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Les années 60 et 70 ont vu un renforcement des GE des pays industrialisés. Ce renforcement a eu deux effets majeurs sur les PME. Premièrement de nombreuses PME ont disparu, car elles ne faisaient pas le poids face à la concurrence internationale. Ce fut le cas des PME œuvrant dans le secteur de l’électroménager en Europe et celles de l’industrie textile et du vêtement en Amérique du Nord. Deuxièmement, les PME les plus puissantes se sont regroupées, creusant l’écart avec ce qui a été défini précédemment comme la très petite ou microentreprise (Julien et Marchesnay, 1998).

En plus de la population et de la structure des PME, les secteurs de prédilection de ces dernières ont également évolué au fil des années. Dans les années 80, on est passé d’une forte représentation dans le petit commerce de distribution à un glissement vers les services de sous-traitance aux GE. En effet, les GE externalisent de plus en plus les activités non décisives de leur chaîne de valeurs (Julien et Marchesnay, 1998).

Même si la logique économique tend à prôner l’entreprise de grande taille pour des raisons d’économies d’échelle, d’expérience et de diversification, la PME continuera à avoir sa place, car il existe et il existera toujours une nécessité d’hyperspécialisation dans des niches stratégiques, une nécessité de flexibilité et une nécessité d’être proche de son marché. Si les économies d’échelles sont la règle absolue, les petites entreprises devraient être en train de disparaître, c’est pourtant loin d’être le cas (Marchesnay, 1993). Pendant les périodes de récession économique, le tissu de PME résiste habituellement bien alors que les grandes organisations s’effondrent.

L’évolution de l’économie mondiale a provoqué une internationalisation des activités entrepreneuriales. Non seulement la vente, mais toutes les fonctions de l’entreprise sont susceptibles d’être internationalisées. Pour de nombreuses PME, notamment celles qui ont un fort potentiel de croissance, l’accès aux marchés internationaux est un instrument stratégique pour le maintien de la compétitivité et de la croissance (OCDE, 2005). En Europe, les relations avec des fournisseurs étrangers représentent la forme la plus courante d'internationalisation, suivie de l’exportation. L’existence de filiales ou de succursales reste plus rare. Parmi les raisons motivant une internationalisation, on peut citer l’accès au savoir-faire et la volonté d’acquérir des connaissances. Selon une étude suisse réalisée en 2011 par le Secrétariat d’État à l’économie (SECO), les raisons d’un élargissement des activités d’une PME au-delà des frontières du pays sont: des débouchés plus importants, la croissance de la firme et l’épuisement des capacités de production du pays. Dans le cas d’une volonté d’entrer sur le marché international, ce sont les coopérations interentreprises qui devraient augmenter les chances de succès des entreprises. D’autres facteurs de succès à l’internationalisation sont principalement la qualité du produit et la fiabilité de la livraison. Au cours de la dernière décennie, l’avancée des technologies de l’information et de la communication (TIC), avec notamment Internet, ont grandement facilité les flux d’informations et la participation des PME à l’économie internationale (OCDE, 2005).

Les PME rencontrent aussi de nombreux obstacles en matière d’internationalisation. L’obstacle interne cité le plus fréquemment par l’OCDE (2005) est le niveau élevé des coûts du processus d’internationalisation engendrés par les études de marché, la traduction de documents, l’adaptation du produit, les déplacements et les nouveaux risques commerciaux et financiers. Parmi les obstacles externes figurent la législation, les normes sur les produits, la protection des droits de propriété intellectuelle, les insuffisances de capitaux ou de financements, le manque de soutien, les différences culturelles et linguistiques à prendre en compte, et le manque d’informations de qualité (OCDE, 2010).

On constate que les pays européens les plus petits, avec des marchés nationaux peu étendus, par exemple la Suisse, ont des PME qui sont davantage internationalisées. La taille du marché national serait de ce fait un facteur décisif pour l’internationalisation (Commission Européenne, 2012).

La taille de l’entreprise constitue un autre critère intéressant de l’internationalisation. Ce sont en effet les entreprises de taille moyenne qui sont les plus susceptibles d’internationaliser leurs activités. En Europe, seules 17 % des très petites entreprises exportent contre 51 % des entreprises de taille moyenne. Les PME actives à l’international sont souvent plus grandes que la moyenne. Cependant, la part des exportations dans le chiffre d'affaires n'est pas liée à la taille (Commission Européenne, 2012). Les résultats sont plus marqués pour les formes les plus complexes d’internationalisation comme la présence de filiales à l’étranger. Outre les traditionnelles exportations et les importations, les outils de l’internationalisation des PME sont les alliances stratégiques, les fusions-acquisitions et les réseaux interentreprises transfrontières qui ont connu un développement rapide ces dernières années (OCDE, 2010).

Mais quels sont les pays partenaires de cette internationalisation? On peut noter que parmi les états partenaires les plus importants pour la Suisse en tant que marchés d’investissement, la Chine se situait en 2000 en quatrième place avec une prévision à la hausse derrière l’Allemagne, les États-Unis d’Amérique et la France.

Les PME françaises ne sont pas les plus actives à l’étranger (source INSEE 2013) Leur extrême prudence et retenue leur ont valu un certain retard dans la course à l’internationalisation. Cependant, une fois la démarche d’internationalisation amorcée, elles ont tendance à investir davantage que leurs consœurs d’Europe occidentale. Mais notons que « globalement, le comportement des PME en matière d’internationalisation n’est pas fondamentalement différent de celui des entreprises des autres pays ».

Cette tendance et cet encouragement à l’internationalisation montrent qu’il est aujourd’hui juste d’abandonner l’image erronée des PME confinées aux seuls marchés régionaux. Les PME ne peuvent cependant accéder aux marchés internationaux que si elles s’adaptent aux divers changements contextuels, notamment en termes de responsabilité sociétale. Pour survivre, les petites entreprises doivent innover dans tous les secteurs et pas uniquement ceux qui sont en connexion avec les produits et services, mais également ceux qui concernent les pratiques organisationnelles (Carrier et Coallier 1998).

Il est essentiel de connaître les caractéristiques de la PME pour comprendre quelles sont les adaptations nécessaires. L’analyse de ces caractéristiques fait l’objet de la section suivante.