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Chapitre 2 Le corps contrôlé 54

IV. L’hypothèse de la désexualisation 75

Certains auteurs s’intéressant aux questions corporelles étudient les mécanismes de désexualisation au sein des organisations ; c’est le cas en premier lieu de Gibson Burrell (1984, 1987) d’Angela Trethewey (1999) et de Marianna Fotaki (2010). L’organisation serait à l’origine d’une désexualisation des individus, ceci dans le but d’un meilleur taux de productivité. Or, si l’on s’en tient à Michel Foucault, l’hypothèse de la répression sexuelle est largement à remettre en question (1976). Au contraire, le dispositif de sexualité prend la forme d’une stimulation des corps et d’une intensification des plaisirs ; elle est non pas une répression, mais une valorisation des corps et de la chair, valorisation qui, on le suppose, est en fait une forme de contrôle. Face à l’omniprésence du sexe dans la sphère sociale, Foucault s’écrie : « que demandons-nous au sexe, au-delà de ses plaisirs possibles, pour que nous nous entêtions ainsi ? Quelle est cette patience et cette avidité à le constituer comme le secret, la cause omnipotente, les sens caché, la peur sans répit ? » (Ibid : 105).

Voici comment le dispositif de sexualité, qui se « branche » sur les partenaires sexuels, est décrit. Il engendre une extension permanente des domaines et des formes de contrôle. Il

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passe par « les sensations du corps, la qualité des plaisirs, la nature des impressions aussi ténues ou imperceptibles qu’elles soient ». C’est la microphysique du pouvoir : le dispositif pénètre les corps de manière de plus en plus détaillée, dépossédant les sujets de leur sexualité. Son relais principal est donc le corps, corps qui produit et qui consomme (Ibid : 140-141). Le dispositif est à l’œuvre aussi bien dans la production (quelque chose vient du corps) que dans la consommation (quelque chose y entre). Le moment historique de son apparition est celui du développement de l’identité corporelle de la bourgeoisie : « elle s’est donnée un corps à soigner, à protéger, à cultiver, à préserver de tous les dangers et de tous les contacts, à isoler des autres pour qu’il garde sa valeur différentielle ; et cela en se donnant, entre autres moyens, une technologie du sexe » (Ibid : 163). Quatre grandes stratégies accompagnent l’installation du dispositif de sexualité et donc la production de la sexualité moderne : le corps de la femme est hystérisé, la vie sexuelle de l’enfant est confiée aux pédagogues, la procréation du couple est régulée et enfin le plaisir pervers est psychiatrisé. La femme, l’enfant et le pervers (dont l’homosexuel) sont ainsi les cibles privilégiées du savoir-pouvoir, figures envers lesquelles se constitue une sexualité « normale », souvent celle du couple hétérosexuel et marié. Ainsi, la famille et son chef sont les principaux alliés du dispositif de sexualité. De plus, avec les développements de la médecine, le sexe est détaché du corps pour être étudié et normalisé. Selon Foucault : « la ‘chair’ est rabattue sur l’organisme » (Ibid : 155), expression qui le rapproche d’ailleurs beaucoup de la pensée de Gilles Deleuze.

En ce qui concerne la relation entre la sexualité et l’organisation, Foucault reste très évasif, bien qu’il identifie deux phases. La première est celle de la révolution industrielle qui comporte effectivement une répression : pour constituer une force de travail, il s’agit de réguler les forces des corps mais aussi d’assurer leur reproduction ordonnée. La deuxième est celle du capitalisme plus tardif ; la nature du travail salarié a changé : « La politique du corps ne requiert plus l’élision du sexe ou sa limitation au seul rôle reproducteur ; elle passe plutôt par sa canalisation multiple dans les circuits contrôlés de l’économie » (Ibid : 150). L’idée d’une énergie, voire d’un excès du corps, qui doit être régulé par le système de production, semble cependant trop simpliste : « il faut abandonner sans doute l’énergétisme diffus qui soutient le thème d’une sexualité réprimée pour des raisons économiques » (Ibid : 151). Mais la sexualité est bien désir, excès du corps, puisqu’il s’agit de la canaliser. Le problème est que la lecture de Foucault ne permet pas de comprendre le corps en chair et en os et sa sexualité pratiquée.

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La sexualité jouant un rôle clé dans les processus organisationnels, Burrell se propose de l’élever au rang de préoccupation théorique dans l’analyse des organisations (Burrell, 1984). C’est dans un même mouvement que la sexualité est lentement supprimée, à la fois dans la société et dans l’organisation : « suppression of sexuality, therefore, involved both eradication and containment, inside and outside work respectively. And these twin processes have continued to influence the lives of the worker since that time to this. Today then, we are presented with a situation in which human features such as love and comfort are not seen as part of the organizational world » (Ibid : 99). Burrell explore avant tout les raisons de la désexualisation ; il ne s’agit pas pour lui d’une stratégie de management clairement identifiable mais d’un changement social plus vaste. Quatre principales explications sont proposées : le processus de civilisation tel que décrit par Norbert Elias (apparition de la honte, augmentation de l’autocontrôle corporel), la moralité religieuse imposée par l’église (apparition de tabous sexuels), le développement de la rationalité instrumentale (la bureaucratie a pour but premier l’éradication de la sexualité) et le strict contrôle du corps dans le temps et dans l’espace (la sexualité n’a pas lieu d’être à l’usine). Ces évolutions sont toutes clairement en lien avec le développement d’une société organisationnelle. S’agissant du contrôle des corps, Burrell l’impute à l’alliance entre la médecine et les besoins de l’organisation, alliance matérialisée par une vision comptable du corps et de ses fluides, avec d’un côté le travail qui signifie l’épargne et donc la rétention des flux, et de l’autre l’amour (ou le loisir) qui implique une dépense corporelle (Burrell, 1987). « Eighteenth century medicine depended upon a complex theory of fluids in which the human body was seen as requiring for its full health and strength a retention of bodily fluids. The wasteful utilization of such fluids was greatly discouraged. (…) It was rapidly concluded in many quarters that the industrial worker, if he or she was to be fully productive, required good fluid retention and hence should be encouraged to engage in little sexual activity. Thus, it became acceptable, on the best medical advice, for employers to attempt to minimize the sexual activity of their workforce » (Ibid : 97). La retenue et une activité sexuelle réduite sont nécessaires à une bonne coordination musculaire et donc à une bonne productivité du corps. Notons que la sexualité a aussi été reliée à la productivité, par exemple dans la création artistique ; le corps contient une énergie créatrice. Jusqu’ici Burrell œuvre à confirmer l’hypothèse de la répression sexuelle, même s’il note également l’existence d’une série de résistances corporelles, dont il s’étonne cependant qu’elles soient si réduites. Par ailleurs, le niveau de la répression n’est pas le même dans toutes les organisations, ce qui rejoint les thèses de Foucault à propos d’une deuxième phase

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impliquant une certaine permissivité ; lors de cette phase, c’est-à-dire le capitalisme plus tardif, le contrôle s’apparente non plus à une élimination mais à une canalisation des énergies sexuelles. Il y a ainsi des lieux et des moments au sein de l’organisation où une certaine sexualité devient possible ; Burrell donne l’exemple du réduit (« behind the bike shed ») ou encore de la fête de Noël (the Christmas party). La canalisation ou la comptabilité sexuelle sont différents de la suppression de la sexualité, par ailleurs probablement impossible. Burrell écrit cependant que la sexualité peut devenir dans certains cas une stratégie pour motiver les salariés, ce qui soit dit en passant ne réduit aucunement le niveau de contrôle ; j’y reviendrai. « We should also be aware that in some exceptional circumstances sexual feelings may be utilized rather than suppressed by management to attain higher levels of efficiency in their workforces » (Burrell, 1984 : 113).

L’hypothèse de l’utilisation de la sexualité pour atteindre des objectifs organisationnels rejoint la description que j’ai faite du fonctionnement du dispositif de sexualité. L’individu est invité à formuler toute une série de discours et de choix concernant sa sexualité ; l’organisation prendrait dans une certaine mesure le contrôle de ces discours et ces choix. L’entreprise peut en effet modeler la nature du plaisir, privilégier certaines sensations au profit d’autres ; l’esthétique joue un rôle ici dans le sens où le modelage des sensations n’est pas forcément remarqué par les salariés. Pour Foucault, nous avons affaire ici non pas à une suppression de la sexualité mais à sa production pure et simple. Il faut également noter que ce sont en premier lieu les dirigeants de l’organisation (cf. la bourgeoisie) qui appliquent les règles de comportement sur leurs propres corps ; la désexualisation serait ainsi à la fois un mécanisme et un résultat de l’autodiscipline.

S’agissant des différents flux liés au corps, Angela Trethewey a exposé comment ceux des femmes, qu’elle estime plus importants que ceux des hommes, sont contrôlés (1999). La sexualité féminine serait davantage perçue comme une menace à l’ordre organisationnel. Les professionnelles interviewées décrivent leurs corps et ceux de leurs consœurs en terme de débordements, de fuites et d’excès divers. Les corps « débordent » (overflow) notamment lors de la grossesse ou des menstruations, mais aussi lors de manifestations émotionnelles ou à travers des vêtements non conformes. Ces flux ont pour la plupart un lien direct avec la sexualité. Les conséquences du contrôle sont que beaucoup de femmes choisissent de ne pas avoir d’enfants, de ne manifester que certaines émotions (emotion work), de ne pas

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exposer des versants trop expressifs de leurs corps. Elles admettent cependant utiliser leur habilité émotionnelle ainsi que leur capacité à séduire les autres, ce qui confirme que le pouvoir n’est pas uniquement castrateur mais aussi producteur de nouveaux comportements chez le sujet. Une féminité professionnelle est ainsi inventée, même s’il n’est pas évident que celle-ci soit réellement choisie ; pour les féministes elle ne serait que le reflet du désir et du regard des hommes.

Cherchant à comprendre la réalité corporelle de la production du savoir, Marianna Fotaki a mené une étude sur l’expérience professionnelle des femmes au sein de cinq écoles de commerce en Angleterre (Fotaki, 2011). La sexualité est souvent instrumentalisée ; elle ne peut exister pour elle-même : « either sexuality stands in the way of productivity or the adoption of a sexualized culture can enhance it » (Ibid : 43). Dans la culture académique c’est la vision moderniste d’un sujet unifié et désincarné qui prédomine, et ce sujet ne semble pas affecté par les relations de pouvoir liées au genre, à l’origine ethnique ou aux classes sociales. L’origine de son étude est le constat d’expériences de discrimination sexuelle assez frappantes, et ceci dans un milieu largement imprégné des théories féministes et cherchant officiellement à encourager la diversité. Afin de déconstruire la vision désincarnée et cartésienne du monde de la recherche et pointer la discrimination sexuelle subie par les femmes, Fotaki utilise la pensée féministe proche de la psychanalyse (Luce Irigaray, Hélène Cixous, Julia Kristeva). La théorie de Kristeva veut qu’afin d’habiter le langage et se conquérir une subjectivité, l’enfant apprenne à rejeter des parties de lui-même associées au féminin, considérées par la suite comme abjectes. L’abjection éprouvée envers le corps maternel est ensuite transférée sur les femmes en général, et ceci est une condition pour faire partie de l’ordre symbolique (Ibid : 45). Le corps féminin est ainsi rejeté de l’organisation, même si cela se produit souvent de manière voilée. Les femmes sont invitées au silence et se sentent parfois mal à l’aise dans leur corps qu’elles ne peuvent pas habiter de manière naturelle, le considérant peut-être comme abject. La menace constituée par la réapparition du corps abject, différent, place les femmes dans un dilemme existentiel : « they are damned if they perform the proscribed female sexual body because they then sign off their exclusion from the realm of abstract thought, and they are damned if they do not because they then invite phallic domination that brings them back to their subordinate place » (Ibid : 51). Il ne peut donc exister de sexualité au travail, ou plutôt celle qui existe est essentiellement masculine.

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L’expression « sexual harassment » (harcèlement sexuel) est apparue dans les années 70 et a posé quelques questions pressantes concernant l’existence d’une sexualité latente et machiste au travail. Cette expression est ambivalente : elle a une utilité pour proscrire les agressions à caractère sexuel au travail, mais en même temps elle pourrait conduire à une normalisation des corps plus forte encore ; beaucoup de choses peuvent en effet être considérées comme du harcèlement sexuel, que cela soit un propos mal placé ou une trop grande proximité physique.

Burrell appelait de ses vœux une érotisation de l’organisation (1984), ce qui sous-entend une cohabitation de toutes les sexualités dans une sorte de diversité sexuelle joyeuse. Mais cette érotisation ne serait pas forcément une émancipation de tous les corps ; il est difficile de croire qu’elle pourrait être une expérimentation à armes et désirs égaux, l’organisation ayant souvent des tendances hétéro-sexistes. Elle pourrait même renforcer certaines relations de pouvoir, laissant libre court à une sexualité débridée teintée de violence et d’humiliation. La sexualité contient en effet des aspects cruels et morbides et il ne faut pas l’idéaliser pour en faire l’alliée d’une soi-disant libération des salariés (Fleming & Spicer, 2007). Certaines formes de sexualité faciliteraient ainsi la domination hiérarchique masculine, l’expérience de consommation et le contrôle. La sexualité donne lieu à diverses luttes ; elle est régulée et canalisée par l’organisation mais elle peut aussi être un véhicule de résistance pour l’individu. « Resistance might undermine the regulation of sexuality on one level, but reproduce the capitalist wage-labour relation on another. Alternatively, successful resistance to an imposed sexuality might sustain the subordination of yet another type of sexual identity, and so on » (Ibid : 91). La sexualité étant une expérience corporelle, sensuelle et subjective, elle constitue une menace pour l’ordre. Mais en même temps, elle est souvent convoquée par l’organisation qui la considère comme une alliée de la productivité. Canalisée, la sexualité, entendue ici dans un sens large (Burrell, 1984 : 98) incluant la séduction, les histoires et phantasmes, les attouchements et actes d’amour, peut en effet améliorer les relations humaines, voire motiver les gens à venir au travail. Dans le secteur des services, les salariés sont clairement encouragés à séduire la clientèle pour lui offrir une expérience de consommation. Le travail inclut souvent certains aspects sexuels ; la sexualité fait partie du travail corporel et émotionnel implicitement demandé par l’organisation. L’hypothèse d’une sur-sexualisation apparaît ainsi.

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Le cas du centre d’appels Sunray décrit une culture d’entreprise ouvertement alliée à la sexualité (Fleming & Spicer, 2007 : 97). Les salariés sont invités à être eux-mêmes (« be yourself »), ce qui veut dire entre autre affirmer leur sexualité. Ainsi, la norme veut que l’on s’habille comme pour aller en boîte, que l’on s’amuse au travail et que l’on séduise les autres. Au point où l’organisation est décrite par certains comme un marché du sexe (« meat market ») où les regards sont très explicites. Puisque le travail est intrinsèquement ennuyant, la culture promeut le sexe, plus amusant. Cette culture semble convenir aux jeunes homosexuels extravertis : « in this context, gay men are considered synonymous with the scripted Sunray personality – someone bubbly, extroverted and exaggeratedly supportive of management » (Ibid : 103). Ainsi, une certaine homophobie se développe, ainsi qu’un cynisme par rapport à la culture du fun. Selon Fleming et Spicer, l’érotisation chez Sunray est à la fois une libération et un contrôle ; les homosexuels interviewés se sentent reconnus et peuvent même à l’occasion se déguiser en drag queen, mais en même temps, ils restent subordonnés au contrat de travail. Les auteurs refusent néanmoins de dire qu’ils seraient manipulés ou que leur sexualité serait appropriée par l’organisation. En revanche la sexualité reste très codée : seules les formes positives de sexualité sont admises. Dans cette situation, ne pas exposer sa sexualité et ne pas s’amuser devient une forme de résistance. La valorisation du sexe, l’appel à une sexualité amusante, semble ici être un dispositif de contrôle des corps au moins aussi puissant que la désexualisation.

Peut-on considérer que l’organisation désexualise les salariés pour ensuite les re-sexualiser à sa guise, voire les sur-sexualiser ? Quelles sexualités sont encouragées au travail et quels comportements sont clairement bannis ? Il semble évident que les actes sexuels ne peuvent avoir lieu ouvertement au travail, mais la séduction se limitant aux mots, aux tenues et aux regards portés sur les corps semble parfois encouragée par l’organisation, notamment lorsque la motivation intrinsèque pour un métier ne peut exister (exemple du centre d’appels). La régulation de la sexualité semble être un aspect important du contrôle s’exerçant sur les corps ; rappelons que pour Burrell la sexualité joue un rôle clé dans les processus organisationnels.

82 Conclusion du chapitre 2

Le contrôle sur les corps semble donc venir de toutes parts, ne laissant aucune liberté d’expression ou d’expérimentation au sujet. L’organisation distribue les corps dans l’espace, déterminant leur présence ou leur absence, leur manière de s’habiller, de bouger ou d’habiter les différents lieux. L’individu internalise le contrôle et veille à toujours se comporter de manière conforme afin de ne pas dénoter. Alors que la sexualité et les sentiments sont bannis des espaces de travail, l’individu est aussi de plus en plus invité à prolonger le travail chez lui, ce qui augmente encore le niveau de contrôle s’exerçant sur son corps. Dans un mouvement inverse, l’organisation sur-sexualise peut-être les corps, les enfermant encore dans un comportement attendu. Je n’ai pas abordé l’importance du temps dans les processus de contrôle : les gestes et la productivité du corps sont mesurés en minutes ou en heures, chaque corps ayant une « performance ». Le corps est aussi organisé par cette idée de performance, fortement ancrée dans toutes sortes de pratiques. Le contrôle conserve des aspects très physiques ; il peut paraître paradoxal que les salariés n’en aient pas vraiment conscience. En même temps, le travail intellectuel exerce aussi un contrôle sur les esprits (cognitive control), poursuivant souvent les salariés jusqu’à leur sphère privée. La retenue corporelle et l’autocontrôle semblent exacerbés au sein de l’organisation et ne s’arrêtent pas à ses frontières, l’identité professionnelle conditionnant probablement la vie privée des acteurs. Quand l’organisation s’approprie l’intégralité de la personnalité des salariés, ceci passant aussi par la normalisation de leurs corps, la séparation entre vie publique et vie privée est largement remise en question.

J’ai montré comment le contrôle et l’autocontrôle agissent de concert pour renforcer les frontières entre les corps. Le corps organisé est vécu comme un ensemble de limites, ce qui conduit à une certaine fixité et à une rigidité, avec une insistance sur les éléments extérieurs du corps, typiquement la peau, le visage, les yeux. « Rather than on the open and unfinished body, accent is placed on its sealed and finished nature. The emphasis is put on the body parts that create the boundaries—its skin, smooth surfaces, musculature and, in particular, the face and eyes » (Slutskaya & De Cock, 2008 : 855).

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L’idée d’une embodied agency, une volonté ou un désir propre au corps ou en tout cas la possibilité d’une marge de manœuvre, semble quasiment saugrenue dans un tel contexte. Pourtant, la perspective du contrôle, bien qu’elle reste centrale en management, mérite