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La dépendance contextuelle de la valence des auto-stéréotypes

Dans le document UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES (Page 99-103)

Effets différentiels du contexte de comparaison sur les auto- auto-stéréotypes des Belges francophones et néerlandophones

1. La variabilité contextuelle des stéréotypes

3.3. Discussion des études 1 et 2

4.2.4. La dépendance contextuelle de la valence des auto-stéréotypes

Etant donné ces différences de valence ainsi que de taille des deux échantillons, une analyse de la variance - 2 (conditions Contrôle - Intergroupe) x 3 (3 degrés d'identification au groupe linguistique) - séparée a été effectuée sur chaque échantillon. La variable "identification au groupe linguistique" a été obtenue en divisant chaque échantillon en trois sous-échantillons (identification faible - modérée - forte) en fonction de la position de chaque sujet sur l'échelle d'identification linguistique74. L’échantillon francophone a été divisé en trois groupes de tailles similaires en fonction de la distribution de la variable d’identification à l’endogroupe. La distribution des valeurs d’identification néerlandophones tendant nettement vers les valeurs supérieures, une division en trois groupes égaux aurait abouti à la constitution de groupes d’identification difficilement comparables à la division francophone. En particulier, le groupe des sujets faiblement identifiés aurait compris des valeurs d’identification allant de 1 à 8. Or, les valeurs d’échelle 7 et 8 indiquent une identification positive. Nous avons cherché à résoudre cette contradiction en décalant les limites entre groupes d’une unité vers les valeurs d’identification basses. Cela mène à la constitution de groupes néerlandophones de tailles inégales, mais qui correspondent mieux au sens de la variable. Notons que des analyses ont été effectuées en utilisant d’autres modes de partition sans aboutir à des résultats différents de ceux qui sont présentés ici.

Echantillon francophone

L'analyse de la variance (voir Figure 1) ne révèle pas d’effet principal de l'identification à l'endogroupe, mais un effet significatif du contexte de comparaison sur la variable "valence" (F (1, 82) = 4.46 ; p = 0.04). Nous obtenons de plus un effet significatif de l'interaction Identification x Contexte (F (2, 82) = 4.05 ; p = 0.02). Plus précisément, il apparaît que la variation du contexte intergroupes immédiat n'affecte que les sujets fortement identifiés à leur groupe linguistique ; il n'a pas d'effet sur les sujets

74

Les détails de la répartition des sujets en groupes d’identification et selon les conditions expérimentales se trouvent en Annexes..

faiblement ou modérément identifiés. Les sujets fortement identifiés ont tendance à exprimer plus de traits positifs que de traits négatifs pour décrire les membres de leur groupe dans la condition contrôle. Au contraire, elles/ils tendent à citer plus de traits négatifs que de traits positifs lorsque l'exogroupe linguistique est rendu saillant. Le contexte de comparaison immédiat n'a pas d'effet sur les sujets faiblement ou modérément identifiés.

Figure 1: Valence moyenne des auto-stéréotypes en fonction de l’identification au groupe linguistique (Faible – Modérée – Forte) et du contexte de comparaison intergroupes

(Contrôle – Intergroupes) pour l’échantillon francophone.

-0,2 -0,15 -0,1 -0,05 0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25

Contrôle Intergroupe Contrôle Intergroupe Contrôle Intergroupe

ID Faible ID Faible ID M od. ID M od. ID Forte ID Forte

Valence

Les résultats du groupe francophone confirment les prédictions de la TAC concernant la variabilité contextuelle des stéréotypes (hypothèse 1) puisque, après vérification, ces différences de valence sont bien dues à des traits différents et pas à des évaluations différentes des mêmes traits (voir 4.2.6) - à condition d'en limiter l'application aux sujets fortement identifiés. Cependant, nous obtenons un effet inverse de ce que nous aurions prédit sur base de la fonction de différenciation positive que cette théorie assigne

aux stéréotypes, puisque les participant(e)s fortement identifiés ont décrit les membres de leur groupe de manière plus négative dans une situation de comparaison - implicite - avec l'exogroupe que lorsqu'une telle comparaison n'était pas induite. Ce résultat tend à confirmer nos prédictions qui découlaient d'une prise en compte des différences de statuts entre groupes (hypothèse 2b). Nous n'avions cependant pas prévu une inversion du biais pro-endogroupe, prédisant qu'il serait seulement plus faible ou absent. Une série d’études menées par Mlicki et Ellemers (1996) a de même révélé qu’une forte identification à l’endogroupe national (la Pologne) pouvait coexister avec une tendance à décrire négativement les membres de l’endogroupe. Cette tendance se manifestait aussi bien lorsque les traits stéréotypiques étaient cités ou évalués dans un contexte non comparatif que dans un contexte de comparaison avec un ou plusieurs autres groupes nationaux. Cependant, les résultats de nos sujets francophones se distinguent de ceux de ces sujets polonais dans la mesure où, dans ce dernier cas, le stéréotype national restait négatif à travers les différents contextes de comparaison. Dans le cas présent, l’auto-stéréotype ne devient négatif que lorsqu’une comparaison avec l’exogroupe linguistique est induite chez des sujets qui se disent fortement identifiés à l’endogroupe.

Echantillon néerlandophone

L'analyse révèle un effet principal de la variable "Identification linguistique" sur la valence (F (2, 164) = 7.45 ; p = 0.0008). La valence augmente avec la force de l'identification à l'endogroupe (voir Figure 2). Il n'y a ni d'effet principal du contexte de comparaison immédiat, ni d'effet de l'interaction entre Identification et Contexte.

Ces résultats confirment en partie les prédictions découlant de la TIS puisque les sujets fortement identifiés ont tendance à donner une image plus positive des membres de l'endogroupe que les sujets faiblement ou modérément identifiés (hypothèse 4). En ce qui concerne la dépendance contextuelle de la valence moyenne des listes de traits, il apparaît que les sujets flamands se montrent insensibles au contexte de comparaison immédiat, et ce, quel que soit leur degré d'identification. On pourrait se demander si ce serait également le cas si un autre exogroupe significatif était rendu saillant. Les résultats de la troisième condition - où une comparaison avec le groupe des Hollandais était induite - ne

montre pas non plus de différence significative. Ils infirment ainsi notre cinquième hypothèse.

Figure 2 : Valence moyenne des auto-stéréotypes en fonction de l’identification au groupe linguistique (Faible – Modérée – Forte) et du contexte de comparaison intergroupes

(Contrôle – Intergroupe) pour l’échantillon néerlandophone.

0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,45

Contrôle Intergroupe Contrôle Intergroupe Contrôle Intergroupe ID Faible ID Faible ID M od. ID M od. ID Forte ID Forte

Dans le document UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES (Page 99-103)