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Où la femme et l!année sont censées se renouveler :

Dans le document Le cerf, le temps et l'espace mythiques (Page 123-144)

Si un rite de renouvellement est annuel, il s!adresse néanmoins à une entité censée se renouveler au printemps, comme les femmes se « renouvellent » à périodicité mensuelle.

Le changement coïncide avec le Nouvel An archaïque :

Le cerf blanc est une allégorie du Christ, à Pâques. Il annonce la naissance à une vie spirituelle, au moment du renouveau printanier : ce thème est implicite dans « Le morte d!Arthur » où l!on voit trois chevaliers accompagnés de la s#ur de Perceval suivre un étrange cortège :

« Ils entrèrent dans la Forêt Gaste et là virent cerf blanc conduit par quatre lions. D!un commun accord, ils le suivirent, afin de savoir où ils allaient. Ils chevauchèrent bon train et arrivèrent à une vallée. Non loin se trouvait un ermitage où habitait un homme de bien. Le cerf et les lions entrèrent. Voyant cela, eux se dirigèrent vers la chapelle .Ils y aperçurent l!ermite ["] ils entendirent cette messe. Au moment de l!oraison secrète, les trois chevaliers virent le cerf se muer en homme, ce qui les stupéfia, et s!asseoir à l!autel sur un siège magnifique. Les quatre lions aussi se changèrent, l!un en homme, le deuxième en lion ailé, le troisième en aigle, le quatrième en b#uf. Ils prirent place là où se tenait auparavant le cerf et sortirent par une verrière, sans que rien fût détruit ou brisé. On entendit alors une voix disant : « De pareille façon le Fils de Dieu entra dans le sein de la Vierge Marie, dont la virginité ne fut ni détruite, ni blessée.»402

Les trois chevaliers vont interroger l!ermite, qui commente ainsi la métamorphose :

« Notre-Seigneur peut bien être représenté sous l!apparence d!un cerf, car le cerf quand il est vieux redevient jeune en sa peau blanche. Notre-Seigneur est retourné de la mort en la vie. Il a quitté son enveloppe terrestre, qui était périssable et qu!il avait revêtue dans le sein de la sainte Vierge Marie. C!est pour cette raison que Notre-Seigneur est apparu sous l!aspect d!un cerf blanc sans tâche. »403

La date signifiée par l!ermite est pascale. Dans un calendrier archaïque, construit à partir de l!homologie entre les « phases » alternativement claires et sombres des

nycthémères, des lunaisons et des années, la fin de la dormance végétale et le débourrage des bourgeons, coïncide avec le refait du bois des cerfs. La date la mieux à même de signifier le début du cycle végétal est l!équinoxe de printemps. L!équinoxe d!automne ne peut signifier que le début de la gestation des biches et de la dormance végétale.

La coutume « cervulum facere » dans le calendrier julien :

La réforme julienne du calendrier, avec notamment le passage des calendes de mars aux calendes de janvier, revient à faire glisser en amont un rite autrefois situé à date printanière, la mascarade en cerf dite « cervulum facere ». Le glissement de sens apparait dans l!assertion suivante, trop vague pour être irréfutable :

« Et pour cette cause gette le cerf ses cornes chascun an en yver. »404

La représentation la plus connue du « cervulum facere » est composée autour de trois figures : un joueur de « cabrette » conduit le porteur de la dépouille du cerf, revêtue à la façon d!un masque405 carnavalesque. Ils marchent dans les traces du démon, représenté sous l!apparence du céraste :

Figure 5

L!évocation de la Chute, au sens de la tentation d!Adam et Eve, est implicite : le serpent tient et présente des pommes (ou du moins, l!objet serait une pomme, dans des contextes analogues). L!image-récit est organisée de la gauche vers la droite : les deux têtes humaines sont l!une à l!autre en opposition. Les deux têtes animales sont redondantes ; il en résulte que celui qui porte le masque n!est déjà plus ce qu!il devrait être, tandis que le cerf de droite participe de la nature du serpent. On sait, grâce à Galien, que la chair des serpents venimeux est le remède indiqué pour échauffer qui en aura la nécessité. Comme le cerf au printemps mange les serpents, le refait de son bois en est facilité. On peut voir dans cette image exécutée dans le

contexte religieux catholique, une condamnation directe de la figure du démon, mais aussi celle du culte païen où l!entité andromorphe à bois de cerf est accompagnée d!un serpent criocéphale.

Les masques à bois de cerfs, lors du renouveau printanier :

Ces objets en dépôt dans les musées, pour la plupart, sortaient à Nouvel An, notamment en Asie et en Méso-Amérique. Les masques européens à bois de cerf sont beaucoup moins nombreux que leurs homologues américains ou asiatiques. Nous interprétons cette disparité comme l!effet d!une modification beaucoup plus ancienne en Europe occidentale de la conception strictement solaire du calendrier, qu!elle ne l!a été dans les autres civilisations. En Europe centrale et orientale, Jean-Dominique Lajoux et Jean-Marie Steinlein ont, chacun de son côté, photographié des masques contemporains à bois de cerfs, dans les cortèges de la « capra ». De rares exemples de masques contemporains à bois de cerfs en provenance d!Europe occidentale prouvent que la coutume a perduré jusqu!à notre époque, en dehors des carnavals folklorisés. L!un de ces artéfacts est gallois, daté de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle. S!il ne s!agit pas d!un faux, l!objet aurait servi lors de la célébration de Plough Monday, la semaine suivant l!Epiphanie. Le « Plough Monday » anglais est strictement comparable aux rites carnavalesques d!Europe Centrale. En Alsace, le lundi équivalent s!appelait « Hirtzmontag » (le lundi au cerf), tandis que le « Hirtzdienstag » (le mardi au cerf) devenait notre Mardi Gras. Nous avons déjà rencontré la sortie de masques s!apparentant par leur dénomination aux représentations médiévales et par le rite, au Plough Monday. Il s!agit du « Hirzgieger », où « Hirz » désigne le personnage masqué en cerf et « Gieger », le musicien qui lui donne le rythme. L!accompagnateur est alors un Tsigane jouant du violon. Les dernières apparitions du masque « Hirzgieger » sous ce nom, datent de la fin du XIXe siècle mais il est encore visible chaque année sous d!autres noms, à des dates plus cohérentes avec le renouveau printanier que ne le sont l!Epiphanie ou le carnaval.

« Faire le cerf » :

Il s!agit de se déguiser sous des peaux de faons ou de cerfs, à danser et chanter durant la nuit de Nouvel An, de Carême Prenant dans les cantons catholiques ou de mi-carême dans les cantons réformés. Le rite hésite entre ses anciennes dates (aux calendes de mars) et les nouvelles (dans le calendrier julien, aux calendes de janvier). Il est fort probable que la célébration du rite ancien se perpétuait en concurrence des rites chrétiens aux dates de Noël car plusieurs évêques ont condamné la coutume païenne de célébration du changement d!année. Saint Augustin dénonce la pratique dans l!un de ses sermons :

« Non licet calendis januarii vitula aut cervulo facere, vel strenas diabolicas observare »

Voici ce qu!il rajoute au sujet de la peau des bêtes dans le psaume CIII :

« Il plaça donc le ciel, et l!étendit comme une peau, et « comme une peau » n!est pas inutile. Il étendit comme une peau la renommée des prédicateurs; ce mot de peau désigne la mortalité; de là vient que les deux premiers hommes, nos deux premiers parents, les premiers auteurs du péché parmi les hommes, Adam et Eve ayant méprisé dans le paradis, et, à la persuasion du serpent, violé le précepte de Dieu, furent assujettis à la mort et chassés du paradis; or, pour leur faire comprendre cet assujettissement à la mort, Dieu les revêtit de tuniques de peau. Ils reçurent donc ces tuniques faites avec des

peaux. Or, ce n!est qu!aux animaux morts que l!on enlève la peau, qui dès lors figura la mortalité. Mais si le mot de peau signifie ici l!Ecriture, comment Dieu de cette peau a-t-il fait un ciel? « Il étendit le ciel comme une peau » ["] » 406

La peau dont Augustin élude prudemment la description, est celle des faons ou des daims, constellée de tâches à l!instar du ciel nocturne. Pour bien comprendre le processus d!acculturation, il faut remonter au règne de Néron : en l!an 64 de notre ère commencent les persécutions des chrétiens. Elles se poursuivent durant le Ier et le IIe siècle, mais l!octroi de la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l!Empire, en l!an 212, vient contrarier le vain espoir d!une culture homogène. En l!an 250, est décrétée la persécution générale des chrétiens. En 313, l!empereur Constantin autorise les citoyens à pratiquer la religion de leur choix. Le culte chrétien prend de l!ampleur et en l!an 341, les premières persécutions romaines s!exercent contre les païens. En 391, le renversement est complet : les cultes païens sont interdits dans l!Empire. La religion chrétienne, devenue officielle, n!aura de cesse de combattre l!ancien polythéisme à travers la condamnation récurrente de mascarades diversement désignées : en « cerf », en « veau » ou « vieille », en « biche », en « b#uf » etc. Dans les Balkans, le masque est nommé « capra » et reste couramment utilisé lors des festivités de Nouvel An et/ou de carnaval.

L!interdiction de faire le cerf lors de la nuit de Nouvel An, a été reprise par Césaire d!Arles, confirmée lors du concile de Tours en 566 : on exige de remplacer les chants païens du Nouvel An par des litanies. De même lors du concile d!Auxerre en 578. A nouveau, à l!occasion du concile de Leptines en 743 : le 24e canon de l'Indiculus défend expressément les danses, chants et mascarades, aux calendes de janvier. On en profite pour interdire les pratiques divinatoires ou astrologiques. On retrouve dans quatre Vitae Sancti l!énonciation directe des interdits par les saints hommes, à savoir saint Hilaire de Gévaudan, saint Eligius, saint Pirmin, saint Aldhem de Malmesbury. En voici une image407 éloquente où l!on devine l!homme masqué sous le poil du cerf ou du renne :

Nous nous attendions à ce que l!Eglise soit un peu plus tolérante à l!égard du cerf de saint Hubert. Peine perdue : la prescription est reprise dans la règle de l!abbaye de Saint Hubert :

« Un pénitentiel du VIIIe siècle que les érudits bénédictins Martène et Durand exhumèrent dans la Bibliothèque de l!abbaye de Saint-Hubert menace de trois années de pénitence ceux qui « aux calendes de janvier observent le cervola ou le vetola, ce qui est un reliquat païen ». ["] C!est bien un rituel de type carnavalesque que censure le pénitentiel qui, plus loin, inflige la même peine à « ceux qui dansent devant les églises des saints, qui changent leurs traits en ceux d!une femme ou d!un animal sauvage et à celles qui changent leurs traits en ceux d!un homme. »408

En 1566 encore, le magistrat d'Anvers fit proclamer, le dernier décembre, par le crieur de la ville, « que personne ne devait le soir ou la nuit du jour de l'an ni se déguiser, ni chanter, ni prendre part aux jeux ». La coutume se perpétue aux environs de Turnhout près d!Anvers : les jeunes gens par groupes de trois à cinq font le tour des maisons de la ville en sonnant des cors de b#uf, afin de quêter l!argent qu'ils dépensent ensuite dans les bistrots. Cette quête est la forme la plus répandue de la tradition, même si le motif des cornes a disparu. L!interdiction n!a pas été oubliée : les plaques « Betteln und hausieren verboten » sont apposées sur tous les immeubles collectifs anciens, dans les villes germanophones.

Chalondamars ou carmentran :

Ces fêtes printanières sont nommées « kolenda », « calenda » en Europe centrale, « caléna » ou « chalondes » chez nous. Ces mots désignent aussi bien la date que la coutume, c'est-à-dire le costume de déguisement, les torches de paille ou

les gâteaux. La réforme julienne ayant bouleversé la coutume, les mêmes noms désignant aujourd!hui les fêtes des calendes de janvier. Faut-il y voir les Saturnales romaines, en raison de la date ? Dans les Fastes, Ovide indique qu!il s!agit d!une fête de Mars :

« Si vous doutez que les Calendes de Mars aient tenu autrefois le premier rôle, il est des usages encore auxquels vous pouvez le reconnaître: à ce moment la guirlande de laurier qui a été suspendue toute l'année dans la demeure des flamines disparaît, et fait place à de nouveaux rameaux; l'arbre verdoyant de Phébus décore la porte du roi des sacrifices, la porte de la vieille curie. La statue de Vesta se pare d'une nouvelle couronne récemment cueillie sur l'antique laurier des autels troyens. C'est alors aussi, dit-on, que le feu sacré se renouvelle au fond du sanctuaire caché, et que la flamme ranimée brûle avec plus d'ardeur. Une autre preuve pour moi que le mois de Mars ouvrait l'ancienne année, c'est qu'il a vu commencer le culte d'Anna Perenna. Du temps de nos pères, jusqu'à la guerre du perfide Hannibal, on entrait en charge au mois de Mars. Enfin Quintilis n'est le cinquième mois que si l'on compte à partir du mois de Mars, et j'en dirai autant de tous ceux qui le suivent. »409

Ovide se prononce nettement sur le mythe d!origine des gâteaux offerts en étrennes :

« Enfin, une vieille tradition, qui peut-être est la vraie, est arrivée jusqu'à nous, et je vais l'exposer. Le peuple de l'ancienne Rome, à l'époque où il n'avait pas encore de tribuns pour protéger ses droits, s'était réfugié sur le sommet du mont Sacré. Les vivres qu'on avait emportés furent bientôt épuisés; le blé, premier aliment de l'homme, manqua. Il y avait, au village de Bovillae, non loin de Rome, une femme du nom d'Anna, pauvre, vieille, mais toujours vive et laborieuse; chaque jour, relevant ses cheveux blancs sous une légère bandelette, elle pétrissait, d'une main déjà roidie par l'âge, des gâteaux rustiques; puis le matin, tout fumants, elle allait les distribuer au peuple. Les citoyens furent touchés de ce bienfait, et, quand la paix les eut ramenés dans Rome, ils élevèrent une statue à Perenna, qui les avait secourus dans la détresse. »410

Le culte de Liber :

Ovide attribue à Bacchus Liber l!origine du culte rendu lors des Libéralia, le 17 mars :

« C'est de ton nom de Liber qu'on appelle liba et libamina les prémices offertes depuis, à ton exemple, sur les autels des dieux. Ces liba, ou gâteaux, sont présentés à Bacchus parce qu'il aime les sucs doux, et qu'on lui attribue la découverte du miel. Un jour (écoutez ce récit qui n'est pas sans gaîté), un jour il revenait des bords de I'Hèbre sablonneux, accompagné des satyres; déjà il avait atteint le Rhodope et le Pangée tout émaillé de fleurs, quand ses compagnons firent résonner leurs cymbales; à ce bruit, on voit se rassembler des insectes ailés qu'on ne connaissait pas encore: c'étaient des abeilles. Elles accourent partout où l'airain retentit. Bacchus réunit leurs troupes vagabondes, et les enferme dans le creux d'un arbre; aussi lui offre-t-on le miel, puisque c'est à lui qu'on le doit. »411

Ce jour-là, des vieilles femmes couronnées de lierre, que Varron tient pour des « prêtresses de Liber » vendaient aux Romains des gâteaux de froment, du miel et d!huile. Ces vieilles officiaient devant un autel : de chaque gâteau, elles dédiaient au dieu Liber un morceau offert par leur client. La tradition existe encore en Italie, mais a subi deux changements : rétrogradation de l!équinoxe au solstice, du fait de la réforme julienne du calendrier et changement de nom, du fait de l!adoption de la

religion chrétienne. La prêtresse de Liber s!appelle désormais « Befana », corruption populaire du mot « épiphania ». La Befana distribue encore aujourd!hui ses bienfaits. Quant à la signification des Libéralia, citons encore Ovide :

« Ce jour, on crut devoir le choisir pour donner la toge, afin que le jeune homme qui la reçoit se vît salué par une multitude nombreuse. Abaisse donc vers moi un regard favorable, et que tes cornes ne me soient pas menaçantes $ »412

La corne du Silène ou de Bacchus évoquée par Ovide, se retrouve partout en Europe, encore de nos jours. Il s!agit explicitement d!un « rite de passage » au sens défini par Van Gennep, puisque se joue l!accession des jeunes hommes à un statut social éminent. Pour notre part, nous y voyons le nouveau calendaire (on change alors de millésime). L!analogie entre les « phases » du cycle des saisons et les statuts sociaux, est difficile à faire car les citoyens, une fois parvenus à l!âge viril ne sont pas censés entrer dans un cycle qui les conduirait ensuite à quitter la toge. Il s!agit de la dimension collective plutôt qu!individuelle de la virilité, définie poétiquement par une analogie où le renouvellement des saisons est à l!année, ce que le renouvellement des générations est à la citoyenneté.

Le jeu de la chèvre :

Traditionnellement le masque « capra » consiste en un binôme où un musicien (joueur de hautbois, flûte voire d!harmonica) guide le porteur du masque à cornes de bouc, bélier, b#uf, chevreuil ou cerf. Celui-ci suit la mélodie en marquant le rythme, d!une part par les mouvements du masque tout entier (la capra se dandine en suivant la musique) et d!autre par les claquements secs de la mâchoire inférieure de la bête (son masque de bois est articulé). De façon générale, la figure du cornu, velu, effrayant et puant est complémentaire du personnage beau, blanc, souriant, fleuri. S!ils sortent ensemble, l!opposition des thèmes est explicite ; s!ils sortent à des dates décalées, la figure du cornu noir et blanc précède celle de son partenaire multicolore.

Sur les images médiévales de la « capra » ou du « cervulum facere », on voit les deux personnages : le tambourinaire jouant du pipeau et la bête explicitement constituée d!une peau de chèvre angora ou de renne. Le costume d!Arlequin, fait d!une multitude de bandelettes d!étoffes de couleurs différentes, est l!équivalent actuel du masque traditionnel : en effet, la « tarande » est censée avoir la couleur du support avec lequel elle se confond. Le masque de la chèvre est l!archétype de la commémoration du changement d!année : la bête meurt et renaît sous les cris de son accompagnateur, au solstice d!hiver :

« Le jeu de la chèvre varie d!un village à l!autre, mais la mort et la résurrection « miraculeuse » sont des éléments constants du scénario ».413

Il est vain de vouloir distinguer la « chèvre », la « bique » ou la « biche » ; les notices correspondantes du « Französiches Etymologisches Wörterbuch » donnent plusieurs centaines de graphies différentes de ces mots, avec un large recoupement de chacun d!entre eux. Autrement dit, la bête muant à l!équinoxe de printemps, mise en scène au solstice d!hiver du fait de contingences sans justification naturaliste, se trouve représentée comme une biche (sans bois), comme une chèvre (avec les cornes), comme un cerf (avec son bois) ou comme un autre mâle cornu (bouc, bélier, taureau). Le masque est nommé selon son taxon (chèvre, taureau, cerf, cornu etc.), son apparence (tacheté, machuré) ou selon le nom de l!accompagnateur (Vieux, Tsigane, Arlequin, Hellequin etc.).

Le masque a souvent été photographié sous sa forme traditionnelle, avec un tissu multicolore dissimulant le porteur d!une tête de cerf à la mâchoire articulée, dansant au son de la musique. Le rythme est donné par l!accompagnateur : l!animal est sous l!emprise de sa flute, comme le cerf est sous le charme d!Orphée. Les livres

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