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Chapitre 4. Terre promise, terre donnée

1. La terre, don de Dieu et objet de respect de la loi Étude de Dt 8,1-20

1.3 Essai de lecture

En parlant du choix de sens que l’on peut donner à un texte, Ricœur précise que l’important, c’est de se servir d’une discipline quelle que soit sa nature pourvu qu’elle serve à donner une interprétation. Selon lui, toutes les disciplines se valent sans priorité ma- jeure187.

V. 1 : Préservation des commandements

Le personnage de Moïse insiste sur l’ensemble des commandements à observer. Il n’y a pas de commandements à privilégier. Un accent particulier est mis sur le mot « tout ». D’entrée de jeu, le discours évoque les premières « Lois » qui ont été données et qui n’ont pas été suivies. Ces lois traduisent les tristes souvenirs des rebellions du peuple élu, un peuple dé- sobéissant. « The accent on « all » of the commandments suggests that of the many specific and detailed commands to be enunciated in what follows, not one is a life-or-death issue, perhaps on the assumption that if a community reluctant to obey begins to pick, choose, and rank commandments, very soon the submissiveness of obedience will collapse in an exercise of assertive autonomy188. » Le « tout » des commandements est étroitement lié au

« tout » de la famille. Le « tout » est lié aussi au don, c'est-à-dire au pays attribué. Pour bénéficier de toute la terre, tous les commandements doivent être respectés. Le don de la terre est lié au don de la loi, de toute la loi. Bruce Waltke écrit : « L’insoumission d’Israël à la loi de Dieu est inexcusable, et la captivité de la nation est amplement méritée depuis longtemps189. »

En observant l’ensemble des commandements, le peuple aura plusieurs gains: il sera aussi nombreux que possible et entrera dans la terre jadis promise à ses pères.

Israelite society in biblical times was organized according to kinship groups […]. Dt 14:22-26, for example, reflects the place of beit’ab in ritual: You shall tithe all the yield of your seed, which comes forth from the field year by year.

187 P. Ricœur, L’herméneutique biblique, Paris, Cerf, 2001, p. 37.

188 W.Bruggemann, Deuteronomy, Nashville, Abingdon Press, 2001, p. 104.

189 Bruce K. Waltke et Charles Yu, Théologie de l’Ancien Testament. Une approche exégétique, canonique et

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And before the Lord your God, in the place which he will choose… and you shall eat there before the Lord your God and rejoice, you and your household (beitka)”; and Dt. 15: 19-20: “All the firstling males that are born of your herd and flock you shall consecrate to the Lord your God”190.

Par ailleurs, Moïse utilise l’expression « aujourd’hui » pour souligner la prise de décision comme une prestation de serment qui prend effet immédiatement. Il est vrai qu’il prodigue des conseils au peuple, mais ce jour-là a été une particularité.

De nouveau, le terme « aujourd’hui » renvoie à la situation cultuelle. Ce texte devait être proféré devant le peuple des douze tribus rassemblées lors d’une fête de pèlerinage. La différence du temps est supprimée. Israël qui vit depuis de nombreux siècles dans le pays est interpellé comme tel (« afin que vous viviez, que vous deveniez nombreux »), mais en même temps comme l’Israël qui se tient encore au Jourdain avant la prise en possession du pays (« et que vous en- triez en possession du pays que YHWH a promis… »). Israël se situe toujours dans l’espace du salut que Dieu avait commencé à établir lorsqu’il donna ses promesses aux patriarches191.

V. 2-5 : Le souvenir des épreuves des souffrances du désert

v.2 : Ce verset exprime l’idée de « test » que Yahvé a fait subir au peuple. En effet, ce test permet au peuple de prendre conscience qu’il ne peut rien en lui-même et surtout qu’il a désobéi. Les quarante années passées dans le désert constituent une sonde (Amos 2,10 et 29,5), une prise de conscience192. Par ailleurs, on pourrait aussi interpréter les quarante an-

nées comme l’élongation ou la distance parcourue193. On peut donc interpréter ce verset

non seulement comme prise de conscience, mais aussi comme marque de supériorité de Yahvé. Le peuple a le devoir d’obéir aux commandements afin d’être heureux. L’épreuve du désert est un outil didactique. Les commandements ont par conséquent un rôle délibéra- tif ou salutaire194. Celui qui inflige une correction prouve aussi qu’il est supérieur à celui

qui subit le châtiment. « Moïse revient sur l’histoire du salut d’Israël et rappelle que JE SUIS a rendu Israël dépendant de lui en le nourrissant de la manne […]. Il a agi de la sorte

190 S. Bendor, The social structure in ancient Israel, Jerusalem, Simor ltd, 1996, p. 45.

191 N. Lohfink, « Écoute Israël ». Commentaires du Deutéronome (coll. Cahiers Évangile n°140), Paris, Cerf,

2007, p. 37.

192 R.-D. Nelson, Deuteronomy, London, Westminster John Knox Press, 2002, p. 110. 193 N. Lohfink, « Écoute Israël »…, p. 38.

afin d’apprendre à sa nation la dépendance et l’obéissance (Dt 8.2-5)195 ». L’organisation

de la société juive sous l’égide de Dieu reste prioritaire. La justice sociale est celle de Dieu. La terre est, par conséquent, le lieu d’interpellation à la prise de conscience et au respect de Dieu.

v. 3 : Leçon morale

Le verset 2 évoque la famine du peuple dans le désert afin de mieux faire ressortir la fertili- té de la terre dans les versets qui suivent. Après la faim, c’est la manne. Il y a une variation successive de malheur (faim) et de bonheur (manne) dont Dieu est le moteur196. En effet, le

mot "manne" signifie tout simplement « qu’est-ce que c’est ? ». C’est de l’ordre du mi- racle197. L’idée de pauvreté et de richesse est importante : Dieu rend à la fois riche et

pauvre. On est en présence d’une société gouvernée et dirigée par Dieu. La terre est donc le lieu de production et de vie.

v. 4-5 : Expression de la leçon morale ou discipline infligée à l’humain par Yahvé

Yahvé s’est aperçu que sans discipline, sans sanction, le peuple sera toujours dans le péché ou la désobéissance. Une punition s’impose198. Une éducation s’impose aussi.

Dans les résumés classiques d’histoire sainte, la marche au désert était présen- tée comme un miracle parmi les autres […]. Ici, elle est vue comme le temps d’épreuve pendant lequel s’est faite l’éducation du peuple. On ne s’étonne pas de voir apparaître cette idée dans un livre si attentif aux problèmes d’éducation. Avant d’entrer dans le pays qui lui était destiné et d’y mener une vie conforme à la loi, Israël devrait être formé, dressé […]. On ne dit rien pour l’instant du ré- sultat de cette période de formation199.

La terre est, par ricochet, le lieu d’éducation religieuse ou de mise en pratique de la loi de Dieu.

195 Bruce K. Waltke et Charles Yu, Théologie de l’Ancien Testament…, p. 511. 196 N. Lohfink, « Écoute Israël »…, p. 39.

197 D.-L. Christensen, Deuteronomy 1, 1-21, 9, Nashville, Thomas Nelson Publishers, 2001, p. 173.

198 S.-F. Braesch, Le Dieu unique et le récit de Jésus : analyse des mythes fondateurs, Paris, L’Harmattan,

1999, p. 44.

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V. 6 : Mise en garde sur l’observance des commandements

Le verset commence par « tu garderas ». « Moïse tient en effet du chef, (leader) qui com- mande aux siens et les conduit de l’Égypte jusqu’aux frontières de la terre promise200. » Il

parle au nom de Yahvé201. C’est peut-être la raison pour laquelle les scribes le qualifient

tantôt de prophète tantôt d’intermédiaire entre Yahvé et le peuple202. Sorti d’Égypte, il ne

faudrait plus que ce peuple transgresse les lois. V. 7-9 : Pénétration dans le pays riche

Considérée comme importante, cette section concerne l’entrée en terre promise. Cette terre est le fruit d’un don couronnant l’accomplissement de la promesse faite aux pères203. Une

fois de plus, c’est la gratuité du don de la terre. « The land is characteristically described in Deuteronomy as Yahweh’s gift to Israel204. » Il faudrait repartir vers la terre pour trouver la

vie et pouvoir se nourrir. La terre, c’est ce don, cette source promotrice de la vie. « Se lever pour retourner à la terre, à la recherche de pain. Partir du lieu où l’on se trouve, se mettre en route et commencer à marcher. S’arrêter, rester immobile, c’est l’attitude qu’il ne faut pas adopter […]. La foi en Dieu et le désir d’avoir du pain ont poussé le peuple à se lever et à commencer à marcher205. » Ce qui mérite d’être souligné, c’est l’aspect social purement

rural du peuple juif. Dieu viendrait combler sa famine en lui octroyant une terre aussi riche que possible par opposition à sa situation sociale antérieure précaire en Égypte206. « The

economy of the land of Israel was basically agricultural, as be seen e.g, from Dt 8:7-9. The land was blessed, but subject to the grace of heaven (cf Dt 11: 10-12; Hag. 1:11). If—as frequently happened—the rains did not come in sufficient quantity and at the right time, famine would result (cf. Amos 4/ 7-8)207. » La richesse du pays ou de la terre viendra com-

200 R.-M. Achard, La figure de Moïse, Genève, Labor et Fides, 1978, p. 4. 201 P. Beauchamp, L’un et l’autre Testament, Paris, Seuil, 1990, p. 314.

202 T. Römer, Moïse « lui que Yahvé a connu face à face », Paris, Gallimard, 2002, p. 34. 203 E.-T. Mullen, Narrative history and ethnic boundaries, Atlanta, Scholars Press, 1993, p. 62.

204 J.-G. McConville, Law and theology in Deuteronomy, (coll. Journal for the Study of the Old Testament),

Supplement Series 33, Sheffield, JSOT Press, 1984, p. 11.

205 C. Mesters, Ruth…, p. 26-27.

206 W. Brueggemann, The land. Place as gift, promise, and challenge in biblical faith, Minneapolis, Fortress

Press, 2003, p. 47.

bler une carence sociale. C’est donc pour ce peuple une sortie de crise sociale, un futur meilleur, un changement de statut social de pauvre à riche, d’esclave à homme libre, qui est annoncé. C’est une nouvelle vie, un nouveau monde, une nouvelle espérance. Mais il lui faudra respecter la loi de Dieu de peur de sombrer dans la chute. La terre est toujours liée à l’aspect culturel ou spirituel208. La promesse du pays ou de la terre riche est donc une solu-

tion à leur vécu social et économique de subsistance. « For these reasons it seems more promising to proceed from agrarian societies as studies by social anthropology […]. The small peasant living on his plot does produce for the market but for his family and himself (subsistence economy)209 . »

Ce qui est également très important à relever du point de vue socioculturel, c’est la notion de famille juive. Le peuple juif est très solidaire en famille. La richesse de la terre par le biais agricole est d’abord familiale. À propos de la vigne, S. Bendor écrit: « The vineyard did in fact have a special status, but not as a result of its being outside the inheritance. Its special status stemmed primarily from the labour invested in preparing the land, […]. The vineyard was in the possession of the nuclear unit; either the father, who was the head of the beit’ab, or the son, setting up his own new unit, attended to its maintenance210. »

D’autre part, la terre est la terre de Dieu, terre de Canaan (Dieu étant le dieu de la terre), terre familiale, terre d’héritage211. Perdre la terre, c’est perdre ses origines, sa vie, sa lignée,

sa subsistance. « Le problème du peuple révèle ici ses racines […]. Pendant qu’on cherche une solution au problème de la famille, vient au premier plan le problème de la terre. Noé- mi risque de perdre le terrain de la famille. Sa situation est l’image de la situation des pauvres de ce temps-là. Ils étaient en train de perdre leur double assurance : la famille et la terre212. »

208 W. Brueggemann, The land…, p. 47-50.

209 Bernhard Lang, Monotheism and the prophetic minority. An essay in biblical history and sociology, Shef-

field, The Almond Press, 1983, p. 116-117.

210 S. Bendor, The social structure in ancient Israel…, p. 138.

211 David Frankel, The land of Canaan and the destiny of Israel. Theologies of territory in the Hebrew Bible,

Winona Lake, Eisenbrauns, 2011, p. 23.

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Les versets 7 à 9 font allusion à la récolte, au rendement, aux produits de la terre comme bénéfice, comme nourriture. C’est l’espoir de l’éradication de la famine et de la pauvreté. En filigrane, on peut lire le souci de ce peuple de sortir de cette précarité sociale. « Chacun doit pouvoir vivre paisiblement “sous sa vigne et son figuier” et jouir des produits du sol et de sa richesse213. » Chacun doit pouvoir vivre et pour ce faire, il faut manger. Manger du

pain, c’est consommer un aliment essentiel à la vie214. Manger du pain est une expression

spécifique chez les Juifs215. On prépare du pain tous les jours; il est d’une importance ma-

jeure pour la santé familiale, son unité et sa vie.

En somme, la terre est donc la source de richesse et d’émancipation. La terre, c’est la vie. Elle est aussi l’objet de production et de développement.

V. 10 : Acte de gratitude

Le personnage de Moïse conclut cette section du discours par les thèmes de satiété et de bénédiction. C’est après avoir mangé à satiété qu’il faudra bénir Yahvé. La bénédiction, c’est l’acte final à accomplir par le peuple. Il s’agit d’un acte de reconnaissance du don de la terre216. C’est une forme de remerciement pour le don, une manière d’expression de satis-

faction envers Yahvé pour la terre qui lui a été offerte. Une fois de plus, le rite de bénédic- tion lié à la richesse de la terre a une connotation socio-cultuelle pour ce peuple. La terre est l’objet de bénédiction et de remerciement de Dieu.

V. 11-16 : Danger de la désobéissance

v. 11 : Mise en garde contre l’oubli des ordonnances de Yahvé

Ce verset est semblable au verset 1, par ses termes et ses expressions. Sa signification est de ne pas oublier Yahvé en n’oubliant pas son existence (Dt 6,12-14, Dt 8,14, Dt 19)217. Ce

213 G. Vanhoomissen, En commençant par Moïse, p. 220.

214 J. Argaud, « Pain », dans P.-M. Bogaert et Pierre-Maurice (dir.), Dictionnaire encyclopédique de la Bible,

Turnhout, Brepols, 2002, p. 957-958.

215 H. Lesêtre, « Loi mosaïque », dans F. Vigouroux (dir.), Dictionnaire de la Bible…, p. 1951-1956. 216 J. Auneau, « Bénédiction » dans J.-Y. Lacoste, Dictionnaire critique de Théologie, p. 158-159.

verset introduit les formes d’oubli que le peuple pourrait commettre218. Encore une fois, il

s’agit d’une signification cultuelle du rappel du salut promis219. Ce qui implique que la terre

est le lieu de mise en pratique de la loi de Dieu.

v. 12-14a : Ne pas oublier Yahvé qui aurait permis la fertilité de la terre

Ce titre annonce la continuité des versets 7-10220. La satiété et la construction des maisons

du verset 12, retrouvées également en Dt 6,10-14, sont une conséquence du don de la terre. Le peuple ne doit pas profiter de l’abondance pour oublier Yahvé, ni oublier sa toute- puissance ou tout au moins son existence221. La grande erreur à ne pas commettre, c’est

d’oublier celui qui a été à l’origine de la production. On s’en approche du verset 1 (« que vous deveniez nombreux »). On peut y voir une allusion dans le mot « prospérité » (v. 17- 18). Il y a toujours un lien implicite entre la multiplication des richesses et l’accroissement des familles. Tout y est lié. La comparaison avec le statut social égyptien de précarité qui sera éliminé dans le prochain pays est aussi d’actualité222. La terre offre l’espoir d’une sor-

tie de crise. La terre est le capital de réussite de la vie. La terre, c’est la vie, c’est l’objet de production et de développement.

v. 14-16 : Triste condition de pauvreté et de misère sociale vécue en Égypte

Ces versets insistent sur l’obligation concrète de se rappeler de Yahvé, lui qui a libéré le peuple de l’esclavage en Égypte et qui l’a fait marcher dans le désert tout en le nourrissant de la manne. Les mentions des serpents et des scorpions (Nb 21,6), des eaux des rochers (Nb 20, Ex 17,6), du sol aride et de la manne sont autant de preuves de l’action gracieuse de Yahvé223.

V. 17-18 : Prise de conscience du peuple de la toute-puissance de Yahvé

218 R.-D. Nelson, Deuteronomy…, p. 113.

219 Bruce K. Waltke et Charles Yu (dir.), Théologie de l’Ancien Testament. Une approche exégétique, cano-

nique et thématique, Charols, Excelsis, p.511.

220 R.-D. Nelson, Deuteronomy…, p. 113. 221 M. Weinfeld, Deuteronomy 1-11…, p. 394. 222 W. Brueggemann, The land…, p. 47.

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De nouveau, dans ces versets, Yahvé est dépeint comme libérateur et donateur des ri- chesses. Le don de la terre est clairement exprimé. Le don de la vie y est aussi.

Theses verses are tied together by a repetition of « power » and « wealth » as gift of Yahweh that cannot be claimed as personal possessions. Verse 17 starts the mechanism by which the forgetting of v. 14a takes place, introducing an at- titude that stands in total contrast to the recital of divine acts in vv. 14b-16. Verse 18 contrasts proper thoughts to the improper ones of v. 17. Verse 18a as- serts that Yahweh helps with acquisition of wealth, and v. 18b explains why Yahweh wonders (vv. 3, 16) now reappear as those to whom a covenant prom- ise has been made (cf. 4: 31; 7:12; 9:5). At one level, “as is the case today” means that Yahweh is in the process of fulfilling the promise by events infolding in Moab (v.1), but for the readers of Deuteronomy “today” also signifies that their present standard of living is the result of Yahweh’s commitment to cove- nant promises224.

V. 19-20 : Promesse des malédictions

Tout comme le verset 17, le verset 19 est un verset introductif qui commence par la possibi- lité d’oublier Yahvé, sanctionnée par la mort. Les idées développées dans ce verset sont semblables à celles du décalogue (Dt 5, 7-9). Les versets 2, 6, et 15 de notre texte expri- ment aussi la même idée avec les mêmes verbes comme « marcher ou suivre225 ». Une fois

encore, l’idée socio-cultuelle d’obéissance à la loi est énoncée. La terre est le lieu de la chute de l’homme en cas de désobéissance.

Mendenhall was critical of the view, propagated by William Albright, Albrecht Alt, and others, that twelve Israelite tribes had entered the land of Canaan from another area and were distinct from the existing inhabitants of Canaan. He ar- gued that disciplined social thought should be applied to the concept of “tribe” that transhuman nomadism characterized by seasonal migration had been an important feature of Israel’s origins. Mendenhall made a vital advance by ar- guing for the centrality of conflict between village peasants and urban elites ra- ther than between pastoral and agrarian societies226.

Une leçon à retenir, c’est le don de la terre promise, résultat d’une grâce. La terre est objet de bénédiction divine : signe de la gratuité du salut et de la venue du Royaume. Cette terre

224 R.-D. Nelson, Deuteronomy…, p. 114. 225 Ibid.

226 Philip. F Esler, Ancient Israel. The Old Testament in its social context, Minneapolis, Fortress Press, 2005,

est donnée dans le but de pallier à la situation sociale de précarité et de misère du peuple hébreu. Mais la terre a un prix : l’obligation d’obéir à la loi divine.