• Aucun résultat trouvé

5. L’analyse de données et les résultats

5.1 L’analyse :

Pour expliciter le tableau de corpus de données ci-dessus, nous allons pouvoir donner un aperçu de comment les guides ont été créés, les retours qu’ils ont générés et quelles modifications ont été apportées jusqu’à une version définitive. Pour rappel, et pour comprendre à quoi se réfèrent les étapes, le premier cycle sépare distinctement les 7 étapes et chacune d’elles est nommée. La suite de l’analyse suit ce même fonctionnement.

Cycle 1

Étape 1: un problème est rapporté

Avant la création du guide, nous avions fait une analyse du site de la fondation à travers les outils en ligne “Wave” et “OAW” pour avoir un premier aperçu du degré d’accessibilité du site.

Nous avons ensuite rencontré le directeur ainsi que la chargée de projet de la fondation. À ce

51

stade de la recherche, nous étions parties du postulat, soit l’étape 1, que les guidelines actuelles n’étaient pas suffisamment claires pour effectivement soutenir les professionnels chargés de rendre un site accessible et proposions, à partir du site web actuel de la fondation et des besoins de cette dernière, de créer des guides supposés aider les acteurs impliqués.

Étape 2: La situation est analysée afin que la cause du problème soit trouvée

Lors de ce premier entretien, nous avons fait part de ce projet et avons aussi pris connaissance des réalités de la fondation. En effet, il nous a été expliqué ici que les acteurs impliqués dans ce travail est avant tout la chargée de projet, le Web Designer étant un acteur externe qui n’a pas de connaissances sur la déficience intellectuelle et des besoins associés.

De plus, la fondation avait d’abord pour objectif de récolter auprès des bénéficiaires leurs besoins en termes de contenu avant de modifier leur site web, ces trois éléments font partie des causes du problème, soit l’étape 2.

Étape 3: Le problème est accompagné d’une revue de littérature

Ainsi, la demande de la fondation se portait plutôt sur la création d’un document en français Facile À Lire et à Comprendre (FALC), soit l’étape 3.

Étape 4: Des solutions sont proposées

À la fin du premier entretien, nous avons donné en main propre l’analyse du site et avons décidé d’organiser ultérieurement une seconde rencontre pour définir la forme que prendrait le projet de recherche entre la fondation et nous, concluant l’étape 4.

Étape 5: plusieurs options sont envisagées

Suite à cet entretien, l’étape 5 consiste à un mail envoyé qui comprenait la liste des directives de la WCAG 2.0, un guide sur le “Facile à Surfer” qui donnait les directives d’accessibilité pour les personnes présentant une déficience intellectuelle et les liens de deux outils en ligne avec lesquels nous avions fait une première analyse du site de la fondation. Nous avions envoyé ce mail car nous souhaitions pouvoir donner des documents plus clairs quant aux directives d'accessibilité, à quel point le site de la fondation les rejoint et de donner un premier aperçu des modifications à envisager sur le site.

Étape 6: Un premier “design” est créé à appliquer sur le terrain

Entre cet entretien et le suivant, datant du 20 avril, la Suisse a vu plusieurs cantons mis en semi-confinement, dont celui où se déroulait notre recherche, mettant en suspend le projet de

52

récolte de données auprès des bénéficiaires. Le projet avec la fondation allait donc prendre la forme de guides créés, soumis à évaluation et modifiés jusqu’à création d’un guide final, devenant la 6ème étape.

Étape 7: Le “design” est évalué afin de mesurer son efficacité et/ou de voir si des améliorations doivent être faites sous des fondements théoriques

L’étape 7 concerne l’évaluation du prototype créé. Ceci a été fait par la chargée de projet qui a donné un retour comme quoi la liste des directives WCAG 2.0 ainsi que les deux outils en ligne donnaient principalement une analyse globale du site et ne donnait pas d’informations précises quant aux besoins d’adaptation du site pour des personnes présentant une déficience intellectuelle. Le guide Facile à Surfer donnait des indications plus précises. Un guide avait besoin d’être créé en mentionnant les directives qui seraient directement liées au Facile à Surfer, comme ça, le webmaster n’aurait pas à passer par les directives WCAG 2.0 qui sont trop vastes. C’est sur cette conclusion que nous terminons le premier cycle de la récolte de données et passons au cycle 2.

Cycle 2

Étapes 1, 2, 3 et 4

Un second entretien par vidéoconférence a été organisé entre nous et la chargée de projet, il s’agissait de faire un premier guide qui regroupait les erreurs trouvées sur le site (étape 1), de le montrer à la chargée de communication ainsi qu’au Webmaster pour qu’ils puissent évaluer la faisabilité des modifications (étape 2). En expliquant cela à la chargée de projet, elle a ensuite exprimé le besoin d’avoir des exemples de site concrets qui ont déjà une version adaptée (étape 3). De plus, la demande se portait spécifiquement sur des sites qui ont une version pour la population toute venante et une version adaptée. Ceci pouvait donner un aperçu plus clair à au Webmaster et à la chargée de projet. À la fin de cet entretien, les étapes suivantes étaient de trouver des sites à double version ainsi que de créer un premier guide (étape 4).

Étapes 5 et 6

1er guide (annexe 1):

Pour créer le premier guide, nous sommes parties des deux analyses générées par “Wave”

et “OAW” (étape 5). Il a fallu remettre en page les analyses et traduire cette analyse faite par

“OAW” car ce logiciel n’existe qu’en espagnol. Une fois remis au propre, nous avons catégorisé chaque erreur détectée. Elles étaient surlignées en vert si l’erreur est associée à une recommandation du guide « Facile à Surfer », en jaune si les logiciels proposent déjà une solution et en rouge si l’erreur nécessitait de regarder les directives WCAG 2.0. Cette première catégorisation a été faite pour que la chargée de projet et le webmaster puissent voir quelles sont les erreurs pertinentes dans le cas de leur site et de la population concernée. Pour simplifier le travail de consultation des directives, chaque erreur comprenait une capture

53

d’écran de la directive du guide “Facile à Surfer” ainsi que l’élément du site concerné. Toutes ces étapes ont généré le premier guide et ont conclu la 6ème étape.

Étape 7:

Le retour de la chargée de projet concernant ce premier guide était qu’il proposait des modifications trop techniques et qu’un guide qui proposerait des modifications au niveau du contenu écrit serait plus pertinent. Ce retour s’associait à l’étape 7, marquant la création du 2ème guide et le passage au cycle suivant.

Cycle 3

Étapes 1, 2, 3, 4, 5 et 6 2ème guide (annexe 2):

Le problème rapporté est que le guide n’est pas adapté à la demande de la fondation (étape 1) et que les causes identiques sont que la demande de la fondation se porte plus sur un document en français Facile à Lire plutôt que sur des modifications techniques (étape 2). Pour ce deuxième guide, nous nous sommes basées sur les règles européennes du français Facile À Lire et à Comprendre ainsi que de la checklist qui les regroupent sur un tableau Excel en indiquant le degré de priorité, publiées sur le site de l’UNAPEI (étape 3). Les directives FALC se regroupent en 5 catégories: informations générales, informations écrites, informations électroniques, vidéos et audio. Nous avons gardé les 3 premières (étape 4). En prenant connaissance des règles FALC, nous avons décidé de faire l’analyse sur les pages qui nous semblaient essentielles pour la population cible, à savoir, la page d’accueil, les pages des prestations, les valeurs de la fondation, les emplacements des établissements de la fondation et les informations de contact (étape 4). Nous avons fait des captures d’écran des éléments du site. Sur chaque élément, nous avons mis des puces de couleur. Selon la couleur, cela signifiait que l’élément choisi se rapportait à une des 3 catégories choisies (générales, écrites ou électroniques). Pour chaque page, nous avons cité les erreurs trouvées et quelles étaient les directives FALC associées à cette erreur. Chaque directive était surlignée en couleur pour dire de quel degré de priorité il s’agissait (vert: basse, jaune: moyenne, rouge: haute, sans couleur: pas de priorité définie) (étape 5). Enfin, pour chaque texte trouvé sur les pages choisies, une proposition de texte en français Facile à Lire était proposée (étape 5 et 6).

Étape 7

La chargée de projet a fait un retour sur ce guide, qui est une forme d’analyse du site selon les règles FALC, en laissant des commentaires directement sur le document. Son premier commentaire demande un récapitulatif de ces dites règles qui pourrait être mis à disposition, permettant ainsi de comprendre les erreurs mentionnées dans notre analyse du site. Les commentaires suivants concernent surtout la formulation de certaines directives qui n’étaient

54

pas claires, la lisibilité du document (ex.: un code avec des symboles serait plus clair qu’un code couleur pour les degrés de priorité) ou encore que des directives pouvaient se contredire avec notre analyse.

Cycle 4

Étapes 4, 5 et 6

C’est à partir de ces commentaires que nous avons pu continuer l’élaboration de notre guide qui prenait la forme d’une analyse du site selon les directives FALC (étape 4).

Cependant, avant de développer la 3ème proposition de guide, nous avons élaboré un récapitulatif des règles FALC qui comprendra deux versions que nous allons développer ici (étape 5):

Le récapitulatif des règles FALC

Ce récapitulatif a connu deux versions. Ils ont été faits suite à la demande de la chargée de projet de faire un résumé des règles FALC.

Nous sommes parties du document des règles européennes, disponible sur le site de l’UNAPEI. Nous avons repris les directives, résumées et conciliées dans un tableau. Le document comprenait alors deux parties : les directives sous forme de texte et ces mêmes directives dans un tableau (étape 6).

Etape 7

L’entretien du 18 mai a ensuite été fait pour donner des retours sur le récapitulatif des règles FALC (annexe 3). Ce qui est principalement ressorti est que le format texte suffisait, ne nécessitait pas de version tableau et que ce type de document devait être le plus concis possible, comme s’il s’agissait d’un “aide-mémoire” tenant sur une page que la chargée de projet pouvait facilement consulter lors de la lecture de l’analyse du site. De plus, certains exemples donnés par des illustrations rendaient le récapitulatif trop chargé ou encore que le lexique choisi n’était pas forcément clair.

Nous avions tenté d’associer les directives à des mots-clés qui reviendraient dans les guides orientés FALC que nous allions faire. Finalement, bien que ce récapitulatif ait connu deux versions, nous n’avons finalement pas fait de résumé des règles FALC plus court et avons continué de modifier les guides.

Cycle 5

55 Étapes 4, 5 et 6

3ème proposition de guide (annexe 4):

Nous avons dans cette analyse repris les catégories “générales”, “écrites” et “électroniques”

et y avons ajouté la catégorie “image” car le site en comprenait plusieurs (étape 4). Nous avons changé le code des degrés de priorité en utilisant les symboles 0, +, ++ et +++ au lieu des couleurs (étape 4). Pour mettre en évidence les éléments du site qui respectaient les directives FALC, nous les avons écrites à part dans un encadré noir, car ceci n’était pas assez mis en évidence dans la version d’avant (étape 5). Globalement, l’analyse est restée la même, mais comprenait une présentation plus épurée (étape 6).

Étape 7

L’évaluation qui s’est faite directement sur le document disait que certaines directives étaient à nouveau peu claires (par exemple: celle qui demandait que, si des images étaient présentes, de soit utiliser des logos, soit utiliser des photos) ou encore que l’outil n’était pas suffisamment expliqué sur le descriptif du guide en première page. Tout ceci a mené à la dernière version du guide.

Cycle 6 Étapes 5 et 6

4ème proposition de guide (annexe 5)

Cette dernière version s’est trouvée plus courte, soit 10 pages. Elle conserve l’analyse faite, mais comprend un descriptif en première page plus concis qui explique plus précisément comment est organisé le document (étape 5). C’est sur ce dernier document que nous avons organisé le dernier entretien, dans le but de faire une évaluation finale du travail de récolte de données avec la chargée de projet (étape 6).

Cet entretien a été mené avec l’aide d’un canevas (annexe 6) pour mettre en évidence ce à quoi les guides proposés ont pu apporter. Les questions choisies portaient sur l’apport de notre travail auprès de la chargée de projet, en quoi cela l’a aidé, qu’est-ce qui manquerait, quelles sont ses représentations sur l’accessibilité du web à présent, quelles sont ses connaissances quant aux textes de loi et sur les documentations existantes et enfin, de quelle manière envisage-t-elle l’application de certaines règles d’accessibilité dans le prochain site web. Les questions posées ont été inspirées des diverses lectures que nous avons pu faire, notamment sur celles qui mentionnent les représentations des concepteurs quant aux sites accessibles (Lazar & al., 2004 ; Lespinet-Najib & al., 2015 ; Liquète, 2015), sur les références que nous avons utilisées (WCAG, Facile à Surfer, FALC et outils d’analyse en ligne) et aussi inspirées du questionnaire fait par Lespinet-Najib et al. (2015) adressé à des professionnels de l’informatique et du handicap.

56 Etape 7 Entretien de 5 août

Les questions posées par le canevas avaient pour but d’avoir un retour final sur la pertinence des guides que nous avions créé en collaboration avec la chargée de projet. Ce qui est principalement ressorti est que les guides ne proposaient que des modifications de formes (ex.: en proposant des alternatives aux textes présents sur le site) mais que la fondation avait surtout besoin d’une réflexion au niveau de la structure, des informations choisies et de la logique de navigation du site. Les guides ont surtout permis de donner une première base de réflexion, mais qu’à ce stade, elle n’avait pas encore d’idée concrète sur comment rendre le site accessible. Il a été expliqué par la suite qu’un groupe de travail devait être formé pour mener à bien ces réflexions et que le plus grand enjeu sera la prise de données auprès du public cible, à savoir, les bénéficiaires de la fondation.

Ce dernier entretien marque la fin de notre récolte de données. Après la fin du cycle 6, il s’agit à présent de mettre en évidence nos éléments de recherche en lien avec notre problématique, à savoir: les difficultés et facilitateurs rencontrés par les acteurs impliqués dans la conception d’un site adapté à des personnes ayant une Déficience Intellectuelle.