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La correction des travaux exigés des élèves

Dans le document Joseph Chbat, (Page 159-164)

Centre du métier

4.1.3.3.2 La correction des travaux exigés des élèves

Aux travaux exigés des élèves correspond une tâche parallèle de corrections qui incombe aux professeurs. Or, l’énoncé 21 qui se lit comme suit : « Je corrige tous les travaux que j'exige de mes élèves » obtient la cote d’accord la plus haute dans cette section. En regardant de près dans les commentaires, voici ce qu’on peut y lire :

Corriger tous les travaux : c’est la moindre des choses

Plusieurs commentaires estiment que la correction de tous les travaux demandés constitue le minimum qu’un professeur puisse faire. Les commentaires abondent dans le sens que cela s’impose, que c’est essentiel, qu’on ne peut faire autrement, qu’il s’agit là d’un devoir

fondamental. Certains vont jusqu’à trouver la question étrange; certains estiment que poser la question suppose que le professeur ne fait pas son travail… Bref, pour un bon nombre de

professeurs, il est inimaginable de donner des travaux et de ne pas les corriger. La question ne se pose même pas. Voici comment s’expriment les gens qui sont de cet avis :

- Cela s'impose.

- C'est essentiel! Sinon, pourquoi les faire travailler? Il faut qu'ils puissent s'améliorer; ils doivent connaître leurs erreurs.

- C'est la moindre des choses. C’est une question de respect de contrat avec les étudiants. - Comment faire autrement...

- Comment peut-on ne pas le faire? C'est pour moi un devoir fondamental.

- Il me semble que c'est la moindre des choses... et corrections remises au cours suivant, sans exception, c'est un principe chez moi! Les étudiants apprécient grandement.

- Je crois qu'il est essentiel de corriger tous les travaux que je demande aux élèves si je veux qu'ils y attachent de l'importance.

- Je les commente.

- Je ne comprends cette question. Cela m'apparaît évident que je les corrige...

- Je ne peux même pas envisager ne pas corriger les travaux que l'on donne aux étudiants. Quelle est l'idée?????

- Même s'ils sont formatifs.

- Quelle question étrange!!! Autant demander : "Faites-vous votre travail?" - Qui d'autre!?

- Vous voulez rire ou quoi?

- Y en a-t-il dans la salle qui ne font pas cela? On est exigeant envers les étudiants mais pas envers soi! Ordinaire comme question. Et ceux qui répondent jamais à cette question, lâchez l'enseignement!!!

- C'est ce que l'on fait tout le temps en enseignant un instrument de musique.

- Dans la spécialité où j'enseigne, il y a beaucoup de travaux et ils sont tous corrigés, le travail est donc phénoménal.

- C'est un minimum de respect. C'est une grande source d'encouragement pour l'élève qui voit qu'on s'intéresse de près à son apprentissage

- C'est une question de respect pour l'effort de chacun - C'est une question de respect!!!

- Question de respect.

Corriger les travaux le plus vite possible

Non seulement faut-il corriger les travaux, mais certains estiment qu’il faut aussi se dépêcher de le faire, afin qu’ils reçoivent leurs résultats dans les plus brefs délais. Il s’agit tout simplement de se mettre à la place de l’élève :

- Et je le fais très rapidement (pour le cours suivant). - Et j'essaie de les rendre le plus rapidement possible.

- J'ai en tête la hâte que j'avais de recevoir ma note étant étudiante, je m'empresse alors de remettre les travaux corrigés à mes étudiants.

- Même que j'essaie de le faire le plus rapidement possible. Quand j'étais à leur place, rien ne m'insultait plus qu'un prof qui prenait trop de temps à corriger...

Recourir à un service de correcteurs ou à la correction par les pairs

Certains professeurs du réseau semblent avoir un système de correcteurs qui les aide dans cette tâche. D’autres estiment que certains travaux, notamment les évaluations formatives, peuvent être corrigés par les pairs. D’autres estiment que corriger n’équivaut pas nécessairement à noter. On constate donc que cette catégorie de professeurs arrive quand même au même résultat, à savoir corriger tous les travaux, sans avoir à tout faire par eux-mêmes :

- A grader corrects it all.

- I have students correct each other's homework also

- J'ai un support aux corrections mais je m'assure de réviser les travaux.

- Tous les travaux sont corrigés, mais certains le sont par un correcteur embauché aux frais du collège, une pratique courante ici.

- Tous les travaux sont corriges, mais nous avons des correcteurs pour aider.

- Les évaluations formatives passées en classe sont la plupart du temps corrigées par les élèves eux-mêmes.

- À moins qu'il s'agisse d'évaluations formatives qui peuvent être corrigées ensemble avec la classe.

- Et corriger n'est pas égal à donner une note! Quand je corrige, je commente, j'explique, je précise, etc. Pour moi, c'est une autre façon d'enseigner en apportant des réponses aux lacunes

et carences de chacun, bref une forme d'enseignement personnalisée en fonction de leurs besoins de connaissances.

- Car certains sont corrigés par les pairs.

- Je vérifie les travaux, sans pour autant mettre des points sur les travaux.

Corriger équivaut à fournir une rétroaction et à valoriser le travail de l’élève

Certains s’arrêtent sur l’importance de la rétroaction fournie par la correction des travaux et sur la valorisation du travail de l’élève qui est obtenue par le fait même. Pour eux, les travaux corrigés fournissent une occasion privilégiée d’encourager l’élève, de réajuster son tir. Certains estiment qu’un travail non corrigé incite les élèves à la négligence :

- Je corrige beaucoup car je trouve que c'est une façon de signifier à l'élève que le devoir qu'il remet est important. Mais Je me demande si on doit absolument tout corriger...

- Cela amène une rétroaction, et permet de situer les élèves dans leur démarche d'apprentissage - Cela va de soi! Rien de plus enrageant pour un étudiant que de ne pas voir son travail

considéré. À moins que le prof s'aperçoive d'un problème particulier d'incompréhension, et donc d'échec, pour un travail et qu'il le fasse recommencer après des explications

supplémentaires.

- c'est un peu long mais si tu veux connaître leur compréhension.

- La rétroaction est très importante pour assurer le suivi et les ajustements nécessaires en cours d'apprentissage. Occasion pour valoriser, encourager, réajuster...

- Même si parfois il ne s'agit que d'un commentaire ou d'une évaluation sommaire, il est important que l'étudiant puisse avoir une rétroaction sur chacune de ses productions. - Sinon ils ne les font pas

- tous car le travail corrigé inclut les précédents- mais j'ai constaté qu'il que les travaux non corrigés perdent tout intérêt pour les élèves

- Un feedback important pour l'élève

- Je dois trouver une méthode pour réduire la tâche de correction. Peut-être que j'évaluerai l'autocorrection.

- Une correction un peu plus souple : en classe ou avec une clé de solutions.

Des professeurs moins orthodoxes

Certains professeurs semblent un peu moins « orthodoxes » que ceux de la première catégorie qui ne peuvent imaginer un travail donné et non corrigé par le professeur ou qui voient dans une telle attitude un manque de respect pour les élèves. Ce sont des gens qui se sont assagis avec le temps

points importants du cours dans le but de les aider à assimiler la matière et je leur offre par la suite des solutionnaires afin qu'ils puissent s'autocorriger... ». Cela revient à dire qu’il ne faut pas lier absolument le travail à donner aux élèves avec celui qui incombe au professeur en

contrepartie pour l’évaluer. Ceci est explicable par le fait que, pour l’élève, travailler sur la matière, faire des exercices et du travail supplémentaire sont des outils pour l’assimilation de la matière, et il ne faut s’en empêcher par crainte des retombées en matière de correction.

D’ailleurs cette dernièr, peut se faire de diverses façons : avec un corrigé ou une clé de solutions, en classe ou par groupes, sous forme d’autocorrection… tout cela peut arriver au même résultat. On pourrait imaginer des échanges étincelants entre les professeurs selon qu’ils appartiennent à l’une ou l’autre de ces deux catégories, mais comme les résultats sont publics, chacun pourra entamer la réflexion qu’il voudra en lisant le point des autres. Voici maintenant comment s’expriment les gens de cette deuxième catégorie :

- Je corrige les travaux ou rapports que j'exige, cependant, parfois, je présente un corrigé que j'affiche, parfois je procède par échantillonnage parmi les diverses questions, parfois je les fait se corriger entre eux.

- Je donne des commentaires pour tous les formatifs et je corrige tous les exercices et examens - Je fais souvent une correction avec eux.

- Je lis les exercices formatifs pour trouver les problèmes que plusieurs élèves partagent mais je ne les corrige pas comme on corrige un examen; je donne plutôt les solutions aux élèves. - Je pratique de plus en plus la correction en classe par les pairs.

- La question des corrections m'a hanté au début de ma carrière, mais avec le temps, j'ai appris que cette question ne devrait pas être un obstacle pour faire travailler mes élèves. Maintenant, je fais travailler mes élèves sur beaucoup de points importants du cours dans le but de les aider à assimiler la matière et je leur offre par la suite des solutionnaires afin qu'ils puissent s'autocorriger...

- Parfois correction en groupe

- parfois, certains travaux demeurent formatifs

- Pour les devoirs qui ne sont pas corrigés, un solutionnaire ou au moins les réponses aux exercices sont fournies.

- Si je corrige tout, je devrai en donner moins, ce qui rendra mes élèves moins actifs. C'est à eux de travailler, pas à moi.

- Souvent, ils se corrigent avec des solutionnaires.

- Tout ce qui est sommatif. Je reviens rapidement sur les formatifs, mais je préfère les laisser chercher les réponses par eux-mêmes. Je demeure disponible s'ils n'y arrivent pas toutefois. - Lorsque je ne corrige pas moi-même les travaux, je donne un corrigé ou je fais faire la

Une correction sélective en vue d’une responsabilisation

Finalement, certains avouent tout simplement que tout n’est pas à corriger; qu’il faut distinguer entre un exercice qui accompagne le cours et un travail demandé et ramassé par le professeur. Certains vont tout simplement vérifier que le travail demandé est fait, mais ils ne le corrigeront pas. On a affaire ici avec la clientèle qui s’en fait le moins avec les exigences de la correction. Voici les extraits qui vont dans ce sens :

- Ils doivent apprendre à faire les choses pour eux aussi. La valorisation doit aussi être intrinsèque.

- Je corrige certains travaux que je juge plus pertinents.

- Je fais la différence entre les travaux que mes élèves doivent me remettre et que je corrige et les exercices pratiques de mathématiques qu'ils ont à faire. Ils ont les réponses de tous les exercices et peuvent en général se corriger eux-mêmes. Au début de chaque période je réserve du temps pour répondre à des exercices où mes étudiants ont de la difficulté, mais il n'est pas possible de corriger tous les exercices.

- Je regarde s'ils l'ont fait mais je ne corrige pas toujours s'il s'agit d'un exercice et non d'un texte

- Les exercices ne sont pas systématiquement corrigés. - Not always on time. I want a life!

- Les travaux demandés sont surtout ceux des stages. Question de professionnalisme et de respect!

Dans le document Joseph Chbat, (Page 159-164)