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L’agency des femmes des groupes minoritaires : décoloniser la capacité d’agir

SECTION III. C ROISER LES ÉTUDES DE GENRE ET LES ÉTUDES POSTCOLONIALES : INTERROGER LES REPRÉSENTATIONS , DÉVOILER L ’ AGENCY

2. L’agency des femmes des groupes minoritaires : décoloniser la capacité d’agir

L’agency tout comme le care est un terme polysémique qui n’a pas d’équivalent en français, bien qu’il soit parfois traduit par les termes de capacité d’agir, de puissance d’agir, d’agence, d’agentivité, d’agencéité ou de conscience d’agir. Ce qui apparaît en filigrane de ces différentes notions, c’est l’idée de l’action humaine. L’agency d’un sujet « se manifesterait par sa capacité à agir, une qualité émergente de sa conscience réflexive » (Haicault, 2012).

L’agency est donc bien plus qu’un synonyme d’action. Il s’agit en effet d’un ensemble de relations entre sujets, imbriquées dans des rapports, des pratiques et des structures sociales historiquement et culturellement déterminées (Hinterberger, 2013). Nous retiendrons ici la « capacité d’agir » comme définition principale en prêtant une attention particulière aux processus de l’agir comme de la conscience de soi d’un sujet.

En première approche, questionner l’agency, c’est explorer (de façon théorique et empirique) comment les personnes pensent et agissent dans les conditions sociales dans lesquelles elles ont été formées et dans lesquelles elles évoluent quotidiennement. L’agency peut être vu comme la capacité d’un sujet de résister, de négocier ou de transformer certaines formes de pouvoir qui agissent de manière interne et externe sur la constitution même du sujet. Ainsi, plus qu’une simple « capacité d’agir », questionner l’agency renvoie à interroger l’articulation dynamique entre « vouloir agir, pouvoir agir et être capable d’agir » dans un contexte macrosocial spécifique qui contraint le sujet tout autant qu’il le constitue. Cantonner l’agency aux actions inscrites dans une simple dichotomie entre corps et esprit, rendrait en ce sens son usage inopérant. L’agency répond une fois encore à la nécessité de penser la complexité de la formation du sujet et de sa capacité d’agir. Il convient en ce sens de remettre en question l’opposition binaire entre déterminisme et liberté, question au cœur des débats qui entourent ce concept (Hinterberger, 2013) : est-on libre de ses actes ou sont-ils complètement déterminés socialement ? Quand nous agissons, qui agit en nous ou qu’est-ce qui agit en nous ? Voici là deux questions sous-jacentes émergeant des réflexions sur l’agency. On comprend qu’au même titre que le care, l’agency comme « paradigme » introduisant une nouvelle herméneutique (Haicault, 2012) dans les différentes disciplines des sciences sociales, suscite des résistances.

La théorisation de l’agency s’est particulièrement développée dans les études de genre ; les féministes de tous horizons questionnant, entre autres32, la manière dont les actes des femmes, dans différents contextes culturels et géopolitiques, sont librement conduits ou reflètent la manière dont elles intériorisent la domination masculine. Jusqu’à ce jour, cette question33 qui se pose tant pour la manière d’être et de faire, de dire ou de penser des femmes, continue de susciter de vifs débats particulièrement heuristiques pour notre analyse. Mais avant d’y venir, intéressons-nous à l’émergence historique du paradigme de l’agency.

Un certain nombre de féministes occidentales ont traditionnellement pensé la capacité d’agir des femmes au prisme d’un idéal de résistance et d’émancipation face à la domination patriarcale, quel que soit le contexte au sein duquel elles se trouvaient (Abu-Lughod, 1990; Achin & Naudier, 2010, 2013; Benhabib, 1995).

« La capacité d’agir (…) est définie comme la capacité à défendre ses propres intérêts, contre le poids des coutumes, de la tradition, d’une volonté transcendante ou de tout autre obstacle, individuel ou collectif. Ainsi le désir humaniste d’autonomie et d’expression de soi constitue le substrat, le feu sous la cendre, qui peut soudain se rallumer et se transformer en un acte de résistance, dès lors que les conditions le permettent. » (Mahmood, 2009, p. 22)

Or, penser l’agency au prisme unique de la résistance réduit considérablement la multiplicité des processus qui sous-tendent la capacité d’agir. En ce sens, J. Butler est l’une des premières philosophes féministes à avoir proposé, au début des années 1990, une théorisation complexe de l’agency. Mettant très tôt en question ce « paradigme émancipatoire de la capacité d’agir » (Butler, 2009), J. Butler s’intéresse aux processus du déroulement des actes et de l’agir ; processus de répétition par l’acteur de ses actes qui contribue non seulement à construire les normes mais également à le construire comme sujet (Haicault, 2012). Deux notions se trouvent donc au cœur de l’agency selon J. Butler, la « performativité » inspirée des travaux de J. Austin

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Deux des écueils à éviter, mis au jour par le paradigme d’agency dans les études de genre, sont d’une part l’assimilation du genre aux femmes, d’autre part la bicatégorisation de sexe (homme-femme) qui sous-tend les études de genre. J. Butler invite en effet, dans la continuité de ses prédécesseuses à penser le genre comme un continuum et à déconstruire le paradigme de l’hétéronormativité. Néanmoins, dans le cas qui nous intéresse ici, des femmes, pour la plupart insérées dans des relations hétérosexuelles, sont les sujets centraux de notre recherche. C’est ce ce sens que nous nous intéressons plus spécifiquement aux réflexions sur l’agency des femmes dans une pluralité de contextes.

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Cette question est par exemple au cœur de thématiques d’actualité telles que la chirurgie esthétique, la prostitution, l’excision, les régimes ou encore l’épilation mais également la façon dont les femmes s’habillent, les raisons pour lesquelles elles utilisent des hauts talons, des mini-jupes mais également dans le contexte actuel français le voile ou encore la jupe longue.

(1991) et la conscience d’agir ; la performativité mettant en question le processus réflexif de la pensée. J. Butler s’inspire également de deux philosophes français, J. Derrida et M. Foucault. Du premier, elle emprunte la démarche de déconstruction des notions et des concepts. J. Butler (2006, 2012) propose en ce sens une déconstruction du concept de « genre », à laquelle sa théorisation de l’agency participe notamment. Elle rompt ainsi avec deux thèses, l’essentialisme (le débat sexe-nature) et le constructivisme (le débat genre-culture), qui ont agité les débats féministes en Occident. Concernant le second point, J. Butler rejoint l’œuvre de M. Foucault afin de déconstruire l’idée que le sujet se construit sous les contraintes de normes extérieures, qui lui préexistent. Une idée centrale introduite par l’agency est bien celle d’un sujet capable de faire bouger les normes.

À l’instar d’autres théoriciennes féministes de son époque (Gilligan, 1982; Tronto, 1993), elle remet en question la notion de sujet autonome et rationnel. Non seulement l’autonomie comme paradigme de l’action humaine ne permet pas de rendre compte des qualités relationnelles du soi, du rôle des interactions sociales au sein de la communauté humaine, mais ce paradigme hérité des Lumières et d’une tradition philosophique libérale est surtout illusoire (Mahmood, 2009). Penser l’agency requiert en ce sens de questionner la formation du sujet. En ce sens, J. Butler reprend de M. Foucault l’idée selon laquelle le sujet ne préexiste pas aux rapports de pouvoir comme une conscience individuée mais il est le produit même de ces rapports. C’est là tout le « paradoxe de la subjectivation » (Foucault, 1999a). À la suite du philosophe français, J. Butler affirme que « le paradoxe de l’assujettissement est précisément que le sujet qui veut résister à ces normes est lui-même capable de le faire en vertu de ces normes, voire est produit par elles » (2009, p. 30). Le sujet est donc le produit d’une subordination ; les normes ne sont pas imposées de l’extérieur et contraignantes pour l’individu mais il convient de repenser les normes sociales comme « le fondement nécessaire de la réalisation du sujet et de sa capacité d’agir » (2009, p.39). M. Foucault (1997) postulait en effet que le pouvoir ne pouvait être compris uniquement sur le mode de la domination mais devait être envisagé comme un ensemble de rapports de force stratégiques qui traversent tous les domaines de la vie et qui produisent de nouvelles formes de désirs, de relations, d’objets et de discours.

« Une telle compréhension du pouvoir et de la formation du sujet nous incite à faire de la capacité d’agir non pas un simple synonyme de la résistance aux rapports de domination, mais un produit de rapports de subjectivation spécifiques. » (Mahmood, 2009, p. 37)

C’est en ce sens qu’il est nécessaire de penser la multiplicité des formes d’agency qui dépasse le simple présupposé de résistance. S. Mahmood relève cependant des tensions dans le travail de J. Butler. Selon l’anthropologue, tandis qu’il existe un lien entre consolidation et déstabilisation des normes dans l’œuvre de la philosophe, elle s’intéresse à la capacité d’agir dans les contextes où les normes sont remises en question ou resignifiées donc sur les mécanismes de résistance qui permettent de subvertir ces normes.

C’est en ce sens que, bien que les réflexions autour de l’agency se soient développées dans les études sur le genre, ce paradigme trouve un écho particulier dans la littérature postcoloniale. En effet, à l’instar de S. Mahmood, un certain nombre de théoriciennes féministes des pays des Suds se sont positionnées de manière critique à l’égard de l’approche occidentale d’une « identité de genre34 » prétendument universelle et la représentation binaire de la capacité d’agir en termes de volonté libre/fausse conscience, de choix/de coercition, d’agency/de structure (Hinterberger, 2013). Penser la multiplicité des formes d’agency via une approche « décolonisée » (Mohanty, 2009) de la pensée féministe requiert de prendre en compte la consubstantialité d’un ensemble d’éléments tels que le genre, la sexualité, la classe, la religion, la racialisation, etc. Dans ce sens, si les réflexions autour du concept d’agency ne sont pas nées des études postcoloniales, les théoriciennes féministes des pays des Suds ont largement contribué à leur renouvellement et à l’alimentation des débats critiques.

C. Mohanty (2009) a, dès le début des années 1980, dénoncé l’approche féministe de l’agency et des réalités des femmes des Suds comme profondément ancrée dans des attitudes et des modes de pensée colonialistes. Elle critique ainsi les représentations des femmes occidentales de la « femme du tiers-monde » pauvre, analphabète, dépourvue de capacité d’agir, liée à la tradition et victime passive de la domination masculine, par opposition à la femme moderne du « premier monde » instruite, libre et ayant récupéré le contrôle sur son corps et sa sexualité. Dans cette continuité, L. Nader (2006), en prolongeant le concept de « grille orientaliste » proposé par E. Said (2013) à la fin des années 1970, démontre finement comment les images des femmes d’autres sociétés peuvent porter préjudices aux femmes d’une société donnée, en contribuant à leur contrôle pourtant présenté comme « dépassé » en Occident. Elle affirme ainsi que les femmes sont en tous contextes maintenues comme une classe subordonnée, dans la mesure où les différentes formes de domination masculine sont liées à une compétition

34 La notion d’« identité de genre » est un troisième écueil des études sur le genre pointé par l’œuvre de J.Butler. Ce présupposé repose toujours, selon la philosophe sur une hégémonie, en ce qu’il homogénéise un groupe (soit

entre Orient et Occident pour une civilisation supérieure ; l’Occident imposant son hégémonie culturelle dans le domaine de l’éducation et du développement, l’Orient mobilisant la religion et le nationalisme au service d’efforts contre-hégémoniques. Ce processus comparatif piège les femmes selon l’anthropologue dans la mesure où,

« La théorie de la culture, et en particulier la théorie de l'hégémonie selon Gramsci, nous fournit de quoi comprendre comment certains systèmes opèrent comme contrôle et comment ils peuvent apparaître comme du sens commun. Le principe de la « comparaison interne par contraste » a permis efficacement de comprendre les dispositifs de genre (y compris le pouvoir des femmes) dans les sociétés. Il conviendrait d'accorder davantage d'attention à la façon dont les comparaisons contrastives motivées par des présomptions de supériorité entre les sociétés du premier monde et du tiers-monde, organisent les relations de genre à l'intérieur de ces sociétés. » (Nader, 2006, p. 23)

Cette parenthèse refermée, le débat autour de l’agency porte sur la manière dont les féministes occidentales représentent les pratiques culturelles au prisme de la coercition et de l’autonomie, de la subordination et de la résistance des « femmes du tiers monde » (Mohanty, 2009). Selon les féministes des Suds, les femmes occidentales continuent de « coloniser » discursivement l’hétérogénéité matérielle et historique de la vie des femmes non occidentales en les représentant comme des victimes, « prisonnières du patriarcat » (Hinterberger, 2013) et en leur niant par là, toute capacité d’agir35. U. Narayan (1997) dénonce en particulier cette perception des femmes des Suds comme « prisonnières du patriarcat ». Dans son étude sur les femmes de la communauté conservatrice Sufi Pirzada de Delhi, elle reconnaît l’agency de celles qui choisissent de participer à des pratiques qui peuvent être perçues comme répressives par les féministes occidentales. La philosophe indienne pointe par ailleurs le malaise des « féministes du tiers monde » qui ont souvent le sentiment de devoir s’expliquer, « expliquer la position depuis laquelle on s’exprime et l’on pense » (Narayan, 2010, pp. p.469–470). Ce malaise fait clairement écho au titre provocateur de l’essai de G. Spivak (1988), « les subalternes peuvent- elles parler ? ». Dans une perspective similaire à celle d’U. Narayan, les travaux de S. Mahmood (2009), anthropologue pakistanaise, sur le renouveau islamique en Égypte remettent en cause la définition de l’agency comme « résistance aux normes » tout autant que la perception des femmes appartenant aux mouvements des mosquées comme « prisonnières du patriarcat ». Elle

35 Tendance que l’on retrouve malheureusement tout particulièrement dans l’actualité politique française, dans les écrits et les interventions d’un ensemble de femmes se présentant comme « féministes », des politiques telles que J.Bougrab (voir notamment son ouvrage Maudites, paru en 2015) ou des journalistes telles que C.Fourest.

invite en ce sens à prêter attention à la façon dont les sujets « habitent les normes ». Selon elle, se conformer aux normes n’est pas nécessairement un signe de manque d’agency et d’oppression ou d’assujettissement. En effet, sa recherche souligne combien les femmes du mouvement des mosquées entrevoient « les formes socialement autorisées de comportement comme des possibilités – autrement dit le terreau – de la réalisation de soi » (Mahmood, 2009, p. 56) et non comme une contrainte sociale extérieure qui limite leur liberté individuelle. Le mouvement des mosquées place, selon l’anthropologue, les féministes face à un dilemme dans la mesure où les femmes qui le composent défendent leur présence dans des sphères autrefois réservées aux hommes tout en mobilisant un vocabulaire inscrit dans des discours qui ont traditionnellement maintenu leur soumission à l’autorité masculine.

Ces différentes recherches soulignent combien le schéma binaire soumission/résistance naturalise en fait un idéal social de liberté, conception occidentale et individualiste que certaines intellectuelles du Sud récusent.

« A l’aune de ces travaux, les femmes sont apparues comme des agents qui façonnent leur propre vie, laquelle est bien plus complexe et plus riche que décrivaient les recherches antérieures ». (Mahmood, 2009, p. 19)

Ainsi, elles dénoncent la vision des féministes du Nord sur l’agency en montrant que dans leurs approches, il ne s’agit pas tant de réfléchir à « quand nous agissons, qui agit en nous ou qu’est- ce qui agit en nous ? » mais « qui a besoin d’être sauvé, de quoi et par qui ? » (Deepikha, 2010; Mahmood, 2009; Mohanty, 2009; Nader, 2006; Spivak, 2009).

« Définir la capacité d’agir des femmes comme consubstantielle à la résistance aux rapports de domination, et par là naturaliser l’idéal social de liberté, ne relève pas simplement d’une négligence théorique de quelques féministes. Au contraire, ce présupposé révèle l’existence d’une tension bien plus profonde dans le féminisme, qui vient de la dualité fondamentale de son projet qui est à la fois analytique et politiquement prescriptif. (…) Autrement dit, le féminisme ne se contente pas de proposer un diagnostic du statut des femmes au sein de chaque culture ; il prescrit également une façon de changer le statut des femmes considérées comme marginalisées, soumises ou opprimées. Le féminisme, comme théorie et comme projet politique, a pour objet l’imbrication des conditions de liberté relative permettant aux femmes de formuler de réaliser leurs objectifs et leurs intérêts propres. Dans le féminisme comme dans le libéralisme, la liberté est normative, et ceux qui cherchent à limiter la liberté des femmes sont critiqués plus sévèrement que ceux qui cherchent à l’étendre. » (Mahmood, 2009, p. 24)

Les féministes des Suds invitent à « penser la capacité d’agir différemment, en la mettant en rapport avec des capacités incorporées et les techniques de formation du sujet » (Mahmood,

2009, p. 20), afin de saisir les « multiples façons dont les normes sont vécues et habitées, désirées, atteintes et accomplies » (p.54). Bien que l’agency soit né dans l’histoire de la pensée occidentale, les féministes des Suds ont donc largement contribué à enrichir sa théorisation. Par ailleurs, au-delà du « genre » qui en constitue le point de départ, les théorisations de l’agency permettent aujourd’hui d’en déborder largement le cadre, comme le soulignent les travaux précédemment cités autour de l’agir des populations en situation de vulnérabilité (Brodiez- Dolino et al., 2014; Châtel & Soulet, 2003; Payet, Giuliani, & Laforgue, 2008; Roy & Châtel, 2008).

Dans le prolongement de ces travaux, nous tenterons au fil de la thèse d’analyser les dispositifs de pouvoir par lesquels les sujets sont produits, de saisir la multiplicité des processus d’agency des femmes d’Afrique Subsaharienne engagées face au VIH en France et la pluralité de leurs histoires et de proposer une définition de la capacité d’agir à partir de la grammaire conceptuelle qui lui correspond, une grammaire du care. Nos réflexions s’articulent autour du double paradigme des assignations minoritaires et de l’agency des femmes immigrantes, dans un contexte de vulnérabilisation liée au VIH et à la situation migratoire en France. Premièrement, l’analyse de la division du travail du care (Molinier, 2013; Nakano Glenn, 2009b; Tronto, 1993) articulée à celle des représentations (Deepikha, 2010; Spivak, 1988, 1999) dont sont l’objet les femmes nées en Afrique Subsaharienne dans la lutte contre le VIH/sida en France nous invite à prêter une attention particulière aux assignations sociales qui soutiennent les modalités de leur engagement dans la prise en charge communautaire de l’épidémie. Deuxièmement, les théories du care tout comme les travaux sur l’agency mettent au cœur de leurs réflexions la tension entre vulnérabilité, subjectivation et agir, entre catégorisation minoritaire et émergence du sujet (Foucault, 1976). L’exploration des ré-actions individuelles et collectives des immigrantes en réponse aux catégorisations qui les réifient viendra mettre en lumière la multiplicité des modes de négociation qu’elles développent. Le dialogue entre ces paradigmes – vulnérabilité et agency, assignations et négociations – nous offre donc matière à penser notre objet de recherche dans toute sa complexité.

SECTION IV. DU CARE À LAGENCY EN SITUATION DE VULNÉRABILITÉ : PROPOSITION D'UN

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