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La planification du traitement de la défaillance bancaire

Section II  : Les mesures administratives dérogatoires

B. La planification du traitement de la défaillance bancaire

Parallèlement à l’intervention précoce, l’établissement bancaire et l’organe de résolution peuvent envisager la préparation d’un plan de traitement, afin d’atténuer

       

741  12 U.S.C. §1818(e)(1). Pour quʹun membre de la direction puisse être sanctionné, il doit être prouvé que son  comportement peut mettre en danger l’établissement visé et lui causer une perte importante, ou mettre en danger les intérêts des épargnants et leur porter un préjudice sévère, et enfin que ce membre de l’organe de direction retire  de  son  comportement  un  bénéfice  illicite.  Puis  il  faut  prouver  que  cette  personne  est  malhonnête,  et  a  l’intention de tolérer ou de continuer à tolérer le niveau de danger ou de non prudence de l’établissement visé.  Par rapport à celle aux États européens, la sanction des membres de l’organe de direction est plus sévère, mais aussi plus difficile à mettre en œuvre.

742 V. Graham A. et al., op.cit. part V FDIC, Chapter 45 enforcement powers, 45.08 civil money penalties, [2]grounds and 

limits, [en ligne], 2011, [réf. du 18 mai 2011], disponbile sur :  

https://www.lexisnexis.com  743 Ibid.  

744 V. 12 U.S.C. § 1818(i)(2). La mise en œuvre d’une sanction au Tier One ( La sanction de premier niveau est dʹun  montant égal à 6500 dollars par jour, et elle peut s’appliquer aux faits de violation des législations, ou d’un ordre, ou d’un engagement, ou de l’accord établi depuis l’agrément.) est simple, puisqu’il n’y a pas besoin dʹétablir la  preuve des activités dangereuses ou non prudentielles, du non­respect des responsabilités fiduciaires, ni du  niveau de culpabilité ou de préjudice subi. Par contre, les sanctions au Tier Two et Tier Three(Le montant des  sanctions va de 32,500 dollars à 1,25 million de dollars par jour) sont différentes ; il faut prouver de façon  argumentée les comportements fautifs : activités dangereuses, violation des responsabilités fiduciaires, etc. Mais  12 U.S.C. § 1818(i)(2) ne précisent pas le niveau de culpabilité requis. (V. Graham A. et al., op.cit. part V FDIC,  Chapter 45 enforcement powers, 45.08 civil money penalties, [2]grounds and limits, [en ligne], 2011, [réf. du 18 mai 2011], 

disponbile sur : https://www.lexisnexis.com) En outre, il faut démontrer que l’établissement visé, ou d'autres établissements, peuvent subir une perte importante à cause du comportement des membres de l’organe de direction, et que ceux­ci en tirent un bénéfice.  

les  effets  pervers  que  provoquerait  la défaillance de l’établissement bancaire  et  ce  hors  procédure  judiciaire  de  droit  commun.  Dans  la  majorité  des  systèmes  sélectionnés, on exige des établissements bancaires visés quʹils soumettent un plan de  redressement, mais seul l’organe de résolution des États Membres745 de l’Union

européenne  a  la  charge  de  préparer  le  plan  de  résolution.  Il  existe  une  divergence  dans l’esprit du traitement entre les États­Unis et l’Union Européenne. Selon la directive  européenne  du  15  mai  2014  et  les  législations  nationales,  le  traitement  administratif est mis en œuvre pour les établissements assujettis dès que les critères  de déclenchement sont satisfaits ; mais aux États­Unis, le traitement administratif est  jugé comme un dernier recours contre la défaillance de la société bancaire holding, et  l’organe de résolution n'a pas l’obligation explicite de préparer à l’avance un plan de résolution. Dans ce sens, pour certains établissements bancaires, le régime spécial est  toujours  considéré  comme  moyen  de  traitement  complémentaire.  Mais  malgré  à  la  finalité du traitement, la relation n’est pas assez clarifiée entre le traitement mis en  œuvre par l’autorité régulatrice ou l’organe de résolution (c'est­à­dire  les  mesures  employées pour l’intervention précoce et la résolution) et le plan préparé par l’établissement bancaire.  Le  plan  de redressement préparé par l’établissement bancaire  n’en  présente  pas  moins  l’intérêt de fournir des informations pour la préparation du plan de résolution.  

a. La soumission du plan de redressement   

Union européenne ­ En principe, selon la directive européenne du 15 mai 2014 

l’établissement d’un plan de redressement est exigé pour tous les établissements bancaires, mais en proportion des conséquences de la défaillance à l’égard du marché, des autres établissements et de l’ensemble de l’économie, en fonction de la nature et  de la complexité de son activité, de la structure de la participation des investisseurs,  de la forme juridique, de la taille de l’établissement, du niveau de risques et de

       

745 La France et l’Allemagne ont déjà transposé l’exigence de la directive européenne du 15 mai 2014, et actuellement le Royaume­Uni dispose d’une exigence dite de « la préparation du plan de résolution », 

comparable à celle au niveau fédéral des États­Unis (« la soumission du plan de rétablissement ») ; le Royaume­ Uni est en train de transposer la directive européenne du 15 mai 2014. .  

l’interdépendance à l’égard des autres établissements et du marché 746 .  Un 

établissement ayant un risque de niveau faible peut donc répondre à cette exigence  de manière simplifiée747.  

La mise en œuvre d’un plan de redressement a pour but de préparer les mesures susceptibles d’être appliquées pour répondre à la dégradation significative  de l’état financier de l’établissement visé748.  Ces  mesures  peuvent  être  établies  en 

fonction  de l’état de difficulté rencontrée, de manière idiosyncratique ou systémique749. Le plan doit inclure les informations exigées dans l’annexe A de la

directive  européenne du  15  mai  2014, 750 et  indiquer les mesures susceptibles d’être

appliquées dès lors que les conditions d’une intervention précoce sont réunies751. Le 

plan peut prévoir l’emploi de liquidités fournies par la banque centrale (v. supra.) et identifier les actifs qualifiés comme garantie, mais il ne peut pas solliciter le soutien  des pouvoirs publics752. Il est nécessaire de noter que, la directive européenne du 15 

mai  2014  comporte  quelques  indications  sur  les  critères  selon  lesquels  seront  appliquées les mesures inscrites au plan préventif de rétablissement, ou que l’autorité régulatrice  doit  approuver753, mais ils ne précisent rien sur l’interrelation entre la

mise en œuvre des mesures par l’établissement visé et le déclenchement de l’intervention précoce par l’autorité régulatrice.  

Le  plan  doit  être  mis  à  jour  de  manière  régulière  et  après  tout  changement  structurel de l’établissement visé754. Avant la soumission à l’autorité régulatrice,

l’organe de direction de l’établissement visé doit l’évaluer et l’approuver755. L’autorité

régulatrice se charge alors de l’examiner, et si elle n'est pas satisfaite du plan préparé, elle peut exiger que l’établissement le révise dans un délai fixé. Si l’établissement ne

        746 V. Article 4(1), DRR.   747 Ibid.   748 V. Article 5(1), DRR.   749 V. Article 5(6), DRR.   750 V. Article 5(5), alinéa 1, DRR.   751 V. Article 5(5), alinéa 2, DRR.   752 V. Article 5(4) et (3), DRR.   753 V. Article 5(6), DRR.   754 V. Article 5(2), DRR.   755 V. Article 5(9), DRR.  

peut pas satisfaire l’exigence de révision, ou si les mesures proposées par l’établissement ne peuvent pas lever les insuffisances, l’autorité régulatrice peut exiger que l’établissement mette en œuvre les mesures nécessaires, telles que  la  réduction  des  risques,  y  compris  le  risque  de  liquidités,  la  recapitalisation,  le  redressement de la structure et de la stratégie de gestion et de financement, etc.756 La 

soumission du plan de redressement pour un groupe au niveau européen est exigé  par la directive européenne du 15 mai 2014 ; inversement, au niveau national, la mise  en œuvre de l’exigence est déterminée d’après l’importance de l’établissement membre du groupe757.  

France  ­  Le  Code  monétaire  et  financier  français  prévoit  la  soumission  dʹun 

plan  préventif  de  rétablissement  par  les  établissements  bancaires  soumis  à  la  surveillance  de  la  BCE,  et  ceux  qui  constituent  une  part  importante  du  système  financier, par les établissements bancaires qui ne font pas partie d’un groupe soumis à la surveillance consolidée, par les entreprises mères dans l’Union, ainsi que par les filiales de ces dernières, ayant été désignées par l’autorité régulatrice758. La mise en 

œuvre d’un plan préventif de rétablissement a pour but de préparer des mesures contre toute détérioration significative de l’état financier de l’établissement visé, afin de  rétablir  son  bilan.759 Toutes  les  mesures  prévues  par  le  plan  doivent  assurer  le 

rétablissement de l’établissement visé en cas de crise, et  éviter ou réduire les effets  négatifs  sur  le  système  financier,  surtout  dans  le  cas  où  d’autres établissements seraient susceptibles de mettre en œuvre en même temps leur propre plan. Par ailleurs, toutes les mesures doivent relever du régime privé, y compris le recours aux  facilités de banque centrale, c’est­à­dire quʹaucun soutien exceptionnel des pouvoirs  publics ne peut être exigé.760  

Le  plan  doit  être  mis  à  jour  de  manière  régulière,  en  particulier  après  tout 

        756  V. Article 6 , DRR.   757 V. Article 7, DRR.   758 V. Article L 613­35, I, C.M.F.   759 V. Article L613­35, IV, C.M.F.   760 V. Article L613­35, VI, C.M.F.  

changement de structure ou d’orientation de l’activité761.  L’article  L613­36  du  code 

monétaire et financier français prévoit que l’autorité régulatrice peut examiner le plan  préventif  et  exiger  sa  modification  dans  le  cas  où  il  est  insuffisant.  Avant  la  soumission à l’autorité régulatrice, l’organe de la direction et les organes exerçant des  fonctions  de  surveillance  doivent  donner  leur  approbation  audit  plan. 762 Il  est 

nécessaire de noter que, l’autorité régulatrice peut enjoindre à l’établissement visé qui ne satisfait pas éventuellement les exigences sur le plan préventif de rétablissements,  de prendre toute mesure nécessaire, telles que la réduction de son profit de risque, la  mise en œuvre de mesure en facilitant sa recapitalisation, la révision de sa stratégie et sa structure, et la modification de sa stratégie de financement ou sa structure de  gouvernance. 763 

Allemange  –  Le  Gesetz  zur  Sanierung  und  Abwicklung  von  Instituten  und 

Finanzgruppen  (SAG) exige qu’un établissement bancaire désigné par l’autorité

régulatrice  comme  présentant  une  probabilité  de  mettre  en  danger  le  système  financier, ayant été soumis au régime de la surveillance de l’Union bancaire, ayant la valeur totale de l’actif supérieure à 30 milliaire d’euros, ou ayant un ratio de l’actif vis­à­vis  le  PIB  supérieur  à  20%(sauf la valeur totale de l’actif  est  inferieur  à  5  milliaire d’euros) ,  etc.  prépare  un  plan  préventif  de  rétablissement764.  Ce  plan  doit 

prévoir des mesures susceptibles d’être appliquées pour rétablir la stabilité financière de l’établissement visé au cas où son  état financier  se  serait  dégradé  de  manière  significative,  et  serait  susceptible  de  menacer  sa  viabilité765. Si l’établissement visé

appartient à un groupe, le plan de redressement doit être préparé par l’établissement mère ou l’établissement holding766.  

Pour  préparer  le  plan  préventif de rétablissement, la nature, l’échelle, la complexité, le risque lié à l’activité, et le niveau d’interdépendance de l’établissement

        761 V. Article L613­35, VII, C.M.F.   762 Ibid.   763 V. Article L613­36, V, C.M.F.   764 V. Section 12(1) et Section 20, SAG.   765 V. Section 12(1), SAG.   766 V. Section 12(2), SAG.  

ou du groupe à l’égard des autres établissements et du système financier, etc., doivent  donc  être  pris  en  compte.767 Par  ailleurs,  le  plan  doit  être  applicable  sous 

différents scénarios768. Précisément, le plan de redressement doit évaluer, en premier 

lieu, la probabilité de redresser l’établissement visé, puis il doit décrire la structure, le modèle d’activité, le soutien interne  et  externe,  désigner  les  activités  clés  et  les  activités  ayant  une  importance  systémique ;  ensuite,  il  doit  proposer  les  mesures  susceptibles d’être appliquées pour rétablir l’état financier dans une crise, et le projet de mise en œuvre de ces mesures, y compris le traitement à l’égard de salariés ; il doit  préciser les obstacles à la mise en œuvre des mesures et proposer des solutions, indiquer  les  critères  susceptibles  de  déclencher  le  traitement,  en  situation  idiosyncratique  ou  en  période  de  crise,  ainsi  que  de  façon  précoce ;  enfin,  il  doit  prévoir des mesures pour soutenir la mise en œuvre des mesures du traitement administratif769. Le plan peut également prévoir d'autres mesures susceptibles d’être

appliquées par l’établissement visé, afin de faciliter la mise en œuvre des mesures de traitement administratif770. Le plan est soumis à l’examen de l’autorité régulatrice et

mis  à  jour  de  manière  régulière.771 Si  les  obstacles  indiqués  dans  le  plan  sont 

susceptibles d’entraver la mise en œuvre des mesures de traitement, l’autorité régulatrice peut exiger que l’établissement visé réduise son risque engagé, procède à une recapitalisation, modifie sa stratégie de financement, ou change son modèle de  gestion, si l’établissement ou le groupe en question ne remédie pas des insuffisances  eux­mêmes772.  

Royaume-Uni  –  Le  Financial  Services  and  Markets  Act  2000  (FSMA  2000)773 

autorise l’autorité régulatrice à exercer son pouvoir réglementaire en exigeant la préparation du plan préventif de rétablissement. Le Bank Recovery and resolution (No. 

       

767 V. Section 13(1), SAG.  

768 V. Section 13(2)­3, SAG : Les mesures inscrites au plan doivent restaurer la viabilité et l’état financier de l’établissement visé, et lesdites mesures doivent être applicables en période de crise. 

769 V. Section 13(2), SAG.   770 V. Section 12 (2)­10, SAG.  771 V. Section 12(4), SAG.   772 V. Section 16, SAG. 

2) order 2014 et la PRA Rulebook :CRR Firms and Non­autorised Persons : Recovery Plan  Instrument  2015  prévoient  la  préparation  du  plan  préventif  de  rétablissement  par 

l’établissement bancaire. A l’inverse d’autres législations, lesdits  règlements  anglais  n’établissent pas de distinction en vertu de la taille de l’établissement visé, c’est­à­dire  que  tous  les  établissements  visés 774 doivent  préparer  un  plan  préventif  de 

rétablissement775. En transposant la directive européenne du 15 mai 2014, le plan doit 

prévoir  le  redressement  face  à  des  difficultés  idiosyncratiques  et  systémiques776,  et 

être  mis  à  jour  de  manière  régulière  et  après  tout  changement  structurel  de  l’établissement777. 

Au sein du plan préventif de rétablissement, l’établissement visé doit préparer  des mesures à rétablir son état financier après une détérioration  significative de ce  dernier778. Toutes les mesures susceptibles d’être appliquées lors que les critères de

l’intervention précoce sont satisfaits779, telles que la cession des activités, la cession de 

l’entreprise, la recapitalisation, la restriction de distribution des dividendes et des rémunérations  variables,  ou  le  renflouement  interne,  etc.,  doivent  être  intégrées  au  plan. Ledit règlement permet à intégrer au plan sous conditions l’accès aux liquidités fournies par la banque centrale, mais il refuse d’autoriser l’accès au soutien public extraordinaire780.  En outre l’établissement visé doit prévoir les conditions et les

procédures sur la mise en œuvre de chaque mesure, afin d’assurer un rétablissement  efficace781. Par ailleurs, l’établissement visé doit établir un mécanisme interne afin

d’assurer le déroulement de la préparation et de l’évaluation régulière dudit plan782.  

       

774 V. Section 1.1, Recovery plans, PRA Rulebook. Il contient les établissements soumis au règlement européen du  26 juin 2013(notamment les banques agréées sous Part 4A de FSMA 2000 et au sens de l’article 4(1), point 1 du règlement  européen  du  26  juin  2013,  les  building  societies, et les entreprises d’investissements désignées par l’article 3 de Financial Services and Markets Act 2000( PRA­regulated Activities) Order (S.I.2013/556) soumis à la  supervision de la PRA) et leur établissement mère qualifié par la section 192B de FSMA 2000.   775  V. Section 1.1, Section 2.1 et Section 3.1, Recovery Plans, PRA Rulebook.   776  V. Section 2.10, Ibid.   777  V. Section 4.2, Ibid.   778  V. Section 2.2, Ibid.   779 V. Section 2.8, Ibid.   780 V. Section 2.6 et 2.5, Ibid.   781 V. Section 2.9, Ibid.   782 V. Chapitre 5, Ibid.  

Il est notable que, si l’établissement visé n’est que dans un état justifiant une intervention précoce, les mesures employées par l’autorité régulatrice peuvent être différentes de celles proposées par l’établissement visé dans son plan préventif de rétablissement.  Dans  le  document  de  consultation  (CP11/16 Recovery and Resolution 

Plans783) publié par la FSA (l’ancien régulateur financier du Royaume­Uni), l’autorité

régulatrice a encouragé les établissements visés à préciser les critères pris en compte  pour  mettre en œuvre  le  plan  préventif  de  rétablissement.  Il  est  nécessaire  que  ce  soient des critères différents de ceux appliqués par l’autorité régulatrice pour mettre en œuvre des mesures en intervention précoce,  lorsque l’établissement visé est susceptible  de se redresser selon son propre plan avant l’intervention de l’autorité régulatrice784.  

États-Unis – La section 165(d) du  Dodd­Frank Wall Street Reform and Cosumer 

Protection Act  (  12  U.S.C.  §  5365(d)),  caractérise,  selon  la  taille785,  les  établissements  

(les sociétés bancaires holding et les établissements financiers non bancaire désignés  par  le  Conseil  de  surveillance  de  la  stabilité  financière  (FSOC),  y  compris  les  établissements  ayant  leur  siège  social  dans  un  pays  tiers)  qui  sont  soumis  à  l’obligation éventuelle de suivre un plan de résolution786. Il est significatif que, pour 

un  établissement  ayant  son  siège  social  dans  un    pays  tiers,  seules  ses  activités  localisées  aux  États­Unis  sont  soumises  à  cette  exigence,  mais  la  stratégie  de  rétablissement  au  niveau du groupe doit être communiquée à l’autorité régulatrice des États­Unis787.  

Pour préparer son plan de résolution, l’établissement visé doit prendre en compte plusieurs scénarios788, mais il ne peut pas prendre en compte le soutien des 

       

783 V.FSA,  CP11/16  Recovery  and  Resolution  Plan,  [en  ligne],  août  2011,  [ref.du1  février  2015],  disponible  sur :  http://www.fsa.gov.uk/pubs/cp/cp11_16.pdf  

784V.  Ibid. paragraphe 3.26 et suivant, p. 2.   785 V. 12 C.F.R. §381.4(a)(3). 

786   Le  plan  de  résolution  exigé  par  la  législation  fédérale  des  Etats­Unis  est  comparable  au  plan  préventif  de  rétablissement en Europe.   

787  V. 12 C.F.R. §381.2(f) et §381.4(a)(2).   788  V. 12 C.F.R. §381.4(a)(4).  

pouvoirs publics789. L’établissement visé doit définir sa stratégie de résolution : celle­

ci  doit  comporter  les  critères  de  déclenchement  de  la  résolution,  les  mesures  susceptibles d’être appliquées pour faciliter le traitement de l’établissement ou de ses activités clés, la stratégie de financement et le besoin de fonds propres et de liquidités  en situation ordinaire et en situation de difficulté, la stratégie susceptible d’être appliquée  au  cas  de  défaillance  des  activités  clés,  la  stratégie  de  protection  des  établissements de dépôts assurés soumis au contrôle de l’établissement visé, etc.790 Le 

plan doit indiquer en outre le délai durant lequel les mesures de rétablissement sont  susceptibles d’être appliquées, identifier les obstacles éventuels à leur exécution, ainsi que les mesures susceptibles d’être appliquées pour lever ces obstacles791. La 12 C.F.R. 

§381.4(c)(5) prévoit la mise en œuvre d’une évaluation de la valeur et de la probabilité de la cession des activités clés de l’établissement visé, la mise en œuvre d’une évaluation de l’applicabilité dudit plan, ainsi que des effets éventuels de ce plan sur le marché. C’est une évaluation émise dans l’hypothèse où l’établissement visé est en difficulté, mais l’applicabilité du plan de rétablissement dépend évidemment de l’état du  marché et de l’état financier des autres établissements du marché, elle ne peut  pas être évaluée en ne prenant en compte que lʹétablissement  visé. Le plan doit identifier les personnels qui se chargeront de la préparation et de la  mise à jour du plan de résolution, ainsi que le mécanisme selon lequel les membres  de l’organe de direction exerceront leur contrôle792. Enfin, les membres de la direction 

de l’établissement visé doivent approuver le plan de redressement avant sa soumission793. Outre le plan de résolution susceptible d’être appliqué, l’établissement

visé doit soumettre des informations supplémentaires à l’autorité  régulatrice,  concernant  par exemple l’organisation structurelle de l’établissement794,  sa  gestion 

        789  Ibid.   790 V. 12 C.F.R. §381.4(c).   791 Ibid.   792 V. 12 C.F.R. §381.4(i).  793 V. 12 C.F.R. §381.3(e).  

794  Les informations sur les activités clés, sur la participation à l’investissement, sur le bilan sur une base autonome et consolidée, sur le niveau et la structure des passifs, sur la garantie et la couverture, sur le niveau  d’exposition en dehors du bilan, sur la stratégie d'enregistrement des activités, etc. 

des informations, et son niveau d’interdépendance avec d'autres établissements, etc.

795 Le  plan  de  résolution  doit  être  mis  à  jour  de  manière  régulière,  et  après  tout 

changement significatif de l’établissement visé.796  

Les autorités régulatrices (la Fed et la FDIC) sont chargées d’examiner le plan de résolution, et sʹil y a insuffisance dʹinformations, elles peuvent exiger une révision  du  plan797.  Si  le  plan  révisé  est  considéré  conjointement  par  lesdites  autorités 

régulatrices comme insuffisant pour traiter la défaillance sous le régime commun de  l’insolvabilité, celles­ci  peuvent  imposer  des  exigences  réglementaires  supplémentaires  sur  le  niveau  de  fonds  propres  et  de  liquidités,  établir  une  restriction de l’expansion des activités, et même exiger la cession des activités ou des  actifs de l’établissement, afin de faciliter son rétablissement et de lutter contre sa défaillance.798 Il est nécessaire de noter que la soumission dʹun plan de résolution ne 

modifie pas le fondement juridique de l’établissement visé. 799Par ailleurs, ce plan ne 

fait  pas  obstacle au traitement initié sous le régime commun de l’insolvabilité (v. infra), ni au traitement initié par l’autorité régulatrice.800  

b. La préparation du plan préventif de résolution   

Parmi les systèmes sélectionnés, les organes de résolution aux États Membres  de l’Union sont tenus de mettre en place un plan préventif de résolution801. Avant la