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L’entrevue semi-dirigée : la méthode de collecte des données primaires

3. Méthodologie de la recherche

3.3. La collecte des données

3.3.2. L’entrevue semi-dirigée : la méthode de collecte des données primaires

nous avons choisi de recourir à l’usage d’entrevues individuelles semi-dirigées auprès des participants à cette recherche.

PERFORMANCE Efficacité Coûts de production Coûts des stocks Coûts de transaction Profit Flexibilité Flexibilité de livraison Flexibilité de volume Satisfaction du client Réactivité Taux de service Temps d'écoulement Exécution parfaite des commandes Fiabilité de l'approvisi- onnement Reclamation des clients Équilibre de la chaine Partage de l'information Partage des risques et des bénéfices Compréhen- sion de la chaine Qualité des produits Sécurité des produits Hygiène des produits Propriétés sensorielles Qualité du processus Bien-être animal Traçabilité Aspects environneme- ntaux

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L’entrevue est perçue conne « une interaction verbale entre des personnes qui s’engagent volontairement dans pareille relation afin de partager un savoir d’expertise, et ce, pour mieux dégager conjointement une compréhension d’un phénomène d’intérêt pour les personnes en présence » (Savoie-Zajc, 2009, p. 295). C’est une méthode de collecte d’informations qui se place dans une interaction entre un enquêteur et un enquêté en vue de partager un savoir expérimenté et de dégager une compréhension d’un fait (Savoie-Zajc, 2009), ce qui cadre parfaitement avec la présente étude. Pour Van der Maren (1995), l’entrevue vise à colliger des données ayant trait au cadre personnel de référence des individus (émotions, jugements, perceptions, entre autres) par rapport à des situations déterminées. Un critère encourageant pour retenir ce dispositif est sa fréquente utilisation, doublée de précisions méthodologiques (Baribeau et Royer, 2012), qui donnent un accès privilégié à l’expérience de l’acteur (Poupart, 1997).

Le type d'entrevue envisagé dans notre recherche consiste en des entrevues individuelles. Chacun des répondants sera rencontré individuellement et se fera poser les mêmes questions. Pour Malhotra, Décaudin et Bouguerra (2007), les entretiens individuels permettent une exploration plus importante, facilitent les échanges et diminuent la pression sociale. L’entretien individuel, plus que tout autre dispositif, permet de saisir, au travers de l’interaction entre un chercheur et un sujet, le point de vue des individus, leur compréhension d’une expérience particulière, leur vision du monde, en vue de les rendre explicites, de les comprendre en profondeur ou encore d’en apprendre davantage sur un objet donné. Comme la parole est donnée à l’individu, l’entretien s’avère un instrument privilégié pour mettre au jour sa représentation du monde (Baribeau et Royer, 2012).

Même si les participants évoluent dans un réseau coopératif, nous réaliserons des entrevues individuelles pour diverses raisons. D’abord, ce choix se fait afin que les répondants puissent s’exprimer librement sans crainte des influences de groupe. Ensuite, pour des impératifs économiques (proximité, fonds disponibles, disponibilité des personnes), qui font que réussir à réunir les participants en un seul et même endroit à la fois semble difficile à réaliser. En optant pour des entrevues individuelles, nous pouvons convenir avec le participant d’un temps de rencontre qui convienne à tous les deux. Enfin, cette méthode s’appuie sur les travaux d’Aramyan (2007), qui a également utilisée l’entrevue individuelle.

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D’autre part, l’entrevue individuelle est préférée à l’entrevue de groupe, qui prend en considération le groupe et sa dynamique comme entité, mais ce n’est pas ce que nous visons dans cette recherche.

Toutefois, les entrevues seront semi-dirigées. Selon Savoie-Zajc (2009), les entrevues semi- dirigées donnent une certaine souplesse à l'interviewer qui peut ajuster et adapter ses questions au propos de son interlocuteur. En créant une relation entre les interlocuteurs, elles permettent de recueillir des informations riches en détail et en descriptions, mais aussi de donner certaines nuances. En fait, ce type d’entrevues nous semble indiqué afin de permettre aux participants non seulement de se prononcer sur les indicateurs proposés, mais aussi d’en proposer de nouveaux

Le guide d’entrevue

Un guide d’entrevue a été développé pour tenter d’identifier les indicateurs qui seraient susceptibles de mieux expliquer la performance de la coordination verticale dans le secteur porcin au Québec. La revue de littérature a servi de base pour le développement du guide d’entrevue. Celui-ci comporte une trentaine de questions regroupées autour de six critères de performance. Le guide d’entrevue est subdivisé en trois parties.

Dans la première partie, il est question de se familiariser avec chaque maillon et d’identifier les objectifs des participants au sein de la chaine d’approvisionnement identifiée. En effet la revue de littérature montre que les indicateurs de performance sont étroitement liés aux objectifs. La performance peut être généralement définie comme le niveau d’atteinte des objectifs (Ittner et Larcker, 2003). Ainsi, nous avons d’abord demandé à chaque participant de nous décrire leur activité et de se situer dans la chaine d’approvisionnement visée. Ensuite, nous avons voulu savoir quels étaient leurs objectifs en tant qu’acteur de cette chaine d’approvisionnement agroalimentaire et quels étaient les objectifs de la chaine dans laquelle ils évoluaient.

Dans la deuxième partie du guide, nous avons repris le cadre conceptuel développé et l’avons adapté au questionnaire afin d’identifier les indicateurs de performance clés de cette chaine et leurs mesures respectives. Les six catégories d’indicateurs de performance du

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cadre conceptuel et leurs mesures respectives ont été présentées aux participants ainsi que leurs définitions. Ils se sont révélés importants pour la mesure de la performance dans d’autres chaines d’approvisionnement. Les participants ont été invités à se prononcer sur ces indicateurs. D’abord, est-ce qu’ils leur évoquent quelque chose, dans leur chaine d’approvisionnement, ensuite, jusqu’à quel niveau ils sont importants selon une échelle d’appréciation (échelle de jugement9) à cinq choix de réponse, allant de : pas du tout

important, assez peu important, neutre, plutôt important, à très important. Le niveau

central qui n'exprime aucun avis, vise à ne pas induire des « choix forcés », car évidemment certains indicateurs de performances ne s’appliqueront pas à certains acteurs de la chaine. Le premier critère identifié est celui de l’efficacité. Il s’agit de la capacité de l’entreprise à minimiser ses coûts (de production, des stocks, de transformation, de distribution et de transaction), et à maximiser son profit. Le deuxième critère est celui de la flexibilité. C’est le degré auquel la chaine peut répondre à un environnement changeant et aux exigences du marché. Le troisième critère est celui de la réactivité. C’est la capacité de l’entreprise à fournir les produits demandés dans un court délai. Le quatrième critère est celui de l’équilibre de la chaine. Le cinquième critère est celui de la qualité du produit. Il s’agit des caractéristiques intrinsèques, c’est-à-dire, les propriétés physiques (organoleptiques) perçus par le consommateur, et qui influencent sur l’acceptation du produit. Le sixième critère est celui de la qualité du processus. Ce sont les caractéristiques liées aux méthodes utilisées (procédés pouvant influencer l’acceptation des produits par le consommateur), c’est-à-dire les caractéristiques du système de production.

Après avoir passé en revue les six catégories indicateurs et leurs mesures respectives, suggérés par la littérature pour mesurer la performance de la coordination verticale dans les chaines d’approvisionnement, dans la troisième partie du guide d’entrevue, il est demandé aux participants de dire s’ils trouvent d’autres critères et indicateurs qui n’auraient pas été relevé dans la section précédente. Avant de clore l’entrevue, il leur est aussi demandé de situer à quel niveau ils sont importants et surtout comment les mesurer.

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Les entrevues ont été réalisées au printemps et à l’été 2016 (entre avril et juin) au Québec. Afin de tester le guide d’entrevue, deux entrevues pré-test ont été menées avant les entrevues.

La population

Les sources d'information sont des entrevues avec au total neuf (9) acteurs de la chaine visée. Contrairement aux études faisant appel à un échantillonnage aléatoire, auxquelles on la compare généralement, l’étude de cas se consacre à un nombre limité de sujets et ne prétend aucunement à la représentativité statistique. Cette méthode est considérée comme intensive puisqu’elle se limite à un nombre de sujets restreints, tout en recueillant une grande somme d’informations et d’observations sur chacun d’eux et leur contexte (Roy 2009).

La sélection des participants a fait appel à une technique d’échantillonnage non- probabiliste. C’est un choix plutôt raisonné, diversifié et basé sur le volontariat des participants. Nous avions fixé à priori le nombre de participants à quinze (15), en nous référant à Aramyan (2007) qui a mené sa recherche sur douze (12) participants. Mais finalement neuf (9) personnes ont accepté de participer à la recherche. En fait, les études exploratoires ne requièrent pas de grands échantillons. En pratique, de sept à douze entrevues permettent généralement d’atteindre la saturation, (Mongeau, 2012). Cependant nous ne visons pas la saturation pour des impératifs économiques (proximité, fonds disponibles, disponibilité des participants). En somme, nous estimons notre échantillon acceptable pour atteindre nos objectifs.

La prise de contact avec les personnes participantes a été faite par voie téléphonique. Une présentation préliminaire (les objectifs) du projet leur a alors été faite. Les critères de sélection leur ont été précisés et une date et une heure pour le déroulement des entrevues avec eux ont été convenues. Le contact direct avec les participants n’a été établi que lors de la réalisation des entrevues.

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Durant le déroulement des entretiens, des notes ont été prises. Un journal de bord a également été tenu, incluant des observations sur les éléments extralinguistiques. Enfin, un résumé des entrevues a été réalisé.

L’éthique de la recherche

Les participants se sont vus proposé un formulaire de consentement qui présente non seulement le chercheur, la nature de l’étude, les avantages, les risques ou les inconvénients liés à leur participation, mais qui précise aussi la participation volontaire, le droit de retrait et enfin la confidentialité et la gestion des données.