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L’Autonomie de l’apprenant comme condition principale d’efficacité de la

Chapitre 1 : problématique

1.3 L’Autonomie de l’apprenant comme condition principale d’efficacité de la

Si la distance pédagogique appelle l’utilisation de l’autonomie de l’apprenant, il faudrait donc se poser la question de savoir ce qu’est réellement l’autonomie et comment peut-elle permettre à la FOAD de s’affranchir de sa principale difficulté. C’est le sujet abordé dans cette section.

1.3.1 Définition de l’autonomie de l’apprenant

Le concept de l’autonomie est bien connu en philosophie, en sociologie et en politique. Étymologiquement parlant, le mot « autonomie » est composé des mots grecs « autos » qui signifie par soi-même et « nomos » qui signifie les lois; l’autonomie est, selon Arénilla, Gossot, Rolland et Roussel (1996), la capacité qu’a un système à régler par soi- même sa conduite selon les lois. Cette définition oppose la notion d’autonomie à celle d’hétérogénie qui traduit la soumission de l’entité à des lois extérieures.

En éducation, Albero et Abe-Hildenbrand (2003) définissent la pédagogie de l’autonomie comme la résultante d’un faisceau d’événements philosophiques, sociaux, économiques, technologiques qui vise à transférer sur l’apprenant une partie des rôles et des tâches jusque-là dévolus à l’enseignant.

Cette définition suggère un lien étroit entre l’autonomie et l’autoformation en général; et, en particulier avec la formation à distance selon (Guély, 2010). C’est donc tout naturellement que la question de l’autonomie devient une préoccupation centrale en FOAD.

1.3.2 Le développement de l’autonomie, une

préoccupation centrale de la FOAD

Comme nous l’avons précisé tantôt, les difficultés notamment d’accès et d’effectifs pléthoriques, incitent les universités des pays en développement à trouver en la formation à distance une solution alternative aux formations présentielles.

Plus généralement, face à la complexification croissante des connaissances et des technologies, à la multiplication des disciplines nécessaires aux étudiants pour une meilleure insertion dans le monde socioprofessionnel, les universités et grandes écoles sont interpellées pour trouver des méthodes pédagogiques innovantes; il ne s’agit plus seulement de faire acquérir des connaissances aux étudiants, mais aussi et surtout de leur transmettre la curiosité et les outils d’apprentissage nécessaires à la prise en compte de nouvelles connaissances, donc de s’autoformer, tout au long de leur vie (Drouin, 2010). L’autoformation, en tant que méthode de formation, s’impose de plus en plus comme une nécessité selon Robin (2003), pour qui « l’éducation parce qu’elle est devenue permanente constitue un défi pédagogique pour les organismes d’enseignement supérieur qui se trouveront, à terme, et pour des raisons économiques, dans l’obligation d’investir encore plus largement le champ de la formation continue, secteur qui accorde une importance primordiale à la notion d’autoformation ».

Or, selon Bouchard (1998), en contexte d’autoformation ou de FOAD, la distance pédagogique augmente et avec elle le besoin d’autonomie de l’apprenant. Une idée partagée par d’autres auteurs. Pour Auvergne et Carrey (2004) par exemple, le glissement des fonctions de l’enseignant à celles du tuteur FOAD suppose une réflexion sur ce concept important qu’est l’autonomie de l’apprenant distant, isolé, face à un dispositif qui lui semble, la plupart du temps, nouveau et parfois techniquement complexe. Ce même souci est repris par le Collectif de Chasseneuil (2001) qui déclare qu’en FOAD, la distance et sa principale conséquence, l’isolement de l’apprenant, font de l’autonomie de l’apprenant une condition sine qua non de la réussite de ce mode d’apprentissage. Pour Linard (2001) enfin, l’utilisation d’outils technologiques de médiation asynchrones, où le guidage de l’apprenant par l’enseignant ne se fait qu’occasionnellement, constitue une exigence d’autonomie.

Le concept de l’autonomie de l’apprenant, comme le souligne la figure 3 ci-dessous, constitue non seulement une préoccupation centrale pour les responsables de la formation à distance, et quel qu’en soit la forme (Bouchard & Kalman, 1998), mais il est appelé à jouer un rôle de première importance dans tout le système d’éducation de l’enseignement supérieur.

Figure 3 : Importance de l’autonomie dans l’enseignement supérieur

La figure 3 fait ressortir l’évolution progressive de l’autoformation et donc de l’autonomie de l’apprenant dans le système éducatif de l’enseignement supérieur.

Mais, qu’est-ce que l’autonomie de l’apprenant et comment pourrait-elle contribuer au développement de la FOAD? La littérature décrit l’autonomie de l’apprenant comme un concept qui a connu peu de succès et dont le parcours reste pour le moins confus. Le Moigne (1998) par exemple écrit : « l’autonomie est une notion tellement galvaudée par les discours pédagogiques ou politiques qu’il devient indispensable de préciser la conception que l’on peut en élaborer du point de vue scientifique ». Un constat partagé par Albero (2003) qui précise que « depuis une quarantaine d’années, la notion d’autonomie constitue le terreau de débats idéologiques dans le monde de l’éducation » montrant ainsi que les difficultés qu’éprouve l’autonomie à se développer, sont loin d’être très récentes.

Selon les situations, selon les auteurs, le concept d’autonomie va être entendu tantôt comme liberté de mouvement, tantôt comme accomplissement de soi ou encore responsabilité. L’autonomie de l’apprenant est un concept qui souffre en effet, de plusieurs glissements sémantiques vers des notions voisines (Houssaye, 1999).

Si en philosophie, cette variété de perception ne constitue pas une entrave majeure, en est-il de même en éducation ou tout autre contexte privilégiant le développement et la promotion de ce concept qu’est l’autonomie? Il semble bien que non! Pour Albero (2003), ce manque d’acception et de conception partagée et la passion des débats sur le concept

Enseignement supérieur

1. L’autoformation pour faire face à la complexification des technologies et des connaissances 2. La FOAD comme alternative pour faire face aux effectifs pléthoriques et accès aux filières rares Évolue

vers Exigent

De

l’autonomie de l’apprenant

font de l’autonomie non seulement une notion sujette à confusion, mais nuit aussi à son développement sur le terrain éducatif.

Pour d’autres auteurs comme Kamii (2003), les difficultés de l’autonomie de l’apprenant sont surtout le fait même de l’école. Pour cet auteur en effet, il existe un décalage entre l’autonomie en tant que but de l’éducation et les buts de la plupart des éducateurs. Les méthodes pédagogiques couramment rencontrées négligeant tout de ce qu’est l’autonomie de l’apprenant.

Peu d’auteurs se sont penchés sur la façon dont s’opère le réinvestissement des acquis actuels de la recherche, pour mieux comprendre les difficultés à surmonter et les atouts à exploiter dans une perspective de promotion de l’autonomie de l’apprenant en FOAD.