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temps (Mellouki et Beauchemin, 1994). Actuellement, en 2017, le conseiller d’orientation peut exercer dans différents domaines (insertion-réinsertion, orientation-réorientation, adaptation-réadaptation) et plusieurs secteurs (communautaire, consultation et développement de services, formation d’adultes et emploi, organisationnel, réadaptation et scolaire). Dans un contexte où il existe une multitude de possibilités de pratiques et de clientèles, il demeure difficile de déterminer dans quels secteurs et domaines se situe l’intervention plus spécifique en reconnaissance des acquis et des compétences.

1.2.1 Le rôle des conseillères et des conseillers d’orientation

Selon Dubet (2002), le rôle renvoie à la position qu’occupe l’individu ou le travailleur dans une organisation. Il serait « relationniste » et déterminé par l’organisation pour laquelle il exerce. Le rôle des conseillers d’orientation peut quant à lui être défini différemment en fonction du champ de pratique. En 1973, la corporation des conseillers d’orientation

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précisait le rôle du conseiller d’orientation et décrivait le champ de la profession comme suit :

« L’orientation se préoccupe désormais de façon globale du développement personnel et professionnel de l’individu, le rôle du conseiller d’orientation étant alors d’aider l’individu à prendre conscience de ses ressources personnelles et des ressources de son milieu afin qu’il puisse poser des choix éclairés et progressivement autonomes [sur le] plan de ses études et de sa carrière, et ainsi parvenir à s’épanouir tout en contribuant au développement de son milieu » (Landry, 2004, p. 8).

Avec le temps, le rôle de la conseillère et du conseiller d’orientation s’est complexifié pour s’adapter aux réalités du marché du travail et des besoins multiples de la clientèle. De nos jours, les connaissances en intervention et en accompagnement acquises lors de leur formation et de leur pratique, par exemple en employabilité, leur permettent d’exercer à la fois un rôle de « coach » et d’accompagnant sur les plans émotif, cognitif et comportemental auprès de diverses clientèles, un rôle social dans la lutte pour contrer la pauvreté et favoriser l’accès à l’emploi et l’insertion professionnelle des citoyens de même qu’un rôle-conseil auprès de différents acteurs du milieu (comme expert-conseil, agent de changement, éducateur, animateur, etc.).

De nos jours, le champ d’exercices des conseillers et conseillères d’orientation du Québec, suite au projet de loi 21 consiste à :

« Évaluer le fonctionnement psychologique, les ressources personnelles et les conditions du milieu, intervenir sur l’identité ainsi que développer et maintenir des stratégies actives d’adaptation dans le but de permettre des choix personnels et professionnels tout au long de la vie, de rétablir l’autonomie socioprofessionnelle et de réaliser des projets de carrière chez l’être humain en interaction avec son environnement » (Assemblée nationale, 2009, art. 4.3.g.i).

La description du champ de pratique s’apparente alors davantage à une évaluation globale de la situation personnelle de l’individu et de son contexte. Le rôle des conseillers d’orientation vise à accompagner les personnes tout au long de leur démarche afin de les soutenir et de les aider à reconnaître leurs ressources et à développer leur plein potentiel. Il consiste aussi à outiller leurs clients afin qu’ils développent des stratégies personnelles d’adaptation et une meilleure connaissance d’eux-mêmes et à favoriser le développement de l’autonomie de la personne. L’objectif est d’amener la personne à s’investir dans sa démarche d’orientation et à intégrer les différentes prises de conscience qui se produisent

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lors des rencontres afin de favoriser le développement du transfert des connaissances développées au cours de la démarche à d’autres situations, d’autres contextes.

1.2.2 Les compétences professionnelles des conseillères et des conseillers d’orientation

Dans le profil des compétences générales des conseillers d’orientation, adopté en décembre 200418, la compétence professionnelle réfère à la capacité d’agir efficacement, éthiquement et au moment opportun, tout en mobilisant ses ressources personnelles et celles provenant de son environnement. La compétence est composée de divers éléments : le professionnel, son mandat et le contexte dans lequel il s’insère (OCCOQ, 2010). Les compétences professionnelles des conseillères et des conseillers d’orientation se traduisent par des connaissances, des habiletés relationnelles et des attitudes qui se manifestent dans l’action, dans la pratique. Le profil des compétences générales des conseillers

d’orientation19 est composé par 6 champs de compétences qui sont regroupés sous deux

axes : les cinq premiers champs correspondent à l’axe des compétences spécifiques et le dernier champ à l’axe des responsabilités professionnelles.

L’axe des compétences spécifiques se rapporte à 1) la capacité d’évaluer la situation de manière rigoureuse ; 2) concevoir l’intervention en orientation ; 3) intervenir directement ; 4) exercer un rôle-conseil auprès d’autres acteurs et 5) évaluer les impacts des interventions en orientation. Ce volet traite davantage de la relation humaine du conseiller et de la conseillère d’orientation à travers ses interactions qu’il s’agisse des interventions directes avec le client ou la cliente ou des relations qui s’établissent avec les nombreux partenaires qui peuvent être impliqués de près ou de loin dans la pratique ou dans le secteur dans lequel le professionnel exerce.

L’axe des responsabilités professionnelles du conseiller et de la conseillère d’orientation réfère aux aspects législatifs et réglementaires de la pratique en orientation. Les compétences professionnelles et particulièrement celles reliées à l’éthique professionnelle

18 En 2010, Le profil des compétences générales des conseillers d’orientation a été maintenu lors du décret du retrait des

psychoéducateurs et des psychoéducatrices par le bureau de l’OCCOQ.

19 L’information détaillée du profil des compétences générales des conseillers d’orientation est contenue dans le

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et au respect et à l’application du Code de déontologie auquel tout professionnel de l’orientation membre de l’ordre doit se soumettre. Il s’agit de 6) savoir gérer sa pratique de manière à en assurer la rigueur et la pertinence, conformément aux normes en vigueur

(OCCOQ, 2010).20

1.2.3 L’accompagnement en orientation

Dans le secteur de l’orientation professionnelle, l’accompagnement vise « une posture professionnelle spécifique » prenant différentes orientations. Ce peut être une posture herméneutique, techniciste, réflexive ou dirigée vers l’action. Selon Paul (2004), « le but du jeu en accompagnement c’est de pouvoir, avec justesse, appréhender la singularité des personnes que la variété des situations qui lui sont liées ». Jolibert (2006) renchérit : selon lui, l’accompagnateur est un passeur de sens qui oriente, dirige et éduque (Danvers, 2009, p. 21).

L’articulation entre les domaines de l’orientation professionnelle, du développement de carrière et de la reconnaissance des acquis et des compétences dans les documents officiels est très rare. Toutefois, comme le mentionne Bélisle (2010), « le lien entre apprentissages tout au long de la vie et le développement de carrière est bien présent dans la politique gouvernementale de 2002 (…), mais on n’y traite pas du mandat social qu’ont les spécialistes de l’orientation dans l’accompagnement d’adultes ayant à faire des choix divers relevant de l’insertion ou du maintien en emploi » (p. 58). À cet égard, les acteurs de l’orientation auraient été absents lors de l’élaboration de la politique gouvernementale développée en 2002, où l’on indiquait « des connaissances plus poussées en gestion de projet, en orientation professionnelle et sur le marché du travail seraient fort pertinentes pour les conseillères et conseillers » (MELS, 2006, p. 45) en reconnaissance des acquis et des compétences.

Ces informations confirment que la présence des conseillers d’orientation dans ce secteur serait justifiée, bien qu’aucun document gouvernemental n’établisse de lien direct entre

20Source :http://orientation.qc.ca/files/Profil-de-compétences-des-conseillers-et-conseillères-d’orientation-du-

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l’orientation professionnelle ou le développement de carrière et la reconnaissance des acquis et des compétences, et ce, malgré le fait qu’« un lien est établi scientifiquement entre l’accès aux démarches de reconnaissance officielle d’acquis de l’expérience, ou la persévérance à leur égard, et l’information reçue avant de s’y engager (Presse, 2004). Les [professionnels] de l’orientation sont notamment appelés à aider les adultes à voir si une démarche de RAC est pertinente pour eux et vers quels établissements, ou programmes, ils pourraient se diriger » (Bélisle et coll., 2010, p. 58-59).

1.3 LA RECONNAISSANCE DES ACQUIS ET DES COMPÉTENCES CHEZ LES