• Aucun résultat trouvé

L’effet médiateur de l’appartenance sociale et du volume d’activité physique

CHAPITRE 5. DISCUSSION

5.1 Résumé des principaux résultats

5.1.3 L’effet médiateur de l’appartenance sociale et du volume d’activité physique

L’article 3 visait à évaluer si l’appartenance sociale en activité physique et le volume d’activité physique sont des variables médiatrices qui viennent expliquer une portion de l’association entre le contexte d’activité physique et la santé mentale et les symptômes dépressifs.

Les analyses bivariées révèlent que le niveau d’appartenance sociale perçue en activité physique est le plus élevé parmi ceux qui font partie d’une équipe sportive et le plus faible pour ceux qui déclarent faire de l’activité physique individuellement; le contexte de groupe informel affiche un niveau intermédiaire d’appartenance sociale perçue. On observe une

corrélation positive entre l’appartenance sociale et la santé mentale et inverse avec les symptômes anxieux et dépressifs. Également, le contexte individuel affiche la plus faible moyenne de volume d’activité physique (MVPA) suivi du contexte de groupe informel puis d’équipe sportive. Tout comme dans les analyses transversales de l’article 2, le volume d’activité physique est positivement associé à la santé mentale et négativement aux symptômes dépressifs.

Les résultats des analyses de médiation ne permettent pas d’affirmer que l’appartenance sociale en activité physique explique une partie des associations entre le contexte de l’activité physique et la santé mentale ou les symptômes dépressifs. Les effets naturels direct et indirect (NDE, NIE) étant non significatifs, nous n’avons pas pu calculer la portion médiée des associations.

Concernant le volume de l’activité physique, des effets naturels directs (NDE) significatifs sont observés pour l’association entre le contexte d’équipe sportive et la santé mentale et la dépression. Par ailleurs, les effets naturels indirects (NIE) pour ces mêmes associations sont non significatifs et dans la direction opposée aux NDE. Par conséquent, il est impossible de calculer la portion médiée. Les estimations des NDE et NIE pour l’association entre le contexte de groupe informel et la santé mentale et la dépression sont dans la même direction, mais non significatifs, ce qui ne permet pas de calculer la portion médiée des associations. Il est possible que les effets naturels directs et indirects non significatifs au seuil de 0,05 révèlent réellement l’absence d’effet de médiation. Par ailleurs, il est possible que les effets NDE et NIE soient non significatifs en raisons des intervalles de confiance très larges dus à la petite taille d’échantillon. Dans ce cas, ces effets pourraient exister mais nous n’avons pas pu les observer dans notre échantillon.

On peut supposer que d’autres mécanismes, qui n’ont pas été pris en compte dans notre étude, pourraient expliquer les associations entre le contexte d’activité physique et la santé mentale et les symptômes dépressifs. Plusieurs autres déterminants de la santé mentale et des symptômes dépressifs sont susceptibles d’être influencés par le contexte social de l’activité physique,

notamment le soutien social, qui fait référence à l’ensemble des ressources (émotionnelles, informationnelles, matérielles, etc.) dispensées et partagées avec l’entourage qui permettent à l’individu de surmonter les épreuves du quotidien. On peut également penser que le contexte social offre des opportunités d’échanges et d’activités sociales en dehors du contexte de l’activité physique; les interactions liées à ces activités sociales peuvent avoir à leur tour un effet positif sur la santé mentale et les symptômes dépressifs.

Puisque les analyses de médiation ne permettent pas de conclure que l’appartenance sociale explique une portion de l’association entre le contexte d’activité physique et la santé mentale et les troubles mentaux, il est par conséquent impossible de comparer la portion médiée pour le contexte de groupe informel à celle du contexte d’équipe sportive. Par ailleurs, tel que mentionné précédemment, nos résultats montrent une association plus élevée entre le contexte d’équipe sportive, comparativement au contexte de groupe informel, et la santé mentale et les symptômes dépressifs. De plus, les analyses bivariées révèlent également un niveau d’appartenance sociale en activité physique plus élevé pour le contexte d’équipe sportive, comparativement au contexte de groupe informel. Plusieurs études ont documenté le sentiment d’appartenance qui se développe chez les jeunes qui font partie d’une équipe sportive [250, 251, 266]. Les recherches sont beaucoup plus rares sur les groupes informels d’activité physique. Bien qu’il ait été observé que ce type de contexte favorise les interactions et soit associé positivement au bien-être psychologique [151], notre étude semble être la première à avoir démontré une association avec l’appartenance sociale. Cependant, on peut supposer que le contexte de groupe informel génère un niveau moins élevé d’appartenance sociale en raison du cadre peu structuré des activités et des opportunités moins nombreuses « d’être ensemble », comparativement aux membres d’une équipe sportive qui ont des entrainements, des compétitions, des tournois, etc. Enfin, pour les raisons d’hétérogénéité évoquées précédemment qui résultent de la manière dont la catégorie « groupe informel » a été définie dans notre étude, l’expérience d’activité physique en groupe informel est forcément très différente selon les participants, ce qui peut entrainer une importante variabilité du niveau d’appartenance sociale dans cette catégorie. Les résultats montrent d’ailleurs non seulement que la moyenne du niveau d’appartenance sociale est plus élevée pour le contexte d’équipe sportive comparativement au contexte de groupe informel, mais également que l’intervalle des

valeurs (et l’écart-type) d’appartenance sociale est plus grand pour le groupe informel que pour l’équipe sportive.

5.2 Contributions de la thèse