• Aucun résultat trouvé

Où l!homme ne se renouvelle pas :

Dans le document Le cerf, le temps et l'espace mythiques (Page 117-123)

L!équivalence entre la coiffe et les daintiers des cerfs porte sur la capacité génésique de l!animal. Les auteurs antiques ont cru que si l!amplitude des variations hormonales mâles était moins accusée, les cerfs auraient des cornes pérennes :

« Le plus souvent, les cornes sont creuses à partir du point d'excroissance d'où vient l'os sorti de la tête ; à l'extrémité, elles sont pleines et solides; et elles sont simples. Il n'y a que le cerf dont les cornes soient pleines dans toute leur longueur, et divisées en plusieurs rameaux. Les autres animaux qui ont des cornes ne les perdent pas ; le cerf seul les perd tous les ans, à moins qu'il n'ait été castré. »380

« Quand on castre des cerfs qui, à cause de leur âge, n'ont pas encore de bois, il ne peut plus en pousser. Si on les coupe quand ils en ont déjà, la dimension des cornes reste la même ; et la bête ne les perd plus. »381

« Chez les cerfs châtrés, les cornes ne poussent, ni ne tombent. »382

« Il y ha d'autres cerfz lesquelz ont perdu leurs dintiers ou couillons au rut, ou autrement, qui ne muent jamais. »383

« Si vous le chastrez ayant sa teste ou sa rameure, jamais elle ne luy tombera. »384

« Ne plus ni moins fera il si vous le chastrez ayant sa teste molle et en sang, car elle demeurera toujours ainsi, sans secher ne brunir. »385

« Si vous chastrez un cerf avant qu'il ne porte sa teste, il n'en portera jamais. »386

Parfois le compilateur n!a pas reconnu l!espèce dont il « décrit » les cornes muant ou la ramure encore molle. Ainsi Barthélémy de Glanville utilise un vocabulaire tout à fait révélateur des notices antiques sur la « mobilité » des cornes des cervidés :

« Derechief se le cerf est chastré devant que les cornes lui viennent, il n'en aura jamais nulle et s'il est chastré après, elles ne croistront jamais et ne les remuera ou renouvellera point, ainsi comme les autres font. »

« Les cornes tiennent plutôt à la peau qu'à l'os; et c'est ainsi qu'on voit en Phrygie, et dans d'autres contrées, des b#ufs qui font mouvoir leurs cornes, comme leurs oreilles. »387

« Les taureaux phrygiens sont remarquables pour leur couleur, blonde et flamboyante. Ils ont les chairs épaisses au cou, les boucles au dessus de leur tête sont hautes et flottantes. La nature de leurs cornes est étrange, car elles ne sont pas plantées solidement sur leur tête, mais ils peuvent les pencher et les incliner vers l'arrière de chaque côté. »388

Dans les descriptions contemporaines, c!est la polysémie de muer/remuer qui est en cause. L!ampleur du bois des cerfs est assimilée à leur capacité génésique : le cerf châtré garde celui qu!il a et ne le voit plus grandir d!une année à l!autre. S!il a été châtré au printemps, le bois ne lui vient pas. Pourquoi est-il si important de s!intéresser à cet attribut sinon par analogie avec l!apparence masculine, changeant avec l!âge ?

« Ce sont les poils de la tête qui, avec l'âge, disparaissent et tombent le plus abondamment, et les premiers. Ce ne sont d'ailleurs que les cheveux de devant; car on ne devient jamais chauve par derrière la tête. Le dépouillement du sommet s'appelle calvitie; ["] aucun de ces changements ne se produit jamais avant qu'on n'ait eu des rapports sexuels. L'enfant ne devient jamais chauve, non plus que la femme, ni l'eunuque. Si l'eunuque a été opéré avant la puberté, les poils qui doivent venir après elle ne poussent

plus chez lui ; s'il a été opéré plus tard, ce sont ces poils-là [aux aisselles et au menton] qui, chez lui, sont les seuls à tomber, excepté ceux des parties sexuelles. »389

Buffon reprend quasiment mot à mot l!argument. L!apparence chevelue (à oreille de cervidé) est le stade juvénile de l!entité andromorphe à bois de cerf du panthéon gaulois. Il est adulte quand il est chauve et/ou doté de cornes rameuses. Par antithèse, la femme est censée se renouveler alors que l!homme reste ce qu!il est, sauf à perdre ses cheveux ou à les voir blanchir.

Le cheval dans l!accession à la royauté, en Perse :

Hérodote pense qu!il s!agit d!une ruse du fils du roi Cambyse pour lui succéder, et c!est vraisemblablement la raison pour laquelle il n!explique pas comment Darius aura réussi à se concilier la divinité, manifestée par un « signe » céleste :

« Aux premières lueurs du jour, les six [prétendants] se présentèrent à cheval, comme il était convenu. En cheminant par le faubourg, ils arrivèrent à l!endroit où la jument avait été attachée la veille : le cheval de Darius y courut aussitôt et hennit. Au même instant un éclair sillonna le ciel serein et le tonnerre retentit. Ces signes accumulés en faveur de Darius consacrèrent son succès, comme s!ils avaient été envoyés à dessein [...] »390

Les six cavaliers prétendants à la royauté devaient se présenter au lever du soleil, Hérodote de fait mention d!aucune date précise. Le motif saisonnier manque et la méthode comparatiste ne permet pas de restituer la saison à partir du motif narratif relatif à la présence/absence des oreilles équines ou asines, quand les cultures sont aussi éloignées l!une de l!autre que les cultures perses et celtique. La difficulté aurait été moindre si Hérodote avait signalé la présence ou l!absence d!une ramure cervine. Ainsi Elien traduit-il la difficulté à mener l!enquête ethnographique :

« Coutumes bizarres en rapport avec des animaux : [...] les Saracores ne servent pas de leurs ânes pour porter des fardeaux ou battre le blé, mais pour faire la guerre, et c'est monté sur eux qu'ils affrontent les dangers de la bataille, comme les Grecs sur leurs chevaux. Celui de leurs ânes qui leur semble braire plus fort que les autres, ils le consacrent à Arès. [...]

En Thessalie, lorsque quelqu'un veut se marier, il introduit lors du sacrifice nuptial, un cheval de guerre bridé et équipé de son harnachement militaire. A l'issue du sacrifice et des libations, il amène le cheval par la bride à la mariée et le lui remet. [...] » 391

Malgré la différence des cultures, nous insistons sur ce motif car Darius, en accédant à la royauté, prend la place d!un mage, un usurpateur. Celui-ci est identifié par un défaut. Il lui manque les oreilles :

« [...] Couchée près de lui, elle profita de son sommeil profond pour lui tâter les oreilles : elle n!eut aucune peine à constater que l!homme n!en avait point et, au lever du jour, fit instruire son père de sa découverte [...] »392

Dans la tradition perse rapportée par Hérodote, l!oreille signale l!usurpateur de la royauté. Dans les récits médiévaux occidentaux, l!oreille équine est l!attribut du roi. Le mage est alors celui qui dénonce l!infirmité et non celui qui devrait la subir.

L!oreille animale ou le pied de cervidé :

L!être anthropomorphe de Bouray et d!autres figurines gallo-romaines trouvées à Amiens et Besançon, sont étonnamment jeunes. Celui de Bouray a un pied de cervidé. Quant à affirmer qu!il s!agit de pieds de bouc, de bélier ou de taureau, il faudra produire les représentations andromorphes analogues à celles de Cernunnos,

mais dotées de cornes de bouc, de bélier ou de taureau. Ces statuettes permettront de réfuter l!hypothèse d!univocité du pied gallo-romain à sabot fendu. Simone Deyts (1999) ne croit pas qu!il s!agisse de la forme juvénile de l!être andromorphe à bois de cerf. Son argument tiendrait si la jeunesse n!était pas aux âges de la vie, ce que le printemps est à l!année : Smertrios peut être l!épiclèse de l!apparence printanière de l!entité divine, si le dieu à l!oreille animale est le complément calendaire de celui au bois de cerf.

Imaginer que le fils soit au père ce que le printemps est à l!automne, est tout à fait réaliste dans une année agraire où les semailles sont automnales. Citons Ovide :

« Voyez l'Année, se partageant en quatre saisons, imiter ainsi, dans son cours, les âges de la vie. Au commencement du Printemps, elle a la faiblesse de l'enfant à la mamelle. Alors le grain, herbe tendre et fragile, croît et charme l'espoir du laboureur. Tout fleurit, la campagne riante est émaillée de mille couleurs; mais les plantes n'ont encore aucune énergie. Devenue plus robuste, l'Année passe du Printemps à l'Été, semblable au jeune homme dans toute sa vigueur. Aucun âge n'est plus fort, plus fécond, plus ardent. L'Automne succède : il n'a plus la ferveur de l'âge précédent; c'est celui du calme et de la maturité : il tient le milieu entre la jeunesse et la vieillesse, et, déjà sa tête commence à blanchir. Enfin le vieil Hiver arrive d'un pas tremblant, dépouillé de ses cheveux, ou n'en ayant plus que de blancs. »393

Dans ce cas l!année équinoxiale débute par la maturation des fruits et la plantation des graines, et non au printemps par la floraison. Dans le mythe de Daphné, Apollon transforme la nymphe en arbre de la même façon que Dionysos avait transformé les Ménades ; autant la métamorphose en laurier ne fournit aucune indication saisonnière, autant celle des Ménades marque le renouveau printanier. Cette conception est tout à fait vraisemblable puisqu!elle consiste à faire coïncider la dormance végétale et la gestation des animaux, la floraison et la parturition, l!épiaison et la lactation. Nous voulons en donner pour exemple le mythe où Apollon reproduit les prodiges qu!avait accomplis Zeus avant lui : dans le mythe de Coronis, Apollon sauve son fils de sa mère morte et promise au bûcher, à l!instar de ce que Zeus a fait avec Alcide :

« Apollon regrette, mais trop tard, sa vengeance. Il se hait lui-même, rougissant d'avoir écouté un rapport téméraire, d'avoir cédé aux mouvements de sa fureur. Il déteste l'oiseau qui a révélé le crime et forcé le châtiment. Il déteste et son arc, et ses flèches, et la main qui s'en servit. Il embrasse le corps pâle et glacé de son amante. Vainement, par des soins tardifs, cherche-t-il à le réchauffer et à vaincre les destins; vainement encore emploie-cherche-t-il tous les secrets d'un art salutaire dont il fut l'inventeur. Il voit enfin s'élever le bûcher dont les flammes vont consumer le corps de son amante. Alors il frappe l'air de ses cris et de ses longs gémissements; car il ne convient pas que les larmes baignent le visage des immortels. ["] Apollon répand des parfums sur le corps de son amante, il le presse de ses derniers embrassements; et un injuste trépas est suivi par de justes douleurs. Le dieu ne permit pas que le feu dévorât le tendre fruit de ses amours; il le retira des flammes et du sein de sa mère; et après l'avoir porté dans l'antre du Centaure Chiron, il punit le corbeau, qui attendait le prix de son zèle, en lui faisant perdre à jamais la blancheur de son plumage. »394

Si la génération des fils divins reproduit ce que faisait la génération des pères, on peut proposer la conjecture selon laquelle Oengus, le fils adoptif de Nechtan ou Midir, est le nom de l!entité divine à l!oreille animale et Cernunnos, l!épiclèse d!un père divin. Dans la version chrétienne, la légende de la fécondation auriculaire

conduit plus facilement à associer des figures hagiographiques masculines au thème de l!Annonciation. Nous retrouvons dans la légende de saint Egarec ou Tégarec (fêté le 14 mars) des éléments congruents. Saint Egarec fut ermite dans la Forêt-Fouesnant en Bretagne. A Plogonnec, il est invoqué pour ses vertus curatives. Sa chapelle a été bâtie au dessus de la source, ce qui place la surdité et les maux d!oreilles, directement sous la surveillance du saint homme : les pèlerins utilisent une figurine portative pour la placer sur la tête des malades et boivent l!eau sacrée. Le saint homme est localement nommé Tegonnec et sa légende est confondue avec celle de saint Télo. A Plogonnec, les dates archaïques, à l!équinoxe vernal, et intermédiaires, aux calendes de février, sont confondues.

Le roi Marc et l!oreille de cheval :

L!épisode débute par la dénonciation de l!adultère d!Yseult. Le roi doute des révélations du mage Frocin et celui-ci s!en aperçoit :

« Fors estoit, si gardoit en l!er Vit Orient et Lucifer.

Des estoiles le cors savoit. »395

Tristan réchappe d!une première dénonciation mais Frocin revient à la charge. Il révèle une seconde fois l!infamie, au gué de l!épine :

« Or escoutez, seignor marchis $ Espine, a vos, non a vasal : Marc a orelles de cheval.»396

Quand le roi apprend par ses barons que son secret a été trahi, il tranche la tête du mage. Cependant, Tristan et Yseult vivent toujours à l!écart des hommes, en forêt, et les barons de Marc ne désespèrent pas de punir les fugitifs. L!un d!eux chasse le cerf, tandis que le fidèle Gouvernal cherche à venger Tristan et prend le guet :

« Li chien li cerf sivent, qui fuit ; Li vasaus après les chiens vait. Governal saut de sen agit ; Du mal que cil ot fait li menbre, A s!espée tot le desmembre, Li chef en prent, atot s!en vet. Li veneor, qui l!ont parfait, Si voient le cerf esmeü. de lor seignor virent le bu, sanz la teste, soz l!arbre jus. »397

Gouvernal apporte la tête du félon à Tristan. Les amants sont rassurés mais un nouveau contretemps s!annonce. A la saint Jean, un forestier découvre leur loge et renseigne le roi. Marc les observe, s!abuse, leur pardonne mais prend la bague d!Yseult et l!épée de Tristan qu!il remplace par les siennes. Or en ce jour sont révolus les trois ans durant lesquels le breuvage magique a fait effet :

« ["] L!endemain de la Saint Jehan Acompli furent li trois an

Que cil vin fu determinez. Tristan fu de son liz levez, Iseut remest en sa fullie. Tristan, sachiez, une doitie A un cerf traist, qu!il out visé, Par les flans l!a outrebersé. fuit s!en li cerf, Tristan l!aqueut ; Que soirs fut plains tant le poseut.

la ou il cort après la beste, l!ore revient, et il s!areste, Qu!il ot beü le lovendrant. »398

Tristan recouvre la raison : il change d!attitude et annonce son projet de retour à la vie civile, quitte à abandonner la cour du roi Marc :

« ["] je ne querrai ja plus nul jor Estre o le roi Marc a seignor ; Ainz m!en irai ançois un mois en Bretaigne ou en Loenois. »399

Tristan raccompagne Yseult au Gué Périlleux, d!où elle rejoint la cour. Les ragots à son encontre continuent. Pour se disculper, la reine propose de convoquer une cour de justice en présence du roi Arthur. Ainsi est fait au Gué Périlleux où Tristan est requis comme âne pour faire traverser le Mal Pas sans que la reine ne se souille :

« Ne vuel mes dras enpalüer : Asne seras de moi porter

Tot souavet par sus la planche »400

Suit l!épisode où Yseult est sommée de justifier sa fidélité au roi Marc :

« Si m!aït Dex et saint Ylaire ces reliques, cest saintuaire, Totes celes qui ci ne sont et tuit icil de par le mont,

Q!entre mes cuises n!entra home, Fors le ladre qui fist soi some, Qui me porta outre les guez, et lu roi Marc mes esposez. Ces deus ost de moi sirement, Ge n!en ost plus de tote gent. »401

Plusieurs récits sont enchâssés ; laissons de côté celui relatif au cerf, qui ne concerne que le pauvre Frocin, décapité. Il a vu son avenir dans une étoile se levant à l!Orient, c'est-à-dire à l!azimut du lever solaire équinoxial : l!affaire peut aussi bien se dérouler à l!automne qu!au printemps, mais les indications phénologiques sont printanières (l!épine) et relatives à la mue des cerfs (assimilée la décollation du mage puis à celle du baron félon). Intéressons nous ici aux motifs équins ; l!épisode se déroule après le solstice d!été, date à laquelle le soleil a repris sa course vers le Sud. Le trajet Nord/Sud suit le retournement de situation. Il reste à savoir à quelle date est convoquée la cour de justice. Yseult invoque saint Hilaire, fêté le 3 novembre ; la date est homologue de l!azimut de vêpres au solstice d!été.

Béroul utilise l!inversion des rôles entre hommes et équidés pour mettre en scène le parjure, mais cette fois l!amant prend la place du roi. La reine tient certes le rôle de cavalière, mais l!attente est tout autre : a-t-elle ou non, été « montée » ou « saillie » par Tristan ? On attend d!elle la vérité ; Yseult déclare n!avoir eu entre les cuisses que son mari et la « bête de somme » que tous ont vue sans y reconnaître son amant. Elle parvient à déjouer l!ordalie, en engageant sa parole et non celle de son amant. A la différence des récits où le cheval Bayard crie au solstice d!été, le silence est ici signifiant. Tristan aurait du inventer une autre ruse s!il lui avait fallu défendre son honneur sans se parjurer. Le signifié de puissance du silence de l!un et du mensonge de l!autre, relève de l!antinomie entre perception et représentation. La perception (voir le gueux sans reconnaître l!amant) est défaillante, ce qui permet à la représentation (la bête de somme entre les cuisses) d!être prise au mot, alors que le séjour entre les cuisses d!Yseult est la métaphore du délit. Le lecteur connait les

auteurs, le lieu et le moment : il devient complice des amants et se moque des barons dupés.

Le récit où l!amant-cheval tient la place du roi sans mot dire, inverse les termes narratifs de celui où le cheval par son cri, désigne le roi. Dans une version populaire du lai de Guiguemar, le roi de Portzmarc!h reçoit les oreilles de sa jument Morvarc!h, pour avoir poursuivi indûment une biche blanche. Nous avons déjà rencontré un roi au nom équin, « Equitan », décrit comme le roi des Nains. Le roi Rion, Araon ou Arawn, est vraisemblablement le même roi de l'autre monde ; bien connu sous ce nom de Rion dans le corpus arthurien, il apparaît à de nombreuses reprises notamment comme adversaire de Balain le sauvage. Ce chevalier veut se racheter du meurtre de la demoiselle d'Avallon en tuant le roi Rion, ennemi d'Arthur. Balain, avec l'aide de Merlin, triomphe et Arthur lui pardonne sa violence. Dans la théologie celtique, il s!agit de Nechtan, Nwython, Nodens, Nodons ou Nudens. Parfois assimilé à Mars par les Gaulois, il est nommé Neptunus à Rome.

On se rappelle que le roi Midas fut affublé par Apollon d!oreilles d!âne. Le roi s!était proposé comme arbitre du duel chanté qui opposait Apollon et Marsyas, mais avait pris parti en faveur du perdant. Dans la version occidentale du mythe, le roi Marc de Cornouailles, a reçu la marque infamante. Une version populaire bretonne lie directement la révélation à l!instrument de musique. La date suggérée est la saint Jean, le solstice d!été. Les instruments, hautbois et cabrette, sont représentés sur les vignettes médiévales illustrant le rite « cervulum facere ». La peau d!une chèvre et celle du silène servent à confectionner le sac à vent de la « cabrette » : Marsyas avait beau jeu de souffler dans son pipeau, il en a été tout retourné. La peau

Dans le document Le cerf, le temps et l'espace mythiques (Page 117-123)