujettissement à la norme sociale) mais comme un acte créatif, révélateur des modalités relationnelles établies transitoirement, en cet instant, entre soi et son environnement. » (Robert, 2004, p.190). L’intérêt de prendre conscience des mouvements (on entend par mouvements, tous ce qui se passe dans le corps) corporels induit alors une valorisation de l’image corporelle. Nous l’avons vu, cette notion influence la performance footballistique dans son impact émotionnel. En effet, la prise de décision et de risque est plus assumée chez des joueurs ayant une image du corps valorisée.

Porter attention stimule les processus attentionnels et cognitifs. Nous pouvons donc, aisément exploiter la prise de conscience corporelle comme moyen d’amélioration ou d’optimisation des systèmes permettant la prise d’informations. La stimulation des processus attentionnels favorise alors la concentration qui est la refocalisation attentionnelle. Or, nous avons pu constater que la performance peut être influencée par les ruminations et les pensées parasites parfois emplies

67 d’affects. La concentration et la refocalisation sur les sensations semble alors inhiber ces ruminations pour une implication totale dans l’acte.

La prise de conscience des mouvements sera aussi de mise pour les afférences qui d’ordinaire parviennent difficilement à la conscience. La répartition tonique et la posture échappe souvent à l’attention qui est placée et focalisée sur le but recherché. L’accompagnement d’Antoine sera aussi de lui permettre un temps durant lequel il peut se dédouaner de la performance et des impacts émotionnelles que peut engendrer la réussite ou l’échec. Mais, l’optique d’amélioration des performances est toujours présente pour nous par le postulat « la conscience du mouvement est la clé de l’amélioration ». En effet, « les sensations servent à orienter, à guider ; elles interviennent dans le contrôle, la coordination, et l’estimation des chances du succès du mouvement. Le sens kinesthésique joue un rôle primordial dans l’anticipation du mouvement et donne un feedback sensoriel immédiat sur la situation du corps et des membres dans l’espace. » (Pes, 2017, p. 229). L’interrogation des sensations permettra alors de focaliser l’attention sur les afférences sensorielles tactiles (appui pédestre), proprioceptives (répartition tonique entre les membres supérieurs, inférieurs et axiale) et kinesthésiques (mouvements parasites). L’explicitation de ses sensations guidera le contrôle postural, les processus d’équilibration ainsi que l’enrichissement du schéma corporel.

Enfin, le sportif est sans arrêt poussé à ses limites. Cette optique permet d’améliorer les performances mais peut être délétère si elle devient abusive, pouvant alors devenir un facteur de blessure. La conscience corporelle, par l’écoute des sensations, permettrait aussi, grâce à une connaissance plus fine de ses capacités et de ses limites une prévention du risque de blessure.

3.2.4 Intervention psychomotrice avec Antoine

3.2.4.1 Observation d’Antoine

Au début des séances collectives Antoine perdait souvent l’équilibre. L’alternance entre phase dynamique et statique était difficile. Antoine pouvait avoir des difficultés à rétablir son équilibre. L’ajustement posturale était également inadapté. Antoine se faisait emporter par l’inertie du mouvement de la course et se trouvait régulièrement dans l’impossibilité de rétablir son équilibre. Néanmoins, sur les phases statiques et plus lentes, la précision des appuis

68 d’Antoine est très correcte, elle tend à se dégrader avec la vitesse et l’augmentation de l’intensité. Les coordinations dynamiques générales et les dissociations d’Antoine sont bonnes.

Il connait bien ses capacités et ses limites. Lorsqu’il échoue une habileté motrice il recommence pour la maîtriser. On ressent cette envie de maîtrise dans la verbalisation d’Antoine. Il demande régulièrement « C’est bon comme ça ? » pour demander mon approbation. Cela peut également souligner un besoin de réassurance émotionnelle. Lorsqu’il échoue, Antoine s’énerve, semble être anxieux vis-à-vis du regard des autres. Il lui arrive parfois de remettre la faute sur les autres.

Il est tout de même très volontaire et tente régulièrement de pousser ses capacités au maximum mais avec une certaine maîtrise. Il encourage et motive ses coéquipiers à en faire de même.

La régulation tonique d’Antoine est assez irrégulière. Son tonus est plutôt bas, on ne peut pas parler d’hypotonie pathologique. Mais cela peut rendre sa posture inadéquate à la tâche. Les membres supérieurs peuvent imprimer des mouvements aléatoires qui pourraient le déséquilibrer. Également, le fait qu’Antoine ait tendance à partir en arrière après sa passe montre que son tonus est plutôt sur une dominance basse. Également, j’ai observé de nombreuses réactions émotionnelles face à l’échec. Mais Antoine ne semble pas adapter sa technique ou sa stratégie pour combler cet échec.

Un travail autour de l’équilibre et de la posture globale dans les coordinations serait intéressant pour Antoine. Également, un travail de verbalisation des émotions et des ressentis pourrait l’aider à gérer l’échec. Pour lui permettre une réflexion autour du geste footballistique adapté il serait intéressant de lui proposer des problèmes, des questionnements et de le guider à trouver la solution, la bonne stratégie à adopter face à ces problèmes.

L’accompagnement individuel d’Antoine lors des séances collective, outre le fait de développer ses capacités psychomotrices globale, sera axé sur la gestion des émotions et la résolution de problème moteur. Les interactions avec Antoine auront donc pour but de le questionner sur ses performances et de le guide à expérimenter différents moyens de les améliorer.

C’est à partir de ces différentes observations qu’ont été pensées et élaborées les deux séances individuelles proposées à Antoine. Elles ont pour but de l’aider à renforcer ses capacités d’équilibration, à réguler et ajuster son tonus postural.

69 3.2.4.2 Les séances individuelles avec Antoine

Le modèle de séance détaillée ci-dessous s’applique et est spécifique à Antoine. Il a été élaboré et pensé pour répondre à la problématique d’Antoine identifiée grâce à l’ERTP et aux observations effectuées lors des séances collectives. Les séances collectives sont, quant à elles, communes et non spécifique à un joueur.

Préalablement à la passation de l’ERTP et durant le début de saison Antoine participe aux séances collectives. J’observe chez lui quelques difficultés à s’équilibrer consécutivement à un saut vers l’avant, le côté ou l’arrière. Il parvient à rattraper son déséquilibre sans tomber, néanmoins cela peut influencer sa performance. De plus, son adaptation posturale entre une phase dynamique de déplacement et une coordination complexe n’est pas efficiente. Je lui propose donc de l’accompagner sur deux séances individuelles à améliorer son équilibre. En parallèle de mes observations faites et des résultats obtenus lors du ERTP, les séances permettront d’avoir un nouveau cadre d’observations donnant davantage de précisions sur les fonctionnements psychomoteurs d’Antoine.

Les deux séances effectuées sont identiques, deux semaines les séparent. Il s’agira alors, grâce aux observations et aux verbalisations d’Antoine d’appréhender une éventuelle amélioration.

Les séances sont donc axées autour de l’équilibration. Nous explorerons alors l’équilibre statique et dynamique d’Antoine à travers différentes situations, différents déplacements, en relation avec le ballon, sans ballon.

Le but sera d’inviter Antoine, lorsqu’il est en déséquilibre à se concentrer sur ses ressentis corporels, les différents mouvements qui s’effectuent en dehors de sa volonté, la qualité de ses appuis, sa posture globale.

Les deux séances individuelles se déroulent sur le terrain pendant que les autres joueurs s’entraînent. Elles dureront 20 minutes. Dans un premier temps l’équilibre statique d’Antoine est exploré grâce aux coussins d’équilibre. Antoine doit tenir en équilibre unipodal le plus longtemps possible. Selon le temps effectué nous pouvons lui donner un objectif motivationnel.

Il effectue 4 essais de chaque pied. Nous utilisons deux coussins dont la pression est différente.

Nous interrogeons à travers ce différentiel les ressentis proprioceptifs, kinesthésiques et tactiles (transfert de poids) d’Antoine. Il s’agit alors d’introduire cette conscience corporelle à travers ses interrogations qui nous suivront tout le long de la séance.

70 Ensuite, toujours en équilibre unipodal sur les coussins, nous échangeons avec Antoine des ballons avec les deux mains. Nous interrogeons encore Antoine sur ses ressentis, et sur l’impact de l’action volontaire des membres supérieurs sur son équilibre. Nous essayons d’effectuer dix échanges à la main pour chaque pied.

Dans un troisième temps, nous explorons cette fois l’équilibre dynamique d’Antoine. Nous lui demandons d’effectuer un déplacement pas chassé vers la droite. Un ballon est envoyé en l’air (en dessous des genoux), Antoine doit remiser avec l’intérieur du pied qu’il veut. Ensuite, il doit faire de même après un déplacement à gauche. Il fera 3 allers-retours dans cette configuration. Puis nous lui demandons d’augmenter la vitesse de déplacement pour les 3 prochains allers-retours puis d’aller le plus vite possible. Enfin, Antoine recommence mais le déplacement latéral se fait à cloche pied.

Dans un quatrième temps, Antoine devra sauter à cloche pied au-dessus d’une série de 5 haies (hauteur mi-tibia). L’atterrissage du dernier saut se fait sur un coussin d’équilibre. Dans un premier temps, Antoine effectue la série 2 fois de chaque pied. Ensuite, nous plaçons les haies en quinconce de telle manière à ce que les sauts d’Antoine dessinent un zig-zag, demandant alors une adaptation postural spécifique. Il effectue la série 2 fois de chaque pied. Enfin, nous plaçons autour d’Antoine 4 haies (en face et derrière lui, à gauche et à droite.) Nous lui donnons alors les indications et la direction des sauts unipodaux. Antoine doit revenir au milieu entre chaque saut. Il effectue 2 séries de 5 sauts unipodaux par pied puis 2 séries de 5 sauts pieds joints.

Nous terminons la séance par un temps d’étirement des membres inférieurs qui ont été grandement sollicités. Ce temps calme sera également le lieu d’échange et de verbalisation des ressentis proprioceptifs, kinesthésiques, tactiles, émotionnels d’Antoine.

La deuxième séance est effectuée selon la même configuration. Il s’agit d’être davantage attentif aux manifestations psychocorporelles et aux verbalisations d’Antoine. Si évolution il y a par rapport à la première séance alors ce sera au travers de ces indications que nous pourrons la saisir.

Lors de cette deuxième séance, Antoine me montre qu’il est attentif à ses ressentis et peut m’exprimer avec plus de précision la qualité de ses appuis et sa répartition tonique corporelle.

71 Lorsque Antoine est attentif à ses informations intéroceptives, son équilibre tend à se stabiliser.

En effet, sa posture globale semble plus adaptée et moins oscillante. Les membres supérieurs se stabilisent et le bassin semble offrir un réel support d’équilibre en phase statique. Antoine reste tout de même un peu déséquilibrer lors de phases dynamiques.

Antoine bénéficie, avec le reste des joueurs, des séances collectives hebdomadaires stimulant ses fonctions psychomotrices et notamment ses capacités d’équilibration. L’intérêt de séances individuelles est d’instaurer une relation joueur/psychomotricien spécifique permettant une écoute et une observation plus approfondies des manifestations psychocorporelles et du comportement psychomoteur du joueur. L’accompagnement de l’amélioration des fonctions psychomotrices du joueur s’appuie sur cette relation et l’implication du joueur et du psychomotricien dans cette dernière.

3.2.4.3 Proposition du protocole d’évaluation complet à Antoine ?

Au vu du contexte, il n’a pas été possible de proposer le protocole complet aux joueurs.

Néanmoins, des données et des observations ont pu être récoltées lors des différentes mises en situation puis lors de l’ERTP. Ces observations se tournent essentielles vers Antoine. Nous pouvons alors nous poser la question suivante : en quoi il aurait été intéressant de proposer le protocole complet à Antoine ? Les séances individuelles spécifiques d’Antoine ont été construites à partir de ces données et de ces observations. Un profil psychomoteur plus complet élaboré grâce à l’ensemble des tests et épreuves développés au travers de ce protocole aurait certainement permis une approche et un accompagnement plus adaptés aux compétences d’Antoine.

Au vu des observations détaillées en amont, il aurait été intéressant de préciser, spécifier et objectiver les capacités d’équilibration grâce au MABC-2. De plus, une exploration plus probante de la régulation tonique posturale aurait été intéressante. Enfin, une appréhension plus précise de la latéralité neurologique, spontanée et gestuelle aurait peut-être permis de comprendre pourquoi la performance du pied faible est plus élevée que celle du pied fort à l’ERTP.

72 De plus, ces différents tests aurait certainement permis de mettre en lumière des difficultés ou des capacités qui nous auraient échappées. Il s’agirait alors d’en établir une influence sur la performance footballistique d’Antoine.

Néanmoins, grâce aux différentes observations et données récoltées lors des interventions et de l’ERTP, nous pouvons établir des hypothèses quant à d’éventuels résultats obtenus si nous avions pu proposer le protocole complet. Concernant la latéralité, nous pouvons poser l’hypothèse que la latéralité serait homogène à droite mais peut être discordante. La latéralité neurologique pourrait ne pas être constante à droite.

De plus, le ballant et l’extensibilité pourraient être légèrement élevés signifiant un tonus de fond sur une dominance basse (sans valeur pathologique). Cette dominance basse pourrait être également observable lors des épreuves explorant le tonus postural et l’étude de l’équilibre.

Lors du test d’équilibre statique, nous pouvons poser l’hypothèse que le temps sur la planche pourrait être plutôt faible. Les membres supérieurs et l’axe corporel pourraient montrer de nombreuses oscillations, avec peut-être des mouvements très aléatoires des membres supérieurs. Des pertes d’équilibre pourraient être observables lors du test d’équilibre 2 du MABC-2. Le test d’équilibre dynamique 3 du MABC-2 pourrait être globalement réussi. La qualité de réception et d’appui d’Antoine est suffisante pour réussir ce test. Néanmoins, nous pouvons émettre l’hypothèse que le dernier saut de contrôle serait la source de perte de point.

La régulation du tonus postural d’Antoine pourrait ne pas être suffisamment adaptée pour lui permettre de pallier le déséquilibre provoqué par l’inertie du mouvement.

Également, l’épreuve explorant le schéma corporel pourrait être globalement réussi. Antoine a su à plusieurs reprises s’interroger sur ses ressentis proprioceptifs et kinesthésiques. Le schéma corporel semble bien intégré et riche.

Enfin, les réactions tonico-émotionnelles d’Antoine pourraient être source de difficulté lors de ses épreuves et tests.

73

3.3 Apports et limites du protocole d’évaluation

3.3.1 Les apports

Nous pouvons extraire de nombreux apports au protocole d’évaluation des fonctions psychomotrices des joueurs. Premièrement, très ciblé, le protocole permet l’objectivation de certaines fonctions psychomotrices des joueurs et notamment la régulation tonique permettant le contrôle moteur et postural.

Deuxièmement, la création du profil psychomoteur spécifie et indique un repère dans les compétences psychomotrices du joueur. Ce repère constitue alors un outil pour le psychomotricien et les éducateurs pour construire leurs séances créant ainsi une complémentarité intéressante et servant l’intérêt du joueur et de l’équipe.

Troisièmement, le protocole, grâce aux 2 phases de retest, renseigne des avancées et des évolutions individuelles. Ce suivi individuel permet de replacer le joueur dans une unité corporelle importante dans la pratique de sport collectif comme le football. Les phases de retest sont temporellement proches. Cela permet d’apprécier une évolution chez des joueurs soumis à de nombreux changements psychocorporels induits par l’adolescence et pouvant influencer

Troisièmement, le protocole, grâce aux 2 phases de retest, renseigne des avancées et des évolutions individuelles. Ce suivi individuel permet de replacer le joueur dans une unité corporelle importante dans la pratique de sport collectif comme le football. Les phases de retest sont temporellement proches. Cela permet d’apprécier une évolution chez des joueurs soumis à de nombreux changements psychocorporels induits par l’adolescence et pouvant influencer