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L’Église Évangélique du Cameroun et la paroisse de Mbouo-Ngwinke

Chapitre 1. L’Église Évangélique du Cameroun et l’enjeu de la terre

2. L’Église Évangélique du Cameroun et la paroisse de Mbouo-Ngwinke

2.1. L’Église Évangélique du Cameroun

L’Église Évangélique du Cameroun (EEC) est le fruit de trois sociétés de missions euro- péennes: la Mission baptiste de Londres, la Mission de Bâle encore appelée « Basler Mis- sion Society75 » (héritière de celle de Londres) et la Mission protestante française76.

L’Église Évangélique du Cameroun est devenue indépendante le 10 mars 1957, trois ans avant l’indépendance du pays. Cette autonomie a été accordée par la Société des missions évangéliques de Paris (SMEP)77.

En ce qui concerne son appellation, l’Église Évangélique du Cameroun a choisi le qualificatif « évangélique » pour signifier simplement qu’elle est protestante, tout en marquant sa vocation de fidélité à l’évangile, seule base normative de sa foi – en opposition à l’Église catholique romaine qui attache autant d’importan- ce à la tradition et à l’autorité papale. Après avoir longtemps hésité, l’Église

74 Ibid., p. 105.

75 Jaap Van Slageren, « Les Églises du Sud-Cameroun » dans J.-P. Messina et Jaap Van Slageren (dir.), His-

toire du christianisme au Cameroun : des origines à nos jours : approche œcuménique, Paris, Karthala, 2005, p. 36-37.

76Jaap Van Slageren, Les origines de l’Église Évangélique du Cameroun : missions européennes et christia-

nisme autochtone, Leiden/Yaoundé, Éditions Bril/CLE, 1972, p. 25-38.

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Évangélique au Cameroun a finalement adhéré à l’Alliance réformée mondiale en 200378.

Sa base institutionnelle est Douala.

Quant à la structure, son ecclésiologie est presbytéro-synodale à caractère présidentiel. Son bureau est composé de cinq membres élus pour un mandat de sept ans à savoir un président général, trois vice-présidents (un pasteur et deux laïcs) et un secrétaire général (qui est pas- teur). Elle compte de nos jours 18 régions synodales, plus de 700 paroisses et plusieurs an- nexes, plus de 400 pasteurs en activité, 450 évangélistes et plus de deux millions et demie de fidèles inscrits79.

Chaque région synodale comporte à sa tête un président de région élu par un conseil syno- dal général qui se réunit une fois par an pour mettre à exécution les décisions du synode bisannuel. Une région synodale est formée de consistoires, un organe rassemblant des pa- roisses d’une même entité géographique. En d’autres termes, un groupe de paroisses for- ment un consistoire et un groupe de consistoires forment une région. Un ensemble de ré- gions forment un synode général ayant à sa tête le bureau exécutif mentionné ci-dessus80.

L’EEC possède de nombreuses institutions de formation réparties dans plusieurs régions du Cameroun. Au plan social, elle possède cinq hôpitaux, des institutions scolaires, des œuvres agricoles, des centres d’animation, des foyers, des départements pour les jeunes et pour les femmes, celles-ci constituant près de 75 % des membres de l’Église. Elle entretient des relations interconfessionnelles par son insertion dans de grandes organisations comme le Conseil œcuménique des Églises, l’Alliance reformée mondiale, le Département mission- naire suisse, la Communauté Évangélique d’Action Apostolique (CEVAA) et la Mission évangélique unie d’Allemagne.

78Ibid., p. 72. 79 Ibid., p. 76.

2.1.1 État des lieux des paroisses

Deux visages correspondent à l’EEC, selon qu’il s’agit des paroisses urbaines composées d’habitants des cités, ou des paroisses rurales que fréquentent de pauvres paysans qui n’ont pas pu s’exiler en ville et qui vivent d’une agriculture de subsistance.

Dans les zones rurales, les chrétiens sont pauvres. Ceux qui ont des terres s’adonnent à l'agriculture, au petit élevage et à l'artisanat mais, avec des rendements faibles. Ils savent bien que la terre est un don de Dieu, mais ils n’ont pas les moyens d'accroître leur produc- tion. Ils sont victimes de malnutrition ou de maladie. Leurs méthodes sont rudimentaires et la gestion des terres est mal élaborée. Il y a aussi une carence de formation, d'information et de structures adéquates au suivi. L'État s’avère incapable d’assurer la transmission des con- naissances agricoles de base. Cette situation de précarité se vit dans la plupart des Églises d’Afrique au sud du Sahara. « “Connais-tu le remède à la fatigue du sol ? Si oui nous sommes prêts à l’apprendre.” Combien de fois aurai-je entendu cette interrogation81 ».

Toutes ces difficultés font fuir les jeunes ; les adultes qui les endurent meurent tôt, car les besoins de santé ne sont pas couverts. Par exemple, l'eau potable manque, une particularité très sensible des paroisses rurales au Cameroun : « Dans beaucoup de villages, l'eau potable est le principal problème82 ».

D'autre part, je sais d’expérience que certaines personnes ont des terres mais ne les culti- vent pas et les vendent parfois à bas prix, créant des problèmes dans les familles.

Par ailleurs, les chrétiens eux-mêmes sont plongés dans des comportements magiques, des superstitions, des pratiques sacrificielles et du fétichisme qui ne peuvent pas les aider à se développer. Un certain syncrétisme religieux se propage, où s’entremêlent l’animisme, les croyances traditionnelles et le christianisme. J’ai vu des paroissiens venir au temple le di- manche matin avec un sac contenant une poule pour, dès la fin du culte, aller offrir des sa- crifices aux « dieux ». « Devant ces difficultés de l'existence, l’africain tend à revenir spon-

81 G. Belloncle, La question paysanne en Afrique Noire, Paris, Karthala, 1982, p. 76. 82 J.-M. Ela, L’Afrique des villages. Paris, Karthala, 1982. p. 53.

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tanément aux traditions ancestrales83. » Partout sévit l’ignorance des méthodes de dévelop-

pement rural.

2.1.2 Enjeux institutionnels de l’Église

L’Église est confrontée à de nombreux problèmes liés pour la plupart au manque de forma- tion des pasteurs en développement rural. Dans un premier temps, j’observe qu’aujourd’hui, les dirigeants de l’Église négligent leurs terres. Ces terres ont généralement été données par les chefs de village aux missionnaires et léguées par ceux-ci lors de l’autonomie de l’Église en 1957. Il arrive qu’elles soient expropriées ou même vendues à des tiers, souvent à l’insu de la direction de l’Église.

Dans un second temps, lorsque l'Église affecte des pasteurs en zone rurale, les conditions de vie y sont si mauvaises que beaucoup de pasteurs sont impatients d’être mutés en ville. « Pour freiner, voire enrayer l'exode rural, le chômage et donner aux jeunes l'occasion de se former [...], les Églises membres de la FEMEC ont pour cela créé des fermes écoles84 ».

Mais les dirigeants de ces centres d’assistance rurale (des pasteurs, parfois avec la compli- cité d’anciens) les ont souvent mal gérés, de telle manière que ces centres ont fermé leurs portes après le départ des missionnaires blancs. L’exemple de Mbouo est un cas frappant : les terres auraient pu contribuer au bon fonctionnement des activités paroissiales, mais elles constituent plutôt des pierres d’achoppement.

Les problèmes des terres et du mode de vie dans les zones rurales reflètent la mentalité gé- nérale du pays, où l’on se désintéresse du vécu des populations en zone rurale. Les femmes sont les principales victimes de cette situation.

83 Id., Le cri de l’homme africain, Paris, Harmattan, 1988, p. 54.

84 Paul Bossou, La participation des Églises membres de la FEMEC au développement rural, Yaoundé, Mé-

2.1.3 Les femmes dans l’Église Évangélique du Cameroun

Les femmes ont joué un grand rôle dans la propagation de l’évangile au Cameroun. Nom- breuses, elles ont apporté un grand soutien aux missionnaires. Au début, elles ont eu de grandes difficultés car, en abandonnant les us et coutumes ancestrales au profit de l’évangile, elles étaient considérées comme des traîtres. Madeleine Sara Tiki Koum, leader des femmes au Cameroun écrit :

[Les] femmes qui se retrouvaient dans les groupes chrétiens étaient loin d’avoir une vie facile. Lorsqu’on demandait aux enfants où étaient leurs mères, ils ré- pondaient : « Elles sont là-bas » où elles partent « ebasi » (foulard sur la tête). C’est cela le mécanisme inévitable : quand une femme entrait dans une Église, on exigeait qu’elle noue le « foulard sur la tête ». Plus tard, le mot « Ebasi » al- lait désigner le lieu de culte, voire le type de vie chrétienne : « Ebast protes- tant » pour les protestants et « Ebasi a Katolic » pour les catholiques romains. Le fait que les femmes étaient majoritaires dans l’Église est aussi attesté par les statistiques. Pour un pourcentage de 51% de femmes dans la population, on en trouve un pourcentage de 75% dans la communauté chrétienne85.

Le courage et la perspicacité des femmes en général, tant dans la persévérance des études bibliques que dans l’engagement diaconal, a permis à l’Église Évangélique de s’enraciner dans les zones rurales.

Éducatrices aux moments importants et délicats de la vie, les femmes sont aussi gardiennes des traditions et elles sont plus tenaces qu’on ne le croit selon le langage et le discours chrétien. Dès la naissance des paroisses, elles se sont re- groupées pour étudier la parole de Dieu, se faisant encadrer par les ouvriers de l’Église. L’essentiel pour elles était de contribuer à façonner la vie de l’Église et leur vie privée chrétienne d’après les paroles et les histoires bibliques. […]. Les groupes qu’elles formaient étaient révélateurs de leur façon de se comporter : elles s’appelaient « Nouvel Amour », « Vraie Foi », « Les Filles de Sion », noms par lesquels les ouvriers de l’Église les désignaient et qui sont utilisés jusqu’aujourd’hui86.

Ces engagements des femmes dans l’Église sont d’autant plus remarquables qu’ils ont pris forme dans un contexte de discours prêchant la soumission de la femme vis-à-vis de son époux, son confinement au rôle de procréatrice d’enfants et son assignation aux cultures de

85 M.-S. Tiki-Koum, « Les femmes dans l’Église : “Le zèle en Christ me dévore” », dans J.-P. Messina et Jaap

Van Slageren (dir.), Histoire du christianisme…, p. 354.

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la terre. Cette thèse a été soutenue par les missionnaires pendant et après la colonisation87.

En dépit de cette situation sociale, les femmes tiennent le coup et s’associent pour la re- cherche d’une vie et position meilleures tant dans l’Église que dans le monde qui les en- toure. « Dans la crise même de la société, le chômage, la pauvreté dont les femmes et les enfants souffrent le plus, toutes formes de violence envers les femmes, le sexisme et le sida, les mouvements féminins chrétiens ont pour but la transformation de la conscience que les femmes ont d’elles-mêmes88. »

La culture de la société camerounaise en général, et les us et coutumes bamiléké en particu- lier, ont eu une grande influence sur le sens de la terre tant à l’Église, que dans la société. L’interdiction pour les femmes de posséder la terre relève de traditions ancestrales et aussi de la société camerounaise en général : elle a été renforcée par la lecture fondamentaliste de la Bible encouragée par les missionnaires. Le rôle secondaire de la femme en société de- meure une idée très présente dans certains milieux, encore de nos jours.

2.2 La paroisse de Mbouo-Ngwinké 2.2.1 Historique

Cette paroisse est le fruit de la Mission de Bâle vers les années 1913 avec comme premiers pionniers missionnaires Gottlieb Ammann et Friedrich Spellenberg.

En 1909 s’ouvrit à Bagam une station qui allait servir de tête-de-pont pour l’ensemble du pays bamiléké. C’est le missionnaire J. Striebel qui fut le premier à prendre en 1911 la route vers Bangwa, où il se distingua notamment par son œuvre médicale […]. C’est encore Striebel qui convainquit la Mission de Bâle d’ouvrir un poste missionnaire à Bandjoun, où la Mission catholique était sur le point d’en ouvrir un […]. Gottlieb Ammann et Friedrich Spellenberg s’installèrent dès lors (1913) à Bandjoun, tandis que Heinrich Billmann ouvrit un poste missionnaire à Bana89.

87 Ibid., p. 356. 88 Ibid., p. 354.

Après la guerre de 1915, les Allemands partirent et cédèrent la place aux Français avec la Société des Missions Évangéliques de Paris (SMEP). C’est donc vers les années 1917, sous la direction du missionnaire français Elie Allégret, et du pasteur camerounais Modi Din90,

que l’œuvre de la station missionnaire de Mbouo prit son essor. 2.2.2 Situation de la paroisse

La paroisse de Mbouo Ngwinké est située dans la région de l’Ouest-Cameroun encore ap- pelée « Grass Fields ». Au Cameroun, tous ceux qui sont natifs de cette zone sont appelés les Bamiléké ou tout simplement les « Grass Fields », c'est-à-dire les habitants des mon- tagnes. On utilise aussi l’appellation « hauts-plateaux de l’ouest ». La superficie de cette région est d’à peu près 6000 kms carrés91. La paroisse est située dans le village Bandjoun,

chef-lieu du département de Koung-Khi, un des villages importants de la région de l’Ouest Cameroun. Elle est composée de près de quatre cents membres communiants. Les trois quarts sont des femmes. Ce sont elles qui généralement forment la majorité des membres du conseil des anciens d’Église avec leur pasteur. Le conseil d’anciens est l’organe exécutif de la paroisse. Ces anciens sont élus par une assemblée générale des membres tous les sept ans comme le bureau national de l’Église. La paroisse est présentement desservie par deux pasteurs et dix anciens d’Église dont sept femmes.

Typiquement, on remarque au sein du conseil des difficultés de fonctionnement liées aux tensions entre les hommes et les femmes. Les hommes, parce qu’ils sont des hommes, ten- dent à vouloir imposer leur point de vue, surtout lorsqu’ils sont des successeurs de notables, et ce, même s’ils sont monogames.

Il convient de signaler ici que les polygames ne peuvent pas être admis comme anciens d’Église et ne participent pas non plus à la sainte-Cène. Les us et coutumes bamiléké en- trent ainsi en tension avec la vie de la paroisse. La majorité des femmes chrétiennes sont

90 Augustin Sagne, Cameroun : L’évangile à la rencontre des chefferies, (1917-1964), Saint-Maurice (Suisse),

Saint-Augustin, 1997, p. 66.

91 Yves Guillermou, « Initiatives locales, stratégies sociales et nouvelles configurations politiques dans l’ouest

Cameroun », Journal des anthropologues [En ligne], nos 92-93, 2003, http://jda.revues.org/2083. (Consulté le

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issues de foyers polygames où les hommes dictent la loi, comme au Cameroun en général et dans la société bamiléké en particulier. Elles n’ont aucun pouvoir décisionnel en famille, et encore moins sur le droit à la terre. Leur rôle est de cultiver la terre (traditionnellement à la houe) pour nourrir la famille, de procréer et d’éduquer les enfants. Elles sont considérées comme subalternes, je dirais même comme une propriété de l’homme.

La plupart des hommes s’adonnent aux religions traditionnelles ancestrales, attachés qu’ils sont aux us et coutumes bamiléké. Ils sont donc minoritaires à l’Église et n’y jouent qu’un rôle de second plan. Comme les femmes sont les seules à vraiment s’intéresser à l’Église et qu’elles ont peu de ressources, elles ne parviennent pas à supporter les charges d’une com- munauté chrétienne.

La paroisse compte deux chorales de jeunes et quatre chorales d’adultes. Le culte se fait simultanément en français et dans la langue vernaculaire locale appelée « ghomala ». Par ailleurs, cette paroisse possède une vingtaine d’hectares de terrain hérités de la période missionnaire, à la suite d’un don du chef de village Bandjoun. Ces terres sont constamment sujettes à des discussions autour de problèmes de vente illicite, de location ou de mauvaise gestion. Ces hectares de terres cultivables sont parfois loués à des particuliers pour des sommes symboliques. Des membres crédibles de la paroisse se plaignent de dynamiques de mensonge, de vol, de corruption ou de démagogie. Les revenus d’exploitation des terres sont souvent ignorés des paroissiens lambda et ne sont gérés que par une clique, ce qui en- tretient un large malaise dans la paroisse. Felix Mutombo Mukendi, théologien protestant, décrie cette situation désastreuse de nombre d’Églises africaines : « Les chrétiens décideurs agissent, parlent, votent des lois… en Afrique. Quels types de fruits en récoltent les Afri- cains ? Les cris des paysans déposés de leurs terres (héritage ancestral), à cause des décrets morbides et des lois scélérates au profit des corrupteurs […] montent aussi auprès du Dieu que prétendent servir ces chrétiens décideurs92. »

92 F. Mutombo Mukendi, La Théologie politique africaine. Exégèse et histoire, Paris, L’Harmattan, 2011,

Le sol est fertile dans la plupart des cas. Les gens pratiquent une petite agriculture basée sur des moyens réduits. L’agriculture est familiale et très archaïque, à mille lieux de l’agriculture mécanisée de type occidental. En général, les chrétiens vivent de manière pré- caire, d’une agriculture de subsistance constituée d’un peu de maïs, d’arachide, de banane et de plantain. Les hommes, quant à eux, vivent d’un petit élevage de porcs et souvent de petits travaux d’artisanat comme la maçonnerie. La pauvreté est générale en dépit du sou- rire que l’on peut voir sur les visages au sein des collectivités locales.

De petites échoppes commerciales sont également construites en matériel provisoire sur les terres de la paroisse. Elles appartiennent à des particuliers qui les louent à des prix déri- soires. La seule source de financement pour la paroisse reste les offrandes chrétiennes. Ces dernières sont perçues une fois par mois par le pasteur et les membres du conseil d’anciens lors des confessions. 55% de ces offrandes servent au salaire pastoral mensuel qui est de l’ordre de 100 euros par pasteur. Les 45% restants sont versés au district pour le fonction- nement de l’Église mère à Douala. Ce pourcentage indique que moins les offrandes sont consistantes, moins le salaire est grand. Ce mode de gestion et de fonctionnement des pa- roisses est caractérisé par la précarité, qui rend incertain l’avenir de ces paroisses pauvres. Le système repose présentement sur l’autonomie financière de chaque paroisse. Il n’y a pas de solidarité concrète entre elles ; une paroisse ne vit que des dons et des legs de ses membres. Le système presbytéro-synodal n’est en fait qu’un système presbytérien. Son mode de gestion reflète et nourrit tout à la fois une mentalité individuelle, perceptible dans le village comme dans le contexte camerounais plus général. L’Église et la société came- rounaise tolèrent et souffrent de ces dynamiques de corruption et de mauvaise gestion. Par ailleurs, sur ce site missionnaire cohabitent plusieurs institutions chrétiennes totalement indépendantes comme une école primaire, une école secondaire, un institut de formation universitaire et un centre hospitalier. Toutes ces œuvres sont financièrement indépendantes de la paroisse. Toutes ces considérations m’amènent à réfléchir à la figure et au fonction- nement de l’Église en tant qu’institution.

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