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L’étude de cas : méthode de recherche

3. Méthodologie de la recherche

3.1. L’étude de cas : méthode de recherche

L’approche par étude de cas8 est celle que nous adoptons pour approfondir la recherche sur

les critères et les indicateurs de performance de la coordination verticale dans le cas particulier du secteur porcin au Québec.

L’étude de cas est caractérisée par un souci de rendre compte, selon plusieurs perspectives, de la complexité de la réalité d’une situation particulière qu’on veut mieux comprendre. Elle n’est pas une expérimentation sur un échantillon à un seul sujet. Elle correspond plutôt à une multiplicité de regards jetés sur un cas. (…). Elle est particulièrement appropriée lorsque l’objectif est de mieux comprendre un phénomène rare ou unique ou encore de comparer des cas similaires, (Mongeau, 2008, p. 85).

Ce point de vue confirme le choix de cette approche méthodologique, puisque notre recherche vise principalement à améliorer notre compréhension du phénomène de coordination verticale en rassemblant des connaissances théoriques et empiriques qui nous permettent d’identifier les indicateurs clés de performance de ce secteur.

Aussi, nous jugeons que la performance de la coordination verticale dans notre recherche ne peut être bien saisie indépendamment du contexte particulier dans lequel elle se déploie. L’étude de cas consiste à rapporter un événement à son contexte et à le considérer sous cet aspect pour voir comment il s’y manifeste et s’y développe. En d’autres mots, il s’agit, de saisir comment un contexte donne acte à l’événement que l’on veut aborder. L’étude de cas permet ainsi de mettre en lumière le contexte du cas sous étude.

8 C'est une démarche de recherche qui se situe dans l’horizon des méthodes qualitatives, même si l’étude de

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Enfin, la sélection de notre approche méthodologique est motivée particulièrement par la littérature. En effet les travaux antérieurs qui ont porté sur la mesure de la performance dans les chaînes agroalimentaires ont adopté une approche par étude de cas (Aramyan et al. 2007; Gellynck et al. 2008; et Ji, De Felipe, Briz et Trienekens, 2012). En cela, nous rejoignons Yin (2009) qui suggère l’utilité de choisir l’étude d’un cas en fonction de travaux antérieurs sur le sujet.

3.1.2. Forces et faiblesses de l’étude de cas

La force de l’étude de cas est d’être capable de fournir une analyse en profondeur des phénomènes dans leur contexte, et d’assurer une représentation authentique de la réalité étudiée (Gagnon, 2012). Cependant, bien que l’étude de cas comporte plusieurs avantages, il reste qu’elle n’est pas parfaite et fait l’objet de certaines critiques. Ces critiques sont surtout reliées à la validité interne et à la validité externe des résultats.

La validité interne

Au niveau des critiques liées à la validité interne, la subjectivité inhérente du chercheur est souvent mise en avant. L’approche se fonde sur l’interprétation personnelle des données et des inférences. L’usage d’une trop grande liberté de la part du chercheur et une collecte de données peu systématique risquent d’introduire des biais dans les résultats. Le chercheur est nécessairement influencé par ses propres représentations mentales qui déforment la réalité de la situation étudiée. Certains accusent l’étude de cas de s’appuyer sur des informations partielles qui ne représentent pas la totalité de la réalité du cas. Ainsi, l'étude de cas reste subjective puisqu’elle ne représente pas toute la réalité du cas (Roy, 2009).

Mais l’étude de cas peut s’avérer une méthode rigoureuse et peut ainsi être tout à fait valide d’un point de vue interne si le chercheur procède systématiquement en multipliant ses méthodes ou ses sources de mesures. Cette multiplication des méthodes et des sources, fait plus particulièrement référence à la triangulation des données. Cette triangulation des données vise en fait à placer l’objet d’étude sous le feu d’éclairages différents dans l’espoir de lui donner tout son relief (Hamel, 1997). Ainsi, par la multiplication de ses méthodes et de ses sources, le chercheur solidifie les bases sur lesquelles ses observations reposeront et

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réduit du même coup l’influence de ses biais, et peut ainsi contribuer à conserver la validité interne des résultats obtenus.

Dans notre cas, pour contrer le plus possible ces faiblesses et par le fait même conserver toute la rigueur nécessaire à notre méthode, nous choisissons d’appliquer la triangulation non seulement en variant nos méthodes de collecte de données (revue de littérature et entrevues), mais aussi en appliquant la triangulation aux niveau des sources de données de l’entrevue (plusieurs acteurs dans chaque maillon du secteur porcin). Ainsi, dans un premier temps, la revue de littérature (sur des études similaires et sur les caractéristiques particulières du secteur porcin au Québec), permet d’identifier des indicateurs potentiels de mesure de la performance. Dans un second temps, l’entrevue auprès des acteurs de la chaine viendra, confirmer, infirmer ou compléter ses données issues de la littérature. Ainsi, il est prévu que tous les acteurs de la chaine, quel que soit le maillon où ils évoluent, soient interrogés sur les mêmes éléments (le même guide d’entrevue), de sorte que nous obtenions des points de vue complémentaires qui nous permettront d’obtenir une compréhension plus juste et plus neutre de notre objet d’étude.

La validité externe

À l’égard de la validité externe, on reproche à la méthode de s’attarder à des cas qui ne sont pas représentatifs de l’ensemble, empêchant ainsi la généralisation des résultats obtenus (Roy, 2009). En fait, son caractère non représentatif confèrerait à l’étude de cas une certaine déficience quant à sa validité externe. Cependant, Roy (2009) précise que l’étude de cas ne prétend pas à la représentativité statistique. Elle ne cherche pas, et ne permet pas la généralisation. Elle vise plutôt l’approfondissement de phénomènes particuliers qui ne pourraient être mesurés autrement. Ainsi, en ayant recours à cette méthode, nous sommes conscients que nous ne pourrons pas procéder à la généralisation de nos résultats. En fait, le chercheur qui souhaite pouvoir étendre ses résultats à un ensemble plus vaste, devra recourir à une méthode quantitative complémentaire à l’étude de cas, afin d’atteindre la validité externe visée. Par conséquent, il faut dire que la présente étude ne prétend à aucun pouvoir de généralisation, pas plus qu’elle ne vise à répertorier tous les cas de figure possibles et envisageables. Merriam (1998) souligne d’ailleurs que les cas individuels sont

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précisément choisis afin de comprendre en profondeur « le particulier » et non pour trouver ce qui est généralement vrai pour plusieurs. C’est en toute conscience que nous avons opté pour une approche englobante qui vise à bien comprendre cette diversité de contexte (et non pour une représentativité ou une exhaustivité).