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2. Cadre théorique

2.6 Accessibilité du Web

2.6.5 Aperçu des règles d’accessibilité

L’accessibilité du web se compose d’un large choix de directives, entre les lois, les initiatives privées ou les associations. Dans ce travail, nous nous sommes basées sur trois types de directives:

-la WCAG 2.0

-les règles européennes sur le langage simplifié -les directives pour un web facile à surfer

La WCAG 2.0

Dès 1997, le World Wide Web Consortium (W3C) a créé l’initiative d’accessibilité au web (WAI), qui fonctionne comme un groupe de travail. Les recommandations de la version 1.0 des WCAG, publiée en 1999 sont reconnues officiellement par de nombreux pays (Burger, 2005). Ces recommandations comprennent plusieurs directives et critères élaborés par ce groupe de travail. Ils peuvent être retrouvés dans les guides d’accessibilité des sites web (WCAG 1.0 et WCAG2.0) (Toussaint, 2015). Ces directives, notamment dans la WCAG 2.0, s’adressent aux personnes présentant un handicap visuel, auditif, physique, de langage, cognitif ou neurologique (W3C.org, 2008). Les règles WCAG qui ont connu plusieurs versions (la plus récente est la WCAG 2.2, datant d’août 2020). Les directives sont accompagnées de documents explicatifs qui soutiennent toutes personnes intéressées à prendre connaissance de ces directives.

Pour donner un aperçu global, les directives WCAG sont composées de 4 principes : perceptible, compréhensible, utilisable et robuste. Chacun de ses principes comprend un

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certain nombre de lignes directrices. Pour chaque ligne directrice, des critères de succès sont associés, il y a trois niveaux de succès : A, AA et AAA. On estime que la ligne directrice est atteinte si elle obtient la note AA. Enfin, pour chacune de ces lignes directrices et critères de succès, des conseils techniques sont donnés sur comment les atteindre concrètement. En résumé, les 4 principes se composent des lignes directrices suivantes :

1. Perception. Lorsque la personne n’a pas accès au langage écrit, ce dernier doit être remplacé par des alternatives telles qu’une imprimerie large, du braille, du matériel audio, des symboles ou encore un langage simplifié.

2. Utilisable. Ceci passe autant par les paramètres physiques du matériel numérique (clavier adapté avec des fonctionnalités disponibles facilement, un temps suffisant sur les pages web pour qu’elles puissent être lues, des pages qui ne génèrent pas de flash pouvant causer des crises d’épilepsie).

3. Compréhensible. Il s’agit de rendre le contenu des pages web lisible et compréhensible. On privilégiera le langage simplifié, rendre le contenu des pages prédictible ou encore qui permet aux utilisateurs d’éviter des erreurs de manipulation ou de pouvoir se corriger.

4. Robustesse. Le fait que les différents logiciels (navigateurs, lecteur média, assistance technologique …) soient faciles d’utilisation. (WCAG 2.0)

Ceci est un récapitulatif des directives de la Web Accessibility Initiative (WAI). À la prise de connaissance de ces dernières, on constate qu’elles sont relativement larges. Ces directives sont faites dans le but de s’adresser à toutes les difficultés que peut rencontrer une large population d’utilisateurs. D’autres règles ont été créées dans la même continuité. Dans notre contexte de recherche, nous nous sommes intéressées au niveau européen ainsi qu’au contexte suisse pour trouver de nouvelles directives d’accessibilité qui visaient spécifiquement la population des personnes ayant une déficience intellectuelle. Dans les directives WCAG 2.0, le principe « perceptible » fait référence au langage simplifié, ce qui nous a guidées vers les règles européennes sur le langage simplifié.

Les règles européennes sur le langage facile à lire et à comprendre (FALC) La langue facile à lire et à comprendre est un outil qui s’adresse principalement aux personnes présentant une déficience intellectuelle, difficultés d’apprentissage ou des troubles cognitifs, ayant des compétences limitées en lecture. Cet outil qui est une variante simplifiée d’une langue dans le but d’être facilement compréhensible, peut servir également aux personnes qui en raison d’illettrisme ou de maladie (par ex. sclérose en plaques, aphasie, des personnes sourdes), ont des compétences limitées en lecture, temporairement ou définitivement (Fiche d’information à l’intention de l’administration fédérale, version 1.0, mars 2017). Dans ce sous-chapitre sont listées les règles européennes sur le langage FALC, selon les directives WCAG 2.0.

On retrouve les directives du langage FALC dans les règles européennes qui expliquent comment, dans divers contextes (site web, radio, télévision), les informations en général, sous

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format écrit, sous format numérique, les images, les vidéos et les fichiers audios doivent être présentés :

Choix de l’information :

-les personnes ayant une DI ont été impliquées dans l’écriture

-toutes les informations nécessaires sont données selon le public cible -seules les informations importantes figurent pour ne pas créer de confusion -l’information principale est facile à trouver

-pas de notes de bas de page. Exception pour les citations de sources Construction des phrases et fin des mots

-les phrases doivent être courtes, avec des mots simples et les mots difficiles sont expliqués -toujours utiliser le même mot tout le long du document

-faire des phrases positives et actives

-faire des listes à puces/numéros plutôt que des textes à virgule -écrire les chiffres en chiffres et non en lettre

-pas de caractères spéciaux Illustrations

-les exemples sont tirés de la vie quotidienne -le texte est accompagné d’image

-les images sont claires, faciles à comprendre et en lien avec le texte -toujours utiliser le même style d’images (image ou logo)

-utiliser des graphiques et des tableaux si besoin Mise en page

-pas d’arrière-plan qui rend le texte illisible

-toujours utiliser la même police d’écriture avec des lettres assez grandes et sans empattements

-contraste prononcé entre les couleur

-les nouvelles phrases commencent toujours sur une nouvelle ligne -les marges sont larges

-le format peut être facilement photocopié -les pages sont numérotées

-le logo “Facile à lire” figure sur le site

Ces directives ont été prises depuis la liste de contrôle des règles européennes sur comment présenter les contenus écrits, audios ou vidéos dans un site web. Dans la même continuité, en prenant en compte aussi la structure des pages web, on trouve les directives du Facile à Surfer. En Suisse, la fondation Pro Infirmis a créé le bureau du langage simplifié. Cette même fondation, en partenariat avec la Fachhochschule Nordwestschweiz FHNW, ont élaboré un guide sur le web facile à surfer. Le guide « Facile à Surfer » se compose des directives sur la page suivante. Ceci est le récapitulatif proposé par le document lui-même. Il nous intéresse dans la mesure où il va s’adresser exclusivement aux personnes présentant des limitations cognitives, ainsi, les directives proposées, bien qu’elles soient inspirées de la WCAG 2.0, sont déjà sélectionnées pour faciliter la conception d’un site accessible.

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Langage simple et clair

Pas de mots en langue étrangère Pas de liens «Plus» ou «Suite»

Lisibilité :

Police standard lisible et de taille suffisante Outil pour régler la taille des caractères Liens bien visibles Aides pour l’orientation et le scroll

Éléments interactifs et aides en ligne : Indications faciles à comprendre

Aide au fur et à mesure

Système de recherche tolérant et intelligent Pas de captchas

Design épuré :

Séparation claire des contenus Fond de couleur unifié et contrasté Pas d’éléments perturbants ou inutiles Illustrations et multimédias :

Systèmes graphiques connus

Pictogrammes et symboles pour illustrer des idées Photographies pour personnes et lieux

Contenu via vidéo, éléments audio et animations Synthèse vocale (de qualité)

Protection des données : Paramétrages stricts

Séparation claire privé/public Responsive design :

Optimisation pour les tablettes et les téléphones mobiles

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