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L’économie sociale, une « extension du champ de l’économie politique »

public aux fondements d’une idéologie de la communication

Section 1. L’économie sociale et solidaire vue comme acteur socio-économique

2.1.1. L’économie sociale, émergence et banalisation d’une économie palliative

2.1.1.2 L’économie sociale, une « extension du champ de l’économie politique »

Reprenons Geneviève Azam qui affirme que l’économie sociale « correspond à une

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considérée à la fois comme un objectif philanthropique et comme une condition de l’efficience économique »

(Azam, 2003, p.153). Ce que révèle Azam est donc l’absence d’une pensée économique au sein du mouvement de l’économie sociale, et la castration de l’effervescence politique du mouvement ouvrier par l’altruisme bourgeois de quelques penseurs. Geneviève Azam (2003) relève ainsi trois périodes à cet avènement.

Tout d’abord, le concept formalisé d’économie sociale apparaitra dans le sillage d’une « science qui a vocation à réconcilier l’économie et la morale religieuse héritée des siècles passés » (Besançon, 2014, p.55) et que Charles Dunoyer formalise ainsi : « que l’on considère la société

dans toutes ses manières d’agir, dans tous les ordres de fonctions et de travaux que sa conservation et son développement réclament, et l’on verra que, depuis le plus simple jusqu’au plus élevé, depuis le labourage jusqu’au politique, il n’est pas un qui, pour s’exercer avec facilité, avec puissance, avec liberté, ne demande aux hommes deux choses : du savoir-faire et du savoir-vivre, de la morale et de l’industrie » (Dunoyer,

1830, p.2). Une citation qui souligne le caractère ambivalent de ce dernier, qui tente le périlleux alliage d’une pensée libérale et d’une morale chrétienne à la différence de Constantin Pecqueur qui, en bon socialiste, rejette une économie politique qui selon lui est morte au profit d’une économie sociale qui vise à une meilleure organisation de l’humanité (Pecqueur, 1842). Une « science de la vie heureuse » comme le soulignait le chrétien social Frédéric LePlay lors de l’exposition universelle de 1867 qui pose déjà la question entre croissance industrielle et développement social, et plus particulièrement celle de l’amélioration des conditions de travail comme outil qui « participe à l’efficience industrielle » (Besançon, 2014, p.55-56). Or, cette approche s’adosse au champ de l’économie politique classique en lui imposant cette volonté d’intégration morale qui apparait comme le résultat d’un héritage culturel marqué par la religion tout en évacuant les dimensions politique et démocratique de la solidarité comme l’a très bien montré Nicolas Chochoy dans sa thèse consacrée à l’encastrement politique des marchés (Chochoy, 2012b).

Toujours selon Geneviève Azam, viendra ensuite une période qui fera la part belle à la question de la « justice sociale ». En effet, le dernier quart du 19ème siècle verra surgir le courant marginaliste et l’École néoclassique qui donneront à l’économie sociale une place dans la science économique (Gueslin, 1998), comme domaine de l’équité se distinguant d’une économie politique pure (théorie de la richesse sociale, domaine de la vérité) et d’une économie politique appliquée (théorie de la production de richesse, domaine de l’art et de

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l’utilité) (Besançon, 2014). Cette période extrêmement marquante du développement de l’économie sociale, et plus particulièrement du mouvement coopératif, est en grande partie à mettre à l’actif de Léon Walras, Charles Gide et Léon Bourgeois. Le premier considère l’économie sociale comme un moyen de rétablir la justice par l’intervention de l’État qui se doit de rectifier les errances du marché en garantissant la concurrence (Demoustier, 2010). L’économie sociale vient suppléer ainsi l’économie classique dans son œuvre encore estimée comme bénéfique pour le bien de tous, relayant l’utopie de la croissance industrielle illimitée. Charles Gide, quant à lui, optera pour une réflexion toujours plus inclusive pour les initiatives citoyennes. Il est d’ailleurs considéré comme le penseur le plus important du mouvement coopératif, car si pour lui les considérations morales prennent place au cœur même de l’économie c’est non seulement par l’action des pouvoirs publics, mais également par les associations coopératives (Laville, 2010). Ainsi, à l’économie politique définie comme « science des richesses, [qui] ne dit rien au peuple de ses peines ni des moyens

de les guérir » Gide (2007) adosse une économie sociale comme « science de la justice sociale »

affirmant ainsi qu’il « n’y a donc point entre elles d’antagonisme ni de sujet de querelle ; elles se meuvent

dans des sphères différentes et la science ne peut que gagner à ce dédoublement » (Gide, 2007, p.57).

Charles Gide, comme le soulignent Genviève Azam et Emmanuelle Besançon, n’est donc pas en opposition avec la science économique qu’il nomme « mathématique », mais souhaite apporter à cette pensée une dose de « socialisme » qu’il juge être plus juste et plus éthique. On comprendra pourquoi le « projet coopératif (…) s’accorde avec le modèle d’équilibre

général et la vision mécaniste d’un ordre économique engendré grâce aux coordinations par les prix »

(Azam, 2003, p.154). Une vision qui s’accommode tout à fait de l’approche du troisième penseur incontournable du dernier quart du 19ème siècle, Léon Bourgeois, pour qui la notion de solidarité doit être centrale. Pour le dire autrement, Bourgeois nous parle d’une dette sociale qui sous-tend une « équitable répartition des profits et des charges, de l’actif et du

passif social qui est l’objet légitime de la loi sociale » (Bourgeois, 2008, p.95). Philippe Chanial et

Jean Louis Laville (2005) ne manqueront pas de relever dans la pensée de Bourgeois la complémentarité entre économie sociale et État. Ce dernier « dépositaire de l’intérêt général qu’il

peut mettre en œuvre grâce à l’action de l’administration » (Laville et Chanial, 2005, p.58) aura

tendance à renforcer la séparation entre économie de marché et État social ce qui « invisibilise par ailleurs l’économie sociale » (Besançon, 2014, p.58). Ainsi, malgré une évolution notable de la pensée coopérative au sein même du mouvement de l’économie sociale, dépassant la seule approche philanthropique pour se tourner vers l’implication

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démocratique et solidaire, celle-ci demeure auxiliaire. Nous reprendrons alors le terme qu’emploie Emmanuelle Besançon pour parler des évolutions du secteur à la fin du 19ème siècle affirmant que « ces approches sont essentiellement régulatrices, en dépit des changements auxquels

elles ont participé » (Besançon, 2014, p.59).

Pour terminer ce bref tour d’horizon historique auprès de Geneviève Azam (2003), notons que la troisième et dernière période de développement de l’économie sociale s’apparente plutôt à une quasi-transparence dans le débat scientifique. Cette époque correspond au milieu du 20ème siècle lorsque, au sortir de la seconde guerre mondiale, la France entre dans ce que nous avons nommé avec les historiens : les « trente glorieuses ». Elles marqueront une époque de l’histoire où l’intervention étatique est légitimée. Comme souligné plus haut, nous devons cette légitimation aux travaux, entre autres, du courant keynésien qui, soulignant l’incapacité du marché à atteindre l’équilibre de plein emploi, en appelle à l’intervention de l’État. Ainsi « l’économie sociale, qui se trouvait en phase avec les courants

du libéralisme économique du XIXe siècle se trouve déphasée vis-à-vis du courant keynésien » (Azam,

2003, p.155).

L’analyse de Geneviève Azam, largement inspirée des travaux de Jean Louis Laville et Philippe Chanial a été mobilisée fort à propos par Emmanuelle Besançon. Cette dernière souligne donc successivement une période à forte dominance morale et philanthropique, suivie d’une deuxième période « marquée par plusieurs acceptions qui introduisent notamment des

formes de solidarité démocratique (au sein des associations coopératives) et sociale (par l’État) permettant de réguler (et moraliser) le capitalisme » (Besançon, 2014, p.59), laissant enfin place à une dernière

période caractérisée par la rupture keynésienne tremplin à l’édification d’une science économique centrée sur la relation privilégiée entre marché et État.

L’expérience du familistère de Guise et la « banalisation » de l’économie sociale

Bien que l’économie sociale soit, selon Geniviève Azam et quelques auteurs français (notamment) une forme économique palliative, il me semble tout de même que l’une des expériences les plus marquantes de ce courant de l’économie sociale a été celle menée par

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Jean Baptiste Godin à Guise67. Comme un témoignage de la potentialité du mouvement, le familistère de Guise est toujours debout aujourd’hui bien qu’il eut été vidé de sa substance phalanstérienne. L’aventure sociale aura duré près de 100 ans. En effet, bien que Jean Baptiste Godin meurt en 1888 (8 ans après la fondation du familistère), il sera successivement remplacé par cinq administrateurs. C’est en 1968, paradoxalement, qu’avec la fermeture du familistère s’envolera l’utopie fondatrice de Godin. Selon Jean François Draperi (2014b), l’objectif de transformation sociale d’un modèle comme celui-ci ne pouvait pas être atteint sans l’apparition d’initiatives similaires ailleurs en France. L’initiative guisarde a sans doute inspiré, mais le modèle n’a pas enfanté, empêchant l’extension et l’adaptation contemporaine de ce dernier. Par ailleurs, la concurrence exacerbée par le passage d’une économie de la pénurie à une économie de l’abondance, qui accompagne les trente glorieuses, pousse les administrateurs à creuser l’écart entre le salaire des dirigeants et celui des ouvriers. En effet, non sans rappeler une logique rationnalisante citée plus haut, il s’agit alors de rémunérer au mieux les cadres compétents, au risque qu’ils abandonnent le navire pour la flotte capitaliste ! Pour le familistère se pose surtout la question de l’inadéquation entre une démarche entrepreneuriale de plus en plus rationnelle (en fins) et performative, et des valeurs sociales d’équité et de justice.

Une tragédie sociale symptomatique car, si l’administration du familistère de Guise fut incapable de gérer les conflits émergents de cet écart entre devoir de gestion et utopie sociale, je retrouve cette tendance dans l’ensemble de l’économie sociale.

Claude Vienney (1994) parle alors de « banalisation » de l’économie sociale dans la seconde moitié du 20ème pour qualifier un processus dans lequel « la concurrence et les

exigences économiques génèrent de l’incertitude, qui incite les sociétés commerciales que sont les coopératives à aligner leurs pratiques sur celles de leurs concurrents, suivant ce que Jacques Moreau68 appelait « la plus

forte pente » (Draperi, 2014a). Bernard Enjolras préfère quant à lui parler d’une tendance à

l’isomorphisme institutionnel, un terme qu’il reprend aux deux sociologues américains DiMaggio et Powell (1983) et qu’il définit comme un « processus contraignant qui force une unité

dans une population à ressembler aux autres unités de cette population qui font face aux mêmes ensembles

67 En 1880, Godin s’inspirera des travaux de Charles Fourier pour fonder l’association du Familistère, à

Guise, sur la base de 330 logements qui accueillent 1770 habitants dans une version Godiniste du Phalanstère.

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de conditions environnementales » (Enjolras, 1996). Ce dernier identifie trois sources

d’isomorphisme.

L’isomorphisme institutionnel de l’économie sociale

La première serait coercitive et largement imputable à l’emprise de l’État et des logiques d’évaluations qui l’animent dans le cadre des grands programmes de redistribution ou encore dans le cadre de la revalorisation du secteur dans son ensemble comme ce fut le cas récemment au travers des attributions de Pôles Territoriaux de Coopération Economique (PTCE69). Cependant, les critères d’évaluations de ces démarches administratives sont très souvent confiés à des institutions qui n’ont soit, pas les compétences pour analyser ces données sans imposer un regard économico-centré, soit, pas les outils nécessaires à une évaluation satisfaisante dans le cadre de référence de l’économie sociale (et solidaire). Voilà pourquoi les travaux que mène, fort à propos, l’Institut Godin d’Amiens, sont tout à fait indispensables à l’évolution de ces risques coercitifs existants dans les collectivités.

La seconde source d’isomorphisme soulignée par Bernard Enjolras est le mimétisme. Les pressions du marché, dans lequel se retrouve une grande partie des initiatives sociales, poussent à adopter un système de contraintes qui sont équivalentes dans un environnement socio-économique similaire. Ainsi, une tendance au rabattement sur des principes de rationalité deviennent monnaie courante, répondant ainsi à une quête de performance signe de la mise en concurrence de l’ensemble des entreprises.

Enfin, la dernière source de banalisation est semble-t-il imputable à la professionnalisation. La complexification des démarches de gestion des entreprises sociales, tout comme les entreprises capitalistes, poussent de plus en plus les conseils

69 Selon le RTES (Réseau des Collectivités Territoriales pour une Économie Solidaire), le PTCE est un

groupement d’acteurs sur un territoire (entreprises et acteurs de l’économie sociale et solidaire associés à des petites et moyennes entreprises, collectivités locales, centres de recherche et organismes de formation) qui met en œuvre une stratégie commune et continue de coopération, et de mutualisation, au service de projets économiques innovants de développement local durable. La dynamique des PTCE est portée à échelle nationale par le Labo de l’ESS, le RTES, le Conseil National des Chambres Régionales à l’Economie Sociale et Solidaire (CNCRES), le COORACE et le Mouvement pour l’Economie Solidaire (MES). Les PTCE sont inscrits dans la loi ESS de juillet 2014.

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d’administration à chercher des individus formés pour préserver la bonne santé économique de l’organisation. Cependant, de plus en plus formés dans de grandes écoles, ou dans des formations supérieures de cadres sociaux, les individus ont largement assimilé les normes comptables et gestionnaires de l’entreprise, reproduisant ainsi des modèles inadaptés aux entreprises sociales.

Ainsi, « l’économie sociale historique a connu une phase d’intégration forte dans l’économie

générale au lendemain de la Seconde Guerre et jusque dans les années quatre-vingt au prix d’un affaiblissement des spécificités des entreprises, qui a pesé sur l’évolution de la conception que cette économie a d’elle-même, conception devenue largement réformatrice » (Draperi, 2014a, p167). Parmi ces

évolutions, Jean François Draperi souligne un alignement des produits sur les produits des entreprises capitalistes, une logique de croissance du chiffre d’affaires, une politique de développement réalisée au détriment des investissements spécifiques (dans la formation par exemple), un affaiblissement de la participation des associés et des élus, un pouvoir croissant des dirigeants salariés, un recrutement sur la compétence et non sur la culture d’entreprise sociale, un élargissement des écarts de salaires, la génération de formes de

holding etc., bref un ensemble malheureux de directions prises au détriment des éléments

identitaires historiques qui mèneront certains auteurs à parler de l’économie sociale comme d’un « moteur auxiliaire » (Demoustier, 2001) ou encore de « béquille du capitalisme » (Frère, 2011).

Phillipe Chanial et Jean Louis Laville (2000) ont identifié le basculement de cette économie sociale historique à un secteur miné, au moins en partie, par des logiques isomorphiques, dans la loi du 1er juillet 1901 consacrant la liberté d’association. Pour les auteurs français « ce texte, et plus largement l’ensemble des dispositifs qui officialisent et organisent ce que

l’on nomme l’économie sociale, peuvent être également analysés comme marquant un moment de clôture d’un long processus d’expérimentation et d’invention d’une pluralité de formes associatives. En ce sens, en domestiquant par le droit un mouvement d’une vivacité aujourd’hui oubliée, ils mettent un terme à l’âge héroïque de l’association, celui des clubs révolutionnaires, des sociétés secrètes, des phalanges phalanstériennes et des coopératives ouvrières, refroidissent cette ébullition inventive, ce bouillonnement associatif si caractéristique du dix-neuvième siècle » (Chanial et Laville, 2000, p.8).

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Dans une économie de plus en plus concurrentielle et l’expansion d’un État providence qui entérine la séparation entre économique et social, les initiatives coopératives, mutuellistes et associatives seront de plus en plus inscrites dans une économie marchande qui leur imposera ses contraintes performatives, et un rapport social régulateur. Autrement dit, malgré un regroupement statutaire les initiatives coopératives et mutuellistes seront enchâssées dans une logique générale de concentration des moyens de production. Elles seront poussées à la spécialisation et à la compétitivité évinçant, petit à petit, le projet politique fondateur, face à un devoir gestionnaire de pérennisation des activités. Les associations, quant à elles, deviendront majoritairement le lieu de regroupement des initiatives citoyennes visant à pallier les manquements du couple Etat- marché. L’économie sociale se caractérise aujourd’hui par un ensemble de valeurs mises en avant par une dimension essentiellement statutaire au travers d’un ensemble hétérogène d’activités économiques et sociales. Selon Jean Louis Laville, l’économie sociale aujourd’hui renverrait moins à une science qu’à un secteur d’activité (Laville, 2010) pour lequel le regroupement des individus s’effectue sur la base du volontariat, d’un fonctionnement démocratique, d’une autonomie de gestion, d’une propriété collective des moyens de production, d’un régime particulier lié aux excédents, du développement de la société par la promotion individuelle et collective et d’une finalité de service à l’homme70. Or, « l’économie

sociale n’est abordée qu’à travers les règles de fonctionnement interne de l’entreprise, ce qui atténue sa portée politique » (Laville, 2010, p.242).

Pour conclure, si la Révolution de 1789 est vue comme l’acte historique fondateur de la communauté politique moderne, elle peut aussi être vue comme l’épisode socio- politique marquant l’avènement d’une économie de marché. Or, la concurrence libérée, le caractère privé de l’entreprise, et l’affirmation des relations économiques marchandes, seront escortés par un paupérisme épicentre de vastes et successives vagues de résistance.

C’est ainsi, sous l’évidence d’un besoin de s’unir, et au travers de la formalisation d’une pensée critique Saint Simonienne, que naîtra une économie sociale comme un ensemble de réactions sociales, et d’organisations ouvrières. Cependant, Genviève Azam (2003), Emanuelle Besançon (2014), et surtout Jean Louis Laville ( 2001), soulignent que la

70 Charte de l’économie sociale parue en 1980 et rédigée par le Comité National de Liaison des Activités

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forte incidence philanthropique du mouvement de l’économie sociale n’a jamais permis à cet élan de dépasser les principes économiques libéraux, et restera alors cantonnée à une extension du champ de l’économie politique classique.

Dès lors, cette économie sociale souffrira tout d’abord d’une tendance à la banalisation (Vienney 1994), soit un processus par lequel les effets de la concurrence et des exigences de gestion ont poussé les organisations fortement impliquées dans les marchés (ex. coopératives) à reproduire des pratiques propres à leurs concurrents capitalistes (Draperi, 2014a).

Mais elle pliera aussi sous les assauts répétés d’un puissant isomorphisme institutionnel. Si le premier principe cité agissait par reproduction dans l’objectif d’atteindre une efficience propre aux entreprises capitalistiques, le second principe tend beaucoup plus à « contaminer » les pratiques en s’appuyant sur des logiques d’évaluations (isomorphisme coercitif), en imposant une tendance au rabattement sur des principes de rationalité (mimétisme) afin de préserver le cadre législatif institutionnel de mise en concurrence de l’ensemble des entreprises, et enfin en imposant une professionnalisation normée et reproductive (isomorphisme normatif).

Mais un autre mouvement, issu du cataclysme paupériste provoqué par l’avènement du capitalisme a vu le jour dans les jupons du mouvement d’association de la fin du 18ème siècle. En effet, l’associationnisme ouvrier, qui malgré sa forte tendance autogestionnaire, est réactivé aujourd’hui dans le mouvement de l’économie solidaire qui semble, lui aussi, souffrir de tendances isomorphiques.

2.1.2. Économie solidaire « cheval de Troie » du