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3 RESULTATS

3.2 LE CHOIX DU TYPE D'INSTALLATION DES MEDECINS

3.2.1 Les critères professionnels

3.2.1.4 L'intérêt professionnel

L'intérêt porté à l'activité professionnelle est revenu fréquemment comme facteur déterminant. Ce critère était décrit comme primordial dans leur choix.

« Oui oui l'intérêt professionnel je pense ça a été mon premier critère de choix » Profil 2. « C'est plus pour l'intérêt intellectuel euh… L'intérêt intellectuel... » Profil 6.

« Ah moi c'est, à la base de ce choix-là. Quand même ça reste avant tout un choix d'intérêt professionnel pur […] Voilà et l'intérêt professionnel d'exercice enfin de la pratique quoi d'urgence...la réponse est oui dans le sens où… C'est-à-dire que moi le critère majeur au premier plan c'est voilà l'intérêt professionnel » Profil 5.

Certains médecins n’avaient pas eu envie d’exercer la médecine en libéral.

« Moi voilà… Voilà ça ne m'intéresse pas du tout. » Profil 14.

« Parce qu'il y a aussi le fait que ça me plaisait moins, enfin comme j'ai remplacé en médecine générale et en même temps remplacé ici, j'étais vraiment plus contente de venir travailler ici (insistance). » Profil 10.

Plusieurs des médecins installés en secteur libéral semblaient cependant être ravis de ce choix qui correspondait à ce qu’ils souhaitaient faire.

« Alors moi clairement, j'ai de la chance, enfin je fais un métier que j'adore et qui me convient bien. » Profil 7.

« Alors sur le plan pro, je suis ravi enfin je ne regrette pas du tout. » Profil 15.

Un des médecins déclarait que le secteur d'exercice n'avait aucune importance : seule la possibilité d’exercer son activité de médecin généraliste entrait dans ses critères de choix.

« Mais faire de la médecine gé après que ce soit en libéral ou en salariat… Peu importe quoi » Profil 6.

L’intérêt (ou le désintérêt) pour l’activité de généraliste ambulatoire était parfois étayé d’arguments au sujet du rôle et des missions perçues du médecin généraliste. Certains avaient d’emblée trouvé les missions du médecin généraliste ambulatoire particulièrement attractives. Un médecin appréciait l’intégration d’une dimension sociale dans la prise en charge.

« Et puis voir le côté social aussi qui moi, m'intéressait. » Profil 12.

Un autre trouvait l’exercice ambulatoire moins technique et plus relationnel.

« Ben parce que je trouve qu’en médecine de ville, on est quand même... on fait un travail qui n'est pas le même qu’à l'hôpital quoi. C'est-à-dire qu'on est… on est dans une position où, euh voilà, on fait plus que de la médecine, plus que de la médecine technique. C'est ça que je veux dire. » Profil 2.

Certains appréciaient leur rôle de professionnel de santé de premier recours auprès des patients.

«Un petit peu tout d'être en premier recours enfin euh... hors structure et puis ça, c'est voilà ça permet de mettre vraiment en œuvre la médecine donc c'est très satisfaisant... » Profil 4. « On l'a plus ici parce qu'on est le premier, voilà le premier médecin souvent que le patient appelle. Plus qu'à mon avis au niveau, en étant salarié dans une structure que ce soit à

l'hôpital ou une clinique. » Profil 12.

D’autres avaient perçu ce rôle mais trouvaient qu’il n’avait pas influencé leur choix d’exercice personnel.

« Enfin l'intérêt du libéral c'est que quand même d'être le premier euh... le premier contact des gens [...] Premier relais médical c'est extrêmement intéressant dans la relation aux gens […] Est ce que ça a eu une influence… Il ne me semble pas directement..., ça fait partie du… Je veux dire par là c'est autant intéressant de faire des suivis chroniques que un petit peu d'urgences » Profil 7.

D’autres pointaient les missions du généraliste ambulatoire qui avaient été un frein à l’éventualité d’une installation en libéral.

« J'ai pu constater que la prise en charge en médecine libérale péri-urbaine, disons, devenait une médecine générale… d’aiguilleur de train. C'est-à-dire dès qu'il y a un problème cardio, on va envoyer chez le cardio etc. Donc l'aspect prise en charge médicale est un petit peu…… perdu. » Profil 1.

Un médecin avait été freiné par les missions d’écoute et d’éducation à la santé, découvertes en stage chez le praticien.

« J'ai eu un stage dans… chez le praticien qui m'a pas tellement plus. J'avais déjà fait le choix de la médecine d'urgence hein mais, je ne sais pas, ce qui me plaisait le moins c'était… Le côté coaching du patient… Le côté, oui, conseil hygiéno-diététique, conseil pour la vie quotidienne, le côté écoute des soucis quotidiens, c'est vrai que c'est pas trop ce qui me plaît moi […] Ca a eu une influence sur mon choix effectivement, tout à fait. » Profil 2.

Prendre en compte les émotions des patients vus en consultation dans une démarche EBM semblait difficile pour ce médecin.

« On doit prendre en compte effectivement tous les aspects émotionnels du patient, ça c'est vrai moi j'avoue que c'est pas trop mon, c'est pas trop mon truc. Euh… Ça veut pas dire que je ne le prends pas en compte dans ma pratique aux urgences mais c'est vrai que je pense que le médecin généraliste doit le prendre en fait plus, de manière plus importante. » Profil 2.

Le suivi du patient effectué par le médecin généraliste était un autre élément que souhaitait éviter le profil 2. Il précisait lors de l'entretien son affection pour l'efficacité immédiate des soins que supposaient les urgences.

« Nous on a une exigence d'efficacité immédiate euh le médecin généraliste je pense que c'est quand même plus compliqué, il y a une exigence de, efficacité sur le long terme, de suivi très étroit... » Profil 2.

L’intérêt pour son activité professionnelle pouvait aussi être guidé par le désir d’exercer une activité médicale particulière. Certains médecins avaient eu envie d’orienter totalement ou partiellement une partie de leur activité de soins. Ils avaient fait des choix d’installation leur permettant d’exercer une activité orientée vers leur centre d’intérêt.

C’est le souhait de pratiquer le métier d’urgentiste qui a conditionné le choix d'exercice en secteur salarié du profil 5.

« Alors moi, il y a une raison spécifique, c'est que moi je cherchais une unité SMUR et donc forcément les unités SMUR elles sont… publiques donc j'ai cherché à exercer le métier d'urgentiste et de smuriste entre autres et donc voilà je me suis pas tellement posé la question en termes de libéral ou…… de salarié, enfin de publique, voilà. » Profil 5.

Pour le profil 6, son intérêt pour l’addictologie a guidé aussi ses choix.

« Salarié ? Qu'est-ce qui m'a poussé ? (hésitation) je pense que c'est l'opportunité de faire de l'addicto et comme j'aimais ça... » Profil 6.

L’envie de travailler avec des enfants a été déterminant dans le choix d’autres médecins.

« Je voulais faire de la pédiatrie au départ, finalement je m'étais orientée en médecine générale en me disant finalement en milieu rural je verrai des enfants et puis… Et puis voilà (augmentation de la voix) après j'étais un peu déçue du reste de la pratique, voilà comme je l'ai dit, de la médecine générale et donc du coup je me suis orientée vers la PMI […] depuis longtemps (accélération du rythme) j'y pensais en fait. Ma thèse, déjà c'était en rapport… »

Profil 14.

« L'activité de pédiatrie c'est quelque chose qui m'a toujours intéressé et qui me semblait… mineur en médecine générale enfin, en tout cas dans le cabinet dans lequel j'ai remplacé, il y avait très peu d'enfants, voilà (ton sec).C'est essentiellement ça. » Profil 13 (travaille en PMI).

Pour d’autres médecins, c’était l'installation libérale qui leur avait semblé être la meilleure façon d’avoir une activité orientée.

patientèle sur... enfin un peu axé sur la pédiatrie, ça me plaît beaucoup et donc après, de bouche à oreille, ça s’est un peu su, donc je fais pas mal de pédiatrie et ça c'est sympa en libéral, oui et ça, ce qui est bien en libéral, c'est qu'on peut un peu orienter sa patientèle comme on veut et que faire un peu la médecine dont on a envie, quoi. » Profil 11.

La médecine générale était pour certains un choix par défaut. L’intérêt pour la spécialité pouvait alors naître plus tardivement qu’en cas d’un choix attendu. Pour le profil 7, la décision d'exercer en libéral était une évidence seulement après avoir obtenu la spécialité de médecine générale aux ECN.

« Ben…… Je sais pas s’il y a vraiment un choix, enfin stricte c'est-à-dire moi je…… J'aurais aimé faire quelques, il y a quelques spécialités qui m'auraient intéressées et puis ensuite comme j'ai eu la médecine générale, (soupir) il faisait aucun doute que j'allais faire du... enfin j'ai pas douté à un moment de faire autre chose. » Profil 7.