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Justification d’une approche magistrale jugée non magistrale

Dans le document Joseph Chbat, (Page 148-152)

Centre du métier

4.1.2.3.4 Justification d’une approche magistrale jugée non magistrale

4.1.2.3.4 Justification d’une approche magistrale jugée non magistrale

C’est en regardant du côté des commentaires fournis par les professeurs à l’occasion de cet énoncé que nous avons réussi à comprendre ce qui, à première vue, semblait inconsistant. En effet, en classant ces commentaires et en les analysant, on se rend vite compte que seuls onze commentaires sur soixante-et-un estiment que les professeurs adoptent une approche magistrale, et, encore là, il faut comprendre que certains professeurs de sciences estiment que déjà cinquante pour cent de leurs cours se passent au laboratoire et ne sont donc pas de type magistral. D’autres estiment que c’est la contrainte du nombre d’étudiants ou la nature même de leur matière, ou encore, le besoin d’uniformiser la compréhension des élèves qui les forcent en quelque sorte à adopter une telle approche. Voici les énoncés qui vont dans ce sens :

Pour une approche magistrale

- D'une part, les groupes de 35 étudiants et plus ainsi que le cadre horaire limité à 75 minutes ne favorisent pas tellement une approche différente. D'autre part, les élèves se disent

intéressés par d'autres types d'approche (ce que personnellement je favoriserais chaque fois que possible) mais ne se préparent pas en conséquence, de sorte que les expériences en ce sens se soldent souvent par du temps perdu. Je fais allusion par exemple à des jeux de rôles.

- C'est le dilemme : le magistral permet de montrer plus, mais sans être convaincu que l'étudiant a appris mieux...

- Compte tenu de la matière et des attentes des étudiants, c'est ce qui convient pour certains types de cours d'acquisition de connaissances en culture générale.

- Sauf durant les périodes de lab. qui représentent presque 50 % de mon enseignement. - Sauf en laboratoire, les cours dits théoriques sont presque tous magistraux. Ceci s'explique

particulièrement parce qu'il s'agit du premier cours de biologie générale au contenu disciplinaire très large et plutôt superficiel. J'ai essayé dès les années 93-94 d'appliquer rigoureusement l'APC et je trouve que cela ne convient pas très bien au préuniversitaire. - Sauf lorsque les élèves sont en laboratoire de biologie, soit presque la moitié du temps. - L'approche magistrale est utilisée (en séance théorique) pour la moitié des heures de cours. Il

est important de varier les méthodes. J'ai cependant remarqué que l'étudiant réclame

l'approche magistrale après avoir utilisé une autre approche. Il y a dans l'approche magistrale toute une culture qui ne peut transparaître dans une autre approche et un côté interactif (malgré les préjugés) qui se fait avec une personne qui maîtrise le sujet.

Pour une approche occasionnellement magistrale, dépendamment de la matière…

Un peu dans le même sens, mais avouant d’emblée que la méthode dépend de la matière, du contenu, des compétences visées, viennent quelques commentaires (six au total), indiquant qu’il s’agit d’une approche occasionnellement magistrale :

- Ça dépend de la matière à enseigner. - Ça dépend du contenu.

- Cela dépend des cours et des compétences visées par ceux-ci. - Dépendamment des cours enseignés.

- Dépendamment de la nature du cours enseigné, quelquefois c'est inévitable. - Dépendant du style de cours et du contenu professé.

Pour une approche mixte ou magistrale interactive

Ensuite, vient une panoplie de commentaires (34/61) dans lesquels les professeurs concernés justifient par divers compléments circonstanciels introduits dans leur approche magistrale, que leur approche n’est plus ce qu’elle paraît être, et qu’ils sont donc justifiés de penser qu’elle n’est plus une approche magistrale pure ou que, si on veut continuer à lui accoler l’étiquette de

« magistrale », il faut se dépêcher de lui ajouter un adjectif comme « interactive »,

« participative », « collaborative » ou autre. Dans ces commentaires, on insiste sur des mesures introduites pour atténuer le magistral et augmenter l’interactivité : questions, échanges,

discussions, quiz, exercices pratiques, documents audiovisuels, etc. Bref, toute initiative

occasionnant une interruption du monologue du maître est interprétée comme une transformation radicale de l’approche magistrale en une approche mixte justifiant la classification de la méthode globale comme non magistrale ou comme magistrale interactive. Nous avons isolé ces

commentaires que nous présentons ci-après de sorte à permettre au lecteur de comprendre ce qui paraissait au départ comme une inconsistance, et chacun pourra en juger à la lumière de ces commentaires :

- Même si mon approche est magistrale dans le sens que je mène moi-même le cours, je fais tout en mon possible pour introduire des interactions constantes entre moi et mes élèves. Aussi puis-je dire que mon approche n'est pas tout à fait magistrale...

- 18 des 30 rencontres consistent en un exposé magistral, avec présentation du contenu sur PowerPoint (acétates électroniques) et parfois de la musique.

- Certains de mes cours me semblent plus axés sur cette approche par contre sont montés sur les bases de l'apprentissage coopératif.

- Généralement, mes présentations sont de courte durée.

- Il faut tellement synthétiser et choisir l'essentiel, faute de temps, que je ne peux laisser les étudiants voguer à leur rythme. Je dirige le navire avant de les envoyer à l'aventure : cela correspond à autant de discours magistraux que de pratique. Cependant, les étudiants plus paresseux préfèrent les cours magistraux où tout leur est donné tout cuit. Il ne faut pas les laisser aller selon leur caprice, mais les forcer à se dépasser.

- Il m'arrive de faire faire des exercices. Autrement, j'utilise une approche magistrale qui donne beaucoup de place aux points de vue des étudiants. Il m'arrive aussi de partir uniquement du point de vue des étudiants et de construire le contenu à partir de leurs connaissances de base. - Il y a toujours une partie cours magistral. Mais cette partie doit être consolidée par toutes

sortes d'autres techniques : exercices, cas, interrogations, questions-réponses, etc. - J'ai souvent une approche magistrale mais de type interactif. Je questionne beaucoup les

étudiants et les fais réagir. La prise de notes est accélérée afin de laisser place aux discussions.

- J'essaie d'éviter les exposés de plus de 15 minutes. J'utilise l'enseignament par un pair qui me semble très efficace et je complète (une espèce de team teaching)

- J'utilise ladite méthode pour un bloc. La part du lion revient à la discussion.

- J'utilise une approche magistrale mais elle n'est pas la seule. Dans une même séance de 3 heures par exemple, je tente d'utiliser 2 ou 3 approches pédagogiques. Et je ne fais jamais 3 heures magistrales.

- I use lecturing and workshops and debates.

- Il y a toujours de courtes parties magistrales entrecoupées de parties où les étudiants appliquent les notions qu'ils viennent de voir sous forme de questions ou d'exercices.

- J'accompagne toujours mes exposés d'une vidéo, d'un invité, d'un livre, d'un article de journal, visite sur place...

- J'alimente mon approche magistrale avec du visuel et d'animation dynamique.

- J'appelle plutôt cela des capsules théoriques. Elles viennent compléter les lectures et servent souvent de complément d'information.

- Je crois que ceci est essentiel par moments et doit être jumelé à une pédagogie active et stimulante impliquant les élèves pour donner du sens au contenu transmis.

- Je n'utilise le magistral que pour transmettre les données essentielles à la compréhension de la théorie qui supporte les activités pédagogiques.

- J'interroge les étudiant-e-s en classe.

- J'utilise surtout un magistral informel dans le sens ou j'explique, je pose des questions, j’attends des commentaires.

- J'utilise une approche magistrale mais j'essaie de la faire la plus courte possible afin de laisser un maximun de temps pour effectuer des exercices.

- Le moins souvent possible.

- Lecturing is the context but students are free to ask questions and class exercises are set to break up the time.

- Mais il s'agit toujours d'exposés interactifs avec les étudiants où ils peuvent intervenir (et ils le font) à tous moments : cette dynamique me sert de tremplin pour aller plus loin et plus en profondeur en même temps que cela leur permet de valider leur compréhension individuelle. - Mais je fais beaucoup interagir les élèves. Mes exemples sont colorés, pratiques, et j'utilise

beaucoup l'humour. Il y a beaucoup d'interactions dans ma classe. Les élèves se disent à l'aise. - Même si l'approche est encore beaucoup magistrale, je suis consciente qu'il faut changer

progressivement cette approche et que la richesse de l'enseignement vient de la diversité des méthodes pédagogiques utilisées.

- Pour la partie théorique. Toutefois, les étudiants doivent assimiler les notions à l'aide de problèmes pratiques.

- Une formation magistrale supportée par des démonstration + travail pratique en laboratoire. - With computer courses, I must use lecture methods along with the use of a ViewSonic and

computers.

- I provide more demos on computer with a projector and students can do at the same time as I do.

- Magistrale, mais avec interaction! Certains matins, il faut les réveiller un peu : j'utilise l'humour et je suis de bonne humeur!

Pour une approche résolument non magistrale

Et finalement onze commentaires sur soixante-et-un affichent une approche résolument non magistrale :

- C'est peu apprécié des élèves, je cherche à diversifier. Moi-même, je trouve plate les cours où j'ai trop de théorie.

- Étant donné que j'enseigne individuellement je n'utilise pas l'approche magistrale ce serait inutile.

- Je fais plutôt une approche par problème si possible et le cours présente une ou des solutions au problème.

- Les élèves travaillent beaucoup en atelier étant donné que l'ensemble de mes cours sont pratiques (arts plastiques).

- Oui j'aime me servir de quelques acétates pour les visuels et surtout c'est la pratique qui est le plus souvent utilisée pour leur faire sentir les bienfaits de la pratique et de l'apprentissage. - In second language teaching less emphasis is given to lecturing. It is more important for the

students to participate.

- Je fonctionne beaucoup en atelier, beaucoup de mises en situation. - Je fonctionne plutôt par atelier et par coopération.

- Le moins possible. Ma conception est que ce n'est pas à l'enseignant de démontrer sa compétence mais aux étudiants de développer activement la leur.

- Plus de magistral intégral en tout cas, mais des notes et des tableaux à compléter grâce à mon aide...

- mais j’avoue que j'ai un faible. Ca me donne l'illusion qu'ils ont vraiment bien compris à partir des exemples que je donne...

Dans le document Joseph Chbat, (Page 148-152)