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1.1 Principes et fonctions

La théorie de l’attachement a été décrite en 1969 par Bowlby, un psychiatre et psychanalyste britannique (Bowlby, 1969) suite à ses observations et ses travaux sur les liens des enfants avec leurs mères et les conséquences des séparations précoces. Selon cette théorie, l’enfant est un être éminemment social, et cela dès sa naissance. Il éprouve un besoin primaire et inné d’entrer en relation avec l’autre. Avec la mère, le bébé vit ses premières expériences relationnelles, et développe une relation dite « d’attachement » avec elle. C’est à travers cette relation que l’enfant va alors se construire, et développer petit à petit une compréhension de la façon dont sa mère le voit.

Bowlby s’est d’abord intéressé à la mère, mais une figure d’attachement peut être représentée également ou uniquement par le père, et/ou une autre personne s’occupant régulièrement des besoins primaires de l’enfant (Bowlby, 1969). La figure d’attachement a une fonction biologique d’assurer la survie du nourrisson, qui ne peut survivre sans l’autre pour subvenir à ses besoins physiologiques. À cet effet, le bébé est doté dès la naissance de la capacité d’attirer l’attention de sa ou ses figures d’attachement, en pleurant pour communiquer sa détresse, puis en souriant et en regardant l’autre pour maintenir l’engagement social une fois le contact établi (Bowlby, 1969). En plus d’assurer la survie du bébé en répondant à ses besoins primaires, la figure d’attachement remplit un rôle de réconfort pour l’enfant lorsqu’il est dans une situation stressante, lui permettant d’apprendre à maîtriser ses émotions grâce à elle (Bowlby, 1969).

Pierrehumbert (2003) donne ainsi la définition suivante de l’attachement : « La capacité à réguler les émotions sous stress grâce à des comportements volontaires et sélectifs d’engagement social ». En effet, lorsque le bébé se retrouve en détresse (comme lorsque surviennent la peur, la faim, la maladie, la souffrance), son système d’attachement s’active, et il revient alors vers sa figure d’attachement pour y trouver du réconfort. La manière dont l’enfant agit avec l’adulte est alors définie comme son « comportement d’attachement ». Il se peut que l’enfant ne vienne pas physiquement vers l’adulte, et son comportement d’attachement se manifeste alors par des pleurs, des cris, des appels à l’aide. Si le bébé se sent rassuré par la proximité avec sa figure d’attachement et sa manière de répondre à ses besoins, ses comportements d’attachement diminuent et il peut ensuite repartir à ses explorations, étant

suffisamment serein pour s’éloigner à nouveau de sa figure d’attachement. Les possibilités d’apaisement des comportements d’attachement se construisent ainsi progressivement à travers les soins et gestes quotidiens qui permettent au parent comme à l’enfant de créer un contact aussi bien physique qu’affectif (Bowlby, 1969).

Bowlby considère ainsi le comportement d’attachement et la volonté d’explorer son environnement comme deux systèmes distincts qui ne peuvent pas être activés en même temps chez l’enfant, mais qui sont interdépendants (Bowlby, 1969). Les comportements d’attachement répondent au besoin de proximité, et remplissent une fonction de protection, alors que l’exploration représente l’ouverture au monde de l’enfant, avec une fonction de socialisation (Bowlby, 1969). Comme l’explique Borghini, la relation avec sa figure d’attachement permet alors au bébé d’apprendre à réguler ses émotions « dans le but d’atteindre un état d’apaisement propice aux défis de la vie quotidienne. Être apaisé permet ainsi la découverte et l’exploration du monde autant physique que social » (2020, p.7 ).

1.2 Catégories d’attachement chez l’enfant

Cet apprentissage de la régulation des émotions ne pourra alors se faire que lorsque le parent représentant la figure d’attachement se montre « sécurisant, c’est-à-dire disponible, accessible, fiable et suffisamment prévisible, et qu’il accepte les émotions de l’enfant dans leurs différentes facettes » (Borghini, 2020, p.7). Le parent doit alors se montrer sensible et réactif aux besoins de son enfant (Bowlby, 1969). S’il ne remplit pas ce rôle, l’enfant peut se trouver en difficulté pour réguler ses différentes émotions et ainsi ne pas parvenir facilement à s’apaiser et se sentir en sécurité et en confiance (Bowlby, 1969). Ces différentes façons de répondre aux besoins de l’enfant entraîneront un comportement d’attachement chez l’enfant que Mary Ainsworth (1978) a catégorisé en trois types distincts : l’attachement « sécure », l’attachement « insécure-évitant » et l’attachement « insécure-ambivalent/résistant ». Mary Ainsworth les explique ainsi (1978) :

L’attachement « sécure » peut être observé lorsque l’enfant exprime ses besoins en les signifiant à sa figure d’attachement, et s’apaise au contact de celle-ci, pour repartir une fois réconforté à ses explorations.

La relation insécure de type « évitant » peut être décrite comme une désactivation des comportements d’attachement alors que le système d’exploration reste toujours actif, même en cas de danger, de peur ou de détresse. Le système d’attachement semble alors comme désactivé,

car l’enfant n’exprime pas ou peu de signaux de détresse, et il ne semble pas ou peu manifester le besoin de proximité avec son parent. On peut comprendre cette difficulté comme pouvant être liée à la qualité des échanges entre l’enfant et son parent. En effet, si la figure d’attachement ne répond pas ou peu aux appels de détresse de l’enfant, ce dernier apprend progressivement à inhiber son comportement d’attachement car celui-ci n’est pas pris en compte par l’adulte. Bien que les enfants avec un attachement de type évitant ne paraissent ainsi pas affectés par les situations stressantes, il en ressort que leur état physiologique traduit un stress intense, avec une accélération du rythme cardiaque plus élevée que les enfants avec un attachement sécure dans une même situation. Ils semblent donc moins stressés par leur absence de réactions au niveau comportemental, mais peuvent présenter d’autres indicateurs physiologiques comme marqueurs de stress (Spangler & Grossmann, 1993).

La relation de type « insécure-ambivalent/résistant » se manifeste par une hyperactivation des comportements d’attachement. L’enfant active son système d’attachement lorsqu’il est en détresse, mais ne parvient pas à s’apaiser suffisamment en présence de sa figure d’attachement.

Celle-ci ne répond en général pas tout à fait adéquatement à ses besoins, créant ainsi un climat d’insécurité où l’imprévisibilité entrave l’apaisement. La figure d’attachement ne remplit donc pas suffisamment son rôle de port d’attache sécurisant pour l’enfant, qui ne peut alors pas correctement explorer son environnement, toujours aux prises avec une détresse qu’il ne parvient pas à réguler.

Une dernière et quatrième catégorie, l’attachement « insécure-désorganisé », a été rajoutée par Main, Kaplan et Cassidy (1985) pour décrire des comportements contradictoires, des gestes désorganisés, et une peur de l’enfant à l’égard de son parent. Ces enfants semblent confrontés à un danger et à un sentiment d’abandon sur lesquels ils n’ont pas de prise. Le système d’attachement reste alors activé en permanence, et ceci de manière parfois aiguë. La figure d’attachement, au lieu de remplir sa fonction d’apaisement, est la source même du stress de l’enfant. Ce type de relation d’attachement survient la plupart du temps dans des contextes de maltraitance, d’abus, de négligence et/ou d’abandon (Howe, 2006a).

1.3 Influence de la catégorie d’attachement du petit enfant

Howe explique que les deux types de comportements d’attachement insécure décrit par Aisnworth, « insécure-évitant » ou « insécure-ambivalent/résistant » consistent en des stratégies d’attachement secondaires, que l’enfant met en place de manière inconsciente, dans un esprit adaptatif par rapport aux réponses que lui donne sa figure d’attachement (2006a). Mais

ces adaptations ont un coût pour l’enfant, qui ne peut donc pas montrer son réel état psychologique à sa figure d’attachement, au risque d’empirer une relation déjà instable. En développant de telles stratégies adaptatives, l’enfant peut alors se trouver en difficulté lorsqu’il s’agit de décoder les émotions des autres (dans le cas d’un attachement « évitant ») ou avoir de la peine à comprendre la façon dont ses pensées et ses comportements affectent les autres (dans le cas d’un attachement « ambivalent/résistant ») (Bowlby, 1973).

La qualité de la relation d’attachement peut donc avoir une influence sur les comportements actuels et futurs de l’enfant. Elle peut également affecter son développement cognitif, ses relations sociales, sa résolution de problème, ses capacités attentionnelles (Bacro & Florin, 2009 ; Provoost, 2015). Une qualité d’attachement optimale représente au contraire un facteur de protection pour le développement de l’enfant tant au niveau cognitif qu’émotionnel et social (Bacro & Florin, 2009). Il convient ainsi d’être particulièrement attentif à cette sphère du développement afin de soutenir au mieux le devenir de l’enfant (Bacro & Florin, 2009).

1.4 Évaluer l’attachement chez l’enfant

La première personne à avoir créé un protocole pour évaluer les types d’attachement chez l’enfant a été Mary Ainsworth. Ce paradigme expérimental très connu s’appelle la « Strange Situation Procedure » (Ainsworth, Blehar, Waters & Wall, 1978). L’enfant se trouve dans une pièce avec son parent, et on observe sa façon de se comporter avec lui alors que le parent va plusieurs fois sortir et entrer dans la pièce et que l’enfant se trouve en présence d’une personne inconnue. Les comportements de l’enfant sont enregistrés en vidéo afin d’être analysés en détail. L’analyse porte en particulier sur la recherche de proximité corporelle ainsi que les comportements d’évitement et de résistance présentés par l’enfant lors du retour du parent dans la pièce après quelques minutes de séparation. Un enfant avec un attachement sécure manifestera du mécontentement au départ de son parent, mais pourra s’apaiser rapidement lors des retrouvailles. Avec l’inconnu, l’enfant reste méfiant et n’ose en général aller à son contact qu’en présence de sa mère.

Un enfant ayant une catégorie d’attachement de type insécure « évitant » montrera peu ou pas d’intérêt pour sa mère, que ce soit à la séparation, aux retrouvailles, et avec l’inconnu. Il n’aura pas de problème à aller vers la personne inconnue et pourra même se montrer familier avec elle, ne signifiant ainsi pas de différence entre une personne de son entourage proche et une personne étrangère. À l’inverse, avec une catégorie d’attachement de type insécure

« ambivalent/résistant », l’enfant pourra être en détresse avant même le départ du parent, puis

en présence de l’inconnu, et ne réussira pas à s’apaiser au retour de son parent (Ainsworth, Blehar, Waters & Wall, 1978).

Cette procédure a été utilisée pour de nombreuses recherches, et est encore utilisée de nos jours.

Elle a été validée avec les mères, mais a aussi été utilisée avec les pères. Selon les travaux dans le domaine, dans une population d’enfants tout-venant, on observe deux tiers d’enfant avec un attachement sécure, contre un tiers d’enfant avec un attachement insécure « évitant » ou

« ambivalent/résistant » (Van Ijzendoorn & Kroonenberg, 1988).

1.5 Les modèles internes opérants chez l’adulte

Dans son deuxième ouvrage sur la théorie de l’attachement, Bowlby (1973) a développé le concept des modèles internes opérants (« Internal Working Model »). À la fin de sa première année, l’enfant construit des représentations du monde physique et social qui l’entoure, appelées alors « modèles internes opérants ». Ces modèles lui permettent de guider son comportement, et affectent chacune de ses relations sociales. En fonction de ses expériences avec sa ou ses figures d’attachement dans sa première année de vie, l’enfant développe ses propres représentations qu’il va appliquer à son quotidien. Celles-ci seront présentes tout au long de sa vie pour lui permettre de comprendre l’autre, d’identifier son besoin et d’orienter son comportement. Dans le cas d’une catégorie d’attachement de type insécure, comme expliqué précédemment, l’enfant peut donc développer des difficultés dans sa compréhension des attentes de l’autre et des comportements sociaux à utiliser dans les situations de la vie courante (Bowlby, 1973). La relation d’attachement d’un enfant évolue ainsi avec lui jusqu’à l’âge adulte, et la qualité de ce type d’attachement se transforme en « modèles internes opérants » (Bowlby, 1969). Tout au long de la vie, l’adulte peut réactualiser ses modèles internes opérants en fonction des relations affectives qu’il entretiendra avec ses proches (Borghini, 2020). Un type d’attachement n’est en effet pas une fin en soi, et tout au long de la vie, la qualité de l’attachement peut se modifier au gré des événements et des rencontres (Bakermans-Kranenburg, Van IJzendoorn & Juffer, 2003). Malheureusement, l’inverse peut aussi se produire, et une personne avec un attachement sécure peut devenir insécure à la suite d’événements potentiellement traumatiques s’il ne trouve pas autour de lui ou en lui les ressources pour retrouver une sérénité et un apaisement (Waters, Hamilton & Weinfield, 2000).

Chez les adultes, les catégories sont les mêmes que chez l’enfant, mais changent de nom pour s’adapter au devenir de l’attachement à l’âge adulte. La catégorie d’attachement dite « sécure » chez l’enfant est appelée « autonome » chez l’adulte ; l’attachement « évitant » chez l’enfant

est nommé comme « détaché » pour un adulte, et enfin un attachement « ambivalent/résistant » est décrit comme « préoccupé » pour les adultes. Comme pour les enfants, le quatrième style est l’attachement « désorganisé », appelé également « non résolu » (Main, Kaplan & Cassidy, 1985). Tout comme chez les enfants, la plupart des études chez l’adulte ont montré que deux tiers de la population présente un attachement de type « autonome » (Van Ijzendoorn &

Bakermans-Kranenburg, 1996).

1.6 Les modèles internes opérants chez le parent

Lorsque l’adulte devient parent, les modèles internes opérants peuvent être compris comme son expérience de parent et sa perception de la relation avec un de ses enfants. En effet, ces modèles peuvent s’actualiser différemment selon les relations que le parent a avec chacun de ses enfants.

Ce n’est donc pas de l’attachement de l’adulte dont il sera question, mais plus spécifiquement de sa catégorie d’attachement envers un de ses enfants en particulier. Dans ce lien d’attachement du parent envers son enfant, il y aura trois données qui vont se juxtaposer pour former sa catégorie d’attachement avec son enfant :

- Les modèles internes opérants que le parent a en tant qu’adulte

- Les modèles internes opérants de ses propres parents : de la façon dont il les a intégrés dans son enfance et de la façon à laquelle il va s’y identifier lors de son expérience de parent

- La relation qu’il entretient avec son enfant

Le résultat de ces trois éléments forme alors un lien d’attachement spécifique du parent envers l’un de ses enfants en particulier (Borghini, 2020).

1.7 Mesurer l’attachement par les narratifs chez l’adulte

Pour mesurer l’attachement d’un adulte ou d’un parent, le travail ne se centre plus sur le comportement comme dans la « Strange Situation Procedure », mais sur la qualité du discours autobiographique de la personne évaluée. « L’Adult Attachment Interview » (AAI) créé par Main, Kaplan et Cassidy (1985) pour mesurer l’attachement d’un adulte est le premier outil développé pour évaluer la qualité de l’attachement sur la base d’un discours narratif. Dans cet entretien, des questions spécifiques sur les souvenirs d’enfance génèrent un récit autobiographique de la personne interviewée (Main, Kaplan et Cassidy ,1985), qui est invitée à en parler dans sa perspective actuelle (Seskin, Feliciano, Tippy, Yedloutschnig, Sossin &

Yasik, 2010).

Durant la passation de l’AAI, les adultes avec un attachement « autonome » présentent une liberté d’accès à toute la palette de leurs émotions et souvenirs, aussi bien positifs que négatifs.

Les mots utilisés dans le discours apparaissent en lien avec le sujet abordé (Borelli et al., 2013).

Ils reconnaissent leurs besoins de dépendance envers les autres autant que leurs capacités de réalisation. Ces adultes peuvent se comporter de manière flexible, ouverte et autonome dans leurs relations aux autres (Howe, 2006a). Au contraire, les adultes avec un attachement insécure

« détaché » discréditent en général leurs premières relations personnelles, idéalisent leurs propres ressentis émotionnels ou les désactivent, et peuvent avoir beaucoup de difficultés à évoquer des souvenirs d’enfance. Ils minimisent également tout ce qui a été douloureux dans leur enfance, idéalisent leur parent et présentent ainsi une distance émotionnelle par rapport à leurs expériences (Main, Kaplan & Cassidy, 1985). Ils ont aussi une tendance à éviter les relations intimes et amoureuses (Borelli, Burkhart, Rasmussen, Brody & Sbarra, 2017). Les adultes « précoccupés » sont eux accaparés par leurs relations passées et actuelles (Main, Kaplan & Cassidy, 1985) et utilisent plus de mots liés à la colère dans leur discours (Borelli et al., 2013). Leur discours est plus hésitant, difficile à suivre et pas réellement réfléchi (Main, Kaplan & Cassidy, 1985). Enfin, les adultes avec un attachement « désorganisé » ou « non résolu » évoquent des traumatismes et des non-résolutions des pertes qui ont pu se produire au cours de leur vie, présentant des difficultés spécifiques sur le plan de l’expression émotionnelle, corporelle et cognitive au cours du récit autobiographique (Main, Kaplan & Cassidy, 1985).

Les mots utilisés dans leur discours traitent plus souvent de la mort et de tout ce qui est lié à des pertes, et il arrive qu’ils parlent à la 2ème personne dans une forme de dépersonnalisation face aux expériences douloureuses. Ils peuvent sembler fâchés et se concentrent uniquement sur leurs expériences négatives (Borelli et al., 2013).

1.8 Mesurer l’attachement par les narratifs chez le parent

Pour mesurer l’attachement d’un parent envers un enfant en particulier, il existe le « Parent Development Interview » (PDI) (Aber, Sladde, Berger, Bresgi & Kaplan, 1985) ou le « Working Model of the Child Interview » (WMCI) (Zeanah, Benoit, Hirschberg, Barton, & Regan, 1994).

D’autres guides d’entretien ou questionnaires ont été créés, mais ceux-ci restent les plus connus.

Le PDI qui va être abordé dans cette recherche se différencie de l’AAI en mettant en avant la relation que le parent entretient avec un enfant spécifique (Main, Kaplan & Cassidy, 1985).

Dans le discours parental, il existe des indices qui permettent d’identifier dans quel style d’attachement le parent se positionne face à son enfant (Boström et Broberg, 2014). Comme expliqué précédemment, le lien d’attachement qu’un enfant crée avec sa figure d’attachement

est représenté par un besoin de sécurité, de confiance et de réconfort que l’enfant exprime envers son parent. Les liens d’attachements de l’enfant et de son parent sont donc asymétriques, car c’est l’enfant qui vient rechercher cette aide pour faire face aux situations stressantes de sa vie et non l’inverse. Le parent lui, dans son lien d’attachement envers son enfant, n’est donc pas en recherche de réconfort, mais a le rôle de se mettre à disposition de son enfant pour le lui proposer (Borghini, 2020). Et c’est dans ce rôle-là que le parent est observé lors d’un entretien d’attachement parental, pour que l’on puisse définir sa catégorie d’attachement avec son enfant.

Pour l’administration d’un PDI, l’interviewer va donc rechercher comment le parent aborde l’asymétrie de la relation avec l’enfant (comme du plaisir ou comme un fardeau par exemple) et de comment le parent assimile ce rôle de protection et d’appui dans les découvertes de son enfant (Borghini, 2020). Les items du PDI proposent au parent de décrire le lien avec son enfant, de présenter son enfant, d’expliquer comment il le perçoit et le comprend. Le comportement de l’enfant selon le point de vue du parent est passé en revue, ainsi que les pensées et les sentiments que le parent y prête. La réaction du parent face au comportement et au quotidien de l’enfant est également décrite et analysée. Le parent est enfin amené à décrire son rôle de parent et de commenter les émotions que cela lui amène, de manière globale ou dans son quotidien. Cette expérience permet au parent de pouvoir parler de ses états mentaux et de ceux qu’il imagine chez son enfant. L’accès à ces états mentaux permet de déterminer la catégorie d’attachement du parent envers son enfant, qui peut être sécure même si dans son enfance le parent avait un lien d’attachement insécure avec son parent (Main, Kaplan & Cassidy, 1985). En effet, comme l’explique Berger : « Ce qui compte n’est pas tant la réalité des expériences précoces que la façon dont elles sont remémorées à l’âge adulte. Si le parent a connu un attachement de type insécure, mais que ses souvenirs sont rapportés de manière cohérente, l’enfant pourra être sécure : il n’y a pas de fatalité en la matière » (Berger, 2006 IN Provoost, 2015, p.102).

Lorsque le parent présente un lien d’attachement sécure avec son enfant, Borghini explique que

Lorsque le parent présente un lien d’attachement sécure avec son enfant, Borghini explique que